Conservation (écologie)

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Également nommée Écologie de la conservation, il s'agit d'une discipline, science ou champ d’application, traitant des solutions existantes ou à rechercher pour limiter la perte de biodiversité engendrée par les activités humaines.

C'est une discipline jeune plutôt originaire de pays anglosaxons, qui a parfois été influencée par les méthodes de conservation du patrimoine culturel et architectural, puis par l'écologie scientifique. Dans la seconde moitié du XXème siècle, elle a beaucoup influencé les stratégies internatinales de protection de la Nature, dont au sein de l'Unesco.

Deux approches se dégagent, qui tantôt semblent s’opposer, tantôt se compléter :

1. - Maintient d'un état
2. - Maintient d'un processus

Autrement dit et de manière très simplifiée : faut-il maintenir un « stade successionnel » (Ex : une clairière, qu'on entretient en y coupant les arbres qui y pousseraient), ou le gestionnaire doit il veiller au maintien de la succession naturelle des stades et strates boisement-sénescence-clairière, boisement, etc. ? )

Le second aspect (maintien et restauration de processus) semble plus juste et efficace à long terme, mais il est peu compatible avec le découpage figé des milieux, la fixation des dunes et cours d'eau qu'ont imposé nos infrastructures et la propriété privée. La mise en réseau - en continuité biologique fonctionnelle - des espaces gérés (remaillage par des corridors biologiques) est un challenge important pour la science et la société et semble être un défi de plus en plus difficile à relever par l'Écologie de la conservation.

Sommaire 1 Dans le monde 2 En Europe 3 Appel aux sciences sociales 4 Prospective et Recherches

[modifier] Dans le monde

Comme rappelé par le Millenium Ecosystem Assessment la biodiversité est en forte régression sur tous les continents. La biologie de la conservation vise à répondre à ce problème. C'est une discipline très développée depuis 30 ans aux USA et dans les pays anglosaxons. Elle tend à se diffuser en Europe où en 2006 a été créée une section européenne de la SCB (Society for Conservation Biology) récemment créée pour compenser le manque d’une telle structure qui existe depuis plusieurs décennies aux USA.

[modifier] En Europe

Les indicateurs montrent quelques améliorations environnementales (ex : eutrophisation, acidification, plomb dans l’air, ..), mais Malgré l’effort de l’Union européenne qui a réussi à classer en [[Natura 2000]] 18 % du territoire européen, de nombreux problèmes persistent.

Les acteurs chargés de restaurer et protéger la biodiversité doivent au moins répondre aux échelles européennes et locales à 3 problèmes majeurs :

1. changements climatiques,
2. disparition des milieux sauvages de grande superficie en Europe.
3. fragmentation écologique croissante des habitats et des paysages
4. résilience dégradée des écosystèmes.

L'Union européenne veut mieux prendre en compte :

- le réseau écologique paneuropéen

- les mesures agrienvironnementales,

- la Directive « Habitats » qui peut parfois être affaiblie par la Directive cadre sur l'eau,

Problèmes de conflits potentiels entre Directives
Ex : directive-cadre sur l’eau et Directive « Habitats ». La première vise à rétablir une certaine « naturalité » (ou « intégrité biologique » des écosystèmes aquatiques), objectif ne passant pas toujours par ceux de la seconde (préserver les habitats des espèces patrimoniales).

[modifier] Appel aux sciences sociales

La conservation de la nature développe des concepts théoriques. il lui faut les traduire sur le terrain à l’échelle d’entités biogéographique pertinente (ici, un continent et audelà à échelle paneuropéenne pour les principaux migrateurs). Cela passe par des entités de gouvernances variées et en devenir (l’Union européenne). Parfois il faut tester et valider de nouveaux concepts ou de nouvelles méthodes (gestion restauratoire, lutte contre des espèces invasives, corridors biologiques, etc). La "Biologie de la conservation" a donc besoin des sciences humaines pour répondre à ces questions et aider les acteurs-clés susceptibles d'avoir un impact sur l'Environnement (cela semble encore plus difficile pour la restauration et conservation de la biodiversité que pour le réchauffement climatique qui lui est pour partie lié).

Pour relier la science et l'action aux échelles supranationales, la communauté de scientifiques s'organise, mais cette discipline reste très centrée vers les sciences biologiques, alors que les problèmes les plus aigus posés par les actions de conservation relèvent de la politique, de l’économie, de la psychologie, de la sociologie et, plus largement de la gouvernance et des relations sciences - sociétés - économie - politiques publiques, avec notamment : le cas de l'agriculture, de l'urganisme, le tout dans une double perspective locale/globale.

Des difficultés chroniques se posent pour certains groupes en particulier pour les grands carnivores (ours, loup..), les grands herbivores (bisons, cervidés..), les coprophages, les invertébrés xylophages, les cétacés, etc;

[modifier] Prospective et Recherches

Les chercheurs explorent les domaines suivant, souvent émergeants :

Comment restaurer et préserver des processus biologiques à de grandes échelles de temps et d’espace

- cf. seuils fonctionnels, potentiel adaptatif, fonctionnement des écosystèmes ? Ces processus devant être appliqués dans un contexte d’anthropisation continue et croissante.

Questions conceptuelles générales :

- en terme d'objectif : quel niveau de biodiversité viser lors d'une gestion restauratoire

- écologie du paysage et biogéographie,

- écologie des perturbations et dynamique des populations,

- gestion et gestion des écosystèmes,

- restauration des écosystèmes,

- génétique de la conservation,

- conflits Homme-nature

Questions méthodologiques

- définition et valeur des aires protégées,

- observation du vivant (observatoires, inventaires, indicateurs, suivis, SIG, etc)

- intérêt des études d'écologie rétrospectives

- modélisation (prédictive ou de scenarii)

- conservation basée sur l’évidence.

Prise en compte d'impacts anthropiques nouveaux

- changement climatique,

- OGM organismes génétiquement modifiés (impacts directs et indirects sur la biodiversité),

- consanguinité, dérives génétiques,

- espèces et habitats massivement et rapidement menacés,

- espèces invasives

Appuis à la Gestion de la biodiversité

- évaluation stratégique des risques,

- protocoles de conservation,

- contribution des conservatoires, des jardins botaniques, zoos, parcs, PNR, du public, etc.

- gestion (transfrontalière ?) de la faune migratrice ou des zones humides et d'autres milieux transfrontalier,

Besoins et méthodes d'éducation, formation, information, sensibilisation, médiatisation..

L’IFB (Institut français de la biodiversité) soutient l'émergence de cette discipline en France, marquée par le 1er Congrès Européen de Biologie de la Conservation qui a à Eger (Hongrie) du 24 au 27 août 2006 réuni plus de 1000 personnes.

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