Histoire de la télévision en Belgique
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[modifier] La pré-histoire
En 1935, lors de l'exposition universelle de Bruxelles, les visiteurs découvriront cette curiosité qu'est la télévision.
[modifier] 1951 : La Télévision expérimentale
Technique mise au point avant la Seconde Guerre mondiale, la fin du conflit va permettre à la télévision d'entrer dans une phase de diffusion vers le grand public.
En 1947 déjà, il y eut quelques démonstrations de télévision réalisées en Belgique par la société britannique Pye Ltd.
Dès avril 1950, quelques téléspectateurs belges jusqu'à Bruxelles pourront capter les émissions de l'émetteur français de Lille.
Malgré le scepticisme ambiant qui pense que la télévision est un gadget sans avenir et trop coûteux pour un petit pays, Louis-Philippe Kammans s'attachera dès 1950 à former une équipe pour préparer les débuts du nouveau média : les techniciens viendront de la radio et les équipes de réalisation viendront du théâtre pour la plupart.
A la fin de 1951, les essais en circuit fermé commençent dans la maison de l'INR, place Flagey. Tant du côté francophone que du côté néerlandophone, c'est un studio radio qui sera converti pour accueillir les premières caméras et projecteurs.
Le 11 septembre 1951, on réalise en direct (aucune possibilité d'enregistrement n'existe !) la pièce de Tristan Bernard, Je vais m'en aller.
Dès le départ, la télévision s'installe dans la tour de Babel des normes :
- les francophones pour se rapprocher de la télévision française adopteront le 819 lignes, mais avec une bande passante normale, réduisant ainsi la qualité par manque de définition horizontale !
- les néerlandophones adopteront le 625 lignes européen mais avec des normes belgo-belges : modulation positive pour l'image et modulation d'amplitude pour le son. Les premiers téléviseurs belges seront des monstres multi-standards, captant outre les deux normes belges, la norme française à 819 lignes et la norme européenne (Allemagne et Pays-Bas) à 625 lignes avec modulation négative pour l'image et son en modulation de fréquence. Mais ceci, c'est pour la date fatidique du 31 octobre 1953, date du début officiel de ce qui s'appelle Télé-Bruxelles. La première speakerine est Andrée Rolin. Après un relais de Paris pour les informations, une soirée de variétés baptisée Boum.
Encore largement expérimentale, elle émet six jours par semaine, deux heures par jour et à côté de ses émissions propres du mercredi et du dimanche, la part belle est faite au relais de la RTF, y compris le journal télévisé français ! Seuls les télespectateurs (fortunés !) habitant dans un rayon de 40 km autour de Bruxelles peuvent voir les émissions qui partent d'antennes situées sur le palais de Justice ; en 1954, Liège recevra son émetteur du Bol d'Air (Ougrée).
L'Eurovision, inaugurée par le couronnement de la reine d'Angleterre, va organiser dès 1954, à destination de huit pays d'Europe occidentale, une série d'émissions dont le reportage du championnat du monde de football en Suisse, plus neuf programmes culturels. L'INR produira en studio, le 24 juin, une émission sur le folklore wallon présentée en six langues par Irène Janetsky, collaboratrice des émissions radio en langue allemande.
Dès 1955, deux cars de reportage permettront les émissions en extérieur. La même année, le Ciné-Club de Minuit présentera les films de Bergmann, Herzog parfois avant leur sortie en salle. Ce sera la seule émission en Europe présentant ces films exceptionnels.
En novembre 1956, la Crise du canal de Suez dans laquelle la France sera fortement impliquée oblige la télévision belge à ne plus relayer les informations partisanes venues de Paris et à créer ses propres informations télévisées. C'est Robert Stéphane qui sera, au pied levé le premier journaliste du journal télévisé belgo-belge le 4 novembre 1956. Par manque de moyens, ce ne sera au début qu'une relecture des informations diffusées en radio.
[modifier] 1958 : la maturité - l'Exposition Universelle de Bruxelles
Des débuts à cette date, les émissions s'étoffent et on arrivera en cette année fastueuse à supprimer le jour de relâche. On inaugure aussi les puissants émetteurs de Wavre sur le site du centre d'émission radio.
C'est aussi pour le petit service de la télévision, la première expansion en personnel et en matériel pour couvrir quotidiennement de nombreuses heures de direct depuis le plateau du Heysel.
