Phạm Văn Đồng

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Pham Van Dong est un homme politique et diplomate vietnamien né en 1906 décédé en 2000

Sommaire

1 L’homme
2 Politique et diplomatie
3 Pham Van Dong, grand homme d'État du Viêt Nam
4 Références bibliographiques
5 Liens connexes
6 Liens externes

[modifier] L’homme

Pham Van Dong était né le 18 mars 1906 dans la province de Quang Nai, dans une famille de mandarins qui servait à la cour de l’Empereur Duy Tan. Il fit ses premières armes anticolonialistes lorsqu’il était encore étudiant en droit à la faculté de Hanoi en organisant une grève à la mémoire d’un dirigeant nationaliste. Militant de la Ligue de la jeunesse révolutionnaire, il s’envole dans le début des années vingt pour la Chine,à l'Académie Militaire de Whampoa" alors dirigée par Tchang Kaï-chek où, par la suite, il devient un proche collaborateur de Hô Chi Minh à Canton. Ce dernier apprécie ses talents d’organisateur, son esprit tranchant et sa fibre patriotique. Leur entente est si étroite qu’on le nomme bientôt, le " neveu favori " de l’Oncle. Hô.http://www.wumingfoundation.com/gallery/Indocina/v.htm

Il revient au Viêt Nam en 1926 pour organiser les cellules communistes mais il est arrêté et détenu jusqu’en 1936 quand le Front populaire en France a ouvert les portes du Bagne (cette période a été évoquée dans le film Indochine). Il passe sept ans dans le terrible Bagne de Poulo Condor. À sa libération due à l’arrivée au pouvoir du Front populaire, il reprend ses activités révolutionnaires et compte parmi les membres fondateurs de l'Armée Populaire Vietnamienne. À la conférence de Fontainebleau en 1946, il accompgnait Ho Chi Minh. http://www.country-data.com/frd/cs/vietnam/vn01_05a.jpg

Les Français découvrent en lui un négociateur intransigeant mais c’est véritablement en 1954 qu’il est placé sous les feux de l’actualité lorsqu’il dirige la délégation du Viêt Nam à la conférence de Genève, après huit ans de guerre, qui met fin à la colonisation française avec les Accords de Genève. La même année, Pham Van Dong est nommé Premier Ministre du gouvernement de la République Démocratique du Viêt Nam, un poste qu’il conservera durant toute la guerre américaine. Il devient ensuite le chef du gouvernement de l’ensemble du Viêt Nam après la réunification, jusqu’en 1986. Il était réputé pour être un fin conciliateur au sein du Parti communiste vietnamien. Tout comme Hô Chi Minh, Pham Van Dong était connu pour défendre des opinions nationalistes, nécessaires pour maintenir durant la guerre, l’équilibre qui s’imposait entre l’URSS et la Chine, alors en affrontement idéologique, et les deux principaux alliés du Viêt Nam durant le conflit américain.

Il s’était retiré à la fin des années 80 de l’avant-scène politique mais avait continué à occuper un poste de conseiller spécial auprès du comité central du Parti communiste jusqu’en décembre 1997. En dépit d’une santé de plus en plus faible et de sa cécité, sa voix restait très écoutée par les dirigeants vietnamiens. Dans sa dernière entrevue aux médias étrangers, accordée au début de 1999 à Reuters Télévision, l’ancien Premier Ministre était apparu non pas tant marqué du sceau de l’idéologie qu’animé d’une foi inébranlable dans son peuple.

Les Vietnamiens, dans leur ensemble, voyaient en lui un homme mesuré et portaient le plus grand respect à la stature morale de cet intellectuel. Les obsèques ont eu lieu samedi au cimetière des environs de Hanoi où sont enterrés les héros révolutionnaires.

À titre de Ministre des Affaires Étrangères de la République Démocratique du Viêt Nam, il a conduit la délégation vietnamienne aux Accords de Genève en juin 1954 pour mettre fin à la Première Guerre d'Indochine de l’indépendance. Il était parfois comparé à l’ancien Premier Ministre Chinois Zhou Enlaï et à Talleyrand ert benjamin Franklin pour son patriotisme, ses talents de négociateur et ses compétences politiques. Au moment des Accords de Paix de Paris en 1973, le Président Richard Nixon a écrit au Premier Ministre Pham Van Dong une "lettre secrète", maintenant rendue publique, sur la question des prisonniers de guerre (POW: Prisoner Of War)) et des disparus (MIA: Missing In Action), en contrepartie de l'aide économique pour la reconstruction du Viêt Nam dans l'après-guerre. Cet accord s'est réalisé au début des années 80.

http://www.aiipowmia.com/sea/nixonletter.html

Au journaliste états-unien Stanley karnow, Pham van Dong a confié en 1981 que construire le Viêt Nam après des décennies de guerre fût beaucoup plus difficile que prévu. Dans son livre " Vietnam. A History" (Viking, 1983) , il 'a ainsi cité:

"[…] Yes, we defeated the United States. But now we are plagued with problems We do not have enough to eat. We are a poor, undeveloped nation. Vous savez, waging a war is simple, but running a country is difficult."

Même à la retraite, Pham Van Dong restait conseiller du gouvernement et avertissait des dangers des réformes économiques, devenant de plus en plus frêle et aveugle. Comme la plupart de ses contemporains nationalistes, il est devenus communistes dans les bagnes de l’Administration Coloniale française.

