Expédition de Walcheren
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Informations générales | |
Date | 30 juillet - 10 décembre 1809 |
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Lieu | Walcheren, Flessingue |
Issue | Capitulation de Fleesingue |
Belligérants | |
Français | Anglais |
Commandants | |
Louis Claude Monnet de Lorbeau | John Pitt, Duc de Chatham |
Forces en présence | |
40 000 soldats 15 000 chevaux |
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Pertes | |
4 000 prisonniers | |
Batailles | |
Sables-d'Olonne — Sacile — Teugen-Hausen — Raszyn — Abensberg — Eckmühl — Landshut — Regensberg — Ebersberg — Aspern-Essling — Raab — Wagram — Walcheren |
L' expédition de Walcheren (30 juillet - 10 décembre 1809), est une opération militaire britannique des Guerres napoléoniennes, composée d'une série d'opérations dans les Flandres (actuellement en Belgique) en 1809. Dans la plus importante attaque de cette année, environ 40 000 soldats, 15 000 chevaux avec l'artillerie traversent la Mer du Nord.
Le but de l'opération est d'attaquer la base navale d'Anvers controlée par l'Empire français, et fournir ainsi une diversion pour aider les Autrichiens (qui viennent de perdre la bataille de Wagram).
Sommaire |
[modifier] Circonstances
Le 29 juillet 1809, une flotte anglaise composée de 22 vaisseaux de ligne et de 120 autres bâtiments de guerre faisant voile au nord de l'île de Walcheren est signalée au général Monnet.
Le système de défense qu'adopte le gouverneur en cette circonstance est déplorable, il n'oppose en effet à l'ennemi qu'une faible partie des troupes sous ses ordres, et ne peut empêcher le débarquement de 18 ou 20 000 Anglais.
Du 3 au 8 août, l'ennemi construit ses batteries devant Flessingue, et retranche sa ligne de contrevallation. En le laissant approcher de la place presque sans résistance, le général français commet ainsi une faute capitale dont les Anglais sauront tirer parti.
[modifier] Capitulation de Flessingue
Le 13, au matin, ils démasquent 6 batteries armées de 14 mortiers, 16 obusiers et 10 pièces de canon de 36. Le feu est entretenu pendant deux jours et deux nuits. Une grande quantité de fusées à la Congrève est jetée sur la ville. Dans la matinée du 15, le feu des assiégeants recommençe avec la même intensité, alors que du côté de la place on ne lui réplique que très mollement. L'incendie se déclare dans plusieurs quartiers à la fois. Pensant avoir fait tout ce que lui commandait l'honneur, le général Monnet ne soutient le siège que seize jours, et capitule le 15 août.
La garnison obtient les honneurs de la guerre, mais est faite prisonnière pour être conduite en Grande-Bretagne, au grand désespoir de la troupe, bien loin de s'attendre à cette condition. Lorquelle manifeste la résolution de se défendre, il n'est plus temps : déjà les Anglais occupent les portes.
4 000 hommes mettent bas les armes et sont conduits à Veeve pour y être embarqués immédiatement. [1] Lord Chatam ne voulut pas même en excepter les généraux et les officiers.
Avant de capituler, il reste encore au gouverneur un moyen énergique. Il a sous ses ordres un guerrier intrépide, d'une stature colossale, dont les Anglais ont apprécié la bravoure et la résolution, c'est le général Pierre-Jacques Osten. [2]
Le général Pierre-Jacques Osten combat avec la plus grande bravoure à la tête d’une poignée d'hommes ; mais il succombe, accablé par le nombre, et est contraint de se rendre. Après lui avoir publiquement témoingné de son estime pour sa conduite militaire, Lord Chatam le faire embarquer pour l’Angleterre. Osten après avoir brisé ses fers, se sauve sur une barque ouverte et rejoint les côtes de France.
[modifier] La reconquête
Le 7 septembre suivant, il ne reste pas un seul vaisseau ennemi en face de la ligne de défense, si puissamment organisée par l'amiral français Missiessy. [3]
Bourke se porte en toute hâte à Anvers, où il rentre à la tête de sa brigade, le 15 novembre 1809 dans le fort de Bath, et à Flessingue, le 15 novembre suivant.
[modifier] Bilan
Il résulte des débats qui ont eut lieu dans les deux chambres du parlement anglais, que cette expédition, aura coûté à l'Angleterre 7 000 hommes et 3 millions sterling.
