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Projet:Bouillet/OCR/L/LE - Wikipédia

Projet:Bouillet/OCR/L/LE

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LÉANDRE, amant de Héro. V. SERO.

  • LEANDRE (S.), archevêque de Séville, né à Cartha-gène vers 540, m. en 596, était frère de S. Isidore. Il convertit plusieurs princes visigoths, qui étaient ariens, ce qui le fit exiler par le roi Léovigilde ; cependant il fut bientôt rappelé et même chargé d'instruire dans la foi catholique l'héritier du trône, Ré-carède. On le fête le 27 février et le 13 mars. On lui attribue la liturgie mozarabique.

LÉARQCE, fils d'Athamas. T.. ATHAKAS.

  • LÉBADÉE, Lebadea, auj. Livadie, v. de Béotie, au S. O., près de Chéronée et de l'Hélicon. Près de là était le bois de Trop-honius, célèbre par ses oracles. — V. LIVADIE.
  • LE BAILLEUL, vge du dép. de l'Orne, à 9 kil. N. d'Argentau; 900 hab. Berceau de la famille des Bailleul ou Baliol, qui régna en Ecosse.
  • LE BAILLT (Ant. François), fabuliste, né à Caen en 1756, m. à Paris en 1832, fréquenta d'abord le barreau , mais l'abandonna pour les lettres. On a de lui : des Fables estimées pour leur élégance et leur bonhomie, Paris, 1784; des opéras, Corisandre, 1792; le Choix d'Alcide, 1811; OEnone, 1812; Diane et Fndy-mion, 1814; des poésies fugitives, et quelques petits poèmes, entre autres le Gouvernement des animaux ou l'Ours réformateur, 1816.
  • LEBARBIER (J. J. Franc.), peintre, né en 1738 à Rouen, m. à Paris en 1826, alla en 1776 lever en Suisse des vues et dessins pour les Tableaux topographiques de la Suisse du baron de Zurlauben, et séjourna 4 ans à Rome, où il recueillit une foule de beaux dessins. On doit à cet artiste, outre une quantité prodigieuse de vignettes, plusieurs tableaux : le Siège de Beauvais, qui lui valut le titre de citoyen de Beauvais; le Siège de Nancy (à l'hôtel de ville de Nancy) ; Jupiter sur le mont Ida; Aristomène; l'Apothéose de S. Louis; S. Louis prenant l'oriflamme : Sully aux pieds de Henri IV.
  • LEBAS (Jacq. Phil.), graveur de Paris, 1707-83, a reproduit les plus belles toiles de Berghem,Wou-vermans,Van Ostade,Téniers,Vernet, et aaussi gravé d'après lui-même. On cite de lui l'Enfant prodigue et David Teniers et sa famille. Il fut admis à l'Académie en 1743 et nommé en 1782 graveur du roi.
  • LEBAS (Phil.), conventionnel, compatriote et ami de Robespierre, né en 1766 à Frévent (Pas-de-Calais), était d'abord avocat àSt-Pol. Nommé commissaire de la Convention aux armées de Sambre-et-Meuse et du Rhin, il y rendit d'importants services (1793-94). Ami de Rob espierre, il le défendit au 9 "thermidor, et se tua quand il vit sa cause perdue.
  • LEBAS (Philippe), fils du précéd., né à Paris en 1794, m. en 1860, s'est fait un nom comme helléniste et comme archéologue. Il servit dans la marine, puis dans l'armée de terre jusqu'en 1814. En 1820, il fut chargé de l'éducation du prince L. Napoléon (Napoléon III). Rentré en France en 1828,

il devint professeur au collège St-Louis, maître de confér. a l'École normale, bibliothéc. de la Sor-bonne. Il fut admis à l'Académie des inscriptions en 1838. On a de lui un Voyage archéologique en Grèce et en Asie Mineure (1847 et ann. suiv.,in-fol.), une édition, avec traduction, de Nicetas Éugenia-nus, 1841, etc. Il a dirigé la publication du Dictionnaire encyclopédique de VHist. de France (12 vol. in-8, av. pi.), et traduit (avecAnsart) l'Atlas historique de Kruse.

  • LE BAS (L.-Hipp.), architecte, membre de l'Institut, né en 1782, m. en 1873; a fait le monument de Maiesherbes, au Palais de justice, l'église de N.-D. de Loretto, etc. C'est lui qui a présidé à l'érection de l'obélisque de Louqsor, à Paris.
  • LE BATTEUX (l'abbé), né à Ailend'huy, près de Reims, en 1713, mort en 1780, professa les humanités à Reims, puis à Paris, dans les collèges de Lisieux et de Navarre, et fut nommé professeur de philosophie grecque et latine au Collège de France. Il avait été reçu en 1754 à l'Académie des inscriptions, et en 1761 à l'Académie française. Ses principaux ouvrages sont : les Beaux-Arts réduits a un seul principe (l'imitation de la nature), 1746; Cours de Belles-lettres ou Principes de littérature, 1774, ouvrage encore estimé; une Traduction d'Horace, 1750; la Morale d'Épicure, 1758; les Quatre poétiques (d'Aris-tote, Horace,Vida, Boileau), 1771; OcellusLucanus et Timée deLocres, trad. du grec, 1768; Histoires des Causes premières, 1779; De l'arrangement des mots, traduit de Denys d'Halicarnasse, 1788. Il dirigea la publication des Cours d'études à l'usage des écoles militaires, 1776 et ann. suiv., 48 v. in-12.
  • LEBÉ (Guill.), graveur et fondeur de caractères, né àTroyesen 1525, m. à Paris en 1598, fut chargé par François I de perfectionner les caractères orientaux de H. Estienne, et par Philippe II de fondre les caractères de la belle Bible polyglotte d'Anvers. — Son fils, Guillaume II, soutint sa réputation. Il créa en 1604 un gros caractère arabe qui existe encore à l'Imprimerie impériale.
  • LEBEAU (Ch.), humaniste et historien, né à Paris en 1701, mort en 1778, fut successivement professeur de rhétorique aux collèges d'Harcourt, du Pies-sis, et des Grassins, professeur d'éloquence au Collège de France (1752); entra en 1748 à l'Académie des inscriptions et devint en 1755 secrétaire de cette académie. On a de lui une Histoire du Bas-Empire depuis Constantin, 22 vol. in-8, ann. 1757 et suiv., ouvrage bien écrit et consciencieusement rédigé, qui n'a pas été apprécié à sa juste valeur, mais qu'il était difficile de rendre intéressant (cette histoire fut terminée par Ameilhon). Lebeau écrivait parfaitement la langue latine, et excellait surtout à faire les vers latins. On a imprimé ses œuvres latines en 1782 sous la titre de Carmina et orationes. Il compléta et publia l'Anti-Lucrèce du cardinal de Polignao (1747). Il a fourni à l'Académie des inscriptions d'excellents mémoires, notamment sur la Légion romaine, et a rédigé les Éloges des académiciens morts pendant qu'il était secrétaire.
  • LÉBÉDAH ou LEBDA, v. d'Afrique, autrefois Lep-tis. V. ce nom.
  • LEBEDOS, v. d'Asie-Mineure, dansl'Ionie, sur la mer Egée, au N. de Colophon. Lysimaque la détruisit et en transféra les habitants à Éphèse.
  • LEBEUF (l'abbé J.), chanoine d'Auxerre. 1687-1760, membre de l'Académie des inscriptions, a rendu de grands services à l'histoire nationale pai ses savantes et exactes recherches. Ses ouvrages les plus importants sont : Discours sur l'état des sciences dans la monarchie française sous Charlemagne, Paris , 1734; Recueil de divers écrits pour servir d'éclaircissements à l'hist. de France , 1738; Hist d'Auxerre, 1743 ; Hist. de la ville et du diocèse de Paris. Quelques-uns de ses écrits, devenus introuvables, ont été réimpr. en 1843, 2 vol. in-8, par J. Pichon. M. H. Cocheris a donné une nouv. édition de VHis-

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toire du diocèse de Paris, en la continuant jusqu'à nos jours, 10 v. in-8, 1861 et ann. suiv.

  • LEBLANC (Franc.), gentilhomme dauphinois, m. à Versailles en 1G98, était un savant numismate. Il a laissé : Dissertation sur quelques monnaiesde Charle-magne, Louis le Débonnaire, Lothaire et ses successeurs, frappées à Rome, 1689, in-4; Traité historique des monnaies de France, 1690, in-4, ouvrage capital.
  • LEBLANC DE GUILLET (Ant.), littérateur médiocre, né à Marseille en 1730, mort en 1799. On a de lui : des tragédies, entre autres Manco-Capac (1763), qui n'est connue auj. que par ce vers ridicule :

Crois-tu de ce forfait Manco-Capac capable? une comédie, l'Heureux événement, 1772, qui eut peu de succès ; un roman intitulé les Mémoires du comte de Guine, 1761, et une traduction en vers de Lucrèce, 1788-91. Il fut nommé membre de l'Institut en 1798.

  • LEBLANC (Nie), l'inventeur de la soude artificielle, né en 1753 à Issoudun, était chirurgien de la maison d'Orléans. En 1787, il découvrit le procédé, encore suivi actuellement, pour extraire la soude du sel marin. Il avait monté en 1791 une usine, avait pris un brevet d'invention pour l'exploitation de sa découverte et s'était associé à cet effet le duc d'Orléans lorsqu'à la suite des événements de la Révolution il vit mettre le séquestre sur sa fabrique; peu après il fut obligé d'autoriser la publication de son procédé. Ruiné par cette divulgation, il fit d'inutiles efforts pour obtenir une juste indemnité et se tua dans un accès de désespoir (1806). Dizé, qui avait été son collaborateur, lui disputa, mais'sans droit, le mérite de son invention.
  • LEBLOND (J. Christophe), peintre en miniature, né à Francfort en 1670, m. en 1741, inventa l'art d'imiter la peinture par la gravure, en imprimaut l'une sur l'autre trois couleurs, le rouge, le jaune et le bleu, qui, par leurs combinaisons, produisaient des nuances plus nombreuses.
  • LEBON (Joseph), conventionnel, né à Arras en 1765, était curé de Neuville, près d'Arras, lorsque la Révolution éclata. Déjà il s était fait remarquer par son fanatisme religieux; il ne fut plus connu, depuis 1789, que par son fanatisme révolutionnaire. Député à la Convention en 1792, il se 'signala par ses violences. Envoyé en 1793, en qualité de commissaire, dans le Pas-de-Calais, il établit dans Arras le régime de la Terreur et institua un tribunal qui, en quelques mois, fit tomber une foule de têtes. Après le 9 thermidor, il fut accusé par les habitants de Cambrai, condamné à mort, et exécuté (6 oct. 1795). Son fils, E. Lebon, a tenté de le réhabiliter dans le livre intitulé : J. Lebon dans sa vie privée et dans sa vie politique, 1861.
  • LEBON (Philippe), l'inventeur de l'éclairage au gaz, < nçut des 1785 l'idée de faire servir à l'éclairage '"•?! gaz produits par la combustion du bois. II an-nniça sa découverte à l'Institut en 1799, prit un luevet en 1800 pour ses Thermolampes (appareils ilestinés à la fois au chauffage et à l'éclairage), et en fit en 1801 un premier essai au Havre, mais il fut mal accueilli du public, et, après plusieurs autres tentatives également infructueuses, il alla por-v?r sa découverte en Angleterre où elle réussit.
  • LEBOSSU (le P. René), chanoine de Ste-Gene-viôve, 1631-80, enseigna les humanités et composa entre autres écrits un Traité du Poème épique, 1675, qui était estimé de Boileau, mais qui a été vivement critiqué par Voltaire pour sa rigueur toute scolastique. On a aussi de lui un Parallèle de la philosophie d'Aristote et de Descarlts, 1674.

LEBRET, V. de France. V. AI.BI.IIT.

  • LEBRIGANT (Jacq.),avocat,néàPuntneux (Côtes-du-Nord) en 1720, m. en 1804, faisait dériver toutes les langues du celtique. Il a publié : Dissertation sur une nation celte nommée Brigantes, 1762; Éléments de la langue des Celtes-Gomérites ou Bretons, 1779; ia Langue primitive conservée, 1787. Il était l'ami

du célèbre La Tour d'Auvergne, qui s'enrôla à 50 ans pour sauver son plus jeune fils de la conscription : il avait eu 22 enfants, et tous ses fils étaient mo.rts aux armées quand le dernier fut appelé.

  • LEBRIXA oa LEBRIJA, Nebnssa, v. d'Espagne (Sé-ville), à 42 kil. S, O. de Séville ; 7000 hab. Forges, poteries; huile excellente. Patrie d'Antoine de Le-brixa (F. ANTOINE), et de Juan Diaz de Solis.,
  • LEBRUN (Charl.), peintre célèbre, né à Paris en 1619, mort en 1690, étudia d'abord sous Vouet, puis alla à Rome, où il eut pour'maître le Poussin. De retour à Paris (1648), Fbuquet lui confia les.peintures de son château de Vaux, et Louis XIV l'accueillit avec faveur sur la présentation de Mazarin. II fut en 1662 nommé peintre du roi, et directeur de l'Académie de peinture. Sans rival en Francs après la mort de Lesueur, il devint l'arbitre du goût et comme le dictateur des beaux-arts : c'est lui qui porta Louis XIV à fonder l'école française à Rome. Mais à la mort de Colbert, qui l'avait'toujours protégé, Lebrun se vit préférer Mignard; le chagrin que lui causa cette disgrâce abrégea sa vie. Ses principaux tableaux sont : la série des Batailles d'Alexandre, la Défaite de Maxence, le Christ aux An-ges (à Notre-Dame), la Madeleine, la ViergeapprS-tant le repas de l'EnfantJésus. C'est lui qui a exécuté les peintures de la grande galerie de Versailles. On trouve dans ses tableaux de la noblesse et une grande richesse de composition, mais la couleur en estlourde et le dessin généralement mou; on lui reproche de l'affectation et de la monotonie. Lebrun a écrit : Conférences sur l'expression des différents caractères des passions, 1667; Traité de la physionomie, où Rapport de la physionomie humaine avec celle des animaux, in-fol., avec pi. Ses plus beaux tableaux ont été gravés par Édelinck, Audran3 Séb. Leclerc, Pi-cart. Il en a lui-même gravé plusieurs.
  • LEBRUN (Ponce Denis ECOBCHARD-), poète lyrique qui se surnomma lui-même Lebrun-Pindare, né à Pa ris en 1729, mort en 1807, fut élevé par les soins dt prince de Conti, au service duquel était son père devint secrétaire des commandements du prince, e-put en même temps se livrer à son goût pour la pûé sie. Alâmortdu prince de Conti, iifut quelque temp-dans l'indigence, mais le ministre Galonné lui fit ob tenir une pension de 20 000 livres. II fut nommé mem bre de l'Institut dès la fondation. Versatile dans se1 opinions, il chanta successivement et avec la ,même verve Louis XVI, la République et l'Empire, et reçu' indistinctement les bienfaits de tous les gouvernements. Enclin à la satire, il lança des épigramme; contre presque tous ses contemporains et se Bt un* foule d'ennemis. D'un caractère difficile, il ne put vivre avec sa femme, qui se sépara de lui après'14an. de mariage. Lebrun a. excellé dans le genre lyrique; on estime surtout son Ode sur le désastre de Lûponm (1755), une Ode à Voltaire en faveur d'une petite-nièce de Corneille, une Ode nationale sur kiproje' d'une descente en Angleterre. Gïngùené, son ami, publié ses œuvres en 4 vol. in-8, Paris, 1811J outre ses Odes, on y trouve des Élégies, des Épitres, de; Épigrammes, des Fables, des Veillées du Parnasse, imitations de Virgile et d'Ovide, et un poëme ;sur U Nature. On a donné en 1821 ses QEuvres choisies, 2 vol. in-8. Le talent lyrique de Lebrun est grand, mais incomplet; son stylejest noble et fort, mais tan tôt déclamatoire, tantôtsèc et décharné ; ses épigram mes sont peut-être supérieures à ses odes. "
  • LEBRUN (Ch. Franc.), duc de Plaisance, né m 173' à St-Sauveur, près de Coutances, mort en 1824, fu d'abord secrétaire de Maupeou, partagea la disgrâc de ce ministre, et consacra ses loisirs à des travaux littéraires. Député aux États généraux, ilsejlistin-gua par ses travaux sur les finances; il présida lé directoire de Seine-et-Oisé, fut incarcéré pendant la Terreur, recouvra la liberté au 9 thermidor, fut élu membre du Conseil des Cinq-Cents et se fit remîàrquer dans cette assemblée par ses talents administratifs.

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Après le 18 brumaire, auquel il avait contribué, il fut nommé 2" consul. Dans ce poste, il s'occupa exclusivement de finances et créa la Cour des Comptes. Napoléon, devenu empereur, le nomma duc de Plaisance et architrésorier. En 1806, Lebrun alla organiser l'État de Gênes en départements français; en 1810, il fut nommé administrateur général dé la Hollande après l'abdication du roi Louis Bonaparte. En 1814, il refusa de signer l'acte de déchéance, mais il adhéra bientôt après au rappel des Bourbons, et fut un instant grand mattre de l'Université. Il fut élevé en 1819 à la pairie. On a de lui des traductions en prose de la Jérusalem délivrée, 1774; de l'Iliade, 1776 (refondue en 1809), de l'Odyssée, 1819 : ces traductions, plus élégantes que fidèles, se lisent avec plaisir. Lebrun était de l'Académie des inscriptions depuis 1803. Une statue lui a été élevée à Coutances en 1847. LEBRUN. 7. TONDU et VIGEE (Mme).

  • LE CAMUS (Antoine), littérateur, né à Paris en 1722, mort en 1762, a publié : Médecine de l'esprit, Paris, 1753;Âbdekeroul'Artde conserverla beauté, 1756; Amphitheatrum medicum, poema, 1745; les Amours de Daphnis et Chloé, traduits de Longus, 1757. —Son frère, N. Le Camus de Mezières, 1721-1789, architecte distingué, a donné les dessins de la Halle au blé de Paris et a publié quelques écrits sur son art, entre autres le Génie de l'Architecture, 1780.

LSCAPËNE (ROMAIN), empereur. Y. ROMAIN. LE CARON (L.), jurisconsulte. V. CHARONDAS.

  • LE CAT (Claude Nie), chirurgien, né en 1700 à Blérancourt (Aisne), m. à Rouen en 1768, devint chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Rouen, et membre associé de l'Académie royale de chirurgie. Il établit à Rouen des cours publics d'anatomie qui eurent le plus grand succès, et fonda l'Académie de cette ville en 1744. Il introduisit en France, en la perfectionnant, la méthode de Cheselden pour la taille de la pierre. On a de lui : Lettres sur l'opération de la taille, 1749; De l'existence, &e la nature du fluide des nerfs, 1765; De la couleur de la peau humaine, 1765; Traité des sens, 1740; Des sensations et des passions en général, 1766. Cedernier traité est le plus recherché de ses ouvrages, mais il renferme beaucoup d'hypothèses hasardées. Ses écrits les plus importants ont été réunis sous le titre &'OEuvresphysiologiques, Paris, 1767, 3 vol. in-8.
  • LECCE, Alelium ou Lupia, v. forte d'Italie, dans l'anc roy. de Naples, ch.-l. de la Terre d'Otrante, à 90 kil. S. S. E. de Tarente: 17 000 hab. Évèché. Citadelle, quelques édifices remarquables. École royale créée par Ferdinand IV. Cette ville fut, dit-on, fondée par le Cretois Idoménée. Prise par les Normands au xne siècle et donnée en apanage au bâtard Tancrède.
  • LECCO, Leucum, v. murée de Lombardie, suc le bras S. E. du lac de Côme, à 24 kil. E. de Côme; 2500 hab. Filatures de soie, ustensiles de cuivre.
  • LECH (le), Licus, riv. d'Allemagne, sort de la forêt de Bregenz en Tyrol, entre en Bavière, reçoit la Vils et la "Wertach et grossit le Danube riv. dr. au N. O. de Neubourg, après un cours de 250 kil. Othon I battit les Hongrois sur ses bords en 955 (V. LECHFELD) ; Tilly périt en 1632 en cherchant à barrer le passage du Lech à Gustave Adolphe.
  • LE CHAPELIER (Gui), l'un des membres les plus distingués de l'Assemblée constituante, né à Rennes «MI 1754, acquit de la réputation au barreau de cette ville, fut nommé membre de l'Assemblée nationale en 1789, et fit longtemps partie du Comité de constitution. Il fit décréter l'établissement des gardes nationales, l'égalité dans les successions, l'abolition de la noblesse, rédigea la loi sur la propriété littéraire, et eut la plus grande part à l'organisation de la Cour de cassation et de l'ordre judiciaire. Après la session il s'était retiré en Angleterre, mais, étant revenu à la nouvelle du décret qui séquestrait les biens des absents, il fut arrêté pendant la Terreur et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire en 1794.11 avait concouru avec Condorcet, de 1790 à 1792, à la ré-

daction de la Bibliothèque d'un homme public, écrit périodique, 28 vol. in-8.

  • LÉCHÉE, LecHeum, ane. port de Corinthe, sur le golfe du même nom. On en voit encore le'bassin.
  • LECHFELD, vaste plaine de Bavière, arrosée par le Lech, et dans laquelle se trouve Augsbourg. Pépin y défit en 743 les Bavarois et les Saxons; Charlema-gne y battit les Huns en 794 : les Hongrois y vainquirent les Francs et les Bavarois en 910 ; les Allemands commandés par Othon I y battirent les Hongrois en955.
  • LECK, bras du Rhin, se forme à Durstède près de. Wick, dans la province d'Utrecht; baigne Culem-bourg, Nieuwport; donne naissance à l'¥ssel, et se joint à la Meuse à Krimpen. On croit que le Leck a été ouvert ou du moins élargi par Civilis.

LECKHES,peuple slave. V. POLENIEKS et POLONAIS-

  • LECLERC (Perrinet), bourgeois de Paris, n'ayant pu obtenir justice des chefs des Armagnacs, qui l'avaient maltraité, déroba à son père, alorsquartenier delà ville, les clefs de la porte St-Germain des Prés et introduisit les Bourguignons dans Paris (1418). Il fut trouvé mort quelques jours après, frappé, à. ce qu'on prétend, par la propre main de son père.
  • LECLERC (Michel), avocat et membre de l'Académie française,né en 1622à Albi,. mort en 1691, composa une tragédie à'Iphigénie, qu'il ne craignit pas de faire jouer après celle de Racine (1676). Il n'est guère connu aujourd'hui que par l'épigramme de Racine :

Entre Leclerc et son ami Coras, etc.

  • LECLERC (Sébastien), dessinateur et graveur, né à Metz en 1637, mort en 1714, était d'abord ingénieur-géographe. S'étant livré avec succès à la gravure , il obtintla protection de Colbert qui lui procura une chaire de dessin à l'école des Gobelins, chaire qu'il occupa pendant près de 30 ans. Son œuvre monte à près de 4000 pièces : on y remarque les Batailles d'Alexandre (d'après Lebrun); les ^Conquêtes de Louis XIV; làs Médailles de'France. ??
XECLERC (Jean), célèbre critique, né à Genève en 1657 d'une famille de réfugiés français, mort en 1736, , fut pasteur des Remontrants d'Amsterdam, puis pro-, fesseur de philosophie, de belles-lettres et d'hébreu. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, entre autres des Lettres théologiques, sous le pseudonyme de Li-berius a Sancto Amore, Irenopolis (Saumur), 1679; Harmonia evangelica, gr.-lat., Amst., 1699 ; une traduction française du Nouveau Testament, Amst. 1703 ; Parrhasiàna, 1699; Arscrilica, 1712-30; Opéra philosophica, 1722; Bibliothèque universelle et histo~ rique, 1686-93, 26 vol. in-12, en société avec Lacroze; Bibliothèque choisie, 1703-13, 28 vol.; Bibliothèque ancienne et moderne, 1714-1730, 29 vol. Ces trois Bi-bliothèques sont des revues littéraires fort estimées; elles renferment de bons extraits des principaux ou vrages qui paraissaient en Europe. On lui doit aussi des éd. de Tite-Live, d'Érasme, une Vie du cardinal de Richelieu, 1694, etc. Leclerc avait en religion et en philosophie des opinions hardies : il inclinait au socinianisme; il eut de vives disputes avec les théologiens et les métaphysiciens de son temps, entre autres avec Bayle dont il était le rival. En philosophie, il adopta et propagea les principes de Locke. Sa Vie a été écrite en latin par VanderHœven, Amst., 1843. — Son frère . Daniel L., médecin distingué de Genève, 1652-1728, a composé, entre autres ouvrages, une Histoire de la médecine, Genève, 1696 et 1723, et a coopéré à la Bibliothèque anatomique de Man-get, 1688-99.
  • LECLERC (le général Victor Emmanuel), né en 1772 à Pontoise, était fils d'un marchand de farines. Il s'engagea comme volontaire en 1791, fut fait capitaine au siège de Toulon en 1793, s'y lia avec Bonaparte, le suivit en Italie, fut promu au grade de général de brigade après s'être distingué au mont Ce-nis, sur le Mincio, à Rivoli, et obtint la main d'une soeur de Bonaparte, Pauline (depuis princesse Bor-ghèse), en 1797. Au 18 brumaire, ce général assura

LECO — 1066 — LECT

le succès du coup d'État en expulsant de la salle des séances, avec un peloton de grenadiers, les opposants du Conseil des Cinq-cents. En 1802, il commanda l'expédition destinée à faire rentrer St-Domingue sous ta domination française. Il remporta quelques avantages sur le général noir Toussaint-Louverture; mais au bout de peude mois son armée fut décimée parles maladies, et il succomba lui-mêmeàlafin de l'année.

