Paul Nizan
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Paul Nizan, écrivain français et essayiste né en 1905 à Tours, mort en 1940 à Audruicq.
Fils d’un ingénieur des chemins de fer, Paul Nizan rencontre Jean-Paul Sartre en 1917 au lycée Henri-IV. Élève de l’École normale en 1924, il fait la connaissance de Raymond Aron avec qui il se lie d'amitié. Paul Nizan cherche sa voie, participant en 1925 au Faisceau de Georges Valois, premier parti fasciste français aux accents syndicaliste-révolutionnaires. Puis il part pour Aden (Yémen) comme précepteur (1926-1927). Peu après, il devient communiste et se marie (1927). En 1929, il est reçu à l'agrégation de philosophie.
En 1931, la publication de son premier ouvrage, Aden Arabie (« J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie ») lui permet de se faire un nom dans le milieu littéraire et intellectuel. Nommé professeur de philosophie à Bourg-en-Bresse en 1932, il brigue par ailleurs une députation comme représentant du parti communiste. La même année, il publie Les chiens de garde, pamphlet dirigé contre ses anciens maîtres (Bergson, en particulier). En 1933, la publication d’Antoine Bloyé chez Grasset, marque la première évocation par l’auteur du thème de la trahison de classe ou comment un homme échappe à sa condition sociale et en vient à trahir ses racines. Le livre est considéré par la critique comme le premier roman français ressortant du « réalisme socialiste ». L’année suivante, Paul et son épouse, Henriette, séjournent un an en URSS, participant notamment au premier congrès de l’Union des écrivains soviétiques, chargé également d’organiser la venue d’écrivains amis (André Malraux, Louis Aragon, etc.). Jusqu’en 1939, les publications se succèdent (Le Cheval de Troie, la Conspiration - qui lui vaut le prix Interallié) ainsi que les participations à différentes revues et journaux d’obédience communiste. Ainsi entre 1935 et 1937, écrit-il dans l'Humanité puis entre 1937 et 1939 dans le quotidien Ce soir qui soutient les républicains espagnols. Il rédige notamment des articles sur la politique étrangère et des critiques littéraires. En 1939, il dénonce l'alliance des communistes et des nazis, la signature du pacte germano-soviétique et rompt avec le PCF.
Il est tué au début de la Seconde Guerre mondiale lors d’une offensive allemande. Son dernier manuscrit n’a pas été retrouvé. Le parti communiste français prit un soin extrême, selon une méthode familière, à vilipender l’homme et l'œuvre — ce qui valut à Paul Nizan de rester de très longues années dans les limbes. Louis Aragon participa activement à la marginalisation de Nizan en publiant notamment les Communistes (1949), roman dans lequel Nizan apparaît en traître au travers du policier Orfilat. C'est la réédition en 1960 d'Aden Arabie avec la fameuse préface de Jean-Paul Sartre qui permit la réhabilitation de l'écrivain. Aragon supprima le personnage de son livre en 1966 pour la réédition des Communistes. Aussi, à la fin des années 1970 le PCF croit-il pouvoir prétendre rétablir la mémoire de Nizan.
Sommaire |
[modifier] Œuvres
- Aden Arabie. Paris: Rieder, 1931.
- Les Chiens de garde. Paris: Rieder, 1932.
- Antoine Bloyé. Paris: Grasset, 1933.
- Traduction de l’Amérique tragique de Theodor Dreiser. Paris: Rieder, 1933.
- Traduction de les Soviets dans les affaires mondiales de Louis Fisher. Paris: Gallimard, 1933.
- Choix des textes philosophiques pour Morceaux choisis de Marx présenté par Henri Lefebvre et Norbert Guterman. Paris: Gallimard, 1934.
- Le Cheval de Troie. Paris: Gallimard, 1935.
- Choix de textes et préface des Matérialistes de l’Antiquité. Paris: Éditions Sociales Internationales, 1936.
- Préface de Le Nationalisme contre les nations de Henri Lefebvre. Paris: Éditions Sociales Internationales, 1937.
- Traduction et adaptation des Acharniens d’Aristophane. Paris: Éditions Sociales Internationales, 1937.
- La Conspiration. Paris: Gallimard, 1938.
- Chronique de septembre. Paris: Gallimard, 1939.
- Complainte du carabin qui disséqua sa petite amie en fumant deux paquets de Maryland et Hécate ou la méprise sentimentale. (Deux textes de 1924 parus dans La Revue sans titre.)
- Paul Nizan, intellectuel communiste. Articles et correspondance 1926-1940 présenté par Jean-Jacques Brochier. Paris: Maspero, 1967.
- Pour une nouvelle culture. Articles de Nizan réunis et présentés par Susan Suleiman. Paris: Grasset, 1971.
[modifier] Voir aussi
- Les nouveaux chiens de garde
- La biographie de Paul Nizan par Pascal Ory, parue aux Editions Complexe en 2005
[modifier] Liens
La nature et l'anthropologie dans Antoine Bloyé de Paul Nizan
[modifier] Voir aussi
Le G.I.E.N. (Groupe Interdisciplinaire d'Études Nizaniennes) édite des Bulletins Bibliographiques ainsi qu'une revue, Aden, et organise des conférences sur l'écrivain.