On pourra découvrir dans les pavillons états-unien et soviétique, des démonstrations de télévision en couleur. Les échanges et les grands évènements montrés par l'Eurovision et l'emploi du Kinéscope (enregistrement sur pellicule cinématographique des émissions de télévision) vont permettre d'étoffer les programmes.
Première pièce en wallon présentée à la télévision depuis l'exposition : Tati l'Périqui.
Dès 1959, le magazine de reportage Neuf millions va permettre aux journalistes de télévision de s'affirmer, notamment lors des évènements du Congo en 1960. Des échanges fructueux auront lieu avec la France : Cinq colonnes à la une et la Suisse : Continent sans visa.
[modifier] 1960 : Exit l'INR, voici la RTB
Le mariage du roi Baudouin, le 15 décembre 1960, retransmis avec de gros moyens techniques sera pour le public belge, le début de l'achat en masse des téléviseurs. La même année, un vrai journal télévisé est créé. Dès 1961, les programmes s'étoffent ; les relais de Paris diminuent. En 1966, ils ne représenteront plus que 15% du volume total.
Les années 60 verront aussi les débuts de l'installation de la télévision par cable qui amènera les chaînes françaises... et la concurrence à la RTB. Après avoir occupé des locaux de fortune, on songe à doter la télévision de locaux adaptés. C'est le grand chantier de la Cité de la Radio-télévision du boulevard Reyers. Les premiers studios de télévision (en noir et blanc, vite obsolètes) seront ouverts en 1967.
En 1963, la captation au Théâtre du Vaudeville du spectacle La bonne planque avec Bourvil et Pierrette Bruno sera reprise par l'ORTF à la suite d'un mouvement de grève. Gros succès d'audience. Ce sera le début sur la chaîne française de la longue série de Pierre Sabbagh, Au théâtre ce soir.
Une gageure pour la jeune télévision : 126 épisodes vont retracer l'histoire de la Grande Guerre de 1964 à 1968.
En 1968, première émission d'actualité régionale ; d'hebdomadaire, elle deviendra vite quotidienne. La même année, apparition de la première caméra mobile avec magnétoscope transportable (VR 3000 d'Ampex).
1er janvier 1971 : apparition de la couleur sur de nouveaux émetteurs ; le vieux réseau monochrome ne sera converti qu'en 1977. La norme choisie après d'âpres débats est le PAL. La tour de Babel continue ; les téléspectateurs qui captent les chaînes françaises devront s'équiper en récepteurs mixtes PAL-SECAM. Très vite, les télédistributeurs auront les possibilités techniques de trancoder le SECAM en PAL, simplifiant la vie du téléspectateur avide des chaînes d'outre-Quiévrain. Dès 1976, les premières caméras de vidéo légère arrivent et vont révolutionner d'abord le journal télévisé, puis toute la production extérieure de fiction et de reportage qui glissera progressivement du film 16 mm vers la vidéo, d'abord au standard U-Matic.
En 1971, Neuf millions neuf poursuit la voie des grands reportages, mais en axant aussi sur plus de social et d'humain dans des témoignages de la vie quotidienne.
1972 : première dramatique tournée en couleur : Les Vertueux de Nathan Grigorieff et Pierre Braner avec le Rideau de Bruxelles
[modifier] 1977 : on ajoute le F
C'est aussi par la volonté politique de décentralisation que l'on ouvrira des studios de télévision à Liège et à Charleroi dès le 27 septembre 1976. C'est aussi à ce moment qu'une deuxième chaîne vient renforcer l'offre belge. En 1978, la Bis offrira intégralement en direct la semaine de la finale du Concours musical international Reine-Élisabeth-de-Belgique.
En 1984, création avec d'autres télévisions francophones de la chaîne TV5.
En 1987, suite au succès de Sandra Kim, l'année précédente, le Concours Eurovision de la chanson est organisé à Bruxelles dans un des palais des expositions au Heysel.
27 septembre 1989 : lancement de Canal Plus Belgique.
1993 : premier plan de rationalisation ; le plan Horizon 97 met à la retraite des centaines d'agents ; fin de l'existence de l'orchestre symphonique.
En 1999, Canal + Belgique lance Le Bouquet, premier bouquet numérique sur le câble.
26 novembre 2001 : lancement de la chaîne par satellite RTBF SAT.
Octobre 2002 :adoption d'un nouveau plan de réforme Magellan : nouvelle suppression de postes, fin des centres régionaux et réforme profonde des réseaux radio.
Le 29 octobre 2004, Canal Plus Belgique devient Be TV.
Le 28 juin 2005, Belgacom lance une offre de télévision numérique, Belgacom TV.
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