Robert Crumb
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Robert Crumb est un dessinateur de bande dessinée américain, né à Philadelphie le 30 août 1943. C'est l'une des figures de proue de la bande dessinée underground depuis les années 1960.
Quand le mouvement hippie se développait, il arriva à San Francisco et rencontra de nombreux dessinateurs comme Gilbert Shelton et Spain Rodriguez.
Il publia ses premiers dessins dans les Zap Comix en 1967, mais sa passion pour la bande dessinée est plus ancienne. Avec son frère cadet Maxon et sous l'influence de son aîné Charles, il dessine énormément et très tôt.
Ses héros les plus célèbres sont Fritz le chat (Fritz the Cat), un chat paillard, Mister Natural, gourou cynique, Il a dessiné des pochettes de disques, dont la plus célèbre est Cheap Thrills de Big Brother and the Holding Company/Janis Joplin.
Ralph Bakshi fit une adaptation de Fritz le chat en dessin animé, un des premiers dessins animés pour adulte. Crumb a toujours considéré le résultat comme un ratage et ne veut pas y être associé, c'est d'ailleurs après la sortie du dessin animé qu'il décide de faire assassiner son héros Fritz par une autruche, avec un pic à glace.
Son style est inspiré par celui du graveur William Hogarth mais aussi par les dessinateurs classiques de la bande dessinée américaine, tels que E. C. Segar, Rudolph Dirks, George Herriman, Walt Disney et Floyd Gottfredson. Ses thématiques, très souvent caricaturées, sont d'une grande richesse. Il est tout d'abord le Jean-Jacques Rousseau de la bande dessinée, confessant ses inhibitions, ses fantasmes, ses difficultés relationnelles, ses frustrations, ses aigreurs, bref tout ce qu'il peut y avoir de minable dans la condition d'homme. Son manque de complaisance et son honnêteté sont totales et le font rejeter par un certain public qui trouve l'exposition de certaines réalités ou de certaines fantaisies bien trop obscènes. Apprenant que Robert Crumb était fait "Grand prix de la ville d'Angoulême", le scénariste-dessinateur Greg s'était indigné qu'un has-been qui (pensait-il à tort) ne dessinait plus, ait obtenu une distinction honorifique aussi importante : « Crumb, grand chantre de l'underground, était, avec Gilbert Shelton, le grand spécialiste en "comic-books" de la piquouze hilarante, des volutes du shit, du sexe énorme et poilu, des mamelles colossales et du caca tous formats. Cela fit rire en son temps tous ceux qui voyaient là une revanche contre les parents, les flics, les maîtres, l'ordre établi, le bon goût, etc. Ce n'est pas nouveau. Seulement, il y a vingt ans que la vague est retombée » (La Lettre de Dargaud, 1999)
Crumb nous livre par ailleurs un témoignage historique sur la période dite "psychédélique", sur les expérimentations de LSD, sur la libération sexuelle — qu'il n'a pu vivre lui-même qu'une fois devenu célèbre.
Son œuvre est parcourue par une grande nostalgie : dans le changement, il ne voit que ce qui se perd et tente par le dessin de témoigner de son pays, du blues des années 1930, des changements vestimentaires, etc.
Il est totalement hors système : il ne toucha pas un cent pour le dessin animé de Fritz le chat et refusa de dessiner une pochette pour les Rolling Stones, car il n'aimait pas leur musique.
En 1994, le cinéaste Terry Zwigoff a tourné Crumb, un film documentaire consacré à la carrière de Robert Crumb, à sa vie et à sa famille.
En 1999, il se vit attribuer le Grand Prix de la ville d'Angoulême pour l'ensemble de son œuvre.
Il vit en France depuis 1993, à Sauve dans le Gard, avec sa femme Aline Kominsky-Crumb. Il joue du banjo et de la mandoline dans le groupe Les Primitifs du futur.