Eau de bouleau
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On appelait autrefois le Bouleau « l'arbre de la sagesse ». Ce n'est pas par hasard si on l'a appelé aussi « l'arbre aux néphrétiques ».
En 1565, le médecin siennois Matthéole écrit : «Si on perce le tronc du bouleau avec une tarière, il en sort une grande quantité d'eau, laquelle a grande propriété et vertu à rompre la pierre tant aux reins qu'en la vessie, si l'on continue d'en user. Si on s'en lave la bouche, elle guérit les ulcères qui sont dedans ».
Trois siècles plus tard, le chirurgien militaire des armées de Napoléon déclare : « Dans tout le Nord de l'Europe, jusqu'aux confins de la Russie, l'eau de bouleau est l'espoir, le bonheur, et la panacée des habitants riches ou pauvres, grands et petits, seigneurs et serfs... Les maladies de la peau, boutons, dartres, couperoses etc. lui résistent rarement. C'est un remède précieux dans les affections rhumatismales, les reliquats de goutte, les embarras de la vessie et une foule de maladies chroniques ».
Aujourd'hui encore, en ce début du troisième millénaire, en raison de toutes les vertus de cet arbre de sagesse, on recueille encore au printemps, avant l'apparition des feuilles, la sève de bouleau, pour ses qualités thérapeutiques.
Voici comment on procède :
Se procurer du tuyau en caoutchouc (qualité alimentaire) de 10 à 12 millimètres de diamètre que l'on coupe en bouts de 35 à 40 cm, ainsi que quelques bouteilles propres. Avant l'apparition des feuilles à la montée de la sève, dans un ou plusieurs arbres bien développés en pleine croissance, avec une perceuse électrique munie d'un forêt de même diamètre que le tuyau, faire un trou horizontalement sur une profondeur de 4 à 5 cm, à 50 cm environ du sol. Alors que la sève commence petit à petit à couler le long du tronc, enfoncer dans le trou une extrémité du tuyau, l'autre dans le goulet d'une bouteille en verre posée verticalement au pied de l'arbre. Éviter toute intrusion de poussières en mettant un chiffon propre en haut du goulot sans comprimer le tuyau. Goutte à goutte, on va recueillir facilement 1 à 2 litres de sève par jour, voire même une bonbonne de 10 litres en 2 jours selon la grosseur de l'arbre. Il suffit de remplacer, plusieurs fois par jour, les bouteilles pleines par des vides. Pour augmenter la conservation de ce précieux liquide qui n'excède pas 36 heures, il est nécessaire soit de le stériliser, soit d'y mettre 4 à 6 clous de girofle et un peu de cannelle dans chaque bouteille. La récolte dure un certain temps mais stoppe du jour au lendemain. Il faut alors retirer tous les caoutchoucs et boucher les trous avec une cheville de bois. Cette sève, très légèrement sucrée, est bénéfique pour la santé. La sève de bouleau n'est pas aussi riche que celle de l'érable, mais elle a remplacé à une époque les liqueurs spiritueuses et les vins dans de nombreux pays. Longtemps, les paysans russes l'ont avalée sans préparation telle qu'elle coule de l'arbre.
Au printemps, une cure de cette sève enlève les kilos superflus, elle est dépurative et active dans l'élimination de l'acide urique, l'hypercholestérolémie, l'albuminurie, et favorise l'élimination des parasites intestinaux. Elle est employée contre l'arthrose et assouplit même les ligaments des articulations touchées par l'inflammation arthrosique. Bien évidemment, en cas d'hypercholestérolémie, d'albuminurie, de parasites intestinaux ou d'arthrose, il est conseillé de consulter son médecin traitant (et d'indiquer si c'est le cas, le type de "médecine douce" que vous pratiquer).
