Joan Crawford
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Joan Crawford, de son vrai nom Lucille Fay LeSueur, est une actrice et une productrice américaine née le 23 mars 1904 à San Antonio au Texas et décédée le 10 mai 1977 à New York.
Joan Crawford est l’une des stars les plus symboliques de l’âge d’or d’Hollywood. Sa carrière couvre, sur plus de 40 ans, les différentes époques des grands studios américains. Elle joua les filles délurées (« les flappers ») des années folles, les jeunes femmes arrivistes dans les années trente, les femmes victimes dans des mélodrames des années 40 et 50.
Elle obtient un Oscar en 1945 pour Le Roman de Mildred Pierce.
Elle a été l’une des actrices américaines dont l’étoile a brillé le plus longtemps et la seule vedette du muet qui soit demeurée encore une grande star au cours des années 60.
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[modifier] Biographie
[modifier] Les débuts
D’origine modeste et de parents séparés avant sa naissance, Lucille Fay LeSueur se passionne pour la scène et le spectacle dès son plus jeune âge (son beau-père, qui quittera également sa mère, est propriétaire d’un théâtre à Lawton en Oklahoma). Elle adopte, en même temps que le pseudonyme de son beau-père, un nom de scène : Billie Cassin.
Âgée d’à peine douze ans, elle effectue divers travaux ménagers, elle travaille dans une blanchisserie puis comme vendeuse et comme serveuse de restaurant. Battue par ses proches et humiliée dans sa vie quotidienne, la jeune femme ravale sa fierté et n’a qu’une idée en tête se sortir de la misère. Elle cultive sa passion, la danse, et continue à prendre des cours et passer des castings.
Elle finit par devenir girl dans une troupe de théâtre et reprend son nom de Lucille LeSueur. Elle se produit successivement dans un hôtel de Kansas City en 1921, dans la revue d’Ernie Young à Chicago en 1923, à Detroit puis à Broadway en 1924 où elle devient spécialiste des danses à la mode (le charleston et le black bottom). Après un an de mariage, elle divorce de son premier mari, James Welton en 1924. C’est en gagnant un concours de danse qu’elle se fait remarquer par un responsable de la Metro-Goldwyn-Mayer, Harry Rapf, qui lui propose de tenter sa chance au cinéma.
[modifier] Les années MGM
Elle commence à 17 dollars la semaine pour la MGM, double Norma Shearer qui deviendra sa rivale attitrée et multiplie les figurations. Elle tourne en 1925 dans Pretty ladies et obtient son premier rôle important dans Old Clothes.
Mais son nom ne convient pas : un concours est lancé pour lui trouver un pseudonyme et la voilà rebaptisé Joan Crawford. La transformation peut commencer.
Elle tourne dans plus de 20 films muets en quatre ans dont Plein les bottes avec Harry Langdon, L’Inconnu de Tod Browning avec Lon Chaney, Un soir à Singapour avec Ramon Novarro. Ambitieuse et impatiente de réussir, elle veut progresser. Elle assiste à d’autres tournages, elle fréquente leurs réalisateurs et les stars de l’époque, mais ça n’avance pas assez vite à son goût. « Comment décrocher un bon rôle quand Norma Shearer couche avec le patron ? » dira Joan. Norma Shearer étant mariée à Irving Thalberg, le grand producteur de la MGM.
Elle trouve enfin le succès et la consécration en danseuse de night-club dans Les Nouvelles vierges d’Harry Beaumont, rôle qu’elle « chipe » à Clara Bow. Film symbolique sur l’ère du jazz qui bats alors son plein, elle incarne une jeune fille « moderne », cheveux courts, buvant sec et changeant de partenaires masculins avec désinvolture. Elle y gagne ses galons de star !
Dès lors Louis B. Mayer, le directeur de la MGM, la bichonne et lui achète une maison et une voiture de luxe. La transformation continue, on la coule dans un moule et est créée de toutes pièces. Les esthéticiennes des studios se mettent au travail. Elle copie l’allure de Gloria Swanson et se fait la bouche de Mae Murray. On accentue le relief de ses pommettes, épile et arque ses sourcils. Elle subit des interventions chirurgicales pour redresser ses dents. Elle se soumet à des régimes draconiens et à un entraînement physique sévère. Elle est confiée aux bons soins du brillant costumier Adrian, qui se charge, en 1929, de créer le style « Crawford » : glamour et sexy. Jusqu’en 1943, il dessina toutes ses toilettes à l’écran et presque toutes celles qu’elle porta à la ville. Un jour, enfin, elle se « trouve » : lèvres charnues soulignées d’un rouge à lèvres agressif, œil et cils maquillés de façon à approfondir le regard, sourcils épais. Elle sera transformée en une des plus grandes légendes de l’écran noir et blanc par la grâce de la machine à fabriquer les stars qu’est la MGM.
