Les Automatistes
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
- Pour les articles homonymes, voir automatisme.
Cet article est une ébauche à compléter concernant le Québec, vous pouvez partager vos connaissances en le modifiant. |
[modifier] Historique
Les Automatistes étaient un groupe d'artistes dissidents de Montréal, au Québec actifs entre 1945 et 1954. Le mouvement fut fondé en 1942 par le peintre Paul-Émile Borduas. Le surréalisme ainsi que la psychanalyse furent deux courants de pensée qui inspirèrent grandement les automatistes. À l'encontre des surréalistes, les "Automatistes" préconisaient une approche intuitive expérimentale non représentative conduisant à un renouvellement en profondeur du langage artistique. Les premières œuvres résultant de ces expériences s'apparentaient à l' expressionnisme abstrait, malgré l'absence de liens entre le groupe montréalais et new-yorkais.
Le mouvement regroupait surtout des artistes plasticiens Marcel Barbeau, Roger Fauteux, Jean-Paul Riopelle, Pierre Gauvreau, Fernand Leduc, Jean-Paul Mousseau, et Marcelle Ferron ainsi que des écrivains Claude Gauvreau et Thérèse Renaud, les danseuses et chorégraphes Françoise Sullivan, Françoise Riopelle et Jeanne Renaud, la designer Madeleine Arbour et le photographe Maurice Perron. Ils étaient entourés de jeunes intellectuels, notamment le psychiatre psychanalyste, Bruno Cormier.
On reconnaît généralement que l'exposition de quarante-cinq gouaches de Paul-Émile Borduas, au mois d'avril 1942, au Foyer de l'Ermitage, à Montréal, fut le point de départ du mouvement des Automatistes. De nombreux peintres enthousiastes se joignirent alors à ce dernier, adoptant ses idées et son style, et le portant à la tête de ce qui devint rapidement le mouvement automatiste.D'abord initié dans le milieu des arts visuels (peinture, dessin, sculpture, etc.), il s'étendit rapidement aux autres disciplines artistiques, notamment la poésie, la danse et le théâtre. Leur première manifestation publique eut lieu en mars 1946 dans le cadre d'une exposition organisée dans une boutique désaffectée de la rue Amherst. La publication du manifeste libertaire "Refus global", le 8 août 1948, stigmatisa leur différence des autres mouvements esthétiques modernistes québécois en même temps qu'il entraîna leur mise au ban de la société.
C'est le journaliste et communicateur, Tancrède Marcil Jr., qui, le premier, nomma le groupe "Les Automatistes" dans sa critique de leur seconde exposition à Montréal (15 février au 1er mars 1947). Cet article fut publié dans Le Quartier Latin, le journal étudiant de l' Université de Montréal. Ce nom lui avait été inspiré par le discours esthétique des exposants eux-mêmes au cours du vernissage, notamment celui de son chef de file, Paul-Émile Borduas, et celui du poète Claude Gauvreau, qui prônaient le recours une écriture automatique inspirée des pratiques surréalistes.
Sans s'être séparés radicalement, les Automatistes ont interrompu leurs activités communes en 1954, après l'exposition "La matière chante". Le départ pour l'étranger de la plupart d'entre eux, particulièrement celui de Borduas pour New York, en 1953, puis Paris, en 1956, a précipité la dissolution effective du groupe. Cependant, les Automatistes ont constamment maintenu des liens entre eux par-delà le temps et l'évolution de leurs recherches esthétiques respectives.
[modifier] Refus global
En 1948, Borduas et les automatistes publièrent un manifeste, le Refus global, l'un des documents les plus influents et importants de l'histoire québécoise. Même si le groupe se dispersa peu de temps après la publication du manifeste, le mouvement continua sa percée dans la société québécoise et est aujourd'hui considéré comme l'élément déclencheur de la Révolution tranquille des années 1960.