[modifier] Politique et diplomatie

À la fin de la Première Guerre d'Indochine d’indépendance consacrée par les Accords d’armistice de Genève en juin 1954, il aurait été un moment de gloire et de triomphe pour Pham van Dong, mais il s’est senti trahi par le Premier Ministre chinois Zhou Enlaï qui dirigeait la délégation chinoise et semblait vouloir éviter un conflit armé avec les États Unis à la suite de la Corée en influençant fortement Pham Van Dong d’accepter la partition temporaire du Viêt Nam en deux zones de regroupement militaire, malgré la position de force avantageuse du Viêt Nam avec la victoire militaire à la Bataille de Diên Biên Phu. Cette anecdote révèle la relation sino-vietnamienne houleuse qui a éclaté de nouveau avec la Troisième Guerre d’Indochine.

Officiellement, la Conférence de Genève devait se porter sur la Corée, mais tout le monde savait que le sujet principal était l’Indochine, ce qui a fait décider les Vietnamiens à engager la Bataille de Diên Biên Phu et le Premier Ministre français Pierre Mendès France à se précipiter à Genève pour faire la paix en Indochine en un délai fixé par son fameux "pari" et en menaçant les Français de recourir au contingent, au moment où la France était à bout de souffle sur les plans financier et militaire. En effet, depuis 1949, la France faisait la Guerre d’Indochine avec l’argent et le matériel des États Unis en s’inféodant localement : le scandale des traffics sur le cours de la piastre en est une bonne illustration.

À la Conférence de Genève, la France était épuisée, en position de faiblesse et dépendante des États Unis, ainsi que le Viêt Nam dépendant de la Chine, mais en position de force.

Suivant une version, Zhou Enlaï a invité à un dîner officiel Pham Van Dong ainsi que Ngo Dinh Diem, un catholique fervent anti-communiste, qui allait devenir le Chef de l’État Vietnamien de Saigon en faisant abdiquer l’Empereur Bao Dai. Zhou Enlaï a placé Ngô Dinh Nhu, le frère de Diêm, à sa gauche, à la place d’honneur, ce qui a rendu Dong furieux et écoutant tranquillement leur conversation de salon sur leur passion pour la porcelaine de Chine. Mais le sujet réel de leur conversation entendue par Dong était l’accord de la Chine à la division du Viêt Nam qui a volé le Viêt Nam de sa victoire et la promesse de la Chine de reconnaître le nouveau gouvernent vietnamien de Saigon.

Ce fut le départ d’une nouvelle hostilité sino-vietnamienne où les Chinois ont fait faire leur guerre par les États-uniens, ce que Washington a reconnu bien plus tard avec la Troisième Guerre d’Indochine dans le permanent Contentieux sino-vietnamien. Zhou a voulu faire croire aux États Unis de s’engager au Viêt Nam pour se défendre contre le communisme. Depuis environ deux millénaires, le grand dragon chinois a peur d’un petit dragon vietnamien réunifié, comme l’a montré leur histoire commune.

[modifier] Pham Van Dong, grand homme d'État du Viêt Nam

Pham Van Dong, que l'on disait proche collaborateur de Ho Chi Minh, fut l'un des membres fondateurs de l'armée du Viet Minh et a milité dans le mouvement communiste dès 1925. Comme nombre de futurs dirigeants vietnamiens, il connut les prisons coloniales françaises d'Indochine, où il passa sept ans de 1929 à 1936. À sa libération, il reprit ses activités révolutionnaires. C'est en 1954 qu'il fut placé sous les feux de l'actualité, en tant que négociateur communiste à la Conférence de Genève, qui marqua la fin de l'ère coloniale française.

Il fut un dirigeant mesuré. Tout d'abord Premier ministre de la République Démocratique du Viêt Nam, de 1955 à 1976, il est devenu chef du gouvernement de l'ensemble du Viêt Nam après la réunification, jusqu'en 1986. Il avait été parallèlement vice-président du Conseil national de défense à partir de 1976. Sa date de naissance officielle est le 1er mars 1906; mais en privé, il maintenait qu'il était né trois ans plus tôt, dans une famille de mandarins de la province de Quang Ngai (centre du Viêt Nam).

Malgré sa cécité et sa fragilité, ces dernières années, Pham Van Dong était apparu quelques fois en public, avec ses célèbres tenues crème et ses lunettes à verres fumés. Il passait son temps à rédiger des essais politiques et ne ménageait pas ses conseils aux actuels dirigeants. Tout comme pour Ho Chi Minh, les observateurs se sont longtemps demandés dans quelle mesure Pham Van Dong était un véritable communiste de coeur ou si celui qui dominait en lui n'était pas un nationaliste qui aurait été débordé par l'expérience socialiste qu'il avait contribué à mettre en route. Dans sa dernière entrevue aux médias étrangers, accordée au début de 1999 à "Reuters Télévision", Dong était apparu non pas tant marqué du sceau de l'idéologie qu'animé d'une foi inébranlable dans son peuple. Les Vietnamiens, dans leur ensemble, voyaient en lui un homme mesuré.

Pham Van Dong, l'un des plus grands hommes politiques du Viêt Nam au XXème siècle, est décédé samedi 29 avril 2000, a confirmé la Voix du Viêt Nam. Agé de 94 ans, il s'est éteint à la veille des cérémonies du 25ème anniversaire de la victoire du Nord communiste dans la guerre du Viêt Nam. La stature morale de cet intellectuel est égale à celle du général Vo Nguyen Giap.

[modifier] Références bibliographiques

Thanh H. Vuong, “Théorie des contextes et relations internationales : départ de la première Guerre d’Indochine", dans Études Internationales, Vol. XVII, No. 3, pp, 571-597, septembre 1986

Thanh H. Vuong, "Colonisations du Viêt Nam et colonialisme vietnamien", dans Études Internationales, Vol. XVIII, No. 3 pp. 546-571, septembre 1987.