Pyramide bosniaque

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Vous avez de nouveaux messages (diff^?).

Visočica surplombant Visoko

Le site connu sous le nom de “colline de Visočica” (43° 59.335’ N, 18° 10.2162’ E), dans la ville bosniaque de Visoko, au nord-ouest de Sarajevo, a attiré l’attention internationale en octobre 2005, suite à l’affirmation controversée qu’elle serait en fait une pyramide antique construite par des humains.

Vue sous certains angles, la colline de Visočica, haute de 213 mètres et qui fut le centre de la capitale médiévale bosniaque Visoki, a une forme symétrique pyramidale. L’idée qu’elle constitue un édifice artificiel antique a été lancée par un expatrié bosniaque établi à Houston, l’auteur et métallo Semir Osmanagić ; ses fouilles ultérieures du site ont mis au jour ce qu’il prétend être des tunnels et un plateau d’entrée pavé, ainsi que des blocs de roche et du mortier antique, qui, suggère-t-il, auraient couvert la structure. Osmanagić a prétendu qu’une équipe internationale d’archéologues venus d’Australie, d’Autriche, de Bosnie-Herzégovine, d’Écosse et de Slovénie, ^[1] avait participé aux fouilles; mais de nombreux archéologues nommés ont déclaré avoir refusé de participer, et ne pas avoir été sur le site.^[2] Les fouilles ont commencé en avril 2006, et devraient s’achever en 2012 afin de briser un nuage d’énergie négative, permettant ainsi à la Terre de recevoir de l’énergie cosmique depuis le centre de la galaxie.^[3] Certains espèrent également que le site sera classé Patrimoine Mondial par l’UNESCO .^[4]

Sommaire

1 Interprétation
- 1.1 L’interprétation d’Osmanagić
  - 1.1.1 Connexions atlantidiennes
- 1.2 Autres interprétations
2 Programme de Recherche
3 Excavations
- 3.1 "Pyramide du Soleil"
- 3.2 "Pyramide de la Lune”
4 Références
5 Voir aussi
6 Liens externes
- 6.1 Principaux sites

[modifier] Interprétation

Emplacements des Pyramides du Soleil, de la Lune et du Dragon (Bosniaque), selon les hypothèses de Semir Osmanagić

[modifier] L’interprétation d’Osmanagić

Osmanagić a nommé la colline de Visočica “Pyramide du Soleil”, tandis que deux collines des environs, repérées par satellite et par photographies aériennes, ont été baptisées “Pyramide de la Lune” et “Pyramide du Dragon (Bosniaque)” (et des rapports font mention de deux autres, dont l’une nommée « Pyramide de la Terre » ). Des articles de journaux ont cité Osmanagić affirmant qu’elles auraient été bâties par les Illyriens, anciens occupants des Balkans, dès 12000 avant J.C.. Mais dans une interview avec Philip Coppens dans «Nexus» (avril-mai 2006), Osmanagić a tenté de clarifier ses déclarations précédentes, affirmant que ses propos avaient été déformés: il maintient que les bâtisseurs étaient très probablement des Illyriens, qui vivaient dans cette région entre -12000 et -500, et que par conséquent la pyramide aurait sûrement été construite « entre » ces deux dates - et non pas « en » -12000. Dans une interview avec Vesna Peric Zimonjic, parue dans le journal belge De Morgen, il a refusé de dater les structures:

"Nous n’avons pas encore trouvé de restes organiques, os, bois ou charbon. L’analyse de tels éléments nous aidera à dater les structures."

Néanmoins, sur le site internet de la pyramide bosniaque, il est cité ainsi :^[5]

"L’année prochaine, 2007, sera marquée par l’ébahissement du public mondial que des monuments aussi colossaux aient pu être construits avant la fin du dernier âge de glace. "

et également

"Concernant la datation, il y a de plus en plus de preuves que le complexe pyramidal principal a été construit avant la fin de la dernière période glaciaire, signe que la construction de ces monuments était planifiée à l’échelle mondiale."

Pourtant, un rapport rédigé par son équipe en novembre 2005 après de premières fouilles – soit six mois avant qu’il ne déclare n’avoir trouvé aucun ossement - affirme:

"Cependant, dans la seconde section de plaques de grès sur la droite du puits de sondage, nous avons trouvé deux plaques l’une sur l’autre, selon un angle approximatif de 25 degrés. Entre ces deux plaques se trouvait un squelette dans une marne argileuse. Ce squelette n’était pas entier ; il comprenait les os d’une jambe gauche et des fragments d’un crâne placés dans la région du pelvis. Toutes les plaques de grès dans la section III étaient pavées l’une sur l’autre selon le même angle que dans la section II. On a trouvé d’autres restes humains dans la section II. Ils ont été photographiés par un archéologue et leur position a été délimitée. Puis ils ont été envoyés à analyser afin de déterminer leur âge."

