Naomi Klein

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Naomi Klein (Montréal, 1970-) est une journaliste, auteur et cinéaste canadienne.

Comme beaucoup d'enfants de la génération hippie, Naomi Klein a d'abord rejeté les opinions politiques de ses parents et est devenue enchantée par la société de consommation et les marques.

Ses grands parents étaient des marxistes américains actifs dans les années 1930 et 1940. Son grand-père a été renvoyé de son poste d'animateur chez Disney après y avoir organisé la première grève de l'histoire des studios.

Ses parents ont émigré au Canada en protestation contre la guerre du Viêt Nam. Sa mère a réalisé un documentaire controversé contre la pornographie.

À 17 ans, sa rébellion d'adolescente stoppa net quand sa mère eut une attaque. Elle laissa l'école de côté pour prendre soin de sa mère.

Naomi Klein est devenue une porte-parole de l'altermondialisation grâce à son best-seller No Logo (2000), référence des mouvements anticapitalistes du tournant du siècle. Elle dénonce la réduction de l'espace public au profit des multinationales qui s'imposent au travers de leurs logos. Elle révèle l'exploitation de la misère par ces fleurons du capitalisme moderne que sont McDonald's, Nike, Coca-Cola, Starbucks, Wal-Mart…

Elle a également écrit Fences and Windows (2002) ainsi que des articles pour The Nation, The Globe and Mail, The Guardian et In These Times, et participé à la réalisation d'un film (The Take) sur le phénomène des entreprises autogérées par les salariés en Argentine avec son mari le journaliste de la télévision canadienne Avi Lewis.

Naomi Klein a grandi à Toronto, première ville d'importance au Canada. Elle assistera pendant sa jeunesse à la transformation de son milieu de vie et des mœurs. Ce n'est qu'à l'université qu'elle découvrira l'incohérence du capitalisme en tant que système économique, mais également social et culturel.

[modifier] No Logo

Économiquement, elle démontre dans son livre No Logo que la mondialisation a permis de faire passer la production au dernier plan en la reléguant au niveau de sous traitance, dans les zones franches des pays du Sud notamment. Les entreprises pouvaient donc investir dans le marketing, c'est-à-dire investir non pas dans le produit, mais dans son nom. Socialement, elle atteste que le déplacement de la production au dernier rang de la chaîne économique a amené de plein fouet les coupures d'effectifs dans les pays industrialisés au profit d'emplois d'extrême précarité. Culturellement, elle fait le constat que l'augmentation de l'investissement dans le marketing et le processus de concentration des grandes entreprises dépossèdent les consommateurs de choix. La désinformation fait son bout de chemin, le choix est donc devenu une illusion proportionnelle à l'importance du nom de la marque. Finalement, elle poussera la réflexion un peu plus en parlant de la dépossession du bien commun au profit de l'entreprise privée. Ainsi devra s'organiser la reconquête de nos vies. Cette reconquête passera par des manifestations spontanées, par des détournements publicitaires et surtout l'éducation des masses. A la fin de l'ouvrage, Naomi Klein indique que les marques fonctionnent comme des métaphores du système économique. La lutte ne doit donc pas se limiter aux logos (logique de consommateurs) mais plutôt déboucher sur une remise en cause du libéralisme dans son ensemble (logique citoyenne).

[modifier] Publications en France

No Logo : la tyrannie des marques
Fences & Windows
Mourir pour McDo en Irak : Colonisation américaine, résistance irakienne
Journal d'une combattante : Nouvelles du front de la mondialisation ed. Actes Sud, 2005