Roger Walkowiak
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Roger Walkowiak, (né le 2 mars 1927 à Montluçon - ), est un coureur cycliste français. Professionnel entre 1951 et 1960 après avoir été ouvrier d’usine, il a remporté le Tour de France 1956, à la surprise générale des journalistes. On forgea alors l'expression de "Tour à la Walkowiak" pour désigner une victoire née de circonstances de course inattendues. Il gagna également deux étapes sur le Tour d'Espagne en 56 et 57, termina 2è du Paris – Nice 1953, 2è du Dauphiné-Libéré en 1955 derrière Louison Bobet.
Il a 29 ans lorsqu’il inscrit son nom au palmarès de la plus prestigieuse des courses cyclistes par étapes sur route. Ce Tour 1956 restera atypique : pas d’arrivée en haut des cols, valse des leaders, quelques gros bras vieillissant (Coppi, Kubler, Bartali), d’autres favoris en petite forme comme Raphaël Géminiani – surnommé « le grand fusil » - pas complètement remis d’une opération au ménisque. Ou encore le Breton Jean Robic, forfait pour cause d’un accident avec une voiture lors de… son dernier entraînement avant le départ de la Grande Boucle. Bref, ce fut une épreuve très ouverte — un grand cru considéra même Jacques Goddet — qui a convenu à ce garçon plutôt timide mais aux réelles qualités athlétiques, et dont le mérite aura été de s’accrocher pour ramener la toison d’or à Paris alors qu’il ne faisait en principe pas partie des prétendants. Avec trois Tour de France au compteur (53, 54 et 55), ce rôle était dévolu à Louison Bobet, chouchou du public français, mais forfait cette année-là. A défaut de Bobet et de Robic, les espoirs tricolores “officiels” reposaient sur les épaules de Gilbert Bauvin, leader d’une équipe de France comprenant également le Landais André Darrigade.
[modifier] Le bon tour de Roger
Walkowiak, engagé dans l’équipe régionale “Nord-Est-Centre”, subtilisa à Angers lors de la 7è étape le maillot jaune qu’André Darrigade avait porté la première semaine de course. Il avait fait partie de la bonne échappée (31 coureurs) arrivée avec plus de 18 minutes sur le peloton. Il conserva le maillot les deux étapes suivantes (Angers – La Rochelle, La Rochelle – Bordeaux). Sur l'insistance de son directeur de course, il abandonna l’habit de lumière à De-Smets puis à Adriaenssens pour ne pas avoir à porter le "poids de la course" et être la cible des autres coureurs, avant de le récupérer dans l’étape Turin – Grenoble remportée par Charly Gaul. Le col de la “Croix de fer“ n’était pas venu à bout de ce petit teigneux (les bons grimpeurs sont rarement de grands gabarits).
“Walko” s’est battu comme un lion pour rester en jaune aux étapes suivantes : Saint-Etienne-Lyon (73 kilomètres contre la montre où il cèda 2 minutes à son challenger Gilbert Bauvin), Lyon-Montluçon, sa ville natale, enfin Montluçon-Paris, ce dernier tronçon “mesurant” 331 kilomètres. Il s’imposa au terme de cette Grande Boucle sans avoir remporté d’étape, mais avec plus d’une minute sur le deuxième Gilbert Bauvin (1. 25’) ; le troisième Adriaenssens à 3.44’ ; le quatrième l’Espagnol Bahamontes à 10.14’ (…) le Luxembourgeois Charly Gaul en treizième position à 32.14’ et Darrigade en seizième position à 39.51’. Sur les 120 coureurs qui prirent le départ de Reims, 80 franchirent la ligne d’arrivée en ce 28 juillet 1956. Mieux que toute autre démonstration, ces abandons prouvent que ce Tour n'était pas si facile qu'on a bien voulu le dire et l'écrire...
Roger Walkowiak, qui a « gagné sur le vélo », a souffert de n’être pas reconnu à sa juste valeur par ses pairs. Jalousé par le peloton, brocardé par la presse qui ne fut pas loin de voir en lui un usurpateur. Il en fut blessé au point de “disparaître”, au terme de sa carrière professionnelle, coupant les ponts avec le cyclisme pour retourner à l’usine, puis se livrer à l’agriculture dans une campagne reculée du Bourbonnais. Par la suite, il a renoué avec la petite reine en ouvrant un magasin de cycles à Montluçon. Aujourd’hui, une épreuve disputée au printemps porte son nom à Cusset près de Vichy (Allier).
Il est tout de même entré dans la grande (et souvent injuste) histoire du Tour. Il a eu le talent de s'intercaler au palmarès entre Louison Bobet et Jacques Anquetil. Beaucoup de coureurs se contenteraient d’une « victoire à la Walkowiak » dans la plus belle des courses, non ?
[modifier] Son palmarès
Tour de France : 57ème en 1951, 47ème en 1953, abandon en 1955, vainqueur en 1956, abandon en 1957, 75ème en 1958.
1949 : vainqueur de “La plaine du Forez” ; 3ème au Circuit des deux Ponts (Culan, Cher).
1952 : vainqueur de la 6ème étape du Tour de l’Ouest ; 3ème au Circuit des deux Ponts (Culan).
1953 : remporte les Grands Prix de Montluçon, Saint-Amand-Montrond, Commentry et Sardent.
1955 : remporte les Grands Prix de Guéret, Montluçon, Commentry et Sardent.
1956 : vainqueur du Tour de France, remporte une étape du Tour d’Espagne, gagne le Grand Prix de Bourganeuf.
1957 : remporte une étape du Tour d’Espagne.
1958 : vainqueur Grand Prix de Pontivy.
1959 : vainqueur Grand Prix de Le Creusot.
[modifier] Bibliographie
- “La légende du Tour de France”, Pierre Chany, éditions Liber.
- ”Histoire du cyclisme”, Jean-Paul Ollivier, éditions Flammarion.
- “Ils ont fait le Tour”, Gilles Le Roc’h, éditions Solar.
- “Fabuleuse histoire du Tour de France”, Pierre Chany et Thierry Cazeneuve, éditions Minerva.
- "Le roman du Tour", Jean-Paul Ollivier, Sélection du Reader's Digest.
- Archives de presse.
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