En 1929, elle passe avec succès « l’examen » du parlant avec L’Indomptée de Jack Conway. Douglas Fairbanks Jr. À cette époque, Joan est l'épouse de Douglas Fairbanks Jr. Relation qui fait les choux gras de la presse du cœur. Grâce à lui, elle pénètre dans les milieux les plus fermés de la haute société hollywoodienne. Bien que les célèbres parents de son mari, Mary Pickford et Douglas Fairbanks Jr., n’approuvait pas leur mariage, on vit souvent Joan à Pickfair, le domaine des Fairbanks haut-lieu du « beau monde ».
Des rôles tels que ceux de Greta Garbo et Norma Shearer l'attirent : aussi quand cette dernière, enceinte, doit s'arrêter, elle prend sa place dans Paid en 1930. Joan gagne alors autant d’argent que ses deux stars rivales de la MGM. Garbo fut d’ailleurs troublée, par cette jeune star risquant de l’éclipser, dans le film d’Edmund Goulding de 1932, Grand Hôtel, réunissant quelques-unes unes des plus grandes stars de la MGM et où Joan Crawford prouve que son jeu peut rivaliser avec celui de Garbo.
Au moment de la « Grande dépression » des années 30, Joan incarne dans une série de films, des personnages au « quotidien » avec lesquels les spectateurs peuvent s’identifier contrairement aux inaccessibles stars du muet. Ce sont des rôles de jeunes vendeuses ou d’employées faisant leur chemin dans la vie malgré les difficultés et qui atteignent un niveau social élevé tout en vivant dans le regret et le remords d’avoir renié ses origines modestes, dans des films comme : Fascination (1931) de Clarence Brown avec Clark Gable, Le Tourbillon de la danse (1933) de Robert Z. Leonard avec de nouveau Clark Gable, Vivre et aimer (1934) de Clarence Brown et surtout dans le magnifique Mannequin (1937) de Frank Borzage avec Spencer Tracy, dans ce rôle Joan Crawford donne une de ses meilleures interprétations.
Dans cette période, elle forme avec Clark Gable, le couple idéal et explosif de la MGM. Ils jouèrent ensemble dans huit films de tout genre, des mélodrames comme La Pente, des films musicaux tels que Le Tourbillon de la danse et des comédies légères Souvent femme varie ou Loufoque et Cie.
Ayant divorcé de Douglas Fairbanks Jr. En 1933, elle épouse l'acteur Franchot Tone en 1935, qu’elle impose dans plusieurs de ses films.
Mais la « mécanique » s’enraye et à la fin des années 30 le succès n'est plus au rendez-vous. On la qualifie de « calamité pour le box-office ». La MGM qui a reconduit son contrat à 300 000 dollars par an (pour cinq années) s'inquiète.
Femmes de George Cukor, en 1939, lui rend, pour un moment, la confiance de son public. Composé d’un casting uniquement féminin, le film la confronte, pour la dernière fois, à sa grande rivale Norma Shearer. On peut citer dans cette fin de règne à la MGM : Le Cargo maudit de Frank Borzage où Joan Crawford retrouve pour la dernière fois son partenaire favori, Clark Gable et deux films de George Cukor Il était une fois et Suzanne et ses idées. Ses deniers films sont des échecs et sa carrière à la MGM s’effondre.
En 43 elle quitte, par la petite porte, la compagnie après 18 ans « de bons et loyaux services ».
[modifier] Les années Warner Bros
Après avoir fait le siège de la Warner, la compagnie lui ouvre ses portes avec l’idée d’en faire la rivale de la grande vedette maison, Bette Davis.
Bien qu’elle soit au creux de la vague, Joan réalise un come-back retentissant avec un rôle rejeté par Bette Davis, Le Roman de Mildred Pierce. Ce film, un mélange de mélodrame et de film noir, est l’histoire d’une mère désenchantée, il est réalisé de façon magistrale par Michael Curtiz et rarement Joan avait été aussi émouvante. C’est le succès critique et public, elle obtient l’Oscar de la meilleure actrice et sa carrière redémarre. La Warner lui signe un contrat pour 7 ans à deux cent mille dollars par film. Pour la petite histoire, Joan Crawford prétextera, le soir de la cérémonie des Oscars, une pneumonie, et c’est alitée, parfaitement pomponnée, qu’elle recevra la précieuse statuette.
