Oupouaout

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Oupouaout

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Oupouaout, dont le nom signifie « Celui qui ouvre les chemins », est, dans la mythologie égyptienne, le dieu d'Assiout, capitale du XIII^e nome de Haute-Égypte, dégageant les routes et chassant les éléments hostiles. Il est associé aux cultes funéraires avant d'être assimilé à Anubis.

Il est représenté comme chacal, ou chien-loup ; il a l'apparence d'Anubis mais est représenté debout sur ses pattes, alors qu'Anubis est couché. L'animal est debout sur un pavois orné à l'avant d'un renflement (le chedched) ou d'un uræus.

Son animal est difficilement identifiable : il s'agit d'un pseudo-chacal (Canis Lupaster) porteur des caractères du chacal et du lycaon. Les anciens grecs y virent un loup, inconnu en Egypte, et hellénisèrent le nom d'Assiout en Lycopolis "La ville du Loup".

Il figure parmi les plus anciennes divinités étendards représentées sur les objets cultuels prédynastiques (palettes, sceaux).

Son enseigne, souvent dédoublée en celle de l'Oupouaout de Haute-Egypte et celle de l'Oupouaout de Basse-Egypte, se trouve en tête du cortège des enseignes divines nommées Suivants d'Horus et désignant les antiques successeurs d'un prestigieux roi Horus (Période Prédynastique/Nagada III) dont le nom servit à fonder la titulature des pharaons.

Oupouaout fut ainsi associé à la notion d'ancestralité royale. On le voit fréquemment encadrer le double cortège des Ames de Nekhen, divinités anthropomorphes à tête de pseudo-chacal symbolisant les antiques rois du royaume préhistorique de Haute-Egypte, et des Ames de Bouto, divinités symétriques aux premières, à tête de faucon et incarnant les ancètres royaux de la Basse-Egypte. Ce double cortège divin est souvent requis pour acclamer le pharaon intrônisé sur le double kiosque de la Fête-Sed.

Associé originellement à la fonction cynégétique royale, notamment sous le nom de Sed, il préside au cérémonial du même nom Fête-Sed, c'est-à-dire au jubilé pharaonique, où il accompagne le roi dans l'accomplissement des rites majeurs, souvent les plus anciennement attestés par les représentations, tels que la course entre les deux bornes symbolisant la prise de possession territoriale de l'Égypte par le roi régénéré par le rite. La présence de l'enseigne de ce dieu manifeste ici toute la dimension territoriale du pouvoir pharaonique sur l'Egypte et, lors du rite final du tir à l'arc dans les quatre directions cardinales, sur le Monde entier.

C'est tout naturellement que l'enseigne d'Oupouaout encadre le double kiosque jubilaire où trone le pharaon régénéré, rite essentiel de la Fête-Sed qui exprime l'emprise du roi sur son royaume, initialement territoire de chasse.

Des armes de chasse (arc, flèches, massue, propulseur et armes de la déesse sauroctone Mafdet) accompagnent souvent l'étendard divin d'Oupouaout, de préférence lors de la Fête-Sed, confirmant la primauté de ce dieu et, sans doute, l'origine cynégétique même du jubilé ; le nom même du dieu Sed ayant été donné à l'ensemble du rituel jubilaire, le terme Oupouaout n'étant vraisemblablement à l'origine qu'une épithète.

On plonge ici aux sources préhistoriques de la fonction pharaonique et à certains liens culturels paléo-africains de cette dernière. C'est pourquoi, il convient de demeurer prudent sur les hypothèses que l'on avance à ce sujet.

De récentes découvertes dans des sites préhistoriques égyptiens semblent confirmer la prépondérance du modèle d'organisation des lycaons pour les sociétés tribales de la période néolithique^[1]. Peut-être que l'omniprésence d'Oupouaout dans les représentations divines les plus anciennes attesterait d'une lointaine époque où la survie des groupes humains dépendait de l'économie cynégétique et où le chef du clan devait faire la preuve de sa supériorité en tant que chasseur. N'oublions pas que ce canidé, pseudo-chacal, pratique à l'état sauvage une technique de chasse conjuguée dans la savane, rabattant le gibier vers les lionnes.

