Paul Hervieu

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Paul Hervieu (Neuilly-sur-Seine, 1857 - Paris, 1915) est un auteur dramatique et romancier français.

Il est né à Neuilly dans une famille bourgeoise. Il se destine tout d’abord au barreau, devient avocat et fréquente un moment les milieux politiques. Il obtient en 1881 un poste d’attaché d’ambassade à Mexico, qu’il ne conserve pas longtemps. Intéressé surtout par la littérature, il se consacre principalement à l’écriture, tout en fréquentant des salons littéraires et mondains, tels ceux de Madame de Pierrebourg, qui fut sa maîtresse, et de Madame Émile Straus, où il côtoye des écrivains, Marcel Proust, Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Guy de Maupassant, des aristocrates, la Princesse Mathilde, le Prince Georges Bibesco, des comédiens comme Réjane ou Lucien Guitry et des artistes comme Edgar Degas.

En 1883, commence sa longue amitié avec Octave Mirbeau, dont il devient le confident. Il collabore cette année-là, sous le pseudonyme de Liris, à l'éphémère revue que fonde son nouvel ami et à laquelle collaborent également Alfred Capus et Etienne Grosclaude, Les Grimaces, hebdomadaire satirique et de combat anti-opportuniste, mais aussi antisémite, destiné selon Mirbeau « à faire grimacer tout ce faux monde de brigands impunis de la finance ». Pourtant, à l'instar de Mirbeau, qui fera partie des intellectuels dreyfusistes les plus engagés, Hervieu sera dreyfusard, ce qui lui vaudra un échec lors de sa première candidature académique.

Préoccupé par les problèmes sociaux de son époque, il les expose dans des romans psychologiques et mondains, à la manière de Paul Bourget, et dans des pièces de théâtre, volontiers moralisatrices. Voulant analyser rigoureusement une situation et en montrer les conséquences inéluctables, il met en scène des personnages qui se conduisent avec une logique extrême, sans la moindre humanité, attentifs uniquement au sentiment du devoir et aux conventions sociales. Cette rigidité amène à des dénouements dramatiques qui paraissent outranciers aujourd’hui. Les problèmes sont exposés en milieux aristocratiques ou mondains : la femme adultère dans L'Énigme et dans Le Réveil, le remariage d’une femme divorcée dans Le Dédale, et le soin dû aux enfants, quellles qu’en soient les conséquences, dans La Course du flambeau.

Il succéda en 1900 à Édouard Pailleron au fauteuil 12 de l'Académie française. Edmond de Goncourt disait de lui : « Le petit Hervieu a une voix curieuse, c'est comme la voix lointaine d'un somnambule que son endormeur ferait parler. » (Journal, 12 juin 1887)

[modifier] Principales œuvres

• La Bêtise parisienne (1882).
• L'Inconnu, roman (1886).
• Flirt, roman (1891).
• Peints par eux-mêmes, roman par lettres (1893)
• Les Tenailles (1895)
• La Loi de l'Homme (1897)
• L'Énigme, pièce en deux actes (1901)
• La Course du flambeau, pièce en quatre actes (1901).
• Théroigne de Méricourt, pièce en 6 actes avec 60 personnages + de nombreux figurants (1902)
• Le Dédale, pièce en cinq actes (1903)
• Le Réveil, pièce en trois actes (1905)
• Modestie, pièce en un acte, (mai 1908 à Londres, avril 1909 à Paris)
• Connais-toi, pièce en trois actes (1909)

[modifier] Liens externes

• Notice biographique de l'Académie française
• Paul Hervieu, Argile de femme, Alphonse Lemerre, Paris, 1894.
• [1] Mirbeau et Hervieu dreyfusards.

Précédé par Édouard Pailleron

Fauteuil 12 de l'Académie française 1900-1915

Suivi par François de Curel