Son film suivant, Humoresque, confirmera la résurrection de la star et dès lors, toutes ses apparitions se soldent par un succès commercial : Femme ou maîtresse d’Otto Preminger, La Possédée, Boulevard des passions de Michael Curtiz, L’Esclave du gang, Le Masque arraché…
En 1952, Joan quitte la Warner et devient indépendante.
[modifier] Le chant du cygne
Elle revient triomphale à la MGM en 1953, après 10 années d’absence, pour tourner un film musical La Madone Gitane. Mais surtout, elle tourne Johnny Guitare en 1954, western baroque et flamboyant, un chef-d’œuvre de Nicholas Ray qui lui offre un de ses plus beau rôle, celui de la farouche Vienna. Le film sera adulé par les critiques et les cinéphiles.
Elle continuera de tourner dans des mélodrames, ces « films de femmes » qui sont maintenant rivées devant le petit écran et le préféreront au grand. De plus, l’âge aidant, les rôles se font de plus en plus rares.
Joan tourne son chant du cygne en 1962 avec Robert Aldrich dans Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?. Elle est confrontée pour la première fois à son ancienne rivale de la Warner, Bette Davis. La rencontre des deux monstres sacrés est terrible et vire à un véritable affrontement. Mais le film est un succès et redonne aux deux stars une renommée internationale. C'est un tel triomphe qu'une suite est entreprise en 1965, Chut, chut, chère charlotte, mais Joan Crawford tombe malade et déclare forfait. C’est Olivia de Havilland qui la remplace auprès de Bette Davis.
Elle jouera par la suite dans des films d’horreur sans grand intérêt et travaillera beaucoup pour la télévision. À noter qu’elle sera dirigée en 1969 par Steven Spielberg dans un épisode de Night Gallery. Après un dernier film en Grande-Bretagne en 1970, Trog, elle met un terme à sa carrière.
Après un troisième mariage avec l’acteur Phillip Terry (1942 – 1946), elle épousera le PDG de Pepsi-Cola, Alfred N. Steele en 1955. Il lui léguera la société à sa mort en 59 et elle s’installera au comité de direction de la multinationale pendant quinze ans. Ne pouvant pas avoir d’enfants, l’actrice adoptera trois filles et un garçon (Christina, Kathy, Cindy et Christopher).
Joan Crawford meurt à New York le 10 mai 1977 rongée par un cancer.
Christina publiera en 1979, après la mort de sa mère, une biographie « Maman très chère » qui fera l’objet d’une adaptation avec Faye Dunaway dans le rôle de Joan Crawford.
[modifier] Filmographie partielle
[modifier] en tant qu'actrice
- 1925 : La Veuve joyeuse (The Merry Widow) de Erich von Stroheim - Non créditée
- 1926 : Plein les bottes (Tramp, Tramp, Tramp) d'Harry Edwards : Betty Burton
- 1927 : L'Inconnu (The Unknown) de Tod Browning : Estellita or Nanon, la fille de Zanzi
- 1928 : Rose-Marie de Lucien Hubbard
- 1928 : Les Nouvelles vierges (Our dancing daugthers) d'Harry Beaumont
- 1929 : Indomptée (Untamed) de Jack Conway
- 1930 : Paid de Sam Wood
- 1931 : La Pente (Dance fools, danse) d'Harry Beaumont : Bonnie
- 1931 : La Pécheresse (Laughing sinners) d'Harry Beaumont : Ivy Stevens
- 1931 : Fascination (Possessed) de Clarence Brown : Marian Martin
- 1932 : Grand Hotel d'Edmund Goulding : Flaemmchen
- 1932 : Captive (Letty Lynton) de Clarence Brown : Letty Lynton
- 1932 : Pluie (Rain) de Lewis Milestone
- 1933 : Après nous le déluge (Today we live) d'Howard Hawks
- 1933 : Le Tourbillon de la danse (Dancing Lady) de Robert Z. Leonard : Janie 'Duchess' Barlow
- 1934 : Vivre et aimer (Sadie McKee) de Clarence Brown : Sadie McKee
- 1934 : La Passagère (Chained) de Clarence Brown : Diane Lovering
- 1934 : Souvent femme varie (Forsaking all others) de W.S. Van Dyke : Mary Clay
- 1935 : La femme de sa vie (No more ladies) de George Cukor et Edward H. Griffith
- 1936 : L'Enchanteresse (The Gorgeous Hussy) de Clarence Brown : Margaret 'Peggy' O'Neal Eaton
- 1936 : Loufoque et compagnie (Love on the run) de W.S. Van Dyke : Sally Parker
