Manat
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Pour les monnaies homonymes, voir manat azéri et manat turkmène.
Manat ou Manāh était une déesse du destin vénérée en Arabie à l'époque préislamique. Ce que l'on sait d'elle provient essentiellement du Livre des idoles de Hisham ibn al-Kalbi. Elle aurait été l'aînée des trois "filles du dieu" (probablement Houbal) qui semblent avoir été objets d'un culte fervent à la Mecque : Allat, Manat et Uzza. Les Nabataéens lui rendaient également un culte sous le nom de Manawat ou Manawatu et l'identifiaient à Némésis, mais en faisaient, selon Julius Wellhausen, la mère d'Houbal.
Sa statue était érigée au bord de la mer aux environs de al-Mushallal à Qudayd, entre Médine et la Mecque. Les habitants de ces deux villes ainsi que les Aws et les Khazraj lui présentaient des offrandes et lui faisaient des sacrifices. Des enfants étaient prénommés Abd-Manāh and Zayd-Manāh.
Les Aws, les Khazraj et les Arabes de Yathrib avaient coutume de se rendre en pèlerinage dans des lieux déterminés où ils veillaient. A leur retour, ils visitaient le lieu de culte de Manat où ils se rasaient la tête avant de rentrer chez eux. Sans ce rite le pèlerinage n'était pas complet. Certains Arabes prenaient «Manat du lieu sacré de Khazraj» comme témoin de leurs serments.
La huitième année de l'Hégire, où il remporta la victoire définitive sur le reste des Quraysh, Mahomet, ayant quitté Médine depuis quatre ou cinq nuits, aurait envoyé Ali détruire l'idole et s'emparer de ses trésors, au nombre desquels se trouvaient deux épées (Mikhdham et Rasūb), offrandes de al-Harith ibn-Abi-Shamir al-Ghassā, roi de Ghassān.Le Prophète les offrit à Ali. L'une d'elles serait donc peut-être sa célèbre épée Dhu'l Faqār.
Manat est mentionnée dans le Coran (Sourate : 53 [L'étoile (An-Najm)], Verset 20 )