Bronisław Geremek
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Bronisław Geremek est un professeur d'histoire et un homme politique polonais, député européen depuis le 20 juillet 2004, après avoir été député à la Diète polonaise et ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2000.
Très impliqué dans le mouvement Solidarność dans les années quatre-vingt, il devient conseiller de Lech Wałęsa, puis, en 1989, député au Parlement polonais (Sejm et ministre des Affaires étrangères de 1997 à 2000 et, en parallèle, président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, en 1998.
Sa dernière bataille politique a consisté, après s’être présenté aux élections européennes de juin 2004 sous les couleurs de son parti, l’Union des libertés (Pologne) (UW), et avoir été élu, de présenter sa candidature au poste de président du Parlement européen. Soutenue par les Libéraux et les Verts pour sa portée emblématique, sa candidature dérangeait la droite et la gauche du Parlement. Finalement le 20 juillet 2004, c'est le socialiste Josep Borrell qui a été élu avec 388 voix, Geremek a obtenu un score plus qu'honorable: 208 voix (alors que l'ADLE ne compte que 88 membres et les Verts qui le soutenaient 42 députés).
Ses activités politiques ne l’empêchent pas d'exercer un rôle important au sein du Collège d'Europe de Bruges et de Natolin: le campus polonais, créé en 1993 dans un ancien château près de Varsovie, sur le modèle de celui de Bruges qui prépare des étudiants en fin d'études, de nationalités différentes, aux carrières européennes. Il y dirige une chaire de la Civilisation européenne.
Historien de formation, Bronisław Geremek enseigna à la Sorbonne, étant de 1960 à 1965 directeur du Centre de civilisation polonaise de l'Université de Paris.
Il a obtenu le Prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle.
D'après la liste arrêtée au 11 novembre 2003, il est membre du Comité d'orientation scientifique de l'association fondée par Michel Rocard et Dominique Strauss-Kahn, À gauche en Europe.[1]
Depuis 2004, il est vice-président du Conseil de surveillance de la Fondation pour l'innovation politique.
[modifier] Europe de l’Atlantique à l’Oural (citation)
« Il est très important de “penser l’Europe” sans se préoccuper des frontières géographiques. En cherchant au contraire à définir l’Europe comme un continent ouvert, dont le trait principal est le respect de la liberté. Le respect de l’individu – les droits de l’homme – et aussi le respect de l’économie de marché. Et le tout fait un ensemble ouvert, c’est-à-dire qu’un peuple, un pays, une société peuvent aspirer à adhérer à l’Europe à condition justement d’accepter cette définition européenne et de la réaliser. Je pense en particulier à la Russie. Pourquoi séparer la Russie de l’Europe ? En fait, je suis assez pessimiste, car je pense que des structures de longue durée sépareront longtemps la Russie de l’Europe. Mais, au XIXe siècle, l’ouverture vers l’Europe avait une importance capitale pour l’évolution interne de la Russie de l’époque. C’était une avancée vers l’Occident. Alors pourquoi ne pas introduire maintenant le critère défini plus haut ? Il y a en Russie ceux qui voudront s’ouvrir vers l’Europe des libertés – sociales, politiques, économiques – et ceux qui ne le voudront pas. Mais que ce choix reste ouvert ! »
Georges Duby Bronislaw Geremek Passions communes Entretiens avec Philippe Sainteny Seuil, 1992, Paris ISBN 2-02-013410-1