- 1937 : La Fin de Mme Cheyney (The Last of Mrs Cheyney) de Richard Boleslawski
- 1937 : Mannequin (Mannequin) de Frank Borzage
- 1939 : Femmes (The Women) de George Cukor : Crystal Allen
- 1939 : L'Ensorceleuse (The Shining Hour) de Frank Borzage
- 1939 : La Féerie de la Glace (Ice Follies of 1939) de Reinhold Schünzel : Mary McKay
- 1940 : Le Cargo Maudit (Strange cargo) de Frank Borzage : Julie
- 1940 : Suzanne et ses idées (Susan and God) de George Cukor
- 1941 : Il était une fois (A woman's face) de George Cukor
- 1942 : Quelque part en France (Reunion in France) de Jules Dassin
- 1943 : Un espion a disparu (Above suspicion) de Richard Thorpe
- 1945 : Le Roman de Mildred Pierce (Mildred Pierce) de Michael Curtiz : Mildred Pierce Beragon
- 1946 : Humoresque de Jean Negulesco
- 1947 : Femme ou maîtresse (Daisy Kenyon) d'Otto Preminger : Daisy Kenyon
- 1947 : La Possédée (Possessed) de Curtis Bernhardt : Louise Howell Graham
- 1949 : Boulevard des passions (Flamingo Road) de Michael Curtiz
- 1949 : les Travailleurs du chapeau (It's a great feeling) de David Butler
- 1950 : L'Esclave du gang (The damned don't gry) de Vincent Sherman : Ethel Whitehead/Lorna Hansen Forbes
- 1951 : La Flamme du passé (Good bye my fancy) de Vincent Sherman
- 1952 : le Masque arraché (Sudden fear) de David Miller : Myra Hudson
- 1953 : La Madone gitane (Torch Song) de Charles Walters
- 1954 : Johnny Guitare (Johnny Guitar) de Nicholas Ray : Vienna
- 1955 : La Maison sur la plage (Female on the beach) de Joseph Pevney
- 1955 : La Reine des abeilles (Queen bee) de Ronald MacDougall
- 1956 : Feuilles d'automne (Autumn leaves) de Robert Aldrich
- 1957 : Le Scandale Costello (The Story of Esther Costello) de David Miller
- 1959 : Rien n'est trop beau (The Best of everything) de jean Negulesco
- 1962 : Lykke og krone - Film documentaire : elle-même
- 1962 : Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (What Ever Happened to Baby Jane?) de Robert Aldrich : Blanche Hudson
- 1963 : The Caretakers de Hall Bartlett : Lucretia Terry
- 1964 : la meurtrière diabolique (Strait jacket) de William Castle
- 1964 : The Big Parade of Comedy - Film documentaire
- 1965 : Tuer n'est pas jouer (I saw what you did) de William Castle
- 1968 : Le Cercle de sang (Berserk) de Jim O'Connelly
- 1969 : Night Gallery - Film TV : Claudia Menlo
- 1970 : Trog de Freddie Francis
- 1972 : Hollywood: The Dream Factory - Documentaire TV
- 1974 : Il était une fois à Hollywood - Film documentaire (That's Entertainment!)
- 1976 : Hollywood Hollywood - Film documentaire (That's Entertainment, Part II)
- 1977 : That's Action - Film documentaire : elle-même
- 1984 : Terreur dans la salle - documentaire (Terror in the Aisles) - Extrait Qu'est-il arrivé à Baby Jane? : Blanche Hudson
- 1985 : That's Dancing ! - Film documentaire
- 1988 : Going Hollywood: The War Years - Film documentaire - Non créditée
- 1995 : Legends of Entertainment Video - Documentaire TV : elle-même
- 1995 : The Casting Couch - Documentaire TV
- 1997 : Judy Garland's Hollywood - Documentaire TV
- 1998 : Warner Bros. 75th Anniversary: No Guts, No Glory - Documentaire TV - Non créditée
[modifier] en tant que productrice
- 1952 : Le Masque arraché (Sudden Fear) - Non créditée - Producteur exécutif
[modifier] Récompenses
[modifier] Oscar
- 1946 : Meilleure actrice pour Le Roman de Mildred Pierce
- 1948 : Nomination Meilleure actrice pour La Possédée
- 1953 : Nomination Meilleure actrice pour Le Masque arraché
[modifier] Quelques petits secrets
- L'émail si blanc de ses dents était le résultat de longues et douloureuses opérations.
- Walt Disney s'est inspiré de son visage pour dessiner la diabolique Reine dans Blanche Neige et les 7 Nains.
[modifier] Bibliographie
- Joan Crawford a publié deux livres de souvenirs :
- A portrait of Joan (1962)
- My way of life (1971)
[modifier] Liens externes
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