  • LECLERC DB BUFFON, LECLERC DE SEPTCHÊNES, etc. V. BUFFON. SEPTCHÊNES, etc.
  • LECLERCQ (Théodore), né à Paris en 1777, mort en 1851, occupa quelque temps un emploi de receveur des droits réunis, mais donna sa démission pour se livrer à ses goûts littéraires. Après avoir joué par amusement des proverbes dramatiques, il se mit à en composer lui-même : il déploya dans cette espèce de comédie en miniature une finesse d'observation, une délicatessedepensée et un bonheur d'expression qui leplacentbien au-dessus de Carmontelle, le créateur du genre. Il n'avait voulu travaillerque pour les salons: le rapide succès de ses Proverbes l'obligea à les livrer au public. On 1" recueil fut publièen 1823 en2 vol. ; il en parut 6 autres jusqu'en 1833 : on y remarque la Manie des Proverbes, qui en est comme l'introduction générale, le Mariage manqué, Tous les comédiens ne sont pas au théâtre, VHumoriste, le Château de cartes, le Jour et le lendemain., le iletour du baron. Les auteurs dramatiques lui ont fait, et souvent sans l'avouer, de nombreux emprunts.
  • LECLÈRE (Achille), architecte deParis.1785-1853, remporta le grand prix en 1808, signala son séjour à Rome par un essai de restauration du Panthéon d'A-grippa, se voua principalement, après son retour, à l'enseignement de son art, forma un grand nombre d'élèves distingués, et fut admis à l'Académie des beaux-arts en 1831. Il se distinguait par un goût pur et par une connaissance approfondie des saines doctrines classiques. On lui doit, outre d'importants travaux de construction et de restauration, le monument élevé à Bonchamps à St-Florent et ie tombeau de Cas. Périer au Père-La-Chaise. Un prix de 1000 fr. a été fond* en son nom par sa sœur pour être décerné à celui qui a obtenu le 2e grand prix d'architecture.

L'ÉCLUSE nom géographique. Y. ECLUSE (1').

  • LÉCLUSE (Ch. de), Clusius, savant botaniste, né à Arras en 1526, mort en 1609, fut reçu docteur à, Montpellier: parcourut la France, l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne, recherchant partoutlesplantes rares; se fixa pendant 14 ans à Vienne, sur l'invitation de Maximilienll, qui le nomma directeur de ses jardins; fut nommé en 1589 professeur de botanique à l'Académie de Leyde, et conserva cette chaire jusqu'à sa mort. On a de lui : Rariorum stirpium per Hispaniasabservatarumhistoria, Anvers, 1576; Èa-riorumstirpium per Pannoniam, Austriam, etc., observ. historia, 1583, ouvrages qu'il refondit dans le suivant: Uariorum plantarum historia, 1611 (on y trouve une des plus anciennes descriptions connues de la pomme de terre); Exoticorum libri X, 1605, et la trad. lat. de l'ouvr. portugais de Hortus sur les plantes médicinales des Indes. Un genre de la famille des Guttifères a été nommé Clusia en son honneur.
  • LECLUSB (FLEURY de), helléniste , né en 1774 à Paris, mort en 1845, professa les belles-lettres à la Flèche et à St-Cyr, puisobtint la chaire de littérature grecque à la Facultéde Toulouse, dont il devint doyen. Il possédait une vinglàme de langues. On a de lui un Manuel de la langue grecque, 1801 et 1820; le Té-lémaque polyglotte (en 12 langues), 1812; unZeit-que français. grec et latin, 1822; un Résumé de Vhist. de la littérature grecque, 1837, et plusieurs autres ouvrages de linguistique, notamment unDic-lionn. basque, espagnol et français, resté manuscrit.
  • LECODtTE-MJYRAVEAU (Matthieu) , né vers 1750, était homme de loi à St-Maixenten 1789. Il se prononça en laveur de la Révolution, fut nommé administrateur des Deux-Sèvres en 1790, puis député à l'Assemblée législative et à la Convention; dénonça

Matât comme auteur des massacres de septembre, et embrassa le parti des Girondins. Il fut appelé au Conseil des Cinq-Cents en 1799, s'opposa à la mise en accusation desdirecteurs Merlin, LaKéreillère-Lépeaux et Rewbell, entra au tribunat après le 18 bra'maiie, et fut envoyé par le premier consul pour négocier une pacification en Yendée. Inquiété sous la Restauration, il se retiraàBruxelleR, où il mourut en 1825.

  • LECOESTRE (Laurent), dit de Versailles, né en 1750, était marchand de toiles à Versailles lorsqu'é-clata la Révolution. Il en adopta les principes avec ardeur, fut nommé commandant en second de la garde nationale de Versailles, président du djparte-ment, député à l'Assemblée législative, puis à la Convention : il ne se fit remarquer que par ses perpétuelles dénonciations, poursuivant également les Girondins et les Terroristes. Il s'opposa à l'établissement de l'Empire, et mourut en exil (1805).
  • LECOMTE (le P. L.), jésuite, né à-Bordeaux, vers 1655, mort en 1723, fut un des missionnaires mathématiciens envoyés à.laChmeeix 1685, resta & ans dans cet empire, en parcourut une grande partie et y fit de nombreuses observations astronomiques. Pour amener plus facilement les Chinois au Christianisme, il tolérait plusieurs des cérémonies établies chez eux; cette tolérance fut condamnée par des missionnaires moins relâchés, ce qui donna lieu à uns vive polémique. 11 publia à son retour, pour se justifier, des Mémoires sur l'état présent de la Chine, 1696jetune * lettre sur les cérémonies de la Chine, 1700, mais ces écrits furent condamnés à Rome.

LECONTE (NoM). V. OONTI (Noël).

  • LECOQ (Robert), né à. Montdidier, d'abord avocat du roi au parlement de Paris, puis èvêque de Laon en 1351, fut, avec Etienne Marcel, le chefdumou-vement démocratique qui éclata pendant les Etats généraux de Paris en 1357. Il se retira, dans son évêché après la mort du prévôt, et, pour ne point être arrêté par le Dauphin, s'enfuit à, Melun auprès du roi de Navarre, qui lui donna l'évêché de Calahorra.
  • LECOURBE (Cl. J.), général, né à Lonsrle-Saul-nier en 1760, était chef de demi-brigade à la bataille de Fleurus, et résista avec 3 bataillons à 10JDQ0 Autrichiens. Enl799,dansïacampagnedeSuissècontre les Russes, il se montra tacticien consommé. Ami de Moreau, il se déclara pour lui lors delà mise en jugement de ce général, et fut digraciê. Dans les Cent jours il reprit du service, commanda un corps d'armée dans le B.-Rhin, livra plusieurs combats à l'archiduc Ferdinand, et malgré l'infériorité de ses forces, se maintint dans un camp retranché sous Bô-fort. Il mourut de maladie dans cette ville ênl815. Une statue luia été élevée à Lons-le-Saulnierien 1856.
  • LECOtrVREUR (Adrienne), grande tragédienne, née en 1692 à Damery, près 4'Epernay, était fille d'un chapelier. Elle fut reçue en 1717 au Théâtre-Français, pour les premiers rôles tragiques et comiques. Elle réussit médiocrement dans la comédie ; mais dans la tragédie, elle ne cessa, pendant 13 ans, d'exciter les applaudissementsdu public Elle excellait dans les rôles de Jocasle, à,'Athaliel de Rqmne, et surtout de Phèdre. Son débit était simple et noble ; elle était d'une taille peu élevée j mais sa démarche avait, ainsi que les traits de son visage, une expression imposante; on a dit d'elle que c'était une reine parmi des comédiens. Elle fut aimée de V&ltaire et de Maurice de Saxo. Elle mourut de la poitrine en 1730 : on attribua sa mort au poison que lui aurait donnéune rivale. CettemorttragîqueainspitéâM.Le-gouvé le beau drame à'Adrienne. Lecouwew (1849).
  • LECXISTERNES, festins sacrés,, offerts âuxdieux chez les Romains. T. ce mot au Dict, univ..des Sciences.
  • IxECTOURE, lactora, ch.4. d'arr. (Gers),.près du Gers, à 36 k. N. d'Aueh; 5998hab.Trib.deI"inst., collège. Manuf. de ras, bures, serges, etc. Commerce de blé, bestiaux, etc. Vue superbe du haut de la promenade du Bastion. Fontaine antique deDiane. Patrie de Roquelaure et-du maréchal Lanues (auaual

LEE

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LEFE


une statue y a été élevée). Ancien évêehé.—Ville très-ancienne, jadis capitale des Lactorates, florissante sous les empereurs romains. Elle était au x" s. la capitale de la vicomte de Lomagne. Elle passa en 1312 aux comtes d'Armagnac Jean V d'Armagnac y fut assiégé par Charles VII (1455), puis par Louis XI (1473). Montluc l'enleva aux Protestants en 1562. Henri IV la leur rendit comme place de sûreté. Le duc de Montmorency fut enfermé au château de Lectoure après sa défaite à Castelnaudary'(1632). LECZINSKI. V. STANISLAS et MABIE.

  • LEDA, fille de Thestius, roi d'Ëtolie, et femme de Tyndare, roi de Sparte, fut aimée de Jupiter qui la séduisit sous la forme d'un cygne. Elle accoucha de deux œufs : de l'un sortirent Pollux et Hélène, de l'autre Castor et Clytemnestre. Les deuxpremiers nés furent regardés comme issus du sang de Jupiter , et les deux autres comme les enfants de Tyndare.
  • LEDAIN (Olivier), ou le Diable, favori de Louis XI, né en Flandre, fut d'abord valet de chambre et barbier du roi. Il gagna la confiance de Louis XI par une grande affectation de dévouement, fut anobli (1477), fait comte de Meulan et gouverneur de St-Quentin. Il se rendit ridicule par son faste et son orgueil, et abusa de son pouvoir pour commettre toutes sortes d'injustices. Après la mort de Louis XI il fut jugé par le parlement et pendu en 1484.
  • LEDÉIST DE BOTIEOCX, écrivain, né vers 1750 à Dzel (Côtes du Nord), m. en 1823, fut député aux Etats généraux en 1789, servit quelque temps sous La Fayette, fut proscrit avec les Girondins et s'unit alors aux insurgés royalistes. Après la pacification de la Vendée, il vécut dans la retraite. On a de lui, entre autres écrits, une traduction estimée des Commentaires de César, Paris, 1809, 5 V. in-8, avec planches, et des recherches sur les Celtes, 1817.
  • LEDERLIN (J. Henri), philologue, né en 1672 à Strasbourg, mort en 1737, enseigna les langues grecque et hébraïque dans sa ville natale et y devint chanoine de St-Thomas. Il a donné des éditions estimées de l'Onomasticon de Pollux, Amst., 1706, de l'Iliade, 1707, des Idiotismes grecs de Viger, Strasb., 1708, des Èistorix variée à'Élien, 1713.
  • LEDIGNAN, ch.-l. de c (Gard), à 17 kil. S. d'A-lais; 697 h.
  • LEDRAN (H. Franc.), chirurgien, né à Paris en 1685, m. en 1770, fut démonstrateur d'anatomie à l'hôpital de la Charité, chirurgien-consultant des armées, et membre de l'Académie de chirurgie. On lui doit l'invention et le perfectionnement de divers instruments de chirurgie. Il a laissé : Parallèle des différentes manières de tirer la pierre hors de la vessie , 1730, où il se déclare partisan du grand appareil: un Traité des opérations de chirurgie, 1741 ; des Réflexions pratiques sur les plaies d'armes à feu, 1737.
  • LEDRU (Philippe), physicien, connu sous le nom de Cornus, né en 1731 à Paris, mort en 1807, fut nommé par Louis XV professeur de mathématiques et de physique des enfants de France, et obtint un brevet pour fabriquer les instruments de physique et convertir le fer en acier. Alliant l'amusement à la science, il montra le premier en France la phantas-magorie, et se fit une renommée populaire par ses séances de physique expérimentale. Il appliquait avec succès l'électricité aux maladies nerveuses.—Le célèbre Ledru-Rollin, né en 1808, est son petit-fils.
  • LEDUCHAT (J.), avocat, né à Metz en 1658, m. en 1735, était calviniste. Après la révocation de l'édit de Nantes, il se retira à Berlin, où il fut nommé assesseur, puis conseiller à la justice supérieure française. Il a donné des éditions estimées, avec Commentaires, des œuvres de Rabelais, 1711, delà Satire Menippée, de plusieurs écrits de d'Aubigné, de l'Apologie pour Hérodote de H. Estienne, etc. For-mey a publié en 1738, sous le titre de Ducatiana, un recueil de Remarques tirées des mss. de Leduchat.
  • LES (Nathaniel), poète dramatique anglais, né vers 1655, mort vers 1692, était fils d'un ministre angli-

can. II se fit acteur, puis auteur, vécut dans la misère et se livra à des excès qui altérèrent sa raison et le firent enfermer à Bedlam. On a de lui plusieurs pièces assez estimées: Néron, Théodose, la.Force de l'Amour, les Reines Rivales; il a aussi fait deux tragédies en commun avec Dryden. Ses œuvres forment 3 vol. in-8, Londres, 1734.

  • LEE (Sophie), damé anglaise, née à Londres en 1750, morte en 1824, a composei: the Chapterof accidents (le Chapitre des accidents), comédie représentée avec succès à Londres en 1780; the Recess, 1784, roman; Almeyda, tragédie, 1796; les Contes de Cantovbéry, 1798 (avec sa sœur Hariett Lee); la Vie d'un amant, roman, 1803, etc.— Une autre Lee, Anna, de Manchester, m. en 1781, joua quelque. temps un rôle comme prophétesse et grande-prêtresse de la secte des Shakers (Secoueurs).
  • LEEDS, Ledesia, v. importante de l'Angleterre (York), à 36 kil. S. O. d'York, sur l'Aire et le canal de Leeds àLiverpool, et sur le chemin de fer North-Central ; 100 000 hab. Belles places et squares, beaux édifices. Nombreuses manuiï de draps d'une mesure spéciale, dits draps de Leeds1; grand entrepôt du commerce des laines et draps; filatures, tisseranderies, couvertures, tapis; toiles, indiennes, faïence; fonderies pour machines à vapeur. — Leeds était jadis une place forte. Son château servit de prison à Richard II en 1399.
  • LEERDAM, v. du roy. des Pays-Bas (Hollande mé-rid.), à 12 kil. N. 0. de Gorcum; 2000 hab. Près de là est le vge d'Acquoi, où naquit Jansénius.
  • LEEUWARDEN, v. du roy. des Pays-Bas, ch.-l. de la Frise, à 125 kil. N. E. d'Amsterdam; 25 000 h. Nombreux canaux, tour de l'église d'Oldenhoven, anc chancellerie, anc hôtel des stathouders de la Frise; église renfermant leurs tombeaux; arsenal; hôtel de ville, etc. Savon, chicorée-café; poterie, moulins divers, etc. Commerce de blé, beurre, laines : foires pour les chevaux et le bétail. — Importante seulement depuis le m's. Patrie de Lennep. ?
  • LEEuwiN (Terre de), ou de la Lionne, portion de la côte S. O. de l'Australie. Découverte en 1622.
  • LEFEBVRE ou LEFÈVRE d'ÊTAPLES, Faber Sta-pulensis, né vers 1455 à Étaples (Pas-de-Calais), m. en 1537, donna la 1™ version française de la Bible. D. publia d'abord le Nouveau Testament, Paris, 1523, puis la Bible entière, Anvers, 1528-30, et composa des Commentaires sur les Évangiles et les Épîtres. Ces utiles travaux lui suscitèrent cependant quelques difficultés, et il ne s'en tira que par la protection de François I, qui l'estimait tellement qu'il lui confia l'éducation de son 3" fils, Charles. On a de lui des commentaires sur presque tous les ouvrages d'Aris-tote; des éditions avec commentaires de Denys l'A-réopagite (1498), de Boèce (1503), de S. Jean Da-mascène (1507), etc.
  • LEFEBVRE (TANNEGUI), Tanaquillus Faber, philologue, né à Caenen 1615, m. en 1672, se fit de bonne heure connaître avantageusement de Richelieu qui lui donna l'inspection de l'imprimerie du Louvre, avec une pension de 2000 liv. Après la mort de Richelieu, il embrassa le Protestantisme, et fut nommé professeur à l'Académie réformée de Saumur. Il eut pour fille la célèbre Mme Dacier. Lefebvre a donné des éditions estimées de Longin, Phèdre, Térence, Lucrèce, Élien, Anacréon, Sapho, Aristophane, a traduit'en français plusieurs des écrits de Platon, de Xénophon, de Plutarque, et a rédigé les Vies des poètes grecs, 1665.
  • LEFEBVRE (Nicolas), chimiste, l'un des premiers membres de l'Académie des sciences, fondée en 1666, enseignait là chimie au jardin des Plantes de Paris, lorsque Charles II l'appela en Angleterre, et lui confia le laboratoire de St-James, établi lors de la création de la Société royale de Londres. On lui doit un Traité de chimie (1660), qui résume la science de l'époque et qui a été souvent réimprimé. II.admettait 5 éléments (l'eau, l'esprit, l'huile, le sel et la terre),

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«t croyait à un esprit universel, auquel il faisait jouer à peu près le rôle de notre oxygène. Ilmourut en 1674.

  • LEFEBVRE (le général), duc de Dantzick,né àRouf-fach (Ht-Rhin) en 1755, m. en 1820, était fils d'un meunier. Simple sergent aux gardes françaises en 1789, il devint général de division dès 1791. Use signala a Fleuras, au passage du Rhin (1795), aux batailles d'Altenkirchen (1796) et de Stokach (1799). Sincèrement attaché à Bonaparte, il lui fut du plus grand secoursle lendemain du 18 brumaire : il entra avec ses grenadiers dans la salle du Conseil des Cinq-Cents ; il était alors commandant de la 17" division militaire dont Paris faisait partie. Il fut fait maréchal en 1804. En 1807 il s'empara de Dantzick, qui était réputée imprenable, ce qui lui valut le titre de duc de Dantzick. Il fit également les campagnes d'Espagne, d'Autriche, de France. Lefebvre joignait à la plus grande intrépidité un coup d'œilprompt et juste, ainsi qu'une expérience consommée. II possédait en outre tes vertus du citoyen, modestie, simplicité de mœurs, désintéressement.
  • LEFEBVRE-DESNOUETTES (Ch.), général de cavalerie, né en 1773 à Paris, se distingua à Marengo, à Au-sterlitz, fut fait général de division en 1808, tomba au pouvoir des Anglais 'en Espagne, mais réussit à s'échapper de leurs mains, reçut en 1808 le commandement des chasseurs de la garde, fit à leur tête les campagnes de Russie, d'Allemagne, de France, fut blessé en 1814 à Brienne, escorta Napoléon après l'abdication de Fontainebleau, s'empressa de se joindre à lui à son retour de l'île d'Elbe, combattit à Fleurus et à Waterloo, fut condamné à mort par contumace au retour des Bourbons, se réfugia en Amérique et périt en 1822 dans un naufrage, en tentant de rentrer en France. Napoléon l'avait fait comte ; il le porta sur son testament pour 150 000.
  • LEFBBVRE-GINEAU (Louis), physicien, né en 1754 à Authe (Ardennes), m. en 1829, fut nommé en 1786 professeur de mécanique au Collège dé France, devint dans la suite inspecteur général de l'Université, et fut membre de l'Institut dès sa création. Lors de l'établissement des nouvelles mesures, il fut chargé de fixer l'unité de poids. Membre du Corps législatif, puis de la Chambre des députés, il se montra toujours libéral : aussi perdit-il sa chaire en 1824. On lui doit une édition estimée des Infiniment petits de L'Hôpital, 1780.

LEFEBVRE DE SAINT-MARC. V. ST-MARC. LEFEBVRE DE ST-REMY. V. ST-REMY. LEFEBVRE DE VILLEBRUNE. V. VILLEBRUNE.

  • LEFORT (François), général et amiral au service de la Russie, né à Genève en 1656, servit d'abord en France, quitta ce pays par suite d'une affaire d'honneur, et passa en Russie sous le czar Fédor Alexie-witch. Capitaine à la mort de ce prince, il contribua puissamment à faire proclamer Pierre j : dès ce moment il devint le conseiller intime et lé confident du czar, qui le nomma général de ses troupes, amiral de ses armées, vice-roi de Novogorod. Lefort inspira a Pierre I de grands projets de réforme, l'accompagna dans ses voyages, l'aida à civiliser les Russes, créa une marine, une armée,.dans laquelle il introduisit la discipline allemande, battit les Turcs et organisa un système de finances. Il mourut en 1699 à Moscou. Pierrel, en apprenantsa mort, s'écria : aHé-ias ! je perds le meilleur de mes amis. »

LEFRANC DE POMPIGNAN. Y. POMPIGNAN.

  • LEGALLOIS (J. César), médecin, né en 1770 àCher-rueix, près de Dol (Ille-et-Vilaine), se fit recevoir ilocteur en 1801, et se plaça au premier rang des physiologistes par ses Expériences sur le principe de la vie, des mouvements du cœur, et sur le siège de ce principe (il le place dans un point déterminé de la moelle allongée), Paris, 1812. Il était depuis un an médecin de Bicêtre lorsqu'il mourut en 1814.
  • LÉGANÈS, bourg d'Espagne (Nouv. Castille), à 11 k. S. O. de Madrid; 2000 hab. Titre de marquisat.

LÉGANÈS (le marquis de), général espagnol, fut

chargé par l'empereur Ferdinand, à la mort du duc de Savoie Victor Amédée.(1637), de s'opposer à ce que la duchesse Christine de France fût reconnue régente. Il assiégea Turin .en 1639, et fut forcé de lever le siège; mais, plus heureux en Espajfls, il força le comte d'Harcourtà lever le siège de Lèrida (1646'). LEGAT, Legatus, c.-à-d. envoyé. Sous la république romaine" on donnaitce n_om à divers magistrats civils et militaires : aux ambassadeurs ou envoyés du Sénat; aux lieutenants des consuls, proconsuls ou prêteurs, chargés de commander.un corps d'armée ou d'administrer une province ; aux chefs des légions, etc. Sous l'Empire romain, on appela Légats les délégués de l'empereur : leurs attributions pouvaient être civiles, militaires, judiciaires ej administratives. S'ils étaient membres delà cour impériale, ils prenaient le titre de missi a latere.-.— Dans les pays catholiques, on appelle Légat un envoyé du pape chargé de le représenter. ~LesLégats a latere sont des cardinaux envoyés extraordinairement avec des pouvoirs très-étenaus près de princes étrangers, ou dans des provinces de l'Etat ecclésiastique. Ceux qui sont envoyésldans les divers pays avec des pouvoirs ordinaires s'appellent nonces..— On donne le nom ieLigats nés, legati nati, aux vicaires perpétuels qui représentent le pape dans les royaumes éloignés de Rome : tels étaient en France les archevêques d'Arles et de Reims, en Angleterre celui de Cantorbéry.

  • LÉGATIONS et DELEGATIONS, noms donnés dans plusieurs Etats d'Italie aux principales divisions territoriales. V. ROMAINS (États).
  • LÉGÉ, ch.-l. de c (Loire-mf.), à 40 kil. S. de Nantes : 3593 hab.
  • LEGENDRÉ (L.), historien, né à Rouen en 1655, m. en 1733, chanoine de la cathédrale de Paris, a écrit : Nouvelle histoire de France jusqu'à la mort de Louis XIII, Paris, 1718; Mœurs et coutumes des Français, 1712; Yieducardinalà'4-mboise)\TÎ!k.On lui doit les fonds avec lesquels furent fondés les poix du concours général des collèges de Paris.
  • LEGENDRE (Gilbert Ch.), marquis de St-Aubin, né à Paris en 1688, m. en 1746, est auteur d'un ouvrage estimé intitulé : Traité de l'opinion ou Mémoires pour servir à l'histoiréZde l'esprit humain, publié en 1733. Il a aussi écrit sur les antiquités de la France.
  • LEGENDRE (L.); conventionnel, né à Paris en 1755, m. en 1797, était boucher lorsque la Révolution éclata. Fougueux démagogue, il prit part à tous les mouvements populaires de cette époque, marcha sur les Tuileries au 20 juin 1792 et présenta à Louis XVI la bonnet rouge. Lié avec Danton, Marat, Camille Desmoulins , il fut avec eux un des fondateurs du club des Cordeliers. Nommé représentant de Paris à la Convention, il s'y fit remarquer par la violence et la grossièreté de son langage : son éloquence, sauvage l'avalt fait surnommer le Paysan du Danubet.T)\iïesi9 sa conduite fut très-équivoque.: il abandonna Danton et Camille Desmoulins à la vengeance de Robespierre, puis, trahissant celui-ci, fut un de ses plus ardents adversaires au 9 thermidor, et ferma lui-même le club des Jacobins. II entra, au. Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire, et parla tour à tour contre les ex-conventionnels et contre les émigrés^Jl mourut en léguant son corps à l'École de chirurgie.
  • LEGENDRE (Adr. Marie), géomètre, membre de l'Académie des sciences, né à Toulouse en 1752, m. à Paris en 1833, fit avec Cassini et Méchain dès observations pour lier les méridiens de Paris et de Green-wich, et consacra toute sa vie.à l'enseignement (il était professeur à l'École militaire) ou aux_trava»x scientifiques. Il fut nommé-en 1808 conseiller de l'Université. On a de lui : Éléments de géométrie, 1794, ouvrage classique, très-souvent réimprimé; la Théorie des nombres, 1798; Nouvelle méthodepour la détermination de l'orbite des comètes, 1805; Exercices du calcul intégral, 1811-19- H perfectionna la théorie des transcendantes elliptiqices, et publia sur ce sujet un savant mémoire (1794).

