Hurricane (chanson)

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Hurricane
Chanson de Bob Dylan
de l'album Desire
Face B	Hurricane (Part II)
Sortie	novembre 1975
Enregistrée	juillet – octobre 1975
Genre	Rock
Durée	8 min 33 s
Label	Columbia Records
Compositeurs	Bob Dylan Jacques Lévy
Producteur	Don DeVito
Bob Dylan : Chronologie des Singles
Tangled Up in Blue (1975)	Hurricane (1975)	Mozambique (1976)

Hurricane est une protest song de Bob Dylan au sujet de l'emprisonnement de Rubin "Hurricane" Carter. Elle résume les prétendus actes de racisme envers Carter, que Dylan décrit comme la principale raison de la condamnation dans ce qu'il considère comme un faux procès.

Sommaire 1 Origine 2 Polémique 3 Infos 4 Analyse des paroles 5 Les paroles 6 Notes et références

[modifier] Origine

L'album de Bob Dylan Desire s'ouvre avec le titre Hurricane, sans doute sa chanson sortie en 1976 la plus populaire. Intitulée ainsi d'après le surnom "Hurricane" de Rubin Carter, cette chanson raconte l’histoire de ce boxeur noir américain, ancien prétendant au titre des poids moyens, accusé du meurtre de trois personnes en 1966.

Dylan eut envie d’écrire cette chanson après avoir lu l’autobiographie de Carter « Le Seizième Round » (The Sixteenth Round), que celui-ci lui avait envoyé « à cause de son prédédent engagement combat pour les droits civiques ».^[1]

Dans son autobiographie, Carter continuait à clamer son innocence et son histoire poussa Dylan à aller lui rendre visite à la prison d'état de Rahway à Woodbridge (New Jersey). Dylan avait écrit des ballades d'actualité auparavant, par exemple The Lonesome Death of Hattie Carroll ou Emmett Till, mais selon Jacques Levy, il «  n'était pas sûr de pouvoir écrire une chanson...il était juste rempli de tous ces sentiments envers Hurricane. Il n'arrivait pas à commencer. Je pense que la première étape fut d'écrire la chanson dans un mode purement narratif. Je ne me souviens plus qui a eu l'idée de faire ça. Mais honnêtement, le début de la chanson est comme une didascalie, comme ce que vous liriez dans un script : Des coups de feu résonnent dans un bar de nuit...Voici l'histoire de Hurricane. Boom! C'est le titre. Vous savez, Bob aime le cinéma, et il peut écrire ces films de 8 à 10 minutes, qui semblent pourtant aussi long ou plus que les films habituels. »^[2]

Il l’a écrite après avoir rencontré le boxeur à la prison d'état de Rahway (Woodbridge, New Jersey) en 1975 et aussi quelques uns de ses supporters. Dylan la commença dans un style "cinématographique". Cette chanson fut l'une des quelques protest songs de Dylan des années 70, et ce fut l'un de ses singles ayant eu le plus de succès de cette décennie, atteignant le 31ème rang du Billboard.

[modifier] Polémique

Dylan dut ré-enregistrer la chanson, en modifiant les paroles relatives à Alfred Bello et Arthur Dexter Bradley qui « ont dépouillé les corps » (« robbed the bodies ». Les avocats de la Columbia l'ont prévenu qu'il risquait un procès pour diffamation. Ni Bello, ni Bradley n'ont jamais été accusés de tels actes. Parce qu'il y avait trop de perte sur les multipistes pour donner un effet "accusateur", Dylan décida de ré-enregistrer entièrement la chanson. A cette époque, Dylan était déjà en pleine répétition pour sa prochaine tournée, et les musiciens du Rolling Thunder Revue étaient encore à sa disposition. Dylan les rappela en studio, et une nouvelle version plus rapide de Hurricane fut mélangée avec deux nouvelles prises, avec Ronee Blakley aux choeurs. Bien que des paroles offensantes aient été réécrites, la chanson fut poursuivie en justice par la témoin occulaire Patricia Graham Valentine.

Même avec des paroles révisées, la controverse continua à augmenter autour de Hurricane. Les critiques de l’époque lui reprochaient de ne raconter qu’une version des faits, le passé judiciaire de Carter étant ignoré dans l’histoire que Dylan racontait, et de manquer d'objectivité.

Il y avait d'autres inexactitudes, comme par exemple la description de Carter comme prétendant N°1 au titre de champion des poids moyens (« Number one contender for the middleweight crown » alors que le classement de mai 1966 de Ring Magazine ne le situait pas plus haut qu'au 9ème rang à l'époque de son arrestation. Mike Cleveland du Herald-News, Robert Christgau, et de nombreux autres critiques mirent en question l'ojectivité de Bob Dylan au moment de la sortie de la chanson. Cal Deal, journaliste au Herald-News qui couvrit l'affaire Carter entre 1975 et 1976, interviewant Carter en août et décembre 1975, accusa plus tard Dylan d'avoir un fort parti pris pour Carter tout en utilisant énormément d'effets artistiques.[2]

Pendant la tournée précédant la sortie de Desire, Dylan et le Rolling Thunder Revue jouèrent un concert caricatatif en l'honneur de Carter au Madison Square Garden de New York. L'année suivante, ils en jouèrent un autre à l'Astrodome de Houston. En fin de compte, Hurricane rapporta assez de fonds et de publicité pour aider Carter à lancer un recours. Malgré la publicité faite à propos de son cas et un nouveau procès, Carter fut de nouveau condamné à deux peines de prison à vie successives, le 6 février 1976.

Ni Dylan, ni aucun autre défenseur célèbre n'assista au procès.[3] Carter fut libéré sur parole en novembre 1985.

[modifier] Infos

La chanson est sortie sur l'album Desire en janvier 1976, faisant connaître l'affaire Rubin Carter à un large public. On considère que Hurricane a permis de récolter un large soutien populaire pour la défense de Carter.

Dylan n’a plus interprété cette chanson depuis le 25 janvier 1976.

C'est Scarlet Rivera qui joue du violon sur cette chanson.

[modifier] Analyse des paroles

Extraits des Paroles	Commentaires
« Pistol shots ring out in the barroom night Enter Patty Valentine from the upper hall. She sees the bartender in a pool of blood, Cries out, "My God, they killed them all!" »	L'intro : Patty Valentine, en entrant dans le bar, ne pouvait pas voir le barman car son corps gisait derrière le comptoir. De plus, elle nie avoir prononcer ces mots.[3]
« The man the authorities came to blame For somethin' that he never done. »	Rubin Carter ne fut pas innocenté, mais bénéficia d'un non-lieu en 1988
« ...he could-a been The champion of the world. »	Au moment de son incarcération, la carrière de boxeur de Rubin Carter semblait sur le déclin. En effet, depuis 1965, son classement était passé de 3ème prétendant au titre à 9ème.
« ... ..."I didn't do it," he says, and he throws up his hands "I was only robbin' the register, I hope you understand. I saw them leavin',"... »	En 2000, Patty Valentine nia avoir eu une quelconque conversation de ce type avec Bello. De plus, Alfred Bello n'avoua avoir vider la caisse enregistreuse que 4 mois après le triple meurtre.
« "One of us had better call up the cops." »	En réalité, Patty Valentine et Alfred Bello appelèrent la police chacun de leur côté.
« ... Meanwhile, far away in another part of town Rubin Carter and a couple of friends are drivin' around. »	Dans les faits, Rubin Carter et John Artis furent arrêtés à quelques pâtés de maisons seulement du lieu du crime. Selon leurs témoignages, ceux-ci venaient de quitter le Nine Spot, un bar avoisinant.
« ... In Paterson that's just the way things go. If you're black you might as well not show up on the street »	Dylan avance la thèse d'une arrestation à caractère raciste, même si cela n'a jamais été prouvé.
« Alfred Bello... ...said, "I saw two men runnin' out, they looked like middleweights They jumped into a white car with out-of-state plates." »	Le témoignage de Bello cette nuit-là fut plus précis concernant la voiture des deux tueurs, en particulier au sujet des feux arrières en forme de papillon. Ceci fut l'une des principales raisons de l'arrestation de la voiture de Rubin Carter.
« ... Four in the mornin' and they haul Rubin in, »	L'arrestation de Rubin Carter et John Artis eut lieu seulement 30 minutes après le crime, contrairement à ce que chante Dylan.
« ... The wounded man... Says, "Wha'd you bring him in here for? He ain't the guy!" »	En réalité, Willie Marins dit « Je ne sais pas. » (« I don't know. »), ce qu'il fit de nouveau lors des procès.
« ... Arthur Dexter Bradley said, "I'm really not sure." Cops said... Now you don't wanta have to go back to jail, be a nice fellow. »	Arthur Dexter Bradley était déjà en prison au moment où il décrit Rubin Carter comme étant le coupable.
« ... That sonofabitch is brave and gettin' braver. We want to put his ass in stir ... He ain't no Gentleman Jim." »	Dylan continue de décrire la police comme étant raciste. « Gentleman Jim » était un célèbre boxeur blanc.
« ... Rubin could take a man out with just one punch ... And when it's over I'd just as soon go on my way Up to some paradise »	Cette partie de la chanson dresse un portrait flatteur de Rubin Carter, alors que celui-ci avait déjà eu affaire à la justice à de nombreuses reprises avant l'affaire du triple meurtre.
« ... The D.A. said he was the one who did the deed And the all-white jury agreed. ... »	Il est à noter qu'au moment de la sortie de la chanson, le second procès (avec un jury comprenant deux afro-américains cette fois) n'avait pas encore eu lieu.

[modifier] Les paroles

http://www.bobdylan.com/songs/hurricane.html

[modifier] Notes et références

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