C'est sans doute cette spécificité qui en fit le premier auxiliaire cynégétique de l'homme et l'emblème archaïque de la chefferie puis du pouvoir royal lui-même. L'enseigne d'Oupouaout et ses attributs cynégétiques en sont peut-être la codification matérielle. Sur un bas-relief fragmentaire provenant du complexe funéraire du pharaon Niouserré à Abou-Gorab (Vème dynastie), certains ritualistes sont coiffés de dépouilles de canidés, témoignage unique dans l'ensemble de la documentation relative à la Fête-Sed. Leur présence confirme l'archaïsme du rituel jubilaire, le canidé ne figurant jamais en tant que victime sacrificielle de la période historique, et renforce l'hypothèse selon laquelle un très ancien chien de chasse divinisé, peut-être nommé Sed, fut à l'origine de la future Fête-Sed des temps proto-historiques et historiques, à une époque reculée où celle-ci s'apparentait à une chasse de qualification destinée à désigner le nouveau et jeune chef de la tribu, après sacrifice et inhumation de l'ancien chef, devenu trop âgé et dont le vieillissement compromettait symboliquement la perrénité du clan, le corps du chef, puis du pharaon, étant identifié à l'ensemble du territoire.

A l'aube de la période historique (-3200), le nom de Sed fut remplacé par l'épithète principale du dieu étendard en tête des processions d'enseignes divines : Oup-ouaout "Celui qui ouvre les chemins". Le nom de Sed subsista uniquement pour désigner le rituel jubilaire tout entier.

Dés lors, on comprend mieux pourquoi Oupouaout demeura pendant toute l'histoire de l'Égypte pharaonique le principal ordonnateur divin de la Fête-Sed, elle-même originellement chasse de qualification symbolique ritualisée et enrichie d'apports théologiques complexes au fil des siècles, au fur et à mesure que la fonction royale se complexifiait, rendant de plus en plus opaque l'origine préhistorique du rituel et rigidifiant le rôle d'Oupouaout au point de le reléguer au rang de simple étendard exhibé en tête des processions y compris en dehors de la Fête-Sed.

A Abydos, ville sainte du dieu Osiris, Oupouaout est très fréquemment représenté sur les cintres des stèles ornant les chapelles votives du Moyen-Empire et cité dans l'énumération des divinités invoquées par les prières qui y sont inscrites. Son rôle recouvre là encore une symbolique territoriale, Oupouaout étant chargé de protéger "La Terre Sacrée" [ta-djéser], en compagnie de son comparse Anubis, avec lequel il partage l'apparence de pseudo-chacal et auquel il s'assimile au cours des âges.

Oupouaout, gardien de la personne royale par la prime fonction cynégétique -donc terrienne- du chef de clan, fut détrôné, à partir de la période thinite par des divinités plus sophistiquées, tel Horus, plus en harmonie avec une conception désormais céleste de la souveraineté. Mais la Fête Sed conservera la mémoire du dieu Oupouaout, en tant que divinité royale de tout premier plan, jusqu'à la fin du paganisme, les bas-reliefs ptolémaïques en faisant foi.

La personnalité d'Oupouaout est scindée en deux : un Oupouaout de la Haute-Égypte, un autre de la Basse-Égypte ; il est aussi de ce fait appelé « Ouvreur du Double pays » et représente l'unification de la Haute et Basse-Égypte.

Une parèdre lui est parfois adjointe, simple féminisation de son nom Oupet-ouaout : "Celle qui ouvre les chemins". Elle ne joue aucun rôle significatif.

Le sanctuaire principal du dieu à Assiout, en Moyenne-Egypte n'a jamais pu être découvert, la ville moderne recouvrant totalement les vestiges de l'antique cité du dieu chacal.

Ses lieux de cultes principaux sont Abydos, Lycopolis/(Assiout), Quban, El-Hargarsa, Memphis, Saïs.

Autres transcriptions : Oupaout, Oupouat, Oupoaout, Wepwawet.

[modifier] Concours de positionnement Google

Le nom Oupouaout a été utilisé dans un concours de positionnement sur le moteur de recherche Google. Le but de ce jeu était d'arriver en première position lors d'une recherche sur le mot clef « Oupouaout ». Ceci explique en grande partie les milliers de réponses, parfois hors-sujet, que l'on obtient sur un dieu relativement peu connu.

[modifier] Notes

[modifier] Bibliographie

• Yves Guerrini, Recherche sur le dieu Oup-ouaout, des origines à la fin du Moyen-Empire, mémoire de maîtrise d'égyptologie de l'Université Paris IV Sorbonne, 1989 ; Recherches sur les caractères cynégétiques de la Fête-Sed, mémoire de Troisième Cycle de l'École du Louvre, 1991.

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