Frédéric Delanglade
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Vous avez de Frédéric Marcou Delanglade est un peintre surréaliste, amateur de tauromachie, illustrateur et écrivain. Il est né à Bordeaux le 13 mars 1907 et est mort à Avignon en 1970.
Passionné par les recherches psychiatriques et psychanalytiques sur le rôle de l'inconscient, du rêve, dans la vie psychique, ainsi que par les créations artistiques des malades mentaux, Frédéric Delanglade s'est fondu dans le mouvement surréealiste dont il partage les convictions antifascistes et réalise en 1935-1936 une grande fresque pour la salle de garde del'Hôpital Sainte-Anne à Paris, détruite sous l'Occupation, puis entièrement refaite à la Libération avec ses amis, notamment Oscar Dominguez.
À Marseille, en 1940, il se retrouve aux côtés d'André Breton et des peintres surréalistes Max Ernst, André Masson, Oscar Dominguez, Victor Brauner, Wilfredo Lam, candidats à l'exil, que Varian Fry héberge, protège, à la villa Air-Bel.
Frédéric Delanglade apprécie le courage et la ténacité de Varian Fry, cet Américain protestant venu à Marseille en 1940 organiser la fuite des intellectuels juifs et anti-nazis qui réussira à en sauver deux mille, sera le seul Américain reconnu par Israël comme « juste parmi les nations », dont le rôle exceptionnel a été mis en valeur par les expositions d'Aix-en-Provence et de Paris à la Fondation Mona Bismarck.
Delanglade participe alors aux jeux collectifs comme les créations poétiques des cadavres exquis et à celle du jeu de Marseille.
Inspirée du tarot, cette œuvre collective remplace les rois, dames et personnages traditionnels par Freud, Pancho Villa, Lautréamont et autres héros de la révolution surréaliste et sera exposée au Museum of Modern Art de New York en 1941.
Breton l’a ensuite conservée dans sa collection personnelle, rue Blanche. Elle est aujourd’hui au Musée Cantini de Marseille.
Fuyant le nazisme, ses amis sont partis vers l'Amérique, lui est resté. Quoique Frédéric Delanglade soit alors poursuivi par Vichy puis par les Allemands comme anarcho-syndicaliste, mouvement qu'il a soutenu en Espagne pendant la guerre civile et comme prisonnier évadé dès 1940, lors de la défaite de l'armée française, il ne veut pas s'exiler. Il reste clandestinement et aide des amis juifs ou résistants en utilisant ses talents de dessinateur pour leur fournir des faux-papiers.
On le retrouve, se cachant des Allemands, en 1943 à Rodez chez le Docteur Ferdière, son ami, qui dirige alors l'hôpital pour aliénés, où est présent Antonin Artaud qu'il incite à reprendre la peinture. Il revient à Paris à la Libération.
Figure connue du mouvement surréaliste, il peint avec ardeur dans son atelier de la rue de Beaune et expose dans les meilleures galeries en France et en Europe. En 1947, à la demande d'André Breton, il réalise un des Douze Autels de l'exposition internationale du surréalisme à la Galerie Maeght et donne une unité graphique au jeu de cartes surréaliste qui va alors être édité.
Il contribue à l'illustration de l'Apocalypse selon Saint Jean avec Dali, Buffet, Cocteau dans un livre présenté comme le plus cher du monde.
Il correspond régulièrement avec plusieurs écrivains dont Marguerite Yourcenar.
Admirateur de Lewis Carroll, il compose À Lys, une divagation onirique, sur le thème d’Alice au Pays des Merveilles. Il illustre Montherlant dans Le Bestiaire céleste.
La vente de la collection d’André Breton a fait redécouvrir ce surréaliste...
