Guillaume Massieu
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de Guillaume Massieu (13 avril 1665 à Caen - 26 septembre 1722 à Paris) est un homme d'Église et traducteur français, connu surtout pour avoir chanté en vers latins les douceurs et les bienfaits du café.
Jugé trop enclin à faire des vers et insuffisamment préoccupé de théologie, il est incité à quitter l'ordre des jésuites et devient professeur de langue grecque au Collège royal. Il est élu membre de l’Académie des Inscriptions en 1711 et de l'Académie française en 1714.
Il traduit les œuvres de Lucien ainsi que plusieurs Odes de Pindare et il édite les œuvres de Jacques de Tourreil. Il rédige des dissertations sur les Grâces, les Hespérides, les Gorgones et les Sermens des Anciens,[1] qui seront commentées dans l'Encyclopédie et citées par Gibbon. Il entreprend aussi une Histoire de la poésie françoise, que la mort interrompt, mais qui paraîtra en 1739 en même temps qu'une Deffense de la Poësie, rédigée vers 1710, dans laquelle il distingue parmi les arts ceux qui tendent a polir l’esprit : l'éloquence, la poésie, l'histoire et la grammaire ; ceux qui ont pour but un délassement et un plaisir honneste : la peinture, la sculpture, la musique et la danse ; et ceux qui sont les plus nécessaires à la vie : l'agriculture, la navigation et l'architecture.
Mais c'est pour son Caffaeum [2] que l'on se souvient encore de Guillaume Massieu. Dans ce long poème en latin, imitant à la fois Virgile et Fellon, lui aussi auteur d'un poème en latin sur le café,[3] il explique comment « le doux breuvage doit être cuit et bu avec art.[4] » Apollon, dit Massieu, a créé ce breuvage pour guérir les poètes de leur paresse et donner de la vigueur à ceux « qui ont pour tâche de nourrir les esprits de paroles divines et inspirer la frayeur à l'âme des pêcheurs.[5] » Aussi les buveurs de café sont-ils des êtres bénis, car « aucune molle léthargie ne trouble leur sein.[6] »
[modifier] Notes et références
- ↑ Académie royale des inscriptions, Mémoires de littérature, tomes III et IV, 1746
- ↑ Le poème a été recueilli dans Pœtarum ex Academia Gallica, qui latine aut græce scripserunt Carmina, anthologie de poètes néo-latins et néo-grecs de l’Académie Française (1738) et dans Étrennes à tous les amateurs de café, pour tous les temps, ou Manuel de l'amateur de café (1790)
- ↑ Faba Arabica (1696)
- ↑ « Arte coqui debet blandus liquor, arte bibendus »
- ↑ « queis cura est divino pascere mentis / Eloquio, dictisque animos terrere nocentum »
- ↑ « Haud illorum pectora segnis / Torpor affectat »
[modifier] Lien externe
| Précédé par Jules de Clérambault |
Fauteuil 24 de l'Académie française 1714-1722 |
Suivi par Claude François Alexandre Houtteville |