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LÉGER (S:), Leodegarius, évêque d'Autun, né vers 616, fut appelé en 656 à la cour parla reine de Neus-trie, Sle Bathilde, pendant la minorité de son fils, Clotaire III, et la servit utilement de ses conseils. A la mort de Clotaire (669), il fit élire Childéric II, au détriment de Thierry III, que soutenait Ebroïn, et devint le ministre de Childéric. Calomnié près du roi; il fut disgracié (673) et enfermé au couvent de Luxeuil. Thierry, successeur de Childéric, le rendit à son diocèse, mais à peine était-il rentré dans Autun que cette ville fut assiégée par Ëbroïn ; le saint évêque, pour éloigner les maux d'un siège, se livra à son ennemi, qui lui fit crever les yeux (676), puis trancher la tête (678). L'Eglise le considère comme martyr et l'honore le 24 avril et le 2 octobre. Dom Pitra a écrit l'Histoire de S. Léger, Paris, 1846.
  • LÉGION, corps de la milice romaine. Y. ce mot au Dict. univ. des Sciences.
  • LÉGION FULMINANTE OU MÉL1TÈNE, L. THÉBÉENNE. V. MÉLITËNE et THÉBÉENNE.
  • LEGION D'HONNEUR, ordre de chevalerie institué le 19 mai 1802 par Bonaparte, alors 1er consul, pour récompenser les services militaires et civils. Le nombre des membres de la Légion d'honneur fut d'abord limité. Il ne formait que 15 cohortes, composées chacune de 7 grands officiers, 20 commandants, 30 officiers et 350 légionnaires, ce qui faisait un total de 6512 membres; mais ce nombre fut considérablement augmenté dans la suite, et il finit par devenir illimité. La décoration consiste en une étoile à cinq rayons émaillés de blanc, dont le centre, entouré d'une couronne de chêne et de laurier, présente d'un côté la figure de Napoléon, avec cette légende (depuis 1804) : Napoléon, empereur des Français, et de l'autre, un aigle tenant la foudre, avec cette devise : Honneur et patrie ; l'étoile est suspendue à un ruban moiré rouge. Louis XVIII, par une ordonnance du 9 juillet 1814, maintint l'institution; mais la figure de Napoléon fut remplacée par celle d'Henri IV, avec cette exergue : Henri IV, roi de France et de Navarre ; à l'aigle impériale on substitua 3 fleurs de lis. Deux ordonnances du 23 et du 25 août 1830 apportèrent de nouvelles modifications à la décoration : Les 3 fleurs de lis furent remplacées par deux drapeaux tricolores. Depuis 1848 la croix a été rétablie dans sa forme primitive. L'ordre a été réorganisé par le décret du 16 mars 1852. — L'étoile des chevaliers est en argent; les officiers la portent en or avec une rosette ; les commandeurs la portent en sautoir; les grands officiers ont la croix d'officier avec une plaque en argent sur le côté droitde l'habit; les grand-croix ont la plaque à gauche avec un large ruban qui se porte en écharpe et auquel la croix est suspendue. — Une maison d'éducation avait été décrétée par Napoléon I" en 1805 pour les filles des membres de la Légion d'honneur. Cette maison, établie d'abord à Éeouen, fut ensuite transférée à St-Denis (1809). Depuis, il a été créé deux succursales de cette maison, l'une aux Loges, près de St-Germain, l'autre à Paris, rue Barbette : cette dernière a été récemment transportée à Ecouen.
  • LEGNAGO ou PORTO-LEGNAGO , v. forte de Véné-tie, sur'l'Adige, à 35 kil. S. E. de Vérone; 10000 h. — Prise par les Français en 1796.
  • LEGNANO, v. de Lbmbardie, surl'Olona, à 24 k. N. O. de Milan; 3000 h. Vict. des Milanais sur l'emp. Frédéric Barberousse, 1176.
  • LEGOBIEN (Ch.), jésuite, né à St-Malo en 1652, mort en 1708, fut employé à Paris par son ordre en qualité de secrétaire, puis de procureur des missions de ia Chine. On a de lui : Lettres sur les progrès de lareligion à la Chine, Paris, 1697; Histoire de l'édit de l'empereur de la Chine en faveur de la religion chrétienne, 1698; Éclaircissements sur les honneurs que les Chinois rendent à Confucius et aux morts, 1698; Lettres de quelques missionnaires de la Compagnie de Jésus écrites de la Chine et des Indes orientales, 1702 : le succès de ce dernier ouvrage

donna l'idée du recueil des Lettres édifiantes. dont le P. Legobien publia les 8 premiers volumes.

  • LEGONIDEC (J. F.), savant linguiste, né en 1775, au Conquet, près de Brest (Finistère), mort en 1838, occupait un emploi dans l'administration forestière. Il se livra avec ardeur à l'étude de l'ancien breton, et contribua à la formation de l'Académie celtique. On lui doit une Grammaire celto-bretonne, Paris, 1807, et un Dict. breton-français, 1821, réimpr. à St-Brieuc en 1861, par Troudel Une statue lui a été élevée par souscription au Conquet.

LEGOUVÉ (J. B.), poète, né à Paris en 1764, m. en 1812, était fils d'un avocat distingué. Il débuta par des tragédies (la Mort d'Abel, 1792, imitée de Gessner et de Klopstock ; Épicharis et Néron, 1793; Étéocle, 1799; la Mort deHenrilY, 1806), qui pour la plupart manquent de force; il réussit beaucoup mieux dans la poésie didactique. On a de lui en ce genre : la Sépulture, les Souvenirs, la Mélancolie, 1798; le Mérite des femmes, 1801, poèmes remarquables par le charme de la diction et par une sensibilité exquise ; le dernier est le plus estimé. Legouvé fut reçu à l'Institut en 1798, et suppléa pendant quelques années Delille au Collège de France. Ses oeuvres ont été publiées en 3 vol. in-8, Paris, 1826. — Son fils, Ernest Legouvé, né en 1807, s'est fait un nom comme auteur dramatique. Il est l'auteur de Louise de Lignerolles, 1838, d'Adrienne Lecouvreur, 1.849, de Médée, etc., et a été reçu à l'Acad. française en 1855. LEGRAND (Jacques), Jacobus Magnus, religieux augustin, né a Toulouse vers 1350, m. vers 1422, professa la philosophie à Padoue, puis vint à Paris et se fit une grande réputation par ses prédications. Sous Charles VI, il osa blâmer publiquement en chaire les désordres de la reine Isabeau, 1405, et fut un des chefs des mécontents..On a de lui le Livre des bonnes mœurs, un des plus anciens ouvrages écrits dans la langue vulgaire, imprimé en 1478; etleSo-phologium, 1475, recueil de pensées morales extraites de divers auteurs, dont il a donné lui-même une traduction, VArchilage Sophie, restée manuscrite. LEGRAND (Ant.), religieux franciscain du xvir* siècle, né à Douai, adopta la philosophie cartésienne et publia pour la propager : Institutio philosophie secundum principia R. Descartes, Londres , 1672, ce qui lui mérita le titre i'Abréviateur de Descartès. LEGRAND (M. Ant.), acteur et auteur dramatique, né à Paris en 1673, mort en 1728, a composé un grand nombre de petites pièces dont l'à-propos fit presque tout le mérite : l'Aveugle clairvoyant; le Galant coureur; le Roi de Cocagne; Cartouche, jouée pendant le procès de ce fameux voleur. Oh a imprimé son Théâtre, 1731-70, 4 vol. in-12.

  • LEGRAND D'AUSSY (P. J. B.), jésuite, né en 1737 à Amiens, mort à Paris en 1800, professa la rhétorique à Caen, vint à Paris après la dissolution de son ordre, se livra à des recherches littéraires avec Ste-Palaye, et fut nommé en 17.95 membre de l'Institut et conservateur des manuscrits delà Bibliothèque nationale. 11 a publié en 1779 et 1781 des Fabliaux ou contes des XII" et xuie siècles, tirés des manuscrits, réimpr. avec augmentations par Renouard, 1829. On a aussi de lui une Histoire de la vie privée des Français, 1782, réimpr. par Roquefort, 1815; et une fie d'Apollonius de Tyane, 1808.
  • LEGRAS (Mme), née Louise DE MARILLAC, épouse d'Ant. Legras, secrétaire de Marie de Médicis, était nièce du garde des sceaux et du maréchal de ce nom. Restée veuve à34ans (1625), elle se consacra au service des malades et des enfants trouvés et fonda en 1633, de concert avec Vincent de Paul, la belle institution des Sœurs de la Charité : elle en fut la première supérieure. Elle mourut à Paris en 1662.
  • LEGRAVEREND (Emmanuel), jurisconsulte, né à Rennes en 1776, m. en 1827, était chef de la division des affaires criminelles au ministère de la justice. On a de lui : Traité de la législation criminelle en France, 1816 (continuée jusqu'en 1830 par Duver-

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gier) ; Des Lacunes de la législation politique et criminelle, 1824, ouvrage rempli de vues sages.

  • LEGRIS-DUVAL (René), prêtre, né en 1765 à Lan-derneau, mort en 1819, était neveu du jésuite. Quer-bœuf. II resta en France pendant la Terreur, se livrant aux bonnes œuvres, s'offrit à la Commune pour assister Louis XVI après sa condamnation à mort, forma plusieurs associations charitables et philanthropiques sous la République et l'Empire, et refusa l'épiscopat, qui lui fut offert sous la Restauration. Il travailla activement à la conservation des congrégations religieuses et au rétablissement des Jésuites. On a de lui : le Mentor chrétien, 1797, et des Sermons, publiés en 1820, 2 vol. in-12.
  • LEGROS (Pierre), sculpteur, né à Paris en 1656, m. en 1719, passa presque toute sa vie en Italie. Ses œuvres se fout remarquer par la grâce et par une exécution délicate; mais il subit l'influence du mauvais goût qui commençait à s'introduire dans l'art. Ses meilleurs ouvrages sont : la statue de S. Dominique, à St-Pierre de Rome ; le Mausolée de Pie IV, à Ste-Marie-Majeure ; S. Ignace et trois anges, groupe en argent dans l'église de Jésus; le tombeau du cardinal Aldobrandini, à St-Pierre-ès-Liens; S. 27w>-rnas,S.Bar(7^îeinî/,aSt-JeandeLatran; Ste Thérèse, aux Carmélites de Turin; le Silence, aux Tuileries.

LÉGUÉ (le). F. ST-BRIEUC. '

  • LEGUEVBX, ch.-L de c (Hte-Garonne), à 18 kil. O. de Toulouse; 974 hab.
  • LE! ou LADAK , capitale du Petit-Thibet, dans la vallée de l'Indus, à 300 kil. N. B. de Cachemire ; 10 000 hab. Commerce de châles et de poil de chèvres.
  • LEIBNITZ (Godefroi Guillaume, baron de), savant universel, né en 1646 à Leipsick,fils d'un professeur de morale à l'Université de cette ville, se distingua de bonne heure par son aptitude aux sciences; fut reçu docteur en droit à 20 ans, et se fit connaître dès l'âge de 22 ans par une Nouvelle méthode pour Vélude du Droit (1668), et par quelques pamphlets politiques. Le baron de Boinebourg, chancelier de l'électeur de Mayence, l'attacha au service de l'électeur, et le fit conseiller de la chancellerie (1669). Tout en remplissant les fonctions de sa place, Leibnitz se livrait avec ardeur à l'étude des sciences ; il rédigea en 1070 la Théorie du Mouvement concret et celle du Mouvement abstrait. Cnargé d'accompagner à Parist en qualité de gouverneur, le fils de Boinebourg, il resta quatre ans dans cette ville (1672-76), s'occupant surtout de mathématiques et fréquentant les plus grands géomètres: ils'y rencontra avecHuy-ghens. Il communiqua à l'Académie des sciences plusieurs découvertes importantes, entre autres celle il une Nouvelle machine arithmétique; l'Académie l'admit dans son sein en 1675. Vers la même époque ii visita l'Angleterre où il reçut l'accueil le plus flatteur, et fut nommé membre" de la société royale de Londres. L'électeur de Mayence étant mort, le duc de Brunswick-Hanovre s'empressa de l'attacher àson service, et le nomma son bibliothécaire en lui donnant le titre de conseiller aulique. Leibnitz vint en conséquence se fixer à Hanovre (1676), où le duo l'employa dans plusieurs négociations. Onlevitalors faire marcher de front et avec un égal succès la po-litique, les mathématiques, la philosophie. En 1683 il fonda à Leipsiok le fameux recueil intitulé Acta eruditorum; l'année suivante il publia dans ce journal la plus importante de ses découvertes, celle du calcul différentiel, dont il avait conçu la première idée pendant son séjour à Paris, dès" 1675. En 1687 il entreprit, à la prière du duc, une histoire de la maison de Brunswick : il parcourut à cette occasion l'Allemagne et l'Italie, recueillant une foule de documents précieux, qui lui fournirent la matière de plusieurs collections importantes (Codex juris gen-lium diplomalicus, 2 vol. in-4, 1698; Scriptores re-rum Brunsvicensium, 3 vol. in-fol., 1707-11) ; malheureusement il ne put achever l'histoire du Brunswick. En même temps il entretenait correspondance

avec les savants de l'Europe, «t il travaillait avec Pélisson et Bossuet à réunir les cultes catholique et réformé; n'ayant pu réussir dans cette entreprise, il espéra pouvoir au moins concilier les diverses sectes protestantes, mais il n'obtînt pas plus de succès. En 1700 Leibnitz détermina le roi de Prusse, à fonder une académie à Berlin : il en fut nommé président perpétuel ; il tenta inutilement de former des établissements du même genre à Dresde et à Vienne. En 1710, il publia ses Essais de Théodicée, dans le but de repousser les attaques de Bayle contre la Providence. Il se vit à la fin de sa carrière recherché par le Czar Pierre le Grand, qu'il détermina à fonder une académie à St-Pétersbourg; par l'empereur Charles VI, qui le créa baron et lut fit une pension; et par Louis XIV, qui tâcha>mais vainement, de le fixer en France. Il mourut à Hanovre en 1716, a 70 ans. Leibnitz fut à la fois jurisconsulte, publiciste', théologien, physicien, géologue, mathématicien et historien; mais c'est surtout comme mathématicien et comme philosophe qu'il est aujourd'hui célèhire. Il fit en mathématiques de grandes découvertes; mais, par une singulière fatalité, il se trouve que la plupart de ces découvertes se présentaient en même temps à d'autres savants ; c'est ainsi que Newton lui disputa la priorité de l'invention du calcul différentiel. En philosophie, Leibnitz introduisiti'éclectisme; il chercha à concilier Platon et Aristote, Descartes etLocke; il imagina aussi un système nouveau : selon lui, tout est composé de monades, substances simples, capables d'action et de perception : l'âme est une monade qui a conscience d'elle-même. Dans l'homme, l'âme et le corps n'agissent point l'un sur l'autre, mais il existe entre ces deux substances une harmonie si parfaite, que chacune, tout en ne faisant que se développer selon les lois qui lui sont propres, éprouve des modifications qui correspondent exactement aux modifications de l'autre : c'est ce que Leibnitz'appelle harmonie préétablie. Dans sa Théodicée il professe l'optimisme, enseignant qu'entre tous les mondes possibles, Dieu a choisi le meilleur, ce qui ne veut pas dire celui dans lequel il n'y a aucun mal, mais celui dans lequel il y a la plus grande somme de biens, même au prix de quelques maux partiels. En psychologie, il combattit l'empirisme de Locke et admit des idées innées : à la maxime de l'école, Ni-hû est in inlelleclu_ quin mius fuerit in sensu, il ajouta cette restriction sublime ; nisi ipse tntellec-tus. Il attribuait une grande influence aux langues, et voulait créer pour l'usage de toutes les sciences une caractéristique ou écriture universelle. Ses opinions, si neuves pour la plupart, l'engagèreirt dans de vives disputes avec Bayle, Arnauid, Fôiicher, Clarke, etc. Ses OEuvres, longtemps éparses," ont été recueillies en 1768 par Dutens, Genève, 6 vol. in-4. Pour compléter cette édition, il faut y joindre, outre les collectionshistoriques déjà citées, son Com-mercium epistolieum, correspondance mathématique et philosophique avec Bernouilli, Genève, 1745, 2 vol. m-4; un vol. d'OEuvres philosophiques, publiées par Raspe, Amsterdam, 1765, in-4 (on y trouve les Nouveaux essais sur l'Entendement humain, où l'auteur critique le traité de Locke sur le même sujet); et une foule de pièces imprimées à diverses époques en Allemagne ou «n France depuis Dutens : le Systema theologicum, écrit en 1690, mais publié seulement en 1819 par Ëmery, et d'une manfere plus complète par l'abbé Lacroix, avec une traductronfran-caise d'A. de Broglie, Par., 1846 ; lés écrits allemands publiés par Guhrauer à Berlin, 1830-40, 2 vol. hv 8, et les Nouvelles Lettres et Opuscules publiés par M.Foucher du Careil, Paris, 1854et 1857. Erdman a donné à Berlin une édition compacte des OEuvres philosophiques, 1840, 1 vol. grand in-8 à % colonnes. M. F. de Careil a entrepris une collection complète des OEuvres de L>, en 25 v. in-8, 1860 etann. BUiv. On doit à l'abbé Émery l'Esprit de Ribnilz, 1772, et à M. Janet sc-s OEuvres philosophiques; a

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M. Nourrisson la Philosophie de Leibnitz, 1860, ouvrage couronné par l'Académie des sciences morales, et à Guhrauersa Vie (en ail.), Breslau, 1842.

  • LEICESTER, Ratas Coritanorum, v. d'Angleterre, ch.-l. du comté de Leicester, sur la Soar (r. g.) et le chemin de fer Central, à 142 kil. N. O. de Londres; 62 000 hab. Beaucoup de jolies constructions modernes; belle promenade ; filatures de laine, bonneterie de laine. Élève de chevaux et de moutons. Jadis capitale des Corilani; importante sousl'heptar-chie anglo-saxonne ; très-peuplée lors de la conquête normande. Ruines romaines et saxonnes ; restes d'une abbaye où mourut Wolsey en 1530.—Le comté de Leicester, entre ceux de Derby, de Nottingham, de Lincoln, de Rutland, de Warwick, de Northam-pton et de Stafford, a 65 kil. sur 35; 220000 hab. L'Union-Canal le traverse. Sol argileux, pâturages, gros bétail en quantité, peu de grains, haricots excellents. Grande industrie.

LEICESTER (comtes de). V. DUDLEY (Robert), MONTFORT, SIDNEY.

  • LEIGH, v. d'Angleterre (Lancastre), à 17kil.O.de Manchester, avec laquelle elle communique par un embranchement du canal de Bridgewater; 32 000 h. Manufactures importantes de coton.
  • LEIGNÉ-SUR-US3EAU, ch.-l. de c (Vienne), à 12 kil. N. O. de Châtellerault; 356 hab.
  • LEINE, riv. d'Allemagne, prend sa source au mont Dûn dans le Hartz (Saxe prussienne), entre dans le royaume de Hanovre, arrose Gœttingue,devient navigable près de Hanovre, et tombe dans l'Aller après un cours de 250 kil.

LEININGEN. Y. LINANGE.

  • LEINSTER ou LAGENIE, une des 4grandes divisions de l'Irlande, au S. E., est bornée au N. par l'Ulster, àl'E. par la mer d'Irlande, au S. par le canal St-George, et à l'O. par le Munster et le Connaught : 250 k. sur 100; 1 900 000 h. ; ch.-l. Dublin. La partie S. (ancien royaume de Leinster) porte auj. le titre de duché et donne le titre de duc à la famille Fitzgerald.
  • LEIPSICK ou LEIPZIG, Lipsia, v. importante du roy. de Saxe, ch.-l. d'un cercle de même nom, au confluent de l'Elster blanc, de la Parde et de la Pleisse, a 100 kil. N. O. de Dresde; 70009 hab. (Luthériens). Université célèbre, fondée en 1409. Monuments remarquables : château de Pleissenbourg, avec observatoire, églises St-Nicolas et St-Thomas, hôtel de ville, bourse, bâtiment de l'Université, etc. Leipsickpossède 5 bibliothèques, unjardinbotanique, des sociétés savantes et de bienfaisance, et divers établissements d'instruction. Plusieurs chemins de fer. Commerce actif, principalement celui de la librairie; il s'y tient trois foires célèbres (1" janvier, 3* lundi après Pâques, dimanche après la St-Michel; la 2* est particulièrement consacrée à la librairie). Nombreuses imprimeries. Toiles cirées, étoffes de soie et de velours. Kœstner, Teller, Fabricius, Thomasius, Leibnitz, etc., sont nés à Leipsick. — Cette ville est assez ancienne ; elle tire son nom d'un mot slave qui veut dire tilleul. Les Suédois remportèrent aux environs sur les Impériaux 2 victoires signalées (6 sept. 1631 et 2nov. 1642). Les Prussiens la prirent en 1745, et Ferdinand de Brunswick en 1756; Davoust s'en empara en 1806, après la bataille d'Iéna. Du 18 au 19 octobre 1813, se livra sous ses murs la célèbre bataille de Leipsick, connue en Allemagne sous le nom de bataille des Nations (Tœlkerschlacht), dans laquelle les Français, trahis par les Saxons et accablés par le nombre, furent obligés de battre en retraite devant l'armée des alliés, après une résistance acharnée.—Le cercle de Leipsick, situé au N. O., entre les États prussiens au N. et àl'O., les cercles de Zwickau au S., de Dresde à l'O., a 380 270 hect. de superficie et une population de 455000 âmes.
  • LEIRIA, v. murée de Portugal (Estramadure), à 115 kil. N. E. de Lisbonne; 3000 hab. Ëvêché. Château fort, palais du roi Denis. Grande manufacture de cristaux. Alphonse Henriquez enleva cette ville aux Maures; mais ceux-ci la reprirent bientôt, et

elle ne retomba au pouvoir de_s Chrétiens qu'an XIII0 s., sous Sanche I. Patrie du'poëte R. Lobo.

  • LEITH, jadis Inverleith, v. et portd'Ëoosse (Edimbourg), à 2 kil. N. E. d'Edimbourg, à l'embouchure du Leith dans le Forth ; 32 000 hab. C'est en. quelque sorte le port d'Edimbourg. Quelques beaux édifices (église neuve, bourse, douane, collège, docks, etc.).Toile àvoiles, corderies, verreries, forges, tréfileries, chantiers deoonstruction.Grand commerce extérieur. Leith s'agrandit tous les jours, et ne tardera pas à rejoindre Edimbourg. — Brûlée par les Anglais en 1544; prise parles Français en 1551.
  • LEITHA, riv. des États Autrichiens, naît dans l'ar-chiduché d'Autriche, à 9 k. S. de Neustadt, entre dans la Hongrie à Neusiedel, s'unit à un bras du Danube près de Wieselbourg, et tombe dans le Danube à Raab. Forme la division de l'Autriche-Hongrie.
  • LEITMERITZ, v. de Bohême, ch.-l. de cercle, à 53 kil. N. O. de Prague, sur l'Elbe; 5000 hab. Évêché, gymnase impérial. Commerce actif : grains, vins, fruits. Pêche de saumons.— Le cercle, dit le Paradis de la Bohême, a 98 kil. sur 35 et compte 300 000 h. . LEITRIM, comtéd'lrlande, auN. O., dansleCon-naught, entre ceux deFermanagh àl'E., deDonegal au N., de Longford au S. E., de Roscommon et de Sligo àl'O. : 90k. sur 22-, 150000 hab.; ch.-l., Car-rick-on-Shannon. Sol varié; vallées fertiles, mais agriculture arriérée.
  • LEJAY (Guy Michel), né à Paris en 1588, m. en 1674, fut d'abord avocat au parlement de Paris, puis embrassa l'état ecclésiastique. Il est l'éditeur d'une célèbre Bible polyglotte en 7 langues (hébraïque, samaritaine, chaldéenne, syriaque, grecque, latine, arabe) et en 10 vol. in-fol.; illacommeuçaen 1628et ne put l'achever qu'en 1645. Cette entreprise consuma toute sa fortune. L'exécution typographique en est fort belle, mais on y trouve beaucoup de fautes,
  • LEJAY (Gabriel), jésuite, né à Paris vers 1657, m. en 1734, professa la rhétorique avec succès au collège Louis-le-Grand, et compta Voltaire au nombre de ses élèves. On a de lui une traduction des Antiquités romaines de Denys d'Halicarnasse, avec notes, Paris, 1723 ; et Bibliotheca rhetorum, prœcepta et exernpla complectens quss tam ad oratoriam facultatem quam ad poeticam pertinent, 1725, 2 vol. in-4, ouvrage classique, réédité parAmar, 1809-13, 3 vol. in-8.
  • LE JEUNE (Jean), prêtre de l'Oratoire, fils d'un conseiller au parlement de Dôle, né en 1592 à Poligny, m. en 1672, s'attachait dans ses sermons à détruire les abus et les vices plutôt qu'à discuter les questions de dogme. Il perdit la vue en 1635 ; mais cet accident ne lui fit pas suspendre ses travaux apostoliques. Ses Sermons, dont Massillon faisait grand cas, ont été publiés à Toulouse, 1662 et ann. suiv., en 10 v. in-8, et réimprimés à Lyon sous ce titre : le missionnaire de l'Oratoire, 1825-27, 15 vol. in-8.
  • LEKAIN (H. L.), acteur tragique, né en 1728, m. en 1778, était fils d'un orfèvre de Paris. Il manifesta de bonne heure un goût prononcé pour le théâtre, obtint la protection de Voltaire, débuta à la Comédie-Française en 1750, et fut fort applaudi dès la première représentation. Les rôles qu'il affectionnait étaient ceuxd'Omte, de Néron, de Gengis-khan et de Mahomet. Lekain était d'une taille courte et un peu pesante ; il avait une figure commune et la voix voilée; mais par l'art et l'étude il corrigea ou fit oublier ces défauts de la nature : sa démarche devint imposante et grave, ses traits et sa voix purent exprimer toutes les passions; animé d'une sensibilité profonde, il s'identifiait avec ses personnages. Lekain avait une connaissance parfaite de son art; on lui doit plusieurs réformes importantes, entre autres celle du costume : jusqu'à lui on représentait les personnages antiques avec les habits du jour. Son fils a publié ses Mémoires, suivis d'une Correspondance de Voltaire, Gar-rick, Colardeau, etc., 1801.
  • LELAROUREUR (Jean), historien, né à Montmorency en 1628, m. en 1675, était prieur de Juvignô

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et aumônier du roi. Il est auteur de : Tombeaux des personnes illustres, avec leurs éloges, Paris, 1642; Histoire et relation d'un voyage de la reine de Pologne, 1648; Histoire du maréchal de Guébriant, 1656. On lui doit une édition des Mémoires de Michel deCastelnau, 1659, 3 vol. in-fol.; l'Histoire du roi CtiarlesVl, traduite du latin du religieux de St-Denis sur un ms. du temps, 1663, 2 vol. in-f.; l'Uistoirede ta pairie etdu parlement de Paris, Londres, 1740.— Son frère aine, Louis. 1615-79, est auteur de divers poèmes médiocres, entre autres : les Victoires du duc d'Enghien, 1647; Charlemagne, 1664 et 1687, etc.