Actuellement Osmanagić affirme que l’excavation a mis au jour des blocs de construction un mètre sous la surface de la colline, ainsi que des tunnels ^[6]. Des travaux géologiques antérieurs ont aussi indiqué que l’activité humaine avait donné sa forme à la colline.^[7] De plus Osmanagić a découvert des tunnels sur les coteaux de la colline, qu’il interprète comme étant des puits de ventilation. Il projette de dater ces tunnels grâce à l’analyse de stalactites qui y ont été trouvées. ^[8]

Osmanagić croit que ses découvertes autour de Visoko auront des conséquences sur la préhistoire mondiale. En comparant les diverses hauteurs des plus grandes pyramides au Mexique et en Égypte avec la colline de Visočica, il a conclu que toutes ces pyramides pourraient avoir été construites par le(s) même(s) peuple(s), auquel cas la Pyramide Bosniaque serait la plus récente.^[9] Cependant, après réflexion il a décidé que ce mécanisme de datation pourrait ne pas être fiable, et déclare maintenant que la colline de Visočica pourrait être « La mère de toutes les pyramides », affirmation selon lui corroborée par l’existence d’une géométrie sacrée et par l’étude numérologique de messages laissés dans la pyramide pour les générations futures. ^[10]

Osmanagić estime que la pyramide du Soleil s’élève à 220m (722 pieds) de hauteur (ou, selon le rapport, soit 70m (230 pieds) soit 100m (328 pieds) de hauteur). Si c’était exact, elle serait un tiers plus haute que la grande pyramide de Gizeh, et serait la plus grande structure pyramidale sur Terre.

[modifier] Connexions atlantidiennes

Osmanagić, qui a également publié sous le nom de Sam Osmanagich, est l’auteur d’un livre intitulé The World of the Maya (Le Monde des Mayas), qui présente une pseudo-histoire globale comprenant l’Atlantide et la Lémurie, et conclut :

Les Mayas ont hérité du savoir de leurs ancêtres d’Atlantide et de Lémurie (Mu). Les cités étaient planifiées et construites autour d’un parvis principal vers lequel les pyramides et les temples étaient tournés. Ils communiquaient avec les mouvements du Soleil et les trajectoires d’autres corps célestes... De nombreuses cultures de par le monde, en Inde, à Sumer, en Égypte, au Pérou, les Indiens d’Amérique centrale et du nord, les Incas et les Mayas, se surnomment eux-mêmes « Enfants du Soleil » ou « enfants de la lumière ». Leurs ancêtres, les civilisations de l’Atlantide et de Lémurie, ont érigé les premiers temples sur les points d’activité énergétique de la planète. Leur principale fonction était de servir de portail vers d’autres mondes et dimensions.

La théorie d’Osmanagić est semblable celle popularisée par William Perry et Grafton Elliot Smith dans leur ouvrage “Les Enfants du Soleil” (1923). Smith et Perry suggéraient que toutes les civilisations antiques pouvaient trouver leurs racines dans l’Égypte antique. Leur œuvre représentait une école de pensée connue sous le nom de diffusionnisme, également représentée par Gustaf Kossinna. Cependant, Osmanagić y ajoute une croyance aux continents perdus de l’Atlantide et de Lémurie. Les théories hyperdiffusionnistes de Smith et Perry ont été rejetées sur la base de recherches postérieures et les modèles concernant l’Atlantide et Lémurie ne sont pas pris au sérieux par la majorité des archéologues et historiens professionnels.

[modifier] Autres interprétations

Les déclarations de Semir Osmanagić, largement diffusées dans les médias, ont été remises en cause par de nombreux experts, qui l’ont accusé de promouvoir des notions pseudo-scientifiques et d’endommager des sites archéologiques avec ses fouilles. Garrett Fagan, professeur à la Pennsylvania State University, aurait dit "Ils ne devraient pas être autorisés à détruire des sites authentiques dans leur quête d’illusions [...] C’est comme si on autorisait quelqu’un à ravager Stonehenge pour chercher au-dessous les chambres secrètes d’une ancienne sagesse perdue." ^[11]

Curtis Runnels, expert en préhistoire de la Grèce et des Balkans à la Boston University, dit que, "Entre -27 000 et -12 000, les Balkans étaient pris dans le dernier maximum glaciaire, une période d’un climat très froid et sec, avec des glaciers dans certaines chaînes de montagnes. Les seuls occupants étaient des chasseurs-cueilleurs du Haut Paléolithique, qui ont laissé derrière eux des sites de campement en plein air et des traces d’occupation dans des grottes. Ces restes consistent en de simples outils de pierre, foyers, et restes d’animaux et de plantes consommés comme nourriture. Ces peuplades n’avaient ni les outils ni les connaissances pour construire des monuments architecturaux. " ^[12]

Enver Imamovic de l’Université de Sarajevo, ancien directeur du Musée National de Sarajevo, inquiet que les fouilles endommagent des sites historiques comme la capitale royale médiévale de Visoki, a déclaré que les fouilles "détruiraient de manière irréversible un trésor national". ^[13]

Par une lettre ouverte dans le journal The Times le 25 Avril 2006, le professeur Anthony Harding, président de l’European Association of Archaeologists, a qualifié les théories d’Osmanagić de "farfelues" et "absurdes" et exprimé son inquiétude qu’aucune sauvegarde suffisante ne soit mise en place pour protéger le "riche patrimoine" bosniaque de "pillage et de développements sauvages non contrôlés". ^[14]

Selon une source, le 8 mai 2006, des membres de l’équipe géologique fouillant Visočica pour le compte du Parc Archéologique: Fondation pour la Pyramide Bosniaque du Soleil ont donné une conférence de presse à Tuzla afin de présenter les résultats de leurs recherches. Les universitaires du département des Mines et de Géologie the Faculty of Mining and Geology de l’université de Tuzla University of Tuzla et dirigés par le Professeur Dr. Sejfudin Vrabac, ont conclu que la colline est une formation géologique naturelle, composée de couches de sédiments classiques de densités variées, et que sa forme est la conséquence de processus endodynamiques et exodynamiques au cours de l’ère post-miocène.

Selon le professeur Vrabac, spécialiste en paléogéologie, il existe des douzaines de formations de morphologie semblable dans le seul bassin minier de Sarajevo-Zenica. Le rapport de l’équipe géologique sur Visočica, basé sur les données de six carottages de 3 à 17 mètres de profondeur, est appuyé par les Conseil de Recherche et d’Enseignement du Département des Mines et de Géologie, ainsi que par l’Association des Géologues de Bosnie-Herzégovine. ^[15]

En juin 2006, le nom de Zahi Hawass a été associé aux fouilles ^[16] comme expert faisant des recherches sur les pyramides. Contacté, Hawass a nié toute implication, accusant Osmanagić de "donner de fausses informations". ^[17]. Les détracteurs virent là une preuve qu’Osmanagić avait fait de fausses déclarations sur l’implication d’archéologues officiels égyptiens. Cependant, le 29 juin 2006, Osmanagich produit une communication officielle de l’Ambassade d’Égypte à Sarajevo,^[18] confirmant la coopération de l’Ambassade Égyptienne, sinon de Hawass.

[modifier] Programme de Recherche

Le Parc Archéologique: Fondation de la Pyramide Bosniaque du Soleil a publié un plan de recherche annonçant un programme d’activité de 2006 à 2010. En 2006, le plan prévoit la restauration du sommet de la Pyramide du Soleil, sans tentative de restaurer par la même occasion la capitale médiévale de Bosnie. Il est aussi prévu d’améliorer les infrastructures de transport dans la région et de lancer des produits de marketing. En 2007, il est prévu de continuer à creuser et de promouvoir la colline de Pljesevica comme étant la Pyramide de la Lune. Les actions de recherche supplémentaires consisteront à ouvrir une plus large zone de la Pyramide aux touristes. A partir de 2008, l’objectif principal sera de développer les structures d’accueil des touristes, jusqu’en 2010, où il est prévu d’installer une plaque déclarant le site Bien Culturel du Patrimoine Mondial de l’Unesco. ^[19].

Par ailleurs la Fondation a déposé les appellations Pyramide Bosniaque du Soleil, Pyramide Bosniaque de la Lune, Pyramide du Dragon Bosniaque (sic) et Vallée Bosniaque des Pyramides^[20]. Ceci n’est pas une pratique courante parmi les universitaires. À ce jour, aucune annonce n’a été faite concernant une analyse post-excavation ni une publication scientifique.