Le coup de main de Flessingue préoccupe vivement l'Empereur, et lui cause un vif mécontentement. En 1811, il se rend lui-même inspecter l'escadre de l'Escaut. Il soumet les circonstances du siège à un conseil d'enquête qui se prononçe contre le général Monnet. [4]
Un conseil de guerre, saisi de l'affaire, déclare Monnet coupable de lâcheté et de trahison, et le condamne à mort par contumace.
Ce général rentre en France, en mai 1814, au retour des Bourbons et fait appeler de ce jugement devant Louis XVIII. [5]
[modifier] Notes et références
- ↑ Pour Charles Mullié, si dès le 30 juillet, le général Monnet eut envoyé à Middelburg les vieillards, les femmes et les enfants de Flessingue, si mettant à profit ce long intervalle de treize jours que les Anglais employèrent à construire leurs batteries, il eût blindé sa manutention, ses magasins et l'arsenal de la marine. Enfin, s'il eût ménagé sa garnison au lieu de la compromettre en rase campagne, nul doute que Flessingue aurait pu tenir assez longtemps du-moins pour attendre les secours de la France.
- ↑ Si toujours pour Mullié, Monnet avait envoyé un tel homme en parlementaire au camp ennemi, il aurait dit aux généraux anglais : Nous sommes encore 4 000 soldats dans les murs de Flessingue ; nous ne voulons pas être vos prisonniers. Laissez-nous rentrer en France, autrement nous irons braver la mort dans vos carrés, et Dieu sait ce qu'il vous en coûtera. Nul doute qu'un pareil langage eût imposé à lord Chatam, qui n'aimait pas les moyens extrêmes, et il est probable que la garnison aurait obtenu ces conditions. Mais le gouverneur qui semblait pressé de capituler, choisit pour parlementaires deux jeunes capitaines, peu habitués aux affaires de guerre, en face de généraux anglais qui avaient sur eux une grande supériorité de grade, d'âge et de jactance, ils n'obtinrent rien, et seuls ils signèrent cette convention si dure, pour laquelle Monnet s'était bien gardé de consulter le général Osten.
- ↑ L'Empereur confére à Missiessy le titre de comte avec une dotation de 4 000 francs de rente, et par lettres patentes, il le nomme commandant en chef des côtes du Nord.
- ↑ Il résulte du rapport de ce conseil :
- que ce gouverneur n'avait point exécuté, comme il aurait dû le faire, l'ordre de couper les digues, s'il était pressé par l'ennemi
- qu'il avait rendu Flessingue, lorsque cette ville , n'avait encore essuyé qu'un bombardement de trente-six heures, ayant plus de 4 000 hommes de garnison, l'ennemi étant encore à 8 mètres de la place, et n'ayant ni donné d'assaut, ni exécuté de passage de fossé, ni fait de brèche au rempart, et qu'une telle conduite ne pouvait être imputée qu'à la lâcheté ou à la trahison ;
- qu'il avait en outre exercé des concussions en percevant et faisant percevoir à son profit, depuis l'an XI jusqu'en 1806, un droit de 22 sous tournois par demi-ancre de genièvre exporté, et que, suivant plusieurs déclarations, la seule maison de madame Week, à Flessingue avait payé pour son compte de 50 à 80 000 florins dans l'espace de trois ans.
- ↑ Voici les explications que donna cet officier général sur les deux griefs énoncés dans le rapport du conseil d'enquête. En premier lieu, il dit :
- qu'il fut attaqué à Flessingue par 55 000 hommes et 1 600 bâtiments armés en guerre,
- que l'armement de la place était de 96 canons et mortiers en mauvais état; sa garnison de 3 700 hommes, la plupart étrangers, et dont plus de 1 000 avaient déserté pendant le siège
- qu'au lieu d'un secours de 10 000 hommes, qui lui était annoncé, il ne reçut que 2 500 recrues non armées, ni équipées.
- que ne pouvant espérer chasser l'ennemi, il avait fait couper la digue de Rameskens mais qu'il n'avait pu en faire autant de celle de Noll, à raison de la force de son estacade et du défaut de temps nécessaire.
- que l'ennemi, parvenu à 15 toises du bastion aboutissant à cette dernière digue, aurait pu y faire en six heures une brèche praticable, et aurait pu, par ses attaques du côté de la mer, entièrement incendier la ville, dont la plupart des maisons étaient déjà la proie des flammes, lorsque le Conseil de défense jugea qu'il n'y avait plus moyen de prolonger une résistance qui avait été opiniâtre pendant dix-sept jours.
- que le résultat de cette défense a été le salut de la flotte française et du port d'Anvers, où des secours ont eu le temps d'arriver.
[modifier] Source partielle
Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
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