  • LÉLAND (John), théologien anglais, né en 1691 à Wigan (Lancastre), mort en 1766, était ministre presbytérien à Dublin. Il combattit dans des écrits pleins"de logique les incrédules de son temps, Tin-dal, Morgan, Dodwell, Bolingbroke ; publia en 1754 une Revue des écrivains déistes de l'Angleterre, et donna en 1760 un traité des Avantages et de la nécessité delà révélation chrétienne, son chef-d'œuvre.
  • LELAND (Thomas), né à Dublin en 1722, mort en 1785, a publié : Histoire de Philippe, père d'Alexandre, Dublin, 1758; Histoire d'Irlande depuis l'invasion de Henri II, 1773, et a traduit en anglais Démosthène, 1756-70, 3 vol. in-4.
  • LELÉGES, un des peuples primitifs delà Grèce, paraît être une tribu de Pélasges. Ils partirent, dit-on, de la Carie, passèrent en Crète, de là dans le S. du Péloponèse, puis se répandirent en Mégaride, en Ëtolie, en Eubée et en Asie-Mineure, aux environs d'Adramytte. — Le l" roi de Lacédémone fut un Lé-lex (vers 1740 av. J.-C.) ; un autre Lélesc régna à Mé-garevers 1580. Ces princes paraissent n'être que des personnifications du peuple lélége. *
  • LELEWEL (Joachim), historien polonais, né à Varsovie en 1786, mort à Paris en 1861, enseigna l'histoire à Vilna et à Varsovie, et acquit, par ses leçons sur l'histoire nationale, une popularité qui le fit destituer et exiler (1826). Il contribua par ses discours et ses écrits à faire éclater en Pologne la révolution de 1830, fut, en 1831, membre du gouvernement national et ministre de l'instruction publique, se réfugia en France après le triomphe des Russes, et y l'ut nommé président du comité de l'émigration ; mais il compromit le gouvernement français par des proclamations hostiles à la Russie et fut forcé de se retirer pendant quelques années à Bruxelles. Lelewel a publié un grand nombre d'ouvrages, la plupart relatifs à l'histoire nationale : Monuments de la langue et de la constitution de Pologne, 1824; Histoire de Pologne, 1829, dont il a donné en 1844 une édition française; Ilist. de la Pologne sous Stanislas-Auguste, 1831; Hisl. de la Lilhitnnie et de la Petite-Russie jusqu'à leur réunion àlal'ologne, 1839; la Pologne au moyen âge, 1846-51. Il s'occupa aussi avec succès de numismatique et de géographie historique : on estime surtout sa Géographie du Moyen Age (1852).

LKLKX. V. LELEGES et SPARTE. LELLÈVRË DE LA GRANGE. V. LA GRANGE.

  • LELIO, nom par lequel les Italiens désignent au théâtre l'emploi des amoureux. F. RICCOBONI.
  • LELONG (le P. Jacq.), oratorien, né à Paris en 1665, mort en 1721, professa les humanités dans plusieurs collèges de son ordre et fut bibliothécaire de l'Oratoire (rue St-Honoré). Il savait l'hébreu, le chal-déen, le grec, l'espagnol, le portugais, l'anglais, et avait des connaissances étendues en mathématiques, en philosophie, et surtout en bibliographie. On a de lui : Bibliotheca sacra, Paris, 1709 et 1723, et Halle, 1778-90; Bibliothèque historique de la France, catalogue des ouvrages imprimés et manuscrits qui traitent de l'histoire de ce royaume, 1719, in-fol., ouvrage important, réimpr. avec augmentations par Fevret de Fontette en 1768, 5 vol. in-fol. II avaitaussi préparé des matériaux pour un Recueil des historiens de France, qui a été depuis publié par les Bénédictins et qui est encore continué par l'Acad. des inscriptions.

LE LORRAIN (.Claude GELËE, dit). V. LORRAiN/Le).

LELY (Pierre VANBERFAES, dit le chevalier), peintre allemand, né en 161Ç à Sçest en "Westphalie, m. à Londres en 1680, s'essaya d'abord dans le paysage, puis se consacra au portrait. Etant passé en Angleterre, il devint peintre «le Charles I, et fit le dernier portrait de ce monarque dans la prison de Hampton-Court. Charles II le créa chevalier.

  • LEMAIRE (Jean), dit de Belges, historien et poète français du xv" siècle, né vers 1473, à Belges (auj. Bavay) enHainaut, mort vers 1547, était clerc des finances du roi de France et du duc de Bourbon. Il fut chargé par Louis Xlllde diverses missions, soit à Venise, soit àRome, et écrivit eu faveur de ce prince contre le pape Jules II. On. a delui: le Temple d'honneur et de vertus, en prose et en vers, Paris, 1503; la Légende des Vénitiens, 1509; lalégende duPisiré, 1509 ; le Triomphe de l'amant vert (le perroquet), 1535; Promptttaïre des conciles de l'Église, 1512; Les Illustrations des Gaules, etc. (il y fait descendre les Francsde Francus, fils d'Hector), 1512; l'a Couronne margaritique, 15.49.
  • LEMAIRE (Jacq.), navigateur hollandais, découvrit en 1615 avec le pilote Schouten le détroit situé au S. de l'Amérique, entre la Terre de Feu et la Terre des États, et qui porte son nom. Après avoir traversé co détroit, il navigua dans la mer du Sud, visita la Nouv. Guinée, relâcha à.Batavia, et mouruf en revenant en Europe, 1616. La relation de son myage, publiée à Amsterdam en 1617, in-4, fut traduite en français dès l'année suivante.
  • LEMAIRE (NicËloi), humaniste,néen 1767 à'i'riau-court (Meuse), mort en 1832, fut un des meilleurs élèves de l'anc. collège Ste-Barbe, se distingua surtout dans la poésie latine, remplaça dès l'âge de 23 ans son ancien professeur, Binet, dans la chaire de rhétorique; remplit pendant la Révolution de* fonctions judiciaires et administratives ; fut nommé sous l'Empiré professeur de poésie latine au collège de France, puis à la Faculté des lettres de Paria (1811), et devint en 1825 doyen de cette Faculté. Eu thousiaste des grands maîtres, il obtint dans son eu • seignement de brillants succès. On lui doit la grande collection des classiques latins, Bibliotheca classica latina, en 154 vol. in-8. Cette collection, publjée sous les auspices du gouvernement et imprimée par les Didot, fut commencée en 1818 et ne fut achevée que l'année même de la mort de l'éditeur : elle reproduit les textes les plus corrects, et offre un choix de commentaires, avec quelques travaux entièrement originaux. On ade Lemaire quelques poésies latines.

LEMAIRE (Détroit de). T. ci-dessus LEMAIRE (Jacq ).

  • LEMAISTRE (Jean), avocat général, puis président du parlement de Paris (1591), rendit, le 28 juin 1593,1e célèbre arrêt par lequel tous traités faits ou à faire pour l'élévation de personnages étrangers au trône de France étaient déclarés nuls comme contraires à la loisalique et autres lois fondamentales du royaume. Il contribua aussi à faire ouvrir les portes de Paris à Henri IV. Ilmourut en 1596.
  • LEMAISTRE (Ant,), d'une famille de magistrats, né à Paris en 1608, mort en 1658, était par sa mère parent des-Arnauld de Port-Royal, et fut lui-même un ardent janséniste. Il exerça d'abord la profession d'avocat et s'acquit une grande réputation au barreau ; "puis il quitta le monde et se retira vers 1636.1 Port-Royal, où il se livra jusqu'à sa mort à des études et à des exercices de piété. Il avait décidé 4 de ses frères à se retirer comme lui à Port-Royal : l'influence qu'il y exerçait lui valut le surnom de Père des solitaires. On a delui un Recueil de plaidoyers, Paris, 1654; un traité de l'Aumône, 1658; la Vie de S. Bernard, la Vie de S. Ignace, etc., et des brochures de. circonstance contre les Jésuites. Ses OËuvres choisies om été publiées par Bergasse, 1806. Sa Vie a été écrite par M. Oscar de Vallée, et par M. Sapey, 1858.

LEMAISTRE DE SACY, frère du précèd. V. siûY. LÉMAN (lac) OU LAC DE GENÈVE. V. GENÈVE. LEMAN (dép. du), dép. du 1" Empire français, était

LEME

— 1073 —

I,E.\IO


formé de la partie N. de la Savoie, jointe à la ville et au territoire de Genève, et avait pour ch.-l. Genève.

  • LEMARE(P. Alex.), grammairien, né en 1766 à Grande-Rivière (Jura), mort à Paris en 1835, était principal du collège de St-Claude en 1789, et remplit pendant la Révolution quelques fonctions administratives. Sous l'Empire il vint à Paris, y enseigna avec succès la langue latine, et fonda l'Athénée de la jeunesse. U cultivait à la fois la grammaire, les sciences et l'industrie : il se fit recevoir médecin à 50 ans. On lui doit, outre ses ouvrages littéraires. plusieurs inventions ingénieuses, notamment celle des Caléfacteurs. On a de lui : Cours théorique et ?pratique de la langue latine, 1804; Cours de langue française, 1807; Dictionnaire français par ordre d'analogie, 1820. Dans ses ouvrages"de grammaire, il procède analytiquement, commençant par citer de nombreux exemples avant de poser la règle.
  • LEMARROIS (le général), né en 1776 àBriquebec (Manche), m. en 1836, se distingua, comme aide de camp de Bonaparte, à Lodi et à Roveredo, devint colonel à Marengo, 1800, général de brigade en 1802, rie division en 1805, comprima l'insurrection de Tor-gau, fut successivement gouverneur de Stettin, de Varsovie (1807), de Rome (1809), défendit glorieusement Magdebourg (1813), fut nommé pair pendant les Cent-Jours et mis à la retraite après le retour des Bourbons. Sa ville natale lui a élevé une statue.
  • LEMBERG ou LËOPOL , v. des Etats autrichiens, capit. de la Galicie^ à 302 kil. E. de Cracovie; 75 000 hab. (dont 25 000 Juifs). Archevêchés catholique, grec-uni, arménien; surintendance évangélique; grand rabbin. Université, académie, école normale, gymnases. Château; cathédrale catholique et autres édifices remarquables. Draps, toiles, cotonnades; roso-glio; carrosserie, teinturerie, imprimerie.Commerce de transit avec l'Autriche, la Prusse, la Russie, la Moldavie. Patrie de Stan. Leczinski.—Fondée en 1259 par Léon Danielowicz, prince de Halicz. Prise par Casimir en 1348; vainement assiégée par les Russes en 1656; prise en 1671 par les Turcs, en 1704 par Charles XII, qui y fit couronner Stanislas roi de Pologne; elle appartient à l'Autriche depuis 1772.
  • LEMBEYE, ch.-l. de c (B.-Pyrénées), à 29 kil. N. E. de Pau; 1336 hab.
  • LEMERCLER (Jacq.), architecte du roi, né à Pon-toise v. 1590, m. à Paris en 1660, construisit plusieurs édifices remarquables, notamment, à Paris, la Sorbonne (1629-35) et le palais Cardinal (depuis Palais-Royal). Il acheva l'église de l'Oratoire et commença l'église St-Roch (1653). On lui doit l'aile du Louvre à droite du pavillon de l'Horloge et la partie supérieure de ce pavillon. 11 a aussi construit l'église de l'Annonciade à Tours, et le château de Richelieu en Poitou. Il y a de l'imagination et de la grandeur dans ses compositions, mais son style est lourd.
  • LEMERCIER (Népomucène), littérateur, né à Paris en 1772, m. en 1840, a composé un grand nombre d'ouvrages, presque tous remarquables, entre autres : la tragédie d'Agamemnon, 1797 (c'est son chef-d'œuvre); Ophis, 1798; la Démence de Charles VI, 1820; Frédégonde et Brunehaut, 1821 ; Richard III et Jeanne Shore, 1823; des comédies historiques: l'into, 1800 ; la Journée desDupes, 1804; Christophe Colomb, 1809; l'Atiantiade, poème épique dont Newton est le héros, 1812; la Mérove'ide, poème badin, 1818 ; la Panhypocrisiade ou Spectacle infernal duXVI'sièckiSortedecomëdiesaXinque, 1819; enfin un Cours analytique de littérature, 1820. 11 entra à l'Académie française en 1810. Le caractère de son talent est une singulière hardiesse de pensée et d'expression et une véritable originalité; on trouve dans ses écrits des beautés de premier ordre, mais aussi des bizarreries presque ridicules. U fut comme le précurseur de l'école romantique : il est en effet un des premiers qui aient entrepris de modifier les habitudes de la scène française, en violant la règle des trois unités prescrite par Boileau.

LÉMERY (Nie), chimiste, né à Rouen en 1645, m. en 1715, exerçait simultanément la médecine et la pharmacie. II acquit une grande réputation par les cours de chimie qu'il fit à partir de 1672, et compta au nombre de ses auditeurs le grand Condé et Tournefort. Inquiété comme calviniste, il se réfugia en Angleterre ; mais il revint peu après en France, et y abjura en 1686. Il fut nommé membre de l'Académie des sciences en 1699. Il publia en 1675 un Cours de chimie, en 1697, un Traité des drogues simples et une Pharmacopée universelle. On lui doit en outre plusieurs inventions d'une application journalière. M. Cap a écrit son Éloge, 1838.

  • LEMGO ou LEMGOW, Lemgovia, v. de la principauté de Lippe-Detmold, à 11 kil. N. de Detmold; 4600 h. Jadis ville hanséatique. Patrie de Ksempfer.
  • LEMIERRE (Ant. Marin), poète, né à Paris en 1723, mort en 1793, devint, au sortir du collège, secrétaire du fermier général Dupin qui lui laissa le loisir de se consacrer aux lettres. Il remporta plusieurs fois le prix de poésie à l'Académie (1753, 1757), puis s'adonna au théâtre et fit représenter plusieurs tragédies : Bypermnestre, 1758 ; Idoménée, 1764; Artaxerce, 1766; Guillaume Tell, 1766; la Veuve de Malabar, 1770; Bamevelt, 1790; quelques-unes eurent beaucoup de succès. Il composa en même temps deux poèmes didactiques : la Peinture, en 3 chants, 1769 (imitée du poème latin de l'abbé de Marsy); les Fastes ou les Usages de l'année, 1779, poème en 16 chants, sur le modèle des Fastes d'Ovide. Lemierre fut admis à l'Académie française en 1781. On reproche à sa versification de l'incorrection et de la dureté ; mais on trouve dans ses tragédies et dans ses poèmes de grandes beautés. Ses OEuvres ont été recueillies par R. Périn, 1810, 3 vol. in-8.
  • LEMffiE (Noël), graveur de Rouen, 1724-1801, fut élève de Lebas. On estime de lui la Mort de Lucrèce, d'après André delSarto; Jupiter et Danaé, d'après le Carrache; les Nouvellistes flamands, d'après Téniers; le Gâteau des rois ou le Partage de la Pologne, son chef-d'œuvre. On lui doit aussi un grand nombre de vignettes.
  • LEMNOS, appelée par les Turcs Litnnia et Stali-mène, lie de la mer Egée, au S. de celles d'Imbros et de Samothrace; renfermait des volcans : ce qui laflt regarder comme le séjour de Vulcain. Selon la Fable, c'est dans cette ile que tomba ce dieu quand il eut été précipité du ciel. Elle était riche et fertile. On en tirait la terre sigillée à laquelle on attribuait de grandes vertus médicinales. — Lemnos fut primitivement peuplée par des Pélasges appelés Sinthiens : ceux-ci furent tous massacrés en une seule nuit par leurs femmes, irritées de se voir négligées pour des étrangères : les Lemniennes se donnèrent alors pour reine Hypsipyle, l'une d'elles. Les Argonautes relâchèrent dans l'île peu après cet événement, et les Lemniennes s'empressèrent de les accueillir. Vers 1100 av. J.-C, de nouveaux Pélasges, les Tyrrhé-niens, chassés de l'Attique, vinrent occuper l'île. Plus tard, desCariens s'en emparèrent. DariusI l'occupa en 511 ; mais Miltiade la reprit l'année suivante et la soumit à Athènes. Cependant elle se révolta plusieurs fois contre cette république, notamment pendant la guerre sociale (359-356). Elle appartint à l'empire d'Orient jusqu'à la 4e croisade; elle passa alors aux Vénitiens qui, en 1478, la cédèrent aux Turcs : ces derniers la possèdent encore. L'anc Lemnos avait un fameux labyrinthe et deux villes, Héphestiade à l'E., etMyrine sur la côte O. Cette dernière, qui s'appelle au j. Lemnos ou Limnia, compte 2000 hab. env. — L'île actuelle est inculte et désolée par la fièvre. .
  • LEMOINE (Jean), cardinal, né au xin" siècle, à Cressy, dans le.Ponthieu, mort à Avignon en 1313. Après avoir été reçu docteur en théologie à l'Université de Paris, il'se rendit à Rome, y fut nommé auditeur de rote, commenta le VI* livre des Décrétâtes, et reçut le chapeau'de cardinal.en récomoense de ce savant travail. Nommé légat en Francepar Bo-

H. 66

LÉMO — 1074 — LENA

ni rase VIII (1302), il chercha à rétablir la paix entre Philippe le Bel et le St-Siége. Le cardinal- Lemoine avait fondé à Paris, rue St-Victor, un collège qui a longtemps porté son nom.

  • LEMOINE (Franc.)- peintre, né à Paris en 1688, fut reçu à l'Académie un 1711, devint professeur de l'Académie et premier peintre du roi; c'est lui qui a peint le salon d'Hercule à Versailles et la coupole de la chapelle de la Vierge à St-Sulpice. Le Musée de Paris a de lui Hercule assommant Cacus. Victime de quelques injustices, il perdit la raison et se tua, 1737. Lemoine a donné le signal de la décadence en visant trop à la grâce : il avait été le maître de Na-toire, de Boucher, Je Nonotte, qui l'ont suivi dans cette voie. — V. LEHOYNE.
  • LEMONNIER (Pierre), professeur,né en 1675, à St-Sever, près de Vire, mort en 1757, enseigna longtemps la philosophie au collège d'Harcourtà Paris, et devint membre de l'Académie des sciences peu avant sa mort. On a de lui un Cursus philosophix, 1750, 6 vol. in-12, qui a été quelque temps classique.
  • LEMONNIER (Ch.), astronome, fils du précéd., né à Paris en 1715, mort en 1799, professa la physique au Collège de France et devint membre de l'Académie des sciences en 1736. Il détermina les changements des réfractions en hiver et en été, entreprit de réformer les tables du soleil, et calcula l'obliquité de l'écliptique et la hauteur du pôle de Paris. On a de lui : Histoire céleste, 1741 ; Théorie des comètes, 1743; Institution astronomique, 1746; Astronomie nautique et lunaire, 1771; Essai sur les marées, 1774, etc. 11 fut le maître de Lalande; il n'en eut pas moins dans la suite avec lui de vives discussions. — Son frère, le D'L. Guillaume L., 1717-99, professeur de botanique au Jardin du Roi et lermédecin de Louis XVI, a publié des Leçons de physique expérimentale, 1742, des Observations sur Vhistoire naturelle, 1744, et des articles dans l'Encyclopédie.
  • LEMONNIER (Guill. Ant), littérateur, né en 1721 à St-Sauveur-le-Vicomte (Manche), m. en 1797, était curé en 1789. Incarcéré en 1793 pour avoir refusé le serment à la constitution civile du clergé, il recouvra la liberté après le 9 thermidor, et fut nommé bibliothécaire du Panthéon (Sta-Geneviève). On a de lui des traductions estimées deTérence et de Perse, et quelques pièces de théâtre, entre autres le Bon Fils (1773) ; mais il est surtout connu par ses Fables en vers, qui parurent pour la 1™ fois en 1773, et qui le placent au rang de nos bons fabulistes. — Un au-Vre Lemonnier, Pierre René, secrétaire du maréchal Je Maillebois, né en 1731, m. en 1796, est auteur de plusieurs comédies : le Maître en droit, 17G0; Renaud â'Ast, 1765; le Mariage clandestin, 1775, etc.
  • LEMONNIER (Gabriel), peintre d'histoire, né à Rouen en 1743, mort en 1824, élève de Vien, remporta le grand prix en 1770, fut reçu à l'Académie en 1789, devint en 1794 peintre dû cabinet de l'École de médecine, et en 1810 directeur des Gobelîns. On cite ie lui : S. Charles Borromée parmi les pestiférés de Milan, à Rouen ; les Envoyés romains, demandant à l'Aréopage les lois de Solon; François I recevant un tableau de Raphaël; la Présentation des notables de Rouen à Louu XVI; une Soirée chez Mme Geoffrin. Ses œuvres unissent au goût dans la composition la fermeté du pinceau et la fidélité de l'expression.
  • LÉMONTEY (Edouard), littérateur et avocat, né à Lyon en 1762, mort en 1826, se fit connaître comme publiciste à l'époque de la Révolution, et fut député du Rhône à l'Assemblée législative. Il prit les armes avec ses compatriotes au siège de Lyon, et n'échappa à la mort qu'en se réfugiant en Suisse. De retour en en 1795, il fut nommé en 1804 chef de la commission de censure des pièces de théâtre, et entra en 1817 à l'Académie française. Ses principaux ouvrages sont : un savant Essai sur l'établissement monarchique de Louis XIV, et une Histoire de la Régence, 1832. Ses OEuvres ont été publiées en 5 vol. in-8, ! 829-31 (non compris l'Histoire de la Régence).

LEMOS (Pedro Juan, comte de), né en EspagnS vers 1560, mort en 1634, fut président du conseil de* Indes en 1609, vice-roi de Naplesen 1611, et se montra constamment le protecteur des gens de lettres. Cervantes lui dédia son roman de Persilès.

  • LEMOT (Fréd., baron), statuaire, membre de l'Institut, professeur à l'École des beaux-arts, nâàLyon en 1771, mort à Paris en 1827, a exécuté de beaux ouvrages, qui pour la plupart ornent divers" établis -sements publics, entre autres : Lycurgue, Léonidas, Cicéron (pour le Tribunat et le Corps législatif), Jean Bart (àDunkerque), Henri TV (sur le terre-plein du pont Neuf), Louis XIV $ Lyon).
  • LEMOV1CES, leiî'jïiottSîttetpartiede la Marche, peuple de l'Aquitaine ï1*, entre les Bituriges Cubi au N. et les Cadurci au S., avait pour ch.-l. Au-gus-torilum, depuis Letnovices, auj, Limoges. — César fait mention d'un peuple de l'Armorique qu'il appelle aussi Letnovices, qui avait pour ch.-I. Ratialum, non loin de l'embouchure de la Loire, entre Nantes et Machecoul. Il y a eu dans cette contrée un lieu appelé La Limousinière, qui rappelle son nom.
  • LEMOYNE (le P.), poëte. médiocre, né eji 1602 à Chaumont enBassigny, morten 1671, entra'chez les Jésuites, se livra à l'enseignement et à la prédication, et cultiva en même temps la poésie. On a de lui un poëme épique de S. Louis, ou la Sle Couronne reconquise, en 18 chants, 1651-53 ; ce poëme montre quelque imagination, mais manque complètement de goût et d'intérêt. Le P. Lemoyne prit part aux querelles théologiques du temps : il publia en 1652 la Dévotion aisée, que Pascal a raillée dans sa 11* Provinciale.
  • LEMOYHE (J. L.), sculpteur, élève de CoysBVox, né à Paris en 1665, m. en 1755, a exécuté deux Anges adorateurs dans l'église des Invalides, et une Diane dans l'ancien parc de la Muette. — Son flfe, J. B., 1704-1778, a fait le mausolée du cardinal Fleury, les tombeaux de Mignard et de Crébillon, un grand nombre de portraits, et la statue équestre de Louis XV à Bordeaux. — T. LEMOINE.
  • LEMPDES, vge dudép. de la Hte-Loire, sur l'A-lagnon, à 10 kil. N. O. deBrioude; 1200hab. Station du Grand Central.
  • LEMPRIÈRE (John), écrivain anglais, né à Jersey vers 1775, morten 1824, dirigea'différente|. écoles, puis devint en 1811 recteur de Meeth (comté de De-von). On a de lui un Dictionnaire classique "des noms propres mentionnés dans les auteurs anciens, 1788, et une Biographie universelle en 1 vol., 1808. Le Dictionnaire classique, extrait du grand Dictionnaire des auteurs classiques de Sabbathier de Châlons, a été trad. en franc, par Math. Christophe, Paris, 1804, et refondu sur un plan nouveau par M. Bouillet dans son Dictionnaire classique de l'Antiquité, 1826.

LEMPS (LE GRAND-). V. GRAND-LEMPS.

  • LEMUET (P.), architecte de Dijon, 1591-1669, a construit le Val de Grâce, avec Fr. Mansard, et a donné les plans de l'église des Petits-Pères à Paris, et des châteaux de Luynes, de Laigle et de Beauvil-liers. Il a traduit Palladio (1626) et Vignole (1632).
  • LÉMURES ou LARVES, nom donné chez les Étrusques et les Romains aux âmes ou aux ombres errantes qui venaient tourmenter la nuit les vivants. On institua pour les écarter des fêtes nommés têmuries. Elles consistaient en certaines conjurations, pendant lesquelles on jetait des fèves noires aux lémures, et on frappait sur des vases d'airain pour les faire fuir. On célébrait ces fêtes aux ides de mai.
  • LENA (la), riv. de la Russie d'Asie (Sibérie), sort des monts BaïkaI, au N. O., dans le gouvt d'Irkoustk; coule au N. O. jusqu'à Iakoutsk, puis auN., et se perd dans l'Océan Glacial arctique après un cours lent et sinueux d'env. 2600 kil. Sables aurifères.
  • LENAIN (Louis et Ant.), peintres recommandables du xvu° s., nés àLaon, étaient frères. Ils travaillèrent toujours ensemble, et moururent la même année, en 1648, à 2 jours de distance. Ils réussissaient surtout dans les scènes familières, métiers, "tabagies,

LENG — 1075 — LENO

uafeiMets, mendiants, etc. ; ils rivalisèrent en ce genre avec les meilleurs maîtres de l'école flamande. On estime surtout leur Maréchal ferrant, au Louvre. LENAIN DE TILLEMONT. V. TILLEMONT.

  • LENCLOITRE, ch.-l. de c (Vienne), à 17 kil. 0. de Châtellerault; 1741 h.
  • LENCLOS (Ninon de), femme célèbre du XVH"siècle, l'Aspasie de son temps, née à Paris en 1615, m. en 1705, était fille d'un gentilhomme aisé de laTou-raine. Devenue, à 15 ans,parlamort de ses parents, maîtresse de ses actions, elle donna un libre cours à son penchant pour le plaisir. Belle, riche, spirituelle, incrédule, elle se fit une philosophie toute épicurienne, renonça au mariage, et eut de nombreux amants. Elle eutle privilège de conserver ses charmes jusqu'à l'âge le plus avancé. Couvrant ses faiblesses des apparences de ladécence, elle sut se faire accepter par le monde et fut recherchée par les dames du plus haut rang : Mmes de Maintenon, de La Sablière, de La Ferté, de La Fayette, ne craignaient pas de lui donner le nom d'amie. Sa maison, située rue des Tournelles; fut le rendez-vous de ce que la cour et la ville avaient de plus poli, de plus illustre : Molière, St-Evremont, Fontenelle, la consultaient sur leurs ouvrages ; elle devina le génie de Voltaire, accueillit le jeune poète au sortir du collège, et lui légua, en mourant, 2000 fr. pour acheter des livres. Inconstante en amour, elfe resta toujours fidèle en amitié, fut une sage conseillère pour ses amis et les aida souvent de sa bourse. On a d'elle quelques Lettres à St-Évremont (dans les Œuvres de cet auteur). Les Correspondances de Ninon avec Villarceaux, Sévigné, etc., sont des ouvrages supposés. Bret a écrit des Mémoires sur Ninon, 1751.
  • LENET (Pierre), procureur général au parlement de Bourgognet puis conseiller d'État sous la régence d'Anne d'Autriche, était dévoué aux Condé et les servit pendant la Fronde. Il a laissé des Mémoires sur les guerres civiles desannées 1649 es suiv. (impr. en 1729, 2 vol. in-12, réimpr. dans le Panthéon littéraire) : la rédaction en est négligée, mais ils offrent des détails ignorés et portent le cachet de la franchise.
  • LENFANT (Jacq.), ministre protestant, né en 1661, à Bazoche en Beauce, mort en 1728, étudia à Genève, passa de là à He.delberg, où il fut pasteur de l'église française et chapelain de' l'électnce douairière, se retira à Berlin lors de l'invasion des Français dans le Palatinat (1688), y devint prédicateur de la reine de Prusse, et fut reçu à l'Académie de Berlin. On a de lui : Histoire du concile de Constance, Amst., 1727; — du concile de Pise, 1724;— du concile de Bdle, 1731, etc.
  • LENFANT (le P.), prédicateur, né à Lyon en 1726, mort en 1792, entra chez les Jésuites, quitta la France après la suppression de son ordre, prêcha avec succès devant Stanislas, roi de Pologne, et Joseph II, empereur d'Allemagne; revint en France sous Louis XVI et prêcha à la cour. Incarcéré à l'Abbaye en 1792, il fut une des plus regrettables victimes des massacres de septembre. Ses sermons avaient obtenu le plus grand succès; ils font moins d'effet à la lecture. Ils ont été publiés à Paris en 1818, 8 vol. in-12.
  • LENGERICH, v. des États prussiens (Westphalie), à 27 kil. N. Ë. de Munster; 1375 hab. On y signa en 1648 les préliminaires du traité de Westphalie.
  • LENGLET-DUFRESNOY (l'abbé Nie), laborieux compilateur, né à Beauvais en 1674, m. en 1755, fut nommé en 1705 secrétaire pour les langues latine et française de l'électeur de Cologne, qui résidait à Lille, revint à Paris sous la Régence, et contribua à la découverte de la conspiration de Cella-mare. Il fut, sous Louis XV, mis plusieurs fois à la Bastille pour la hardiesse de ses écrits. Il mourut d'accident, à près de 82 ans, étant tombé dans le foyer auprès duquel il lisait. Il avait une grande érudition, mais peu de goût et de critique. Ses principaux écrits sont: Manuel pour étudier l'histoire, 1713; Méthode pour étudier la géographie, 1716; De

l'usage des romans, 1734 (sous le nom de Gordon de Percel); VHistoire justifiée contre les romans, 1735; Histoire de la philosophie hermétique ,1742; Tablettes chronologiques de l'histoire universelle, sacrée et profane, 1744; Traité sur les apparitions, 1751; Histoire de Jeanne d'Arc, 1753. On a en outre de lui plusieurs éditions d'auteurs anciens et modernes, notamment du Roman de la Rose, des poésies de Cl. Marot, des Mémoires de Comines, del'Étoile, etc. ? LENNAPE (famille), une des nations indigènes de l'Amérique septentrionale, se partageait*,* avant l'arrivée des Européens, en un grand nombre de peur plades, qui toutes habitaient à l'E. des monts Alle-ghany, depuis le cap Breton jusqu'au cap Hatteras. Leur no'mbre a considérablement diminué. Les principales tribusde cette famille actuellement existantes sont : les Sawanous, dans l'État d'Indiana; les Sakiset les Ottogamis le long du Haut-Mississipi; les Miamis v v et les Illinois, dans les Etats d'Indiana, d'Illinois et * ' de Miehigan; les Lenni-Lennape ou Delawares, sur les bords de l'Arkansas; les Micmaks (Souriquois), sur la côte orientale du Canada et les îles voisines; les Algonquins et les Chippaways, dans le Miehigan et le district Huron; les Khistenaus, dans le Bas-Canada et le Labrador. Leur langue a de l'analogie avec celle des Samoyèdes.

  • LENNEP (J. Daniel VAN), helléniste, né à Leeu-warden en 1724, m. à Aix-la-Chapelle en 1771, fut professeur de littérature grecque et latine à Gronin-gue, puis à Franeker. On lui doit des éditionsde Co-luthus, Leeuwarden, 1747, et des Lettres dePhalaris, 1777; des Observations sur-l'Analogie de la langue' grecque et sur les Étymologies grecques, publiées par Scheidius, Utrecht, 1790, etparNagel, 1808."
  • LENNEP (Jacques VAN), philologue, né en 1774 à Amsterdam, m. en 1853, fat professeur à l'Athénée d'Amsterdam, puis à l'Université de Leyde. Il donna d'excellentes éditions des Héroïdes d'Ovide, des Épî-tres de Sabinus (Amst., 1807 et 1812). et de l'Antho-logia grœca,avec Bosch (5 vol., Utrecht, 1795-1822), traduisit Hésiode en vers hollandais (1823), et composa, soit en latin, soit dans sa langue maternelle, des écrits en prose et en vers fort estimés, Il passait pour le meilleur latiniste de la Hollande. — Son fils, .. Jacques, né en 1802, est un des poètes et romanciers * les plus populaires des Pays-Bas : il exploite surtout dans ses écrits les légendes du moyen âge.
  • LENNEP (Jacob VAN), romancier hollandais, né ea 1802, m. en 1868, fils de l'helléniste Daniel van Lennep, était avocat fiscal à Amsterdam. C'est l'auteur le plus populaire que la Hollande ait eu dans ces derniers' temps. Parmi ses nombreux romans, dont plusieurs ont été traduits en français, on remarque Ferdinand Huyck. On lui doit encore quelques poèmes, une Histoire des Pays-Bas septentrionaux, et une bonne édition des œuvres du poëte hollandais Vondel.

LENNOX. V. LENOX.

  • LENOIR (J. Ch.), magistrat, né à Paris en 1732, m. en 1807, fut longtemps lieutenant criminel et lieutenant de police de Paris (1774), et se distingua dans l'exercice de ses fonctions par son zèle, son désintéressement et sa philanthropie. Il créa plusieurs établissements utiles, entre autres le Mont de Piété; améliora les hôpitaux, les prisons, et fit abolir la torture. Il donna sa démission en 1790, se retira en Suisse, puis à Vienne, revint en France en 1802, et obtint de Napoléon une pension.
  • LENOIR (Alex.), créateur et directeur du Musée des monuments français, né à Paris en 1761, m. en 1839, avait étudié la peinture sous Doyen. II proposa en 1790 à l'Assemblée nationale de faire rassemblai; à Paris, dans l'ancien couvent des Petits Augustins, les objets d'art provenant des églises et couvents supprimés, fut nommé conservateur du musée créé à cet effet, réunit et préserva de la destruction plus de500 monuments, qu'il restaura avec soin et distribua avec goût; mais vit en 1816 anéantir son œuvre et sup-

LEN'O — 1076 — LÉON

primer son emploi par une ordonnance royale qui rendait les monuments religieux à leur destination primitive. Outre une Notice du Musée des Petits-Au-yustins (1793), on lui doit: Musée des monuments français, 1800-22, 8 vol. in-8, avec pi. ; Histoire des arts'en France par les monuments, 1811; Allas des monuments et des arts libéraux, 1820-27, la Vraie science des artistes, 1823,2 vol. in-8 ; Monuments des Arts en France depuis les Gaulois, 1840.

  • LENORMAND (Sébastien), professeur de physique et de chimie, né à Montpellier en 1757, m. vers 1840, enseigna aux Ecoles centrales et fut un des créateurs de la Technologie. On a de lui plusieurs manuels pratiques, publiés la plupart dans la collection Ro-ret, parmi lesquels on remarque l'Art duDistillateur, 1817; VArl du Dégraisseur, 1818 ; le Manuel du Ile-Heur, 182G, etcelui de l'Horloger, 1831. On lui doit aussi l&Bibliothèque instructive (1824-26), destinée à in struire l'enfance au moyen d'un système d'estampes.
  • LENORMAND(Mlle),fameuse devineresse, née en 1772 à Alençon, morte à Paris en 1843, reçut quelque éducation dans un couvent de Bénédictines, fit dès l'enfance des prédictions qui frappaient d'étonnement ses compagnes, vint en 1790 se fixer à Paris (rue de Tournon, où elle habita jusqu'à sa mort), et se mit a prédire l'avenir en tirant les cartes. Emprisonnée en 1794 pour des révélations compromettantes, elle vil sa vogue s'accroître en sortant de prison, et fut, sous l'Empire et pendant la Restauration, consultée et recherchée par les plus hauts personnages, parmi lesquels on compta l'impératrice Joséphine. Elle a publié quelques écrits, entre autres la Sibylle au Congrès d'Aix-la-Chapelle, 1819, qui lui attira en Belgique un procès dont elle sortit triomphante, des Mémoires secrets sur Joséphine, 1820, et ses Révélations, 1833. Elle prétendait être une somnambule éveillée. Francis Giraulta donné sa Biographie, 1843.
  • LENOUMANT (Ch.), archéologue, né à Paris en 1802, m. en 1860, avait épousé une nièce de Mme Ré-camier. Il fut successivement inspecteur des beaux arts (1825-30), conservateur à la bibliothèque de l'arsenal (1830) et à la bibliothèque impériale (1832), professeur suppléant d'histoire à la Sorbonne, où il remplaçait M. Guizot(1834-'i6), professeur d'archéologie au Collège de France (1848), et fut admis à l'Académie des inscriptions en 1839. 11 voyagea en Egypte avec Champolhon (1829) et visita deux fois la Grèce (1840 et 1859) : dans ce dernier voyage il contracta une maladie à laquelle il succomba. Outre une foulede mémoires, épars dans divers recueils, ilapublié, soit seul, soit en collaboration : le Trésor de Numismatique et de Glyptique, 1836-50, 5 vol. in-f.; le Musée des antiquités égyptiennes, 1841, in-f.; l'Élite des monuments céramographiques, 1844-57, 3 vol. in-4, et a laissé quelques morceaux détachés, réunis après sa mort sous le titre de Beaux-arts et Voyages, 1861. Il a fondé et dirigé jusqu'en 1855 le Correspondant, journal catholique. A une érudition solide et variée Ch. Lenormant joignait un vif sentiment de l'art.— Son fils, François L., né en 1835, marche sur ses tracescomme archéologue et numismate.
  • LE NOTRE (André), architecte et dessinateur de jardins, né à Paris en 1613, m. en 1700, avait été destiné par son père à la peinture; mais il préféra se livrer à l'art des jardins et acquit bientôt en ce genre un talent supérieur. Louis XIV, frappé de la majestueuse ordonnance du parc de Vaux, qui était son ouvrage, lui confia la direction de tous les parcs et jardins de la Couronne. Le Nôtre planta les jardins de Versailles, des Tuileries, de Clagny, de Chantilly, de St-Cloud, de Meudon, de Sceaux, de St-Germain et de Fontainebleau. Le roi, en récompense, l'anoblit, le décora de l'ordre de Si-Michel et le nomma contrôleur général des maisons et manufactures royales. Les parcs de Greenwich et de St-James en Angleterre ont aussi été dessinés par Le Nôtre.
  • LENOX, Levina ou £7j;ot'M!.ancien pays d'Ecosse, au N. de la Clyde, est auj. réparti entre les comtés

deStirlinget Dumbarton.—C'éiait autrefois un comté (érigé plus tard en duché), qui appartenait à una branche de la famille des Stuarts. Mathieu Stuart, comte de Lenox, fut père de Henry Darnley; ce dernier, en épousant Marie Stuart, réunit le comté à la couronne. Il fut depuis donné à un fils naturel de Charles II et de la duchesse de Portland, qui y joignit le duché de Richmond. V. RJCHMOND.

  • LENS, Elenx?LentiwM, ch.-l. de c (Pas-de-Calais), à 18 kil. S. E. de Bélhune; 3301 hab. Ëau-de-vie de grains, genièvre. Saline. — Jadis place forte. Le maréchal de Gassion fut tué sous ses murs en 1647. Condé y vainquit les Espagnols en 164S.

LENTAG10. V. TAGINA.

  • LENTINI ou LEONTINI, Leontium, v. de Sicile (Syracuse), à 22 kil. O. d'Agosta; 5800 hab. Ruinée par un tremblement de terre en 1169. V. LEONTIUSI.
  • LENTULUS, branche de la famille romaine des Cornélius qui a fourni plusieurs consuls à la république, était ainsi appelée soît parce qu'un de ses membres était né avec une lentille {lens) sur le visage, soit parce qu'elle cultivait particulièrement ce légume.
  • LENTULUS svak (P.Cornêl.); un des principaux complices de Catilina, avait été consul l'an 71 av. J.-C. Il tenta de faire entrer dans la conspiration les députés des Allobroges, et leur confia dans ce but des lettres signées de lui et.des principaux conjurés; mais il fut trahi et périt étranglé dans sa prison.
  • LENTULUS SPMTHER (P. Corn.), consul Fan 53 av. J.-C., ami de Cicéron, le fit rappeler de l'exîï. Dans les guerres civiles, il suivit le parti de Pompée.
  • LENZ, hameau de Suisse (canton des Grisons), à 14 kil. S. de Coire. C'est là. que fut conclue en. 1471 l'alliance des 3 Ligues grises. V. «USONS. :
  • LEO (Léonard),compositeur, nêàNaplesversl694, m. en 1756, était maître du conservatoire de Sto-Onufrio, et compositeur particulier de la chapelle du roi. Il contribua puissamment à. l'illustration de l'école napolitaine, et forma entre autres élèves î.raetta, Piccim et Jomelli. Ses principales compositions sont les opéras suivants : Sofonisbe, 1718, Olim-piade,Demi>foonle, CaioGraceo, 1720; Tamerlane, 1722; Timocrate, 1723; Calone in Utica, 1726; la Clemen%a di Tito, 1735; Ciro'riconosciulOj 1739; Achille in Sciro, 1740; tologese, 1744. On a aussi de lui quelques opéras-comiques, plusieurs Oratorios, Motets et Cantates, et un Miserere admirable.
  • LEOBEN, v. des États autrichiens (Styrie), à 12k. S. O. de Brûck; 2300 hab. — C'est là que furent signés le 29 avril 1797 par Bonaparte et l'archiduc Charles les préliminaires de la paix de Campo-Eormio.
  • LÉOCADD3 (Ste), vierge de Tolède, subit le martyre en 303. On la fête le 9 décembre.

LEODIUM, nom latin de la ville de Liéga.

  • LÉOGANE, v. de l'île d'Haïti (dép. de l'Ouest), à 30 kil. O. de Port-Républicain, sur le golfe de Go-nave ou de Léogane; 2800 hab. — Presque détruite par Dessalines, elle n'a pas tardé à se relever.
  • LÉON, Legio septima gemina, v. d'Espagne (V.-Castille),ch.-l. d'intendance, à 11b k. N. O. de Val-ladolid, sur le Toro et la Bornesga; 6000 hab. Evê-ché (le plus ancien de l'Espagne). Belle cathédrale gothique (où sont déposées les cendres de 38 rois), église St-Isidore, etc.. Toiles , gants, bonneterie. — Fondée avant le règne de Galba et nommée d'après la légion qui l'occupait; prise aux Maures par Pelage en 722; résidence des derniers rois d'Oviedo et Léon, puis des rois de Léon, depuis Ordogno jusqu'à l'extinction de cette dynastie en 1037 ; enfin d'Alphonse VI, 1065-85, de Ferdinand II et Alphonse IX (2157-1230).—L'intend. de Léon, dans la capitainerie générale de Vieiue-Castille-et-Léon,ost bornée au N. par les Astu ries, àl'E. par les provinces de Toro et Palencia, au S. par celles de Valladolid et de Zamora, àl'O. parla Galice, et compte 270 000 h. Elle est formée en grande partie de l'anc royaume de Léon. Elle est traversée par les monts Cantabres' etarrosée par ungrand nombre derivières. Climat va-

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rié, riches pâturages, vastes forêts. Nombreux troupeaux de moutons, beaucoup de gibier. Mines et carrières; sources thermales et minérales.

  • LEON (Royaume de), une des 15 grandes divisions anciennes de l'Espagne, était borné au N. par les Asturies, à l'E. et au S. E. par la V.-Castille, au S. par l'Estramadure, à l'O. par la Galice et le Portugal. Ce pays étaitjadis habité par les Vettones; après avoir obéi aux Romains, aux Visigoths, aux Maures, il fut enlevé à ces derniers par les rois d'Oviédo ou des Asturies, successeurs de Pelage. En 913, Or-dognoll forma, sous le nom de Roy. de Léon-et-As-turies, un État qui, outre ces deux provinces, comprenait la Galice, et étendait sa suzeraineté sur les provinces basques et une partie du comté de Castille. Neuf princes se succédèrent sur le trône après Or-dogno II. Mais Bermude III ayaBt péri en 1037, dans un combat contre Ferdinand I, roi de Castille, celui-ci réunit le roy. de Léon à la couronne de Castille. Après la mort de FerdinandI (1065), le roy.de Léon fut détaché de la Castille en faveur d'Alphonse VI, 3" fils de ce prince; mais en 1071, Sanche II, le Fort, frère aîné d'Alphonse VI, qui régnait en Castille, déposséda son frère; toutefois Alphonse VI reconquit le roy. de Léon l'année suivante, et de plus enleva la Castille à Sanche : les deux roy. furent alors de nouveau réunis.—Après la mort d'Alphonse VIII, roi de Castille-et-Léon (1157), le roy. de Léon fui une 2" fois détaché de la Castille. Ferdinand II et Alphonse IX y régnèrent successivement; mais Ferdinand III, fils d'Alphonse IX, qui du chef de sa mère était déjà devenu roi de Castille en 1217 , devint roi deLéon après la mort de son père, 1230. Le royaume de Léon se fondit dès lors dans celui de Castille.
  • Bots de Léon.

Ordogno II, 913 Réunion temporaire Froïlall, 923 à la Castille, 1037 Alphonse IV, 924 Alphonse VI, 1065 Ramire II, 927 2e réunion à la Cas- OrdognoIII, 950 tille, 1072 Sanche I, le Gros, 955 " Ferdinand II, 1157 Ramire III, 9G7 Alphonse IX, 1187 Bermude II, 982 Ferdinand III, 1230 Alphonse V, 999 Réunion définitive Bermude III, 1027 à la Castille, 1230

  • LËON (tiède), Cotinussa elErythrsea, lie de l'At'lan-tique, sur la côte S. O. de l'Espagne, dont la sépare un canal de 2 kil. de large, dit C. de Santi-Petri; elle projette au N. 0. une langue de terre à l'extrémité de laquelle est Cadix; elle renferme en outre la ville de San-Fernando, dite aussi San-Carlosou Isla de Léon. Ce point de l'Espagne est le seul qui n'ait pas été conquis par Napoléon. La révolution de 1820 prit naissance dans l'île de Léon : cette île fut par suite occupée en 1823 par ie duo d'Angoulème.
  • LEON , v. de l'Amérique centrale, ch.-l. de l'Etat de Nicaragua, à 550 kil. S. E. de Guatemala-la-Nueva; 40 000 hab. Evêché, université. Belle cathédrale, rues larges et bien bâties,places régulières. Commerce assez étendu. — Fondée en 1523.
  • LEON (NOUV.-), Etat du Mexique, borné au N. 0. par l'État de Cohahuila, àl'O. par celui de Chihuahua, au S. par ceux de Zacatecas et de San-Luis de Potosi, à l'E. par celui de Tamaulipas : 270 kil. sur 180, et env. 135 000 hab. ch.-l.; Monterey.

LÉON, personnages historiques. I. Empereurs d'Orient et rois d'Arménie.

  • LEON i, dit l'ancien et le Grand, empereurd'Orient de 457 à 474, était néen Thrace, et parvint à l'empire après Marcien, par l'appui dupatrice Aspar; cependant, trahi par ce dernier dans une guerre contre les Vandales, il le fit mourir avec toute sa famille. Léon se montra zélé pour la foi orthodoxe et confirma le concile de Chalcédoine. Il renditlapaixàl'empire, après avoir plusieurs fois défait les Barbares.
  • LEON II, le Jeune, fils de Zenon l'Isaurien et d'A-riadne, fille de Léon I, succéda en 474à son aïeul, n'étant âgé que de 4 ans; ma's il mourut au bout

de 10 mois, et Zenon, son père, resta maître de l'empire.

  • LËON m, l'Isaurien, d'abord général d'Anastase II, parvint à l'empire en 717, défendit vaillamment Constantinople assiégée par les Sarrasins, et brûla une partie des vaisseaux ennemis par le moyen du feu grégeois. Ardent iconoclaste, il tyrannisa ses sujets en voulant les forcer à briser les images (726); il chassa de Constantinople le patriarche Germain qui lui résistait, et fut excommunié par Grégoire II et Grégoire III. L'exarchat de Ravenne s'é'tant soulevé contre lui, il équipa une flotte pour punir les rebelles , mais elle fit naufrage dans la mer Adriatique. II mourut en 741.
  • LEON iv, leEhazare, fils de Constantin Copronyme et d'une Irène, fille d'un khan de Khazares, régna de 775à780, épousauneautrelrène (la célèbre). Comme Léon III, il persécuta les défenseurs des images.
  • LEON v, l'Arménien, fils de Bardas, s'était illustré dans les combats, lorsque les troupes le proclamèrent, en 813 , à la place de Michel Rhangabé. Il remporta une victoire signalée sur les Bulgares; mais sa cruauté envers ses parents et ses persécutions contre les défenseurs des images le rendirent odieux: il fut massacré en 820, la nuit de Noël, victime d'une conspiration formée par Michel le Bègue, qui le remplaça.
  • LËON VI, le Sage, le Philosophe, fils de Basile le Macédonien, monta sur le trôae en 886, et mourut en 911. Il déposa le patriarche Photius qui s'était rangé parmi ses ennemis ; il voulut ensuite dompter les Hongrois, les Bulgares, les Sarrasins ; mais il ne fut heureux dans aucune de ces expéditions. Il réussit toutefois à repousser une flotte russe qui voulait franchir le Bosphore et signa la paix avec Oleg en 911. Il fut appelé le Sage ,et le Philosophe à cause de la protection qu'il accorda aux lettres, qu'il cultivait lui-même. Il se plaisait à composer des Sermons, au lieu de s'occuper de la défense de l'empire. On a dé lui : les Basiliques (Opus Basilicon), code de lois que les Grecs suivirent jusqu'à la conquête de Constantinople par les Turcs, et qui a été publié par Fabrot, Paris, 1647; Novellse constitutiones, Bâle, 1575; un Traité de Tactique (publié parMeur-sius, Leyde, 1612, trad. en franc, par Maizeroy); et des Prédictions, publiées par Rutgersius. Il eut pour successeur son fils Constantin Porphyrogénète.
  • LEON, nom de plusieurs princes d'Arménie qui ré

gnèrent à Sis dans l'ordre suivant : Léon I, 1123-1144 Léon IV, 1305-1308 Léon II, 1185-1219 Léon V, 1320-1342 Léon III, 1269-1289 Léon VI, 1365-1375

  • Ces princes furent sans cesse en guerre, soit avec les Croisés, soit avec les Turcs. Léon II épousa en 1210, en Chypre, Sibylle, sceur du roi Hugues I, fille d'Amaury II et d'Isabelle de Jérusalem. Léon VI, issu des Lusignans de Chypre, fut chassé de ses Etats par le sultan d'Egypte, et se réfugia en France, où û mourut en 1393.

II. Papes.

  • LEON i (S.), dit le Grand, né à Rome de parents toscans, fut élu en 440 et mourut en 461. Il condamna les hérétiques qui troublaient l'unité de l'Église, notamment Eutychès et les Manichéens. En 452, il parvint par son éloquence à dissuader Attila d'entrerdans Rome; mais ilneputgarantir cette ville des fureurs de Genséric, 455. On a de lui plusieurs écrits, publiés par le P. Quesnel, Paris, 1675, et par le P. Cacciari, Rome, 1751-55. Ses Sermons ont été trad. en franc, par l'abbé de Bellegarde, 1701. Al. de St-Chéron'a écrit l'Histoire deLéon le Grand, Paris, 1858. On fête ce saint pape le 11 avril à Rome, at le 10 novembre à Paris.
  • LEON n (S.), Sicilien, pape de 682 à 683, eut à lutter contre l'exarque de Ravenne. Il maintint h discipline ecclésiastique, institua le baiser de paix et l'aspersion de l'eau bénite sur le peuple, et composa quelques hymnes. On l'hon. le 28 juin.

LEON ni, né à Rome, élu en 795, mort en 816. En

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799, Il fut assailli, au milieu d'une procession, par une troupe d'assassins qui, après lui avoir fait subir d'horribles traitements, l'enfermèrent dans un monastère. Il parvint à s'en échapper, et se réfugia en France, auprès de Charlemagne; ce prince le renvoya en Italie avec une escorte, et le rétablit sur son trône. En retour, Léon III mit sur la tête de Charlemagne la couronne impériale (800).

  • LEON IV , natif de Rome, élu en 847, mort en 855, répara et embellit Rome, mit les États du St-Siêge à l'abri des Sarrasins, et éleva près de Rome une ville qu'il nommaLeopolis: c'est la citéLéonine, auj. comprise dans l'enceinte de Rome. C'est après la mort de ce pape qu'on place la fable de la papesse Jeanne.
  • LEON v, élu en 903, succéda à Benoît IV. Mis en prison un mois après, à la suite d'une émeute, il y mourut de chagrin,au bout de 40 jours de pontificat.
  • LEON vi, Romain, élu en 928, mourut dès 929, sans avoir pu rien faire de remarquable.
  • LEON vil, Romain, élu en 936, mort en 939, se montra fort zélé pour la discipline ecclésiastique.
  • LEON VIII, élu en 963, du vivant même de Jean XII, par l'influence de l'empereur Othon, était laïque au moment de son élection. Il eut à lutter, après la mort de Jean XII (964), contre un autre compétiteur, Benoît V. Il fut rétabli par Othon, mais il mourut l'année suivante (965).
  • LEON ix (S.), Bj-unon, né en Alsace en 1002, était parent de l'empereur Henri III. Il fut élu en 1049, s'occupa de réformer la discipline ecclésiastique, et tint plusieurs conciles, emVautres celui de Verceil (1050), où fut condamné Jean Scot. Sous son pontificat éclata définitivement le schisme des Grecs, déjà commencé par Photius. Ayant accompagné, en 1053, les troupes que l'empereur avait envoyées à son secours contre les Normands, il fut battu et pris par ces derniers et ne fut remis en liberté qu'au bout de

10 mois. Il mourut peu après son retour, 1054. L'E glise l'hon. le 19 avril.

  • LEON s, Jean de Uédicis, fils de Laurent de Médi-cis, né à Florence en 1475, mort en 1521, fut nommé cardinal à 13 ans, quitta jeune sa patrie et vint se fixer à Rome, où il s'attacha à Jules II: combattit pour lui à Ravenne, et y fut pris. Il fut élu en 1513. Son règne est également remarquable par les événements politiques ou religieux, et par le progrès des arts. Il fit la paix avec Louis XII, que son prédécesseur avait excommunié; cependant il se déclara bientôt après contre François I, et se ligua, pour le combai tre, avec Sforze, duc de Milan, et les Suisses.

11 se vil forcé de traiter avec ce prince après la vic toire du Marignan (1515) et la conquête du Milanais; mais, eu 1521, il s'unit à Charles-Quint pour chasser les Frai.cais du Milanais. Léon X venait de rétablir sa familifc à Florence et d'investir son neveu, Lau rent de l.édicis, du duché d'Drbin, lorsqu'il mourut presque subitement au milieu de ses succès; on pré tendit qu'il avait été empoisonné. Ce pape termina le toncile de Latran et conclut avec François I le con cordat de 1516, qui régit l'église de France pendant 3 siècles. Il fit prêcher dans toute la chrétienté des indulgences (1517), dont le produit, destiné d'abord à faire les frais d'une croisade contre les Turcs, fut ensuite employé à l'achèvement de la basilique de St-Pierre; la vente de ces indulgences donna lieu aux querelles qui amenèrent la Réforme. Léon X ana- thématisa Luther et l'excommunia (1520),_ mais sans pouvoir étouffer l'hérésie. Ce pape favorisa de tout son pouvoir les arts, les lettres et les sciences, réta blit a Rome l'université et la dota richement, fit re chercher et publia les auteurs anciens, et fonda la bibliothèque Laurentienne. On a donné le nom de Siècle de Léon X à l'époque brillante dans laquelle il a vécu : c'est alors en effet que fleurirent l'Arioste, Berni, Accolti, Alamanni, Sannazar, Vida, Bembo, Machiavel, Guichardin, Sadolet, Michel-Ange, Ra phaël, André del Sarto, le Caravage, Jules Romain, etc. La viedeLéonXaété écrite par Fabroni, par Paul

Jove, par W.Roscoê, Londres, 1805 (trad. en françair par Henry, 1813) ; enfin par Audin, 1844 et 1850.

  • LEON xi, de la famille des Médicis, élu en 1605, mourut un mois après son. élection.
  • LEON XII, Annibal délia Genga, né en 1760 à Genga, près de Spolète, m. en 1829, était vicaire général du pape lorsqu'il fut élu, en 1823. Il embellit Rome, encouragea les lettres, enrichit la bibliothèque du Vatican, et fut universellement vénéré. Artaud de Montor a écrit son Histoire, Paris, 1843.
  • LEON, anti-pape sous le nom de Grégoire VI, fut, après la mort du pape Sergius IV, le compétiteur de Benoit VIII, 1012, le contraignit às'éloignerde Rome, occupa quelque temps la chaire de St-Pierre, et fut chassé à son tour par l'empereur Henri H, dont Benoit avait sollicité le secours.

ni. Personnages divers.

  • LEON LE DIACRE, historien, né vers 930, au bourg de Caloé, prèsduTmolus.enlonie, suivit l'empereur Basile II dans une guerre contre les Bulgares, et rédigea l'histoire de son temps (959-971). Cet ouvrage, qui est le complément de la Byzantine, a été imprimé par M.Hase,Paris, 1819,in-foI.,etréimpr. àBonn,1828.

LÉON LE GRAMMAIRIEN, l'Utt des auteurs de l'iïîS- toire byzantine, écrivit vers 1013, sous le titre de Chronographia, une histoire des empereurs d'Orient depuis Léon l'Arménien jusqu'à la mort de Romain Lécapène (813-949), publiée, avec traduction latine, à la suite de Théophane, Paris, 1655, in-fol., et trad. en franc, par le présïd. Cousin.

  • LEON (Jean), l'Africain, géographe arabe, né à Grenade à la fin du xve siècle, se nommait d'abord Al-Haçan. Après avoir parcouru toute l'Afrique septentrionale, il fut pris par des corsaires chrétiens (1517), et présenté à, Léon X qui le fit baptiser sous le nom de Jean Léon. Il se fixa en Italie, apprit l'italien et le latin, et enseigna l'arabe. On a de lui uneDescripii'oji de l'Afrique, écrite d'abord en arabe, mise par l'auteur même en italien (1526), trad. en latin par Florius, Anvers, 1556, et en franc, dans le Recueil de voyages de J.Temporal,.Lyon, 1556. Cet ouvrage précieux fait encore aujourd'hui autorité.

LÉON DEIUDA, PONCE DE LÉON. F. IBDA et PONCE.

  • LÉONARD (S.), ou LIENART, leonardus, un des compagnons de Clovis, avait été converti par S. Rémi après la bataille de Tolbiac. Il fonda un monastère près de Limoges, au lieu qu'on nomma depuis St-Léonard-Ie-Noblet. Il mourut vers 559. On le fête le 6 nov. Il est le patron des prisonniers.
  • LEONARD d'Udinej dominicain, néàUdine dans le xv° siècle, prêcha en 1435 devant Eugène IV, puis parut avec éclat à Venise, à Rome, à Milan; fut prieur du couvent de St-Dommique de Bologne, puis provincial de toute la Lombârdie, et mourut vers 1470. On a de lui des Sermons. Ces sermons, fort estimés de son temps et souvent réimprimés, tiennent beaucoup de ceux de Barletta et de Ménot.
  • LEONARD, le Limousin, peintre émailieur, né à Limoges en 1480, m. vers 1550, fleurit sous François I et Henri II, obtint de François I la direction de la manufacture- d'émaux fondée à Limoges, fit exécuter une grande quantité de coupes, de vases, de plats de forme élégante, et les enrichit de bonnes peintures d'après les dessins de Raphaël, de J. Romain. de Jean Cousin. Parmi les œuvres qui restent de lui, on cite les 4 médalllons du tombeau de Diane de Poitiers, et les portraits de l'amiral Pli. de Chabot, de François de Guise, de Henri II, du connétable de Montmorency, conservés au Louvre. Ses couleurs ont un éclat et une transparence remarquables.
  • LEONARD (Nie GermainV, poète élegiaque, né en 1744 à la Guadeloupe, se fit connaître en 1766 par un recueil d'Idylles morales; fut nommé en 1788 vice-sénéchal de la Guadeloupe, revint en France en; 1792, et mourut à Nantes l'année suivante, au moment ou il allait repartir pour sa patrie. Formé par la lecture de Tibulle, de Properce, et surtout de Gessner, Léonard cultiva avec succès la poésie pastorale et élé-

LEOP — 1079 — LEOl?

f laque; ses vers sont pleins de grâce et empreints 'une mélancolie dont la source était dans uDe passion trompée. Outre ses Idylles, on a de lui un poëme des Saisons, un Voyage aux Antilles et des romans pastoraux. Campenon, son neveu, a réuni ses OEuvres en 3 v. in-8, 1798. LEONARD ARETIN. Y. BRUNI. LÉONARD DE PISE. Y. FIBONACCI. LEONARD DE PISTOIE. Y. PISTOIE. LEONARD DE VINCI. V. VINCI. LÉONAT, Leonatus, un des généraux d'Alexandre le Grand, obtint en partage, après la mortde ce prince, la Petite-Pbrygie et les côtes de l'Hellespont, marcha au secours d'Antipater lors de la guerre Laraia-que; mais fut battu par les Athéniens avant d'entrer en Thessalie, et périt dans le combat, 322 av. J.-C. LÉONCE, patrice d'Orient, se fit proclamer empereur sous le règne de Zenon en 485, et fut mis à mort trois ans après par Théodoric, envoyé contre lui par l'empereur. — Un autre Léonce usurpa en 695 le trône de Constantinoplë, sous Justinien II; mais il fut 3 ans après détrôné lui-même par ses soldats qui proclamèrent Absimare; jeté en prison, il eut le nez coupé. Justinien II, remonté sur le trône en 705, le fit mettre à mort. LEONICENUS (Omnibonus), en italien Ognibene, grammairien, né en 1420 à Lonigo {Leonicum), près de Vicence, m. vers 1500, étudia sous Yictorin de Feitre, puis sous Emmanuel Chrysoloras, et dirigea l'imprimerie de Nie Jenson à Venise. On a de lui : Se octopartibus orationis; De versu heroïco: Trac-tatus ad scandendum (réunis sous le titre de Gram-matices rudimenta, Vicence, 1506); des éditions de Lucain, de Yalère Maxime, de divers ouvrages de Ci-céron, etc.— Un autre Leonicenus, aussi natif de Lonigo, se distingua comme médecin, et vécut 96 ans, 1428-1523. II a relevé les erreurs de Pline le naturaliste et a donné la lrs traduction latine de Galien. LÉONIDAS I, roi de Sparte, 491-480 av. J.-C, de la race des Agides. Lors de l'invasion de Xerxès en Grèce, il défendit avec environ 4000 hommes le défilé des Tbermopyles, qui était la clef de la Grèce; il avait déjà tué près de 20 000 Perses, lorsqu'un traître enseigna aux ennemis le moyen de tourner le défilé. Alors il renvoya la plus grande partie de ses troupes, et, ne gardant auprès de lui que 300 Spartiates, avec quelques Thespiens et Thébains, tous déterminés à mourir, il pénétra avec eux dans le camp des Perses et en fit un grand carnage; mais, accablés par le nombre, ils périrent tous égorgés. Ses ossements furent dans la suite transportés à Sparte, où un tombeau magnifique lui fut érigé ; en outre, un temple fut élevé à ses trois cents compagnons. David a fait un beau tableau de Léonidas aux 2'hermopyles. LEONIDAS II, roi de Sparte, 257-238 av. J.-C, delà race des Agides, s'opposa aux projets d'Agis III qui voulait rétablir la législation de Lycurgue. Il fut en conséquence banni, et remplacé par Cléombrote (243-239), mais il parvint à remonter sur le trône et fit condamner Agis à mort.

  • LEONIUS, poète latin duxne siècle, était, à ce qu'on croit, chanoine dans l'abbaye bénédictine de St-Vic-tor à Paris. Il a mis en vers rimes VU istoire de l'ancien et du nouveau Testament (resté ms.). On l'a regardé, mais à tort, comme l'inventeur des vers léonins : ces vers étaient en vogue dès le vu0 siècle.
  • LEONTIUM ou LEONTINI, auj. Lentini, v. de Sicile, au N. de Syracuse, était une colonie naxienne, et fut fondée vers 650 av. J.-C. Elle disputa longtemps la prééminence à Syracuse. Patrie de Gorgias.
  • LEONTIUM, courtisane athénienne, fut disciple, ou, selon d'autres, maîtresse d'Epicure. Elle inspira une vive passion au poêle Hermésianax, qui donna le nom de Leontium au recueil de ses élégies. Elle écrivait elle-même avec élégance : Cicéron mentionne un livre qu'elle avait dirigé contre Théophraste.
  • Î.EOPARDI (le comte Giacomo), écrivain italien, né en 1798 à Recanati (Ancône), mort en 1837, dé-

buta par des travaux philologiques (édition de la Tit de Plotin, traduction de Fronton, dissertations sur Dion Chrysostôme, Denys d'Ealicarnasse, Eusèbe, etc. Il prit rang dès 1818 parmi les meilleurs postes lyriques par ses Canzoni patriotiques, et se distingua aussi comme prosateur par des écrits qui sont empreints d'un certain esprit philosophique, mais où l'on regrette de trouver des sentiments désespérants. L'excès du travail, joint à une constitution maladive, abrégea sa vie. Ses OEuvres complètes (vers et prose) ont été publiées à Florence par A. Ranieri, en 1845, 2 vol. in-8; sa Correspondance» par P. Viani, 1856. LÉOPOL, v. de Galicie. Y. LEMBERG. LÉOPOLD (S.), le Pieux, margrave d'Autriche, 1096-1136, fut en concurrence avec Lotbaire pour l'empire, et lui céda ses droits pour éviter la guerre. Il adoucit les mœurs de son peuple et fonda plusieurs monastères. On le fête le 15 nov.

  • LEOPOLDII, le Glorieux, duc d'Autriche,.de 1308 à 1326, 3e fils d'Albert I, tenta vamement de réduire les Suisses et fut vaincu à Morgarten (1315). Il combattit les prétentions de Louis de Bavière à l'empire, et le força à partager le trône impérial avec Frédéric d'Autriche (Frédéric III), son frère.
  • LËOPOLD m, le Preux, duc d'Autriche de 1350 à 1386, 3" fils et successeur d'Albert le Sage, eut la Souabe à la mort de son père, gouverna le Tyrol avec son frère Albert III, puis se fit céder ce pays, ainsi que la Styrie et la Carinthie, tenta vainement d'unir son fils Guillaume à Hedwige, héritière de Pologne, et fut tué à la bataille de Sempach contre les Suisses.
  • LËOPOLD, duc de Lorraine, hérita en 1690 des droits de son père Charles IV, qui avait été chassé de ses États par Louis XIV ; fut remis en possession de son duché à la paix de Ryswyk, 1697; vécut en paix avec tous ses voisins, et mourut en 1729. Il avait trouvé la Lorraine ruinée et dépeuplée : il la repeupla, l'enrichit, et ne s'occupa que du bonheur de ses sujets. Son fils, le duc François III, épousa Marie-Thérèse, et devint empereur sous le nom de François I.
  • LËOPOLD I, empereur d'Allemagne, né en 1640, mort en 1705, succéda à son père Ferdinand III en 1658 , et eut presque aussitôt à repousser une invasion des Turcs en Hongrie : Montécuculli, son général, les vainquit à la célèbre journée de St-Go-thard (1664). En 1674, Léopold eut à soutenir une guerre contre Louis XIV, qui avait envahi le Pala-tinat : il fut contraint d'accepter la paix de Nimègue (1679). En 16S4, il forma contre la France, avec l'Espagne, la Bavière et la Saxe, la fameuse ligue d'Augs-bourg : il ne fut guère plus heureux cette fois, perdit l'Alsace, et signa le traité de Ryswyk (1697). Pendant ce temps, la Hongrie, irritée, par des mesures ty-ranniques, s'étaitrévoltée sous, la conduite de Tékéli. et les Turcs s'étaient avancés jusqu'à Vienne (1683). Cette ville ne fut sauvée que-par Jean Sobieski, roi de Pologne, qui battit le grand visirKaraMustapha, et le contraignit à abandonner précipitamment l'Autriche. Le duc de Lorraine, Louis de Bade, et le prince Eugène achevèrent de chasser les Turcs, et la paix fut conclue à Carlowitz (1699). La Hongrie, qui s'était révoltée, fut aussi soumise. A la mort de Charles II, roi d'Espagne, Léopold voulut placer sur le trône de ce pays son fils (depuis Charles VI), et s'allia dans ce but en 1700 avec l'Angleterre et la Hollande contre Louis XIV, qui portait au trône son petit-fils (Philippe V) : les commencements de cette guerre, dite Guerre de la succession d'Espagne, furent heureux pour lui; mais il ne put en voir la fin.
  • LEOPOLD II, empereur d'Allemagne, 2e fils de François I etdeMarie-Thérèse.néen 1747, mort en 1792, régna d'abord comme grand-duc en Toscane (1765-90), et se montra favorable aux idées libérales. A la mort de son frère aîné, Joseph II, il lui succéda sur le trône impérial. Il trouva l'empire dans une situation critique : une grande fermentation régnaiten Hongrie ; la Bohême et la Basse-Autriche faisaient de vives représentations surl'établissemëht de nouveaux

LÉPA — 1080 — LEPE

impôts; les Pays-Bas étaient insurgés; la révolution venait d'éclater en France. Léopold, par des mesures sages, ramena la tranquillité dans les pays mécontents , et fit rentrer les Pays-Bas sous son autorité. Il sut avec le roi de Prusse des conférences à Pilnitz pour aviser aux moyens de secourir Louis XVI; mais in mort ne lui permit pas d'exécuter ses projets. Léopold était frère de la reine Marie-Antoinette.

  • LEOPOLD (Guill. de), poète suédois, néàStockholm en 1766, mort en 1829, fut bibliothécaire d'Upsal, entra en 1786 à l'Académie suédoise, devint en 1788 secrétaire particulier du roi Gustave III, fut fait conseiller de chancellerie en 1799, et secrétaire d'Etat en 1818. Il chautadansde belles odes les exploits de ses compatriotes {la Victoire d'IIogland, le Combat naval de Frederickshamn, etc.), et fit plusieurs tragédies, dont deux,Od«net Virginia, ont été traduites dans les Chefs-d'œuvres des Théâtres étrangers.
  • LEOPOLD (Ordre de), ordre créé en Autriche par l'emp. François l en 1808, pour honorer la mémoire de son père Léopold II, et récompenser le mérite civil ou militaire, sans égardàlanaissance. Lacroix a 8 pointes, au milieu desquelles est un écusson portant F. I. A. (Fra7iciscus imperator Auslrix), avec ces mots : Integritali et merito ; au revers on lit : Opes regum, corda subditorum, devise de Léopold II. Le ruban est rougo bordé de blanc—Un ordredumême nom a été créé en Belgique par le roi Léopold en 1832 pour les services rendus à la patrie. La décoration est une croix blanche, entourée d'une guirlande de laurier et de chêne,et ayant, d'un côté, le chiffre du roi, de l'autre, le lion belge, avec cette devise : L'union fait la force. Le ruban est rouge moiré.
  • LÉOSTUÈNES, général athénien, entreprit, àl'in-tigation de Démosthène, de secouer le joug de la Macédoine après la mort d'Alexandre. U eut d'abord quelques succès en Thessalie et força Antipater à se renfermer dans la ville de Lamia ; mais, s'étant trop approché delà place, il fut tué d'un coup de pierre, 353 av. J.-C. V. LAMIAQUE (Guerre).
  • LÉOTYCHIDE, roi de Sparte, en 492 av. J.-C, remplaça sur le trône Démarate, exclu comme illégitime. Il remporta sur les Perses la victoire navale de Mycale (479). Envoyé en 469 contre les Thessa-liens, il se laissa gagner par l'ennemi et consentit à éloigner ses troupes. Il fut banni, et se retira à Té-gèe où il mourut en 467.
  • LÉOVIGILDE, roi des Visigoths, 569-86, régna d'abord avec son frère Liuva, reprit sur les Grecs Cordoue, Médina-Sidonia et quelques autres villes; soumit les Vascons rebelles, et bâtit Victoria (auj. Vit-toria) pour perpétuer le souvenir de sa victoire; réduisit Hermenegilde, son fils, qui s'était ligué avec les Catholiques pour lui faire la guerre, et le mit a mort parce qu'il refusait de se faire arien; tailla les Suèves en pièces à Braga, 585, conquit sur eux la Galice; repoussa les Francs et les poursuivit jusqu'à Toulouse et à Beaucaire, fit quelques lois sages et réforma les finances. Il résidait à Tolède.

LEPAGE (Mlle). V. BOCCAGE (Mme nu).

  • LEPAN (Ed.), critique, né à Paris en 1767, mort vers 1840, s'est fait un nom par ses attaques contre Voltaire. On a de lui une Vie politique, littéraire et morale de Voltaire, 1817, où il a surtout pour but de réfuter la Vie donnée par Condorcet ; des Commentaires fort malveillants sur les tragédies ellescomé-diesde Voltaire, 1820, une édition de la Henriade, avec des commentaires conçus dans le même esprit. 11 a on outre écrit l'Hist. de Vétablissement des théâtres en France, 1807,et a donné des éditions de Corneille (au profit des descendants de ce grand poète), lie Marot, Malherbe, Voiture, Segrais, 1810, et des Chefs-d'œuvre de Campislron, 1820.
  • LÉPANTE, Naupactus, v. forte et port de la Grèce moderne (Hellade), à 169 k. O. d'Athènes, sur la côte sept, du golfe auquel elle donne son nom, et presque à son entrée; 2000h. Archevêché grec. —Les Vénitiens prirent cette ville au amie siècle ; les Turcs l'as-

siégèrent vainement en 1475, mais s'en emparèrent en 1498; reprise par les Vénitiens en Ï687, elle fut encore perdue par eux en 1699.

  • LEPANTE (Golfe de),Corinthiacus sinus, golfe formé par la mer Ionienne, entre la Grèce propre et la Morée, communique àï'O. avec le golfe de Patras et est ferméàl'E. par l'isthme de Corinthe ; il a 130 k. de long sur env. 20 de largeur moyenne. C'est dans ce golfe, entre les iles Cursolaires et la côte, que don Juan d'Autriche, commandant les forcesréunies de Venise.de l'Espagne et du pape, anéantit la flotte ottomane le 7 oct. 1571; cette victoire arrêta les envahissements des Turcs.
  • LEPAUTE (J. André), habile horloger, néàMont-médy en 1709, morten 1789, s'établitde bonneheure à Paris, perfectionna sôb. art, et réussit surtout dans les horloges horizontales publiques, récemment inventées par J. Leroy, IL à laissé un excellent Traite d'horlogerie, 1755,—Sa femme était elle-même fort instruite en horlogerie et en mathématiques; elle l'aida dans ses travaux. — Son frère, J. B. L., mort en 1S02, qui travaillait avec lui, fut aussi un habile horloger; on lui doit l'horloge de l'hôtel de ville de Paris.— On doit à Pierre Basile L., son neveu, mort en 1849, les horloges des Tuileries, du Jardin des Plantes, du Palais-Royal et celle delà Bourse.
  • LEPAUTRE(Ant.), architecte, néen 1614,àParis, mort en 1691, construisit les deux ailes du château deSt-Cloud, dessinala cascade du parc, et fut nommé architecte de Monsieur, frère de LouisXIV, et membre de l'Académie de sculpture: Il mourut de chagrin parce queles dessins de Mansard avaient, été préférés aux siens pour la" construction du château de Clagny. Il a laissé des, OEuvres d'architecture estimées, publ. en 1652. A'l'ïmaginatioa et au goût, il joignait la grandeur et la majesté. — Jean L., son frère, se distingua comme dessinateur et graveur à l'eau-forte.—Pierre L.', filsd'Autdine, 1659-Î744, se fit remarquercomme sculpteur. On admire de lui aux Tuileries le groupe d'Énée etÂnchise, celui d'Ame et Pœtus, une Atalanle et un Faune à la biche.
  • LEPAYS (René), sieur duPléssis- Villeneuve, poète et prosateur, né en 1634à Fougères ou k Nantes, m. en 1690, remplit divers emplois dans la finance et fut directeur des gabelles du Dauphinè. On a de lui un recueil de lettres intitulé : Amitiés, AmoursM Amourettes, Grenoble, l664;Ze"lotide,hist. galanlè, 1655; Nouvelles œuvres, Paris, 1672; le Démêlé de l'esprit et du cœur, 1688. On l'avait nommé le Singe de Voiture. Boileau le traite de bouffon plaisantlsa.t. III).
  • L'ÉPÉE(l'abbé de), fondateur de l'institution des Sourds-Muets, né à Versailles en l712,mori à Paris en 1789.Touéhédusortdedeuxjeunesfillei sourdes et muettesqui vivaient à Paris près de leur, mère, il tenta, comme il le dit, de faire entrer parles yeux dans leur esprit, au moyen du dessin et de l'alphabet manuel, ce qui est entré dans le nôtre par les oreilles. Ayant réussi au delà de ses espérances, il résolut de se consacrer au soulagement de. ce genre d'infortune. Seul, sans, appui et avec ses propres deniers, il parvint, en fî55, à fonder une institution de sourds-muets, la première qui ait existé.: Il sacrifia pour le bien-être déses élèves samodiqug fortune, et refusa même un êvlché, que lui offrait le cardinal Fleury. Il dépensa des sommes considérables pour rétablir dans ses droits un jeune sourd-muet, qu'on disait héritier d'une fjmille opulente (les^comtes de Solar); malheureusement, dans cette affalfe, le vénérable abbé avait été-la dupe d'un imposteur. On a de lui : Véritable manière d'instruire les sourds-muets, Paris, 1784, ïn-12. Sa" Vie a été écrite par F. Berthier, 1853. Versailles lui a élevé une statue.
  • LE PELLETIER (Ciaude), né en 1630, à Paris, m, en 1711, fut successivement président des. enquêtes au parlement', prévôtdes marchands (1668), et remplaça Colbert comme contrôleur général des finances en 1683. Il résigna volontairement en 1689 inié charge qui était trop.lourde Jour lui. C'est lui qui fit con-

LEPR — 1081 — LERA

struire à Paris le quai Le Pelletier. On lui doit le Corps de droit canon, VAncien Code ecclésiastique, des Observations sur le Code et les Novelles, etc. 11 fut le protecteur et l'ami de Rollin.

  • LE PELLETIER DE ST-FARGEAU (L. Michel), issu de la famille du précédent, né à Paris en 1760, avaitété, avant la Révolution, avocat général et président a mortier au parlement de Paris. Député aux Etats généraux parla noblesse de Paris, en 1789, il y défendit d'abord la cour; puis, par une transition brusque, qu'on attribua à la peur, il devint un des plus chauds partisans de la cause populaire. Porté en 1792 à la Convention, il y vota la mort de Louis XVI. Ce vote lui fut fatal: le 20 janvier 1793, veille de l'exécution du roi, il fut assassiné par un garde du corps nommé Paris, chez un restaurateur du Palais-Royal, Son corps fut porté en pompe au Panthéon, et la Convention adopta sa fille, âgée de8 ans.—Son frère, Félix LePeIletier,1767-1837, d'abord aide de camp du prince de Lambesc, devint aussi un zélé partisan de la Révolution. Il prononça l'oraison funèbre de Michel L., fut impliqué dans la conspiration de Babeuf, devint membre de la Chambre des Représentants pendant les Cent-Jours, fut banni en 1815, rentra en France en 1820 et vécut depuis dans l'obscurité.
  • LEPÈUE (J. B.), architecte, né à Paris, en 1762, m. en 1844, fit partie de l'expédition d'Egypte, enrichit de ses dessins et de ses mémoires le grand ouvrage consacré à cette expédition, éleva de concert avec Gondouin la col'onne de la place Vendôme, et y plaça en 1833 la nouvelle statue de l'empereur. Successivement architecte de la Malmaison, de St-Cloud, de Fontainebleau, il consacra ses dernières années à la construction de l'église St-Vincent de Paul à Paris, qui a été terminée par son gendre, M. Hittorf. 11 avait trouvé le moyen de sculpter le granit aussi facilement que la pierre.
  • LÊPICIÉ (Bernard), graveur, né à Paris en 1698, m. en 1755. fut admis à l'Académie de peinture en 1737 et devint professeur d'histoire et secrétaire perpétuel de cette compagnie. On cite de lui : l'Amour précepteur, d'après Coypel; Vertumne et Pomone, d'après Rembrandt; Jupiter et Io, Jupiter et Junon, d'après Jules Romain: le Philosophe flamand, d'après Téniers; les cartons de Raphaël, qui sont au palais de Hamptoncourt. Il dressa le Catalogue dts tableaux du roi, et composa un Recueil des premiers peintres durai.— Sonfils, Nie Bernard, 1735-84, s'adonna à lapeinture. On a de lui: Adonis changé en anémone, à Trianon; S. Louis rendant la justice, à l'École militaire; une Descente de croix, à Chalon-sur-Saône.
  • LEPIDUS (M. ./Emilius), triumvir. Il s'attacha à la fortune de César, qui, à son retour de Gaule, le chargea du gouvernement de Rome, puis se l'adjoignit dans son 3e consulat (46 av. J.-C), et le nomma maître de la cavalerie pendant sa dictature. Après la mort du dictateur, il s'unit à Octave et à' Marc-An-ioine, et forma avec eux le 2e triumvirat. Il eut d'abord en partage l'Espagne et la Gaule Narbonaise; puisses collègues, qui le méprisaient, le réduisirent à l'Afrique. Il ne se montra pas moins cruel que ses collègues, et livra à leur vengeance son propre frère Paulus. Après la défaite de Sextus Pompée en Sicile, Octave séduisit les troupes de Lépidus, lui enleva tout pouvoir, ne lui laissant que le vain titre de grand pontife, et le relégua à Circeii, où il mourut dans l'obscurité, l'an 13 av. J.-C. C'est lui qui ouvrit la grande voie _dite, du nom de sa famille, voie Émilienne.
  • LÉPONTIENS, Lepontii, peuple établi moitié en Rhétie, moitié dans la Cisalpine, entre les monts nommés auj. Rosa et Bernardino, a donné son nom à cette région des Alpes (V. ALPES) ;il avait pour villes principales: Oscelum (Domo d'Ossola),SummumPen-ninum (au N. d'Aoste), Eudracinum (Eutranne).

LEPORETUM, nom latin de la ville d'ALBRET.

  • LEPRÉVOST(Aug.), érudit,néen 1787 à Bernay, ra. en 1859, fut député de l'Eure de 1834 à 1848, et «3taa.ee le ministère. Il fut élu en 1838 membre libre

de l'Académie des inscriptions. On a de lui des éditions annotées i'Orderic Vital. 1838-55, une Notice sur le dép. de l'Eure; un bon Dictionnaire des anciens noms de lieux de ce département, 1840; Anciennes divisions territoriales de la Normandie,-1837 et 1840, etc. Il soutint, contre Letronne, l'authenticité de la découverte du cœur de S. Louis trouvé dans la Ste-Chapelle de Paris (1846).

  • LEPREVOST D'iRAYfle vicomte), membre de l'Institut, néen 1768 au château d'Iray près de Mortagne, (Orne), m. en 1849. Dépouillé de son patrimoine par la Révolution, il chercha une ressource dans les lettres, fut successivement professeur aux Ecoles cen-trales,censeur au Lycée impérial (auj. Louis-le-Grand), inspecteur général des études, et exécuta de savants travaux qui lui ouvrirent enl8I8 les portes de l'Acad. des inscriptions. II a publié : Tableau comparatif de l'Histoire ancienne, 1802,—de l'Hist. moderne, 1804; Eist. de l'Egypte sous les Romains, couronnée en 1807. Il avait en outre composé une tragédie de Man-lius Torquatus, 1794, des comédies, un poëme en 6 chants, la Vendée, 1824, et des Poésies diverses.
  • LEPRINCE DE BEAUMONT (Mme), femme auteur, né a Rouen en 1711, m. en 1780, épousa en 1743 à Lunéville un M. de Beaumont; qui la ruina par son inconduite. Elle fit annuler ce mariage en 1745, passa en Angleterre, où elle fut chargée de plusieurs éducations, se remaria à Londres avec un de ses compatriotes et quitta cette ville en 1764. Elle se fixa à Chavanod près d'Annecy et consacra ses dernières années à l'éducation de ses enfants. On a d'elle, entre autres écrits : le Magasin des enfants ou Dialogues entreune sage gouvernante et ses élèves, Londres, 1757; leMagasin des adolescents, quifait suite à l'ouvrage précédent, 1760; leMagasin des pauvres artisans et des gens de lacampagne, 1768, et divers recueils de Contes. On trouve dans ces ouvrages, une instruction abondante jointe à une saine morale, à une droite raison, et présentée avec agrément.
  • LEPTINE, frère de Denys l'Ancien, fut envoyé contre le Carthaginois Magon (396 av. J.-C.) et perdit par son imprudence la flotte qu'il commandait. Disgracié d'abord, il recouvra cependant la faveur de Denys elmême épousa sa fille. Il périt à la bataille de Cronium en Sicile (383).— Orateur athénien, con-temDorain de Démosthène, avait proposé, pour flatter le peuple, de supprimer des impôts indispensables : Démosthène combattit cette proposition dans un discours que nous possédons.

LEPT1NES, v. de Belgique. V. LESTINES.

  • LEPTIS LA GRANDEjIepîi's major, auj. Lébédah, v. d'Afrique (Tripolitaine), sur la mer, à l'O. du fleuve Cinyps, avait été fondée par les Phéniciens. C'était jadis une ville grande et florissante par le commerce. Elle dépendait de Carthage, à laquelle elle payait un fort tribut; mais, dans la dernière guerre punique, elle se rangea au parti des Romains. Elle fut protégée et embellie par les empereurs, surtout par Septime-Sévère, qui y était né. Ce n'est plus guères, depuis le VIIe siècle, qu'un amas de ruines. — LEPTIS LA PETITE, Leptis minor, auj. Lempta, v. de la Byza-cène, sur la côte, entre Adrumète et Thapse.
  • LEQUIEN (Michel), dominicain, né à Boulogne-sur-Mer en 1661, m. en 1733, alaissé, outre des ouvrages de polémique religieuse, une bonne édition de S. Jean Damascène, 1712, 2 vol. in-fol., et l'O-riens christianus, 1740, 3 vol. in-fol., excellent ouvrage, rédigé sur le modèle de la Gallia christiana.
  • LEQUIEN nE LA NEUVILLE (Jacques), né à Paris en 1647, m. en 1728, fut avocat général de la Cour des monnaies, directeur des postes au Quesnoy, et secrétaire d'ambassade à Lisbonne. On a de lui : Origine des postes chez les anciens et les modernes, Paris, 1708; Histoire de Portugal, 1720; Hist: desDauphin.t du Viennois, d'Auvergne et de France, 1759.11 avait été admis en 1706 à l'Académie des inscriptions.
  • LE RAGOIS (l'abbé), fut nommé, parla protection de Mme de Maintenon, précepteur du duc du Maine,

LERM - - 1082 — LESA

et rédigea pour ce prince : Instruction sur l'histoire de France et sur l'histoire romaine, par demandes et par réponses, 1684, in-12, ouvrage très-médiocre et qui pourtant a été souvent réimprimé.

  • LÉRE, ch.-l. de c (Cher), près de la r. g. de la Loire, à 18 kil. N. de Sancerre; 837 hab.
  • LEREBOURS (Noël Jean), opticien de l'Observatoire et de la marine, membre du bureau des longitudes, né en 1762à Mortain (Manche), m. en 1840, a exécuté des instruments de mathématiques et d'optique d'une admirable précision. On lui doit les meilleures lunettes de l'Observatoire de Paris, un microscope d'Amici, dont le pouvoir amplifiant est de 2300 fois, etc. — Son fils, né en 1807, adjoint au bureau des longitudes, a donné de bons traités de Photographie et de Galvanoplastie, ainsi qu'une Instruction pratique sur les Microscopes.
  • LÉ RIDA, llerda, v. forte d'Espagne (Catalogne), ch.-l. de l'intendance de son nom, sur la Sègre, à 200 t. O. de Barcelone; 15 000 h. Évêché. Deux châteaux forts ; deux cathédrales (l'ancienne et la nouvelle). —Fondée par les Carthaginois. Elleétait capit. des llergètes et avait, avant la conquête des Romains, des princes particuliers, entre autres Mandonius et Indibilis. Sous les Romains, elle eut le rang de ville municipe : au moyen âge. elle fut longtemps la résidence des rois d'Aragon (depuis 1149). Scipion défit Hannon près de cette ville (216 av. J.-C), César battit sous ses murs Afranius et Pétréius, lieutenants de Pompée (49). Prise par les Français sous Louis XIII, elle fut perdue par le maréchal La Mothe-Houdancourt (1644). Le comte d'Harcourt (1646) et le grand Condé (1647) l'assiégèrent vainement; le duc d'Orléans la prit en 1707 pour Philippe V; les Français, commandés par Suchet, la prirent de nouveau en 1810.
  • LERINS (îles de), Lerina et Planasia, îles françaises de la Méditerranée, sur la côte du départ, du Var, vis-à-vis delà pointe qui termine à l'E. le golfe de Napoule. On eu compte deux, Sle-Marguerite et St-Honorat. Dans la première est une fameuse citadelle qui sert de prison d'État (le Masque de Fer y fut enfermé) ; dans la deuxième était un célèbre couvent, fondé par S. Honorât vers 400 et d'où sortit Vincent de Lérins. On en voit les ruines. André Doria prit ces îles en 1536\ et les Espagnols, en 1635.
  • LERME, lerma, v. d'Espagne (Burgos), à 38 kil. S. de Burgos; 1400 hab. Jadis ch.-l. d'un duché.
  • LERME (Franc, DE ROXAS DE SANDOVAL, duc de), ministre de Philippe III, roi d'Espagne, jouit d'une autorité sans bornes de 1598 à 1618. Il conclut la paix avec l'Angleterre (1604) et avec la Hollande (1609), se rapprocha de la France (1612), et fit épouser à l'infant don Philippe la sœur de Louis XIII; mais il perdit par ses prodigalités les économies que la paix lui avait permis de réaliser; l'expulsion des Maures (1609-10) vint encore activer la ruine de l'Espagne. Voulant relever l'agriculture, il créa un ordre de chevalerie pour les laboureurs. Il se fit nommer cardinal à la mort de sa femme, croyant par là consolider son pouvoir ; ce fut pourtant ce moment même que ses ennemis choisirent pour le renverser (1618). A leur tête était son propre fils, le duc d'Uzéda, qui le supplanta dans la faveur du roi, et l'envoya mourir dans une solitude (1625). Lesage a peint ce ministre dans son roman de Gil Blas (liv. VIII et IX).
  • LERMINIER (Eugène), littérateur, né en 1803, m. en 1857. était fils d'un greffier de Strasbourg, et se familiarisa de bonne heure avec la langue et la littérature allemandes. Après avoir débuté au barreau de Paris, il ouvrit un cours jprivé sur l'histoire et la philosophie du droit,écrivit en même temps dans les journaux de l'opposition, notamment dans le Globe, fut appelé en 1830 à une chaire de législation comparée , créée pour lui au Collège de France, y professa des doctrines libérales qui lui valurent les sym-athies ardentes de la jeunesse, mais il perdit tout 'un coup la faveur de son public pour s'être rallié au gouvernement, et se vit obligé de quitter sa chaire

en 1839. Resté fidèle à la maison d'Orléans, il devint en 1848 un des principaux rédacteurs de l'Assemblée nationale, journal d'opposition. Outre des écrits de circonstance, il a publié : ïntroductioni, l'histoire du droit (1829); Philosophie du droit (1831); Influence de la philosophie sur la législation {XSZZ); Bist. des législations comparées (1837), et a donné à la Revue des Deua Mondes de remarquables articles de critique sous le titre de Lettres à un Berlinois.

  • LERNE, Lerna, auj. îtyli, canton de l'Argolide, célèbre par un marais qui en était voisin. C'est dans ce marais que les Danaïdes jetèrent les têtes de leurs époux après les avoir égorgés; c'est là aussLque se trouvait l'Hydre tuée par Hercule. F. HYDRE.
  • LÉRO, l'anc Leros, fie turque de l'Archipel, près de la côte tfAnatolie, par 37° 10'Iat. N. et 24° 31' long. E. 13 kil: sur 4 et 2000. h. Elle renferme une ville du même nom et un bon portsur la côte N.
  • LEROY (L.), en latin Jtegius, professeur de langue grecque au Collège de France, né à Coutances vers 1510, mort à Pans en 1577, est un des premiers qui donnèrent du nombre et de l'harmonie à la prose française. On a de lui des traductions de divers ouvrages de Platon (le Timée, la République, la Phé-don, le Banquet), d'Asistote (la.Politique), de Dé-mosthène, de Xénophon. lia en outre composé des traités de la Vicissitude et variété des choses, 1576, de l'Origine et excellence de l'Art politique, 1567; de VEaxéllence du, gouvernement royal, 1S76 , et quelques écrits latins, entre autres une Vie de Budé.
  • LEROY (Pierre), chanoine de Rouen, aumônier du jeune cardinal de Bourbon, est, avec P. Pithou, un des principaux rédacteurs de la Satire Ménippée. Il est seul l'auteur de la Vertu du catholicon wEspa-gne, qui parut à Tours en 1593, un an avant l'Abrégé de la tenue des États de la Ligue. V. MENIPPEE.
  • LEROY (Julien), horloger, né à Tours en 1686, m. en 1759, perfectionna les montres à répétition et les pendules, inventa les horloges publiques dites horizontales, et fut nommé en 1739 horloger du roi. — Son fils aîné, Pierre L. (1717-85), perfectionna les montres marines.
  • LEROY (Ch. Georges), lieutenant des chasses du parc de Versailles, né en 1723, mort en 1789, profita de sa position pour étudier les mœurs des animaux et recueillit sur ce sujet des observations curieuses, qui ont été réunies sous le titre de : Lettres philosophiques sur l'intelligence et la perfectibilité des animaux, Paris, 1781. On lui doit aussi plusieurs articles remarquables de l'Encyclopédie (notamment les art. Fermier, Forêt, Garenne, etc.), et une défense du livre De VEsprit d'Helvétius, 1760.
  • LEROY (le Dr Alph.), médecin, néàRouen en 1742,' m. en 1816, devint professeur à l'ancienne Faculté de Paris. Il s'est occupé surtout des accouchements et des maladies des enfants. Il a laissé : la Pratique des accouchements, 1776; la Médecine matetnelle, 1803 ; Manuel desgoutteux et des rhumatiques, 1803.
  • LEROY (Ch.), professeur à l'École normale et à l'Ecole polytechnique, né vers 1780, m. en 1854, est auteur des Traités de Stéréotomie, de Géométrie descriptive, d'Analyse, écrits avec méthode et-jjetteté.
  • LEROY D'ETIOLLES (J. J.), l'un des inventeurs de la lithotritie, né en 1798 à. Eliolles, près de Corbeil, mort en 1860, étudia la médecine à Paris, s'occupa spécialement des maladies des voies urinairês, exécuta dès 1822 des instruments propres à broyer le calcul dans la vessie, sans recourir à la taille, se vit disputer l'honneur de son invention, mais réussit, après de vives contestations, à faire reconnaître ses droits par l'Institut (1825), et obtint en 1831 un grand prix de 6000 fr. Outre plusieurs mémoires sur des questions spéciales, on a de lui : Exposé des divers procédés employés contre la pierre (1825), Traité de Lithotritie (1836), Histoire de la Lithotritie j[1839).
  • LESAGE (AlainRené), célèbre écrivain, né e&1668, à Sarzeau près de Vannes," mort en 1747, étudia chez les Jésuites, fut quelque temps employé dans les fi-

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nances en Bretagne, vint à Paris en 1692 pour se livrer aux lettres et ne vécut plus que du produit de sa plume. Après avoir traduit ou imité quelques pièces espagnoles, il fit représenter en 1707 Crispin rival de son maître, comédie fort gaie, qui est tout entière de sou invention; publia la même année le Diable boiteux, roman dont le sujet est tiré de Gue-vara, et composa en ITOSTurcaret, excellente comédie, où il livre au ridicule les traitants, et qui ne fut représentée qu'après une vive opposition. Il mit le sceau à sa réputation par son roman de Gil Blas, dont la lre partie parut en 1715, et la suite en 1724 et 1735. S'étant brouillé avec les Comédiens français, il travailla pour les théâtres de la Foire : pendant plus de 20 ans (1712-35) il fit pour ces spectacles secondaires une foule de petites pièces et d'opéras-co-miques qui eurent une grande vogue, mais qui sont pour la plupart oubliés (on les trouve dans le Théâtre de la Foire, qu'il fit imprimer lui-même, 9 vol. in-12, 1721-37). On a encore de Lesage : les Aventures de Guzman d'Alfarache, imité d'Aieman, 1732; les Aventures de Robert, chevalier de Beauchêne, 1732 ; Histoire d'Eslevanille Gongalès, 1734; le Bachelier de Salamanque, 1736; la Valise trouvée, 1740; mais ces ouvrages, fruits de sa vieillesse, sont bien inférieurs aux premiers. Gil Blas est le chef-d'œuvre du genre : outre que ce roman étincelle d'esprit, et qu'il offre une extrême variété de scènes et un intérêt soutenu, on y trouve la peinture vraie du siècle dans lequel vivait l'auteur, et le tableau fidèle de la vie humaine en général. On a voulu, mais sans aucun droit, contester à l'écrivain français l'entière propriété de cet ouvrage (V. ISLA). Les éditions les plus complètes des OEuvres de Lesage sont celles de 1821-22. 12 v. in-8, et de 1828, 12 vol. in-8. Il a été fait du Gil Blas cent éditions, illustrations, traductions, imitations. On doit à M. Patin un Éloge de Lesage (couronné en 1822).

  • LESAGE (George Louis), physicien, né à Genève en 1724, de parents français, mort en 1803, descendait par sa mère d'Agrippa'd'Aubigné. Il étudia la médecine à Paris, resta plusieurs années dans cette ville comme précepteur, puis retourna dans sa patrie et se livra à l'enseignement des mathématiques. Il s'occupa toute sa vie à chercher la cause de la pesanteur; mais il ne paraît pas qu'il ait réussi à la déterminer. On lui doit une théorie des fluides élastiques. Dès 1774, il avait conçu l'idée d'un télégraphe électrique ; il avait même construit à Genève un appareil composé d'autant de fils qu'il y a de lettres dans l'alphabet, sur chacun desquels on agissait au moyen de la machine électrique. Il fut lié avec les principaux savants de son temps, surtout avec Bonnet. On a de lui : Lucrèce new.tonien, dans les Mémoires de V'Académie de Berlin, 1782, et de précieux fragments publiés à Genève, 1805, avec une Notice sur sa vie par P. Prévost.

LESAGE, pseudonyme. V. LAS CASES.

  • LESBONAX, philosophe et rhéteur de Mitylène, au temps d'Auguste, composa plusieurs ouvrages qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous. On lui attribue deux harangues, qu'on trouve dans les Recueils des anciens Orateurs. (Venise, Aide, 1513; Paris, H. Etienne, 1575). Orelli les apubliées à Leipsig, 1820, grec-latin, avec notes. — Un autre Lesbonax, grammairien de Constantinople, d'une époque incertaine, est auteur d'un traité De figuris grammaticis, publié avec Ammonius par "Walckenaër, Leyde, 1739.

LESBOS, auj. Mételin, île de la mer Egée, sur la côte d'Asie, entre Ténédos au N. et Chio au S., avait 9 villes, entre autres Mitylène, sa capitale, à l'E., Méthymne et Êresus à l'O., Pyrrha à l'intérieur. Lesbos était célèbre par la salubrité de son climat, ui la faisait appeler l'Ile fortunée, et par l'excellence e ses olives, de ses huîtres, surtout denses vins. Ses habitants étaient renommés pour leur beauté et pour leur talent dans la musique; mais ils étaient fort corrompus. Cette île a été la patrie d'Arion, de

Terpandre, de Sapho, d'Erinne, d'Alcée, de Pitta-cus, de Théophraste, d'Hellanicus.—Habitée primitivement par des Peslages, elle reçut ensuite une' colonie éolienne , et atteignit le plus haut point de-prospérité. Soumise d'abord à des rois de la famille des Penthélides, issus d'Oreste, elle adopta plus tard un gouvernement aristocratique ; mais elle souffrit de l'anarchie jusqu'au moment où le sage Pittacus fut investi par ses concitoyens de l'autorité suprême (vers 600 av. J.-C). Lesbos fut conquise par les Perses dès le règne de Cyrus : insurgée contre Darius avec les cités ioniennes, elle fut soumise après la prise de Milet, et fut contrainte de fournir des vaisseaux à Darius et à Xerxès dans leurs expéditions contre la Grèce. Redevenue libre après les victoires de Platée et de Mycale, elle entra dans l'alliance d'Athènes. Opprimée par les Athéniens, elle se sépara d'eux au commencement de la guerre du Péloponèse pour se donner #ux Spartiates, 428 ; mais elle fut bientôt reprise, et Mitylène, sa capitale, vit alors ses murs rasés, sa flotte confisquée et son territoire distribué à des colons athéniens. La bataille d'^Egos-Potamos soumit Lesbos à Lacédémone, 405. Après avoir ainsi obéi tour à tour aux deux villes rivales, l'île tomba sous la domination d'Alexandre, puis sous celle des Romains, après la défaite de Persée. Lors-de la division de l'empire romain, Lesbos rit partie-de l'empire grec. Après la 4* croisade, elle fut comprise dans l'empire latin ; elle fut reconquise par les-Grecs de Nicée en 1247. Elle tomba en 1355 au pouvoir des Génois. Mahomet II la leur enleva en 1462, et les Turcs l'ont conservée depuis. Elle forme aui-un des 6 livahs du gouvernement des Iles.

  • LESCAR, Beneharnum, puis Lascara, v. de l'anc Béarn, ch.-l.de c (B.-Pyrénées), à 7 k. N. O. de Pau;. 1830 h. — Fondée, dit-on, sur les ruines de Bene-harnum, par Guillaume Sanche, duc de Gascogne. Prise par Montgomery en 1569. Jadis évêché.
  • LESCOT (Pierre), architecte, né à Paris en 1510, mort en 1571, est un des restaurateurs de l'architecture en France. Il donna en 1541 les dessins du vieux Louvre : la façade de l'Horloge, la seule partie de son ouvrage qui subsiste encore, est un chef-d'œuvre. On. lui doit aussi la fontaine des Innocents, aux Halles, que J. Goujon, son ami, orna de sculptures.
  • LESCUN, v. du dép. des Basses-Pyrénées, à 24 kil. S. d'Oloron, 1200 h. Ane seigneurie.
  • LESCUN (Thomas DE POIX, seigneur de), dit aussi le maréchal de Foix, frère puiné de Lautrec, se distingua en Italie sous les yeux de François I et fut fait maréchal'en 1515. Il gouverna quelque temps le-Milanais en l'absence de Lautrec; mais il s'aliéna les cœurs par sa sévérité, et fut bientôt chassé. II rentra en Italie en 1522, prit Novare, fit des prodiges de valeur à la journée de la Bicoque, ainsi qu'à Pavie (1525), et mourut peu après de ses blessures.
  • LESCURE (L. Marie, marquisde), général vendéen, né en 1766 près de Bressuire, commandait une compagnie de cavalerie au moment de la Révolution. Il fut un des premiers à organiser l'insurrection vendéenne, combattit avec intrépidité à Bressuire, Thouars, Fon-tenay, Saumur, Torfou ; fut blessé mortellement à La Tremblaye, et mourut peu de'jours après (3 nov. 1793). Sa veuve épousa La Rochejacquelein.
  • LESDIGUD3RES, hameau du dép. des Htes-Alpes, à 24 kil. N. O. de Gap ; fut érigé en duché-pairie en 1611, pour François de Bonne {V. l'art, suivant). Restes du château des sires de Lesdiguières.
  • LESDIGUIÈRES (François DE BONNE, duo de), connétable de France, né en 1543 à St-Bonnet de Champ-saur, m. en 1626, embrassa avec ardeur la Réforme, s'engagea comme simple archer dans les rangs des-Calvinistes et ne tarda pas à être choisi par eux pour chef. Il fit triompher leur parti dans le Dauphiné, et conquit plusieurs places. Il remporta en 1568 une- , victoire complète sur De Vins, gentilhomme catholique de Provence, puis combattit avec succès le duc d'Épernon, et contribua puissamment à placer

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Henri IV sur le trône. Ce prince le fit lieutenant général de ses armées de Piémont, de Savoie et de Dauphiné. Lesdiguières défit le duo de Savoie aux combats d'Esparron eu 1591, de Vigort en 1592, et conquit presque toute la Savoie. Il fut fait maréchal de France en 1608, et duc en 1611. Il servit aussi utilement sous Louis XIII, qui le fit généralissime de ses armées. Il assiégea en 1621 St-Jean-d'Angély et Montauban. Lesdiguières abjura le Calvinisme à Grenoble en 1622, et reçut aussitôt les lettres de connétable. Sa Vie a été écrite par L. Videl, son secrétaire, 1638.—Le duc de Lesdiguièresne laissa que deux filles; elles furent toutes deux successivement mariées au maréchal de Créqui, qui, après la morldumaréchal, prit.ainsi que ses descendants, le nom de Lesdiguières.

  • LESEUR (Thomas), savant minime, né àRhétel en 1703, mort à Rome en 1770, professa les mathématiques au collège<de la Sapience à Rome, partageant l'enseignement avec le P. Jacquier. Il composa en société avec ce savant un Commentaire sur les -principes de Newton et les Éléments du calcul intégral.
  • LESFARGUES (Bernard), imprimeur et auteur, né à Toulouse vers 1600, a traduit quelques ouvrages latins et composé un poème intitulé David (1660), qui n'est plus connu que par ce vers de Boileau :

Le David imprimé n'a point vu la lumière.

  • LESGHIS, peuple tartare de la Russie mêrid. (Daghestan), au N. E., s'étend depuis Belakami jusqu'à Kapilchoï, sur env. 36 kil. de longueur; environ 300 000 hab., musulmaus ou idolâtres. Quoiqu'ils aient de bonnes terres, ils vivent de brigandage; les esclaves seuls cultivent les champs. Une partie des Lesghis paye tribut à la Russie.
  • LESINA, Pharos, île de la mer Adriatique (États autrichiens), sur la côte de Dalmatie, entre Brazza etCurzola; 99 k. sur 10; 15 000 h. Elle a pour ch.-l. Lésina, au S. O. ; 1200 hab. ; château fort. Évèché, suffragant de Zara. Pèche de sardines.
  • LESINA , v. d'Italie (Capitanate), sur un lac de même nom (Pantanuslacus), à 20k.N.N.E. de San-Severo. Êvêché.
  • LESLEY (John), évêque catholique de Ross, en Ecosse, issu d'une des plus illustres familles du pays, né en 1527, mort en 1596, fut employé par Marie Stuart dans diverses négociations, fit plusieurs tentatives pour faire évader cette princesse de sa prison, fut enfermé par ordre d'Elisabeth à la Tour de Londres, puis exilé, et vint inutilement implorer des secours sur le continent pour la reine captive. Il a laissé : De origine, moribus etrebusgestis Scotprum, Rome, 1578; De titulo et jure Harix, Scotorum reginœ, Reims, 1580. Lesley fonda sur le continent trois collèges pour les Écossais, à Paris, à Douai et à Rome.
  • LESLIE (Ch.), controversiste, fils d'un évoque anglican, né vers 1660 en Irlande, mort en 1732, fut nommé en 1687 chancelier de l'église cathédrale de Counor. Après la Révolution de 1688, il accompagna le prétendant à St-Germain et en Italie ; mais il revint finir ses jours en Angleterre. Il combattit à la fois dans ses écrits les Déistes et les Catholiques. Outre un grand nombre de pamphlets politiques contre Burnet, Locke, Hoadley, etc., il a composé plusieurs écrits théologiques, entre autres : Slwrt and easy method xoith the Deisls (Méthode courte et facile contre les Déistes), 1694; The snake inthe grass [Anguis inherba), 1697,contre les Quakers et contre Antoinette Bourignon. Il rédigea de 1704 à 1710 The liehearsal (les Récits), feuille hebdomadaire.
  • LESLIE (John), physicien écossais, né en 1766 dans le comté de Fife, mort en 1832, professa les mathématiques (1805), puis les sciences naturelles (1819) à l'Université d'Edimbourg, et porta dans les sciences un esprit original et profond. Il inventa un thermomètre différentiel (1800), ainsi qu'un nouvel hygromètre, trouva le moyen de faire artificiellement de ia glace (1810), et lit une foule d'expériences ingénieuses et de découvertes. Ses principaux écrits sont :

Essai sur la nature et la propagation, du culàrique, 18GiiÉldmentsdephilosophienaturelle, 18J3; Analyse géométrique, 1821, etc. LESNA OU LESZSO. F. LISSA.

  • LESNEVEN, ch.-l. de c. (Finistère), à 24 kil. N. N. E. de Brest ; 2540 hab. Collège, hôpital de la marina Commerce de blé et de toiles. —Fondée eh 1096.
  • LESPARRE, ch.-l. d'arr. (Gironde), capit.del'anc Médoc, à 69 k. N. O. de Bordeaux; 2231 hab. Lainages communs. Commerce de vins de Médoc, sel, grains. Fief appartenant jadis à la maison de Foix. » LESPARRE(Andréle voix, seigneur de), 3°frère de la belle comtesse de Châteaubriant, cjnquit en 1521 la Navarre que Charles-Quint refusait de livrer au jeune Henri d'Albret; mais se laissa: battre le 30 juin à Esquiros et perdit sa conquête en~une seule bataille. Mort en 1547.— V.FOix et PAMPELUNE.
  • L'ESPlNASSE(Mue,JulieBléonorede),nééenl732, morte en 1776, était fille adultérine d'une femme du grand monde séparée de son mari. Ayant perdu sa mère à 15 ans, elle entra comme gouvernante chez le mari de sa mère, qui l'abreuva de dégoûts; elle fut recueillie par Mme Du Défiant, qui en fitson amie ; mais après dix ans d'intimité, les deux amies se brouillèrent et se séparèrent. Le salon de Mlle de L'Espinasse devint alors, comme celui dé, Mme Du Deffand, un centre pour les gens d'esprit; d'AIem-bert vinthabiter sa maisonet vécut dans une étroite intimité avec elle. Malgré son attachement pour le géomètre, Mlle de L'Espinasse eut d'autres passions qui troublèrent sa vie. On a publié en 1809 des lettres de Mlle de LfEspinasse au comte de Guïbert, qui peignent bien cette âme passionnée.
  • LESSART (Ant. DE VALBEC de), mjnistre de Louis XVI, né en Guyenne en 1742. Ami et confident de Necker, il devint lui-même contrôleur général des finances en 1790, puis fut chargé, en 1791, du ministère de l'intérieur et de celui des affaires étrangères. Ayant tenté de s'opposer à la guerre avec l'Autriche, il fut décrété d'accusation, traiïsféré aussitôt à Orléans, puis à Versailles, où il fut égorgé à la suite des journées de septembre 1792.
  • LESSAY, ch.-l. de canton (Manche), à 23 kil. N. de Coutances; 1690 hab. Salines aux environs.
  • LESSER (Fréd. Christ.), théologien et naturaliste, né en 1692 à Nordhausen, morj; en 1754, fut pasteur de différentes églises, puis administrateur de l'hospice des Orphelins de Halle. Il fit servir toutes les branches de la science à prouver l'existence de Dieu et la sagesse de la Providence, et publiadans ce but: Lithothéologie ou Théologie des pierresZ(en ail.), 1735; Théologie des'insectes, 1738; Théologie des testacés, 1748 (en lat.), etc. La plupart "de ses ouvrages ont été traduits en français.
  • LESSING(Gotthold), litlérate'ur, né en 1729 à Ca-mentz en Lusace, mort en 1781, était filsd'un pauvre ministre luthérien. Après avoir étudié àLeipsick, il alla à Berlin où il se fit connaître par des Fables (en prose) qui sont devenues classiques (1753) ; puis il donna des pièces de théâtre d'un genre original, et publia des Lettres sur la littérature, qui exercèrent une puissante influence sur le goût de ses compatriotes. Pressé par le besoin, il accepta en 1760 une place de secrétaire du gouverneur de Breslau; mais il quitta bientôt cet emploi, qui lut convenait peu, et revint à Berlin reprendre ses travaux littéraires. Il publia en 1765 Laocooh, ou traité des Limites de la peint, et de la poésie .(trad. par Vaiderbourg, 1802, et par Courtin, 1866), ouvr. d'une critique supérieure, et en 1767 lo drame de Minm, du Bam-lielm. Appelé la même année à Hambourgi il y réforma le théâtre parses judisieuses critiques et composa à cette occasion sa Dramaturgie, 1607-1768 (trad. par Mercier et Junker, 1785), ouvrage qui peut être regardé comme la théorie dugenre romantique. En 1770, il fut nommé bibliothécaire de "Wolren-butteL II donna peu après (1772) la tragédie d'jïmtli'a Galotti, qui fit une grande sensation ; enfin il publia

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en J779 le drame de Nathan le Sage, son chef-d'œuvre. Lessing s'était beaucoup occupe de religion; il excita de grands troubles parmi les théologiens par ses Fragments d'un inconnu (1774), où il exprime des doutes hardis, et parla publication d'un ouvrage de Bérenger de Tours en Réponse aux attaques de Lanfranc', qu'il avait découvert dans la bibliothèque de "Wolfenbuttel. Il prit également place parmi les philosophes par son livre de l'Éducation du genre humain. Cet écrivain, qui est en quelque sorte le Diderot de l'Allemagne, est un des principaux auteurs du mouvement littéraire imprimé à ce pays depuis 1750. Ses OEuvres complètes ont élépubliées à Berlin en 30 vol. in-8,1771-94,et 1796-1808. Ses meilleures pièces ont été trad. par M. de Barante dans les Chefs-d'œuvre des théâtres étrangers, 1822.

  • LESSIUS (Léonard), casuiste, de l'ordre "des Jésuites, né à Brecht près d'Anvers, en 1554, mort en 1623, étudia à Rome sous Suarez, enseigna la philosophie et la théologie à Douai, puis à Louvain. et excita de vives disputes par sa morale facileetpar ses opinions sur la prédestination et la grâce : il fut censuré par la Faculté de Louvain en 1587. On a de lui : De juslitia ; De licito usu sequivocationum et men-talium restrictionum ; De gratia efficaci; De prx-deslinaiione. Ses OEuvres ont été publiées à Anvers, 1625-30, 2 vol. in-fol.
  • LESTINES ou LEPTINES, bg de Belgique (Hainaut), à 20kil. S.O.deCharleroi. Ane palais des rois d'Aus-trasie. Il s'y tint en 743 un concile pour la réforme du clergé et pour la restitution des biens ecclésiastiques usurpés par Charles-Martel. Carloman et Pépin, fils de Charles, consentirent à cette restitution.
  • LESTOCQ(J. HERMANN, comte), né en 1692 àZell (Hanovre), mort en 1767, était fils d'un chirurgien français protestant, qui s'était expatrié. Il apprit la médecine, se rendit à St-Pétersbourg poury exercer son art, parvint à se faire nommer chirurgien de la princesse Elisabeth (depuis impératrice), eut occasion plusieurs fois de lui montrer sa fidélité, même au péril de sa vie, et réussit à la placer sur le trône, en 1741. Ilfutalors nommé premier médecin de l'impératrice, conseiller intime, et jouit d'un grand crédit; mais deux ennemis puissants, Bestucheff et le comte Apraxine, réussirent, par la calomnie, à le perdre dans l'esprit d'Elisabeth : elle le fit arrêter et enfermer dans une forteresse, d'où il ne sortit qu'à l'avénementde Pierre III (1700).

LESTOILE (P. de). V. ETOILE.

  • LESTRYGONS, peuple qui, selon la Fable, habitait la Sicile orientale (vers Catane et Léontium), était voisin des Cyclopes. Onen fait des géants et des anthropophages. Ulysse aborda chez ce peuple inhospitalier et y perdit plusieurs de ses compagnons, qui furent dévorés par les habitants. On attribuait aux Lestrygons la fondation de Formies en Campanie.
  • LESUEUR (Eustache), le Raphaël français, peintre célèbre, né à Paris en 1617, étudia sôus Vouet, et se fit de bonne heure remarquer du Poussin. 11 ne chercha point à s'introduire à la cour et ne peignit que pour des particuliers et des couvents. Persécuté par des envieux et dégoûté du monde par la perte de sa femme, il se retira dans un clottre de Chartreux ; il y mourut en 1655, n'étant âgé que de 38 ans. Lesueur est le premier peintre de l'école française sous Louis XIV : Lebrun, son rival, est loin de l'égaler pour la grâce, la vigueur, la noblesse et l'art de disposer un sujet. Son OEurre, gravé au trait et publié par Landonen HOpièces (Paris, 1811), n'est pas complet. Ses tableaux les plus importants sont : la Vie de S. Bruno, en 22 tableaux, pour le couvent des Chartreux (auj. au musée du Louvre); l'Histoire de S. Martin et celle de S. Benoit ; S. Paul guérissant les malades devant Néron; S. Paul prêchant à Éphèse; la Saluta-liim angélique; le Martyre de S. Laurent ; S. Gênais et S. Protais; Tobie donnant des instructions à son fils; le Salon des Muses, en 19 tableaux, qu'il peignit • 1 hôtel Lambert, en même temps que Lebrun pei-

gnait la galerie du même hôtel. On doit à M. Vite! une remarquable Étude sur Lesueur (1843).

  • LESUEUR (J. F.), célèbre compositeur, né prèsd'Âb-beville en 1763, m. en 1837, obtint à 23 ans la maîtrise de la métropole de Paris, et fut plus tard attaché au Conservatoire comme professeur et inspecteur. I' donna en 1793 à l'Opéra comique la Caverne, Téléma-que et Paul et Virginie; en 1804 au grand Opéra les Bardes, son chef-d'œuvre; en 1809 la Mort d'Adam, etc. « Dans la Caverne, dit Choron, sa musique est forte et nerveuse; dans Télémaque, mélodieuse et fantastique; dans Paul et Virginie, fraîche et sentimentale; dans les Bardes, brillante, héroïque et vraiment ossianique ; dans la Mort d'Adam, simple, énergique et solennelle. » On doit encore à Lesueur un nombre considérable de messes, d'oratorios, etc. Abbeville lui a élevé une statue en 1852. Raoul Ro-chette alu à l'Institut en 1839 une Notice sur Lesueur.
  • LESUIRE (R. M.), littérateur, né en 1737 à Rouen, m. à Paris en 1815. fut lecteur du duc de Parme et professeur de législation à l'École centrale de Moulins. On a de lui des poésies: ÉpîtreàVoltaire, 1761; la Vestale Clodia à Titus, héroïde, 1767 ; le Nouveau monde, poème en 26 chants, 1782 ; Isaac et Rébecca. poème en prose, 1777; et des romans: l'Aventurier, 1782; le Philosophe parvenu,. 17'88, etc.
  • LESUR(Ch. Louis), né à Guise en 1770, m. en 1849, fut quelque temps employé sousTaileyrand au ministère des affaires extérieures, remplit jusqu'en 1825 les fonctions d'inspecteur de la loterie, et passa ses dernières années dans sa ville natale. On lui doit plusieurs ouvrages justement estimés (Progrèsde la puissance russe, 1807;Histoire des Cosaques, 1814, etc.); mais il est surtout connu comme fondateur et rédacteur de l'Annuaire historique, qu'il commença en 1818 et poursuivit jusqu'en 1832.: cet ouvrage, continué depuis par A.Fouquier, est un précieux répertoire de documents et un manuel indispensable poiw ceux qui s'occupent d'affaires publiques.
  • LESURQUES (Joseph), né à Douai en 1763, d'une famille honorable et aisée, fut condamné à mort en 1796 comme coupable d'un assassinat commis sur la personne du courrier de Lyon. Peu après on découvrit le vrai coupable, nommé Dubosc, quj fut aussi condamné par le même tribunal : la singulière ressemblance du malheureux Lesurques avec l'assassin avait été cause d'une fatale méprise. Quoique l'erreur judiciaire soit reconnue de tous, la famille de Lesurques n'a pu encore obtenir la réhabilitation juridique de sa mémoire, malgré les persévérants efforts de M. Méquillet, tuteur de ses derniers rejetons.

LESZSKO, ducs ou rois de Pologne. V. LECK.

  • LE TELLIER (Michel), homme d'État, né en 1603, m. en 1685, était fils d'un conseiller à la Cour desaides, et dut son élévation à Mazarin. Nommé, par le crédit du cardinal, secrétaire d'État de la guerre (1643), il contribua puissamment à terminer les troubles delà régence et à rétablir l'autorité royale; il résigna en 1666 les fonctions de ministre de la guerre en faveur de son fils aîné, le célèbre Louvois, et reçut les sceaux en 1677. D'un zèle ardent pour l'orthodoxie, il fut un des principaux instigateurs de la révocation de l'édit de Nantes, et scella peu avant sa mort l'ordonnance de révocation. Bossuet et Fléchier ont prononcé son oraison funèbre.— Son fils puîné, Ch. Maurice I.e Tellier, archevêque de Reims (167t), présida l'assemblée générale du clergé en 1700. Il légua à l'abbaye de Ste-Geneviève sa bibliothèque, qui contenait 50 000 vol.
  • LE TELLIER (le P. Michel), le dernier confesseur de Louis XIV, né à Vire en 1643, était fils d'un paysan, Il entra chez les Jésuites en 1661, professa les humanités et la philosophie, rédigea dans l'intérêt de son ordre plusieurs écrits polémiques, et fut élevé à la dignité de provincial. Chargé en 1709, après le P. Lachaise, de diriger la conscience du roi, il déploya dans ces fonctions un zèle âpre et inflexible : ii fit poursuivre les Jansénistes à outrance, fit détruire

LETR — 1086 — LIOC

l'abbaye de Port-Royal des Champs, anima Louis XIV contre le cardinal de Noailles, et obtint du St-Siége la bulle Unigenilus, 1713. A la mort de Louis XIV, il fut exilé de la cour; il mourut en 1719, au collège des Jésuites de La Flèche. Entre autres écrits, on a de lui : Histoire des cinq propositions de Jansinius, 1699, et le P. Quesnel séditieux et hérétique, 1705. LETELLIER (Constant), né en 1762 à Boulogne, m. à Paris en 1841, tint un pensionnat florissant à Paris, et publia divers ouvrages classiques estimés, entres autres une Grammaire française, souvent réimprimée, et un Traité des participes.

  • LÈTES, Lseti, nom commun à diverses tribus barbares de la Gaule au moyen âge. C'étaient des Germains ou des Sarmates, pris à la guerre et transportés dans l'intérieur de l'empire où ils étaient chargés de cultiver le sol et au besoin de le défendre. Ils étaient attachés à la glèbe, sans être toutefois considérés commeesclaves.—Ausone donne spécialement ce nom àunetribu de Sarmates transportée par ordre de Maximien dansle paysdes Nerviensetdes Trévires.
  • LÉTHÉ. c-à-d. en grec Oubli, une des rivières des Enfers chez les Païens; ceux qui s'y désaltéraient oubliaient le passé.
  • LETHIÈRE (Guill. Guillon), peintre, né en 1769 à la Guadeloupe, m. en 1832, remporta le grand prix en"1786, devint en 1807 directeur de l'Académie française de peinture à Rome, et entra en 1818 à l'Institut. On a de lui : Junius Brutus condamnant ses fils, Philoctèteà lemnos, Homère chantant, le Jugement de Paris. Ses tableaux se distinguent par une belle ordonnance et une grande énergie.
  • LETI (Gregorio), écrivain, né à Milan en 1630, m. en 1701, était neveu d'un éveque. Après avoir dissipé sa fortune dans les plaisirs, il embrassa le Protestantisme, se réfugia à Genève où il enseigna l'italien, se fit chasser de cette ville pour quelques traits satiriques (1679); alla en Angleterre, fut encore forcé de quitter ce pays pour la même cause (1682), et se fixa enfin à Amsterdam. On a de lui, outre de violents libelles : Histoire de Sixte-Quint, Lausanne, 1669;— de Philippe II, 1679; — d'Angleterre, 1682; —de Genève, 1686;— de Belgique, 1690;—deCrom-toell, 1692; — d'Elisabeth, 1693;—de Charles-Quint,

1700. Partial et inexact, cet historien est en outre négligé dans son style et ne sait pas exciter l'intérêt. L'ÉTOILE (Pierre de), V. ETOILE.

  • LETOURNEUR (P.), écrivain, né à Valognes en 1736, m. à Paris en 1788, se voua au genre de la traduction, et y obtint un grand succès. Son style a de l'harmonie, de la facilité, mais n'est pas exempt d'emphase et de recherche. Letourneur est un des premiers qui aient fait connaître Shakspeare à la France; il professait pour cet auteur un enthousiasme exclusif. On distingue parmi ses traductions : les Nuits et les Okuvres diverses d'Young, 1769-70; les Méditations sur les tombeaux de Hervey, 1770 ; Théâtre de Shakspeare, 177'6 et années suivantes, 20 vol. in-8; Ossian, fils de Fingal, poésies galliques, 1777; Clarisse Harloice, 1784-87, 10 vol in-8.
  • LETOURNEUR (Ch. L. Fr.H.), néàGranville en 1751, m. près de Bruxelles en 1817, fut député à l'Assemblée législative etàla Convention, où il vota la mort de Louis XVI; devint membredu Directoire en 1795, mais en sortitl'année suivante. Il fut depuis préfet de la Loire-Inférieure en 1800 et maître des comptes en 1810. En 1815, il fut banni comme régicide.
  • LETUONNE (Jean Antoine), né en 1787 à Paris, d'une famille pauvre, m. en 1848, se forma presque seul, approfondit la géographie sous Mentelle et le grec sous Gaii, voyagea de 1810 à 1812avec un riche étranger, et visita ainsi la France, l'Italie, la Suisse et la Hollande; fit paraître après son retour un Essai sur la topographie de Syracuse au V siècle av. J.-C. «t quelques autres travaux d'érudition, ce qui le fit chi.isir pour terminer le Slrabon de Laporle-Dutheil ; fut admis'lès 1816 à l'Académie des inscriptions, et bientôt api es nommé inspecteur général des études;

devint en 18S2 directeur de la Bibliothèque du Roi, en 1834professeurd'arcnéologïeauCollégede France, succéda en 1840 à Daunou comme garde général des archives, et joignit à cet emploi les fonctions de directeur de l'École des chartes (1847). Letronne a laissé un grand nombre d'ouvrages et de mémoires qui se distinguent par la sagacité etpar la sûreté da la critique. Collaborateur de Champollion, il publia desB.echerchessur'PHistoiredel'Égyplependantladot mination desGrecs et desJXomains, 1823;surl'0&/et des représentations zodiacales, 1824 (à l'occasion du zo<-diaquedeDenderah); sur le Christianisme en Egypte. en Nubie, en Abyssinie, 1832 ; sur iaStatue vocale de Memnon,18ZZ;$ucl'InsçriptiondeRaseite, 1840; enfin il donna un rasteRecueil des inscriptions grecques et latines del'Égypte, 1841-49,3 vol, in-4. On remarque encore ses travaux suTÏa.Èétrologie des anciens, sur les Monnaies grecques et romaines, 1817 ; snrlaP«i»-ture murale chez les Grecs et les Romains, 1840, etc. Il a fourni de nombreux articles au Journal des savants, à la Revue archéologique ht autres recueils. On lui doit l'édition de Èolhn en 30 vol. in-8, publiée par Didot, 1821-25. Walckenaër a lu en 1850 son Éloge à l'Académie des inscriptions. Ses principaux écrits ont été réunis en. 1860 sous le titre de Mélanges d'érudition et de critique historique, i vol. in-8.

  • LETTERE, v. d'Italie (prov.de Naples), à 18 kil. N. O. de Salerne;4600hab. Evêché.
  • LETTONS, anc. peuple des bords de la Baltique, forme encore le fond dft la population rurale en Li-thuanie, en Esthonie, enCourlande, en Sémjgalle. Il parle une langue à part, qui a 2 dialectes, le letton pur et le sémigall. — On a longtemps nommé Lettonie la partie méridionale de la Livonie.
  • LETTRE DOMINICALE, lettre employée dans la comput ecclésiastique. F. DOMINICALE dans notre Dictionnaire des Sciences.
  • LEU (S.), évêque de Sens en 609, sous le règne de Clotaire II, était d'une maison alliée à la famille royale. Calomnié auprès du roi, il fut envoyé en exil; mais son innocence fut.reconnue, et il fut rappelé. Il mourut en 623. On le fête le 1" sept.
  • LEUCA, v. de l'Italie ano. (Iapygiê), à l'E., près de ï'IapygiumoviSalentinumpromontorium, auj. Cap de Leuca (dans la Terre d'Otrante), à l'extrémité S. E. de l'Italie. Cette ville fut détruite au xr siècle par les Barbares, et remplacée par Alessano. Y. ce mot.
  • LEUCADE, Leucas, au]. Ste-Maure, île de.lamer Ionienne,près de l'Acarnanie,dont elle n'était séparée que par un étroit canal (auj. un pont la jointau continent). On y trouve au N. une ville du nom de Leu-cade, qui fut quelque temps la capitale de l'Aeârnanie, —Au S. de l'île était un cap dont le pied était hérissé de brisants. Les amants malheureux venaientchercher un remède à leurs maux en se précipitant du haut de ce cap dans la mer : c'est ce qu'on appelait Saut de Leucade. Ceux qui échappaient à la mort après ce saut périlleux étaient guéris de leur amour. Saphoet une foule d'autres périrent, dit-on, en recourant à ce terrible remède.— L'île de Leucade avaitçonservé son indépendance au milieu des guerres civiles de la' Grèce;elle Iaperdit lors de l'expéditionde Flamininus contre Philippe, roi de Macédoine. Sous l'empire d'Orient , elle fut souvent ravagée par les Barbares. Elle tombaen 1229 au pouvoir d'une famille napolitaine, celle des comtes de Tochis, qui la possédèrent, avec plusieurs îles voisines, sous la suzeraineté de Venise, jusqu'en 1479, époque où elle fut conquise par Mahomet II. Prise par lés Vénitiens en 1684, elle leur resta jusqu'en-1797. Depuis, elle a suivi le.sort des autres îles Ioniennes. V.lONiENNES (