Prononciation du turc
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En turc, chaque lettre, à quelques exceptions près, ne se prononce que d'une seule manière. Le yumuşak ge (voir plus bas) est la seule lettre muette.
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[modifier] Tableau des équivalences
Lettre turque | Équivalent français | Symbole API | |
---|---|---|---|
A, a | a prononcé de l'arrière de la bouche comme dans pâte, non de l'avant comme dans patte, sauf dans quelques mots d’emprunt où il est prononcé à l’avant comme şikâyet ; dans ce dernier cas il est souvent orthographié â ¹. | [ɑ] | |
B, b | comme en français. | [b] | |
C, c | dj comme dans djinn. | [ʤ] | |
Ç, ç | tch comme dans tchatche. | [ʧ] | |
D, d | comme en français. | [d] | |
E, e | é fermé comme dans pré, sauf en fin de mot où il est ouvert, comme dans près ². | [ɛ],[e] | |
F, f | comme en français. | [f] | |
G, g | dur comme dans gogo, se palatise devant e, i, ö, ü et â (rüzgâr). | [g],[ɟ] | |
Ğ, ğ | comme un G très faible : pour obtenir ce son prononcer un [w] sans bouger les lèvres. Après e, i, ö, ü, il se palatise et se rapproche du y : değil = deyil. En fin de syllabe, il prolonge la voyelle précédente. Par exemple çağdaş se prononce tchaadache. ³. | [ɰ],[j],[ː] | |
H, h | expiré, comme en anglais. | [h] | |
I, ı | sans équivalent en français ; pour l'obtenir prononcer un i en reculant la langue dans la bouche. | [ɯ] | |
İ, i | comme un i français. | [i] | |
J, j | comme en français. | [ʒ] | |
K, k | comme en français, se palatise devant e, i, ö, ü et â ⁴. | [k],[c] | |
L, l | comme en français. | [l] | |
M, m | comme en français. | [m] | |
N, n | comme en français dans panne. Ne nasalise pas la voyelle précédente. | [n] | |
O, o | toujours fermé, comme o dans pot, ouvert comme dans botte en fin de mot ou avant un r en syllabe fermée (comme dans ortaç). | [o],[ɔ] | |
Ö, ö | eu toujours ouvert comme dans peur, rarement fermé comme dans vieux (öyle). | [œ],[ø] | |
P, p | comme en français | [p] | |
R, r | très légèrement roulé, comme le r simple en espagnol (r entre deux voyelles et non rr ou r en début de mot). | [ɾ] | |
S, s | ss comme dans bo'sse. | [s] | |
Ş, ş | ch comme dans chemin. | [ʃ] | |
T, t | comme en français. | [t] | |
U, u | ou de rouge, jamais u de lune. | [u] | |
Ü, ü | u comme dans lu. | [y] | |
V, v | comme en français, plus rarement [w] comme dans kuvaför [kuwɑfœɾ] ou tuvalet [tuwalɛt]) ⁶. | [v],[w] | |
Y, y | comme y dans yaourt ou -ille dans paille. | [j] | |
Z, z | comme en français. | [z] |
[modifier] Notes et variantes
Il existe des variantes dans l'interprétation des valeurs phonétiques possibles.
¹) Ou bien comme a dans patte, d'après Zimmer et Orgun (Handbook of the IPA, article « Turkish », Cambridge University Press).
²) Ou bien toujours ouvert, è, d'après Berk et Bozdémir (introduction du Dictionnaire turc-français, L'Asiathèque, Dictionnaires des Langues'O).
³) C'est en fait une spirante dorso-vélaire sonore [ɰ] devant les voyelles a, ı, o et u, dont la friction est si faible qu'elle se confond avec la voyelle précédente. Entre voyelles, elle tend à s'amuïr. Cette lettre se nomme, en turc, yumuşak ge.
⁴) Le phonème /k/ se réalise [k] devant les voyelles a, ı, o et u et se palatalise en [k̟] devant les voyelles antérieures e, i, ö et ü, ce qu'on peut se représenter par ky (comme dans quiétude), mais de manière bien moins appuyée.
⁵) Le phonème /l/ se réalise [ɫ] partout sauf devant e, i, ö et ü, où il se palatalise en [l̟] (sorte de ly plus léger).
⁶) Suivi de a, /v/ peut être réalisé [w].
[modifier] Système vocalique
Le système vocalique comprend les huit phonèmes que l'on peut décrire par trois traits binaires: antérieure/postérieure, ouverte/fermée, arrondie/étirée.
Tableau des voyelles (en orange: voyelle étirée, en bleu : voyelle arrondie)
Antérieures | Postérieures | |||
---|---|---|---|---|
Fermées | i | ü | ı | u |
Ouvertes | e | ö | a | o |
[modifier] Orthographe
- Une lettre correspond presque toujours au même son, quelles que soient celles qui viennent avant ou après. Cephe se prononce donc djép-hè [ʤephɛ] et non djè-fè ; les consonnes doubles sont donc prononcées longues ;
- les lettres q, x et w ne font pas partie officiellement de l'alphabet turc, bien qu'on les trouve sur les claviers d'ordinateurs ;
- l'accent circonflexe est utilisé dans certains noms d'emprunt arabes ou perses pour noter une voyelle longue : sükût vaut sükuut, âdî se lit aadii. Il tend cependant à disparaître dans l'usage ; dans ce cas, l'orthographe des mots d'origine arabo-persane peut être ambiguë : kaza, par exemple, se prononce kazaa, tandis que memur vaut meemur ;
- un k ou un l suivis d'un â ont tendance à se palataliser comme devant les voyelles e, i, ö et ü. C'est le deuxième rôle de l'accent circonflexe. Dans tous les cas, on ne le conserve réellement que lorsqu'il permet d'éviter des homographies ; consulter aussi Accent circonflexe pour plus de détails ;
- l'apostrophe est utilisée entre les noms propres et ses suffixes : on écrira İstanbul'da, « à Istamboul », plutôt que İstanbulda. Dans quelques mots d'origine arabe, le coup de glotte (hamza, ء), qui n'appartient pas au système phonologique turc, est noté par l'apostrophe : Kur'an, « Coran ». Cela peut également être le cas pour la lettre ’ayn (ع) : cami'i, « mosquée » (à l'accusatif). Comme pour le circonflexe, ces usages sont fluctuants et ne sont actuellement suivis que pour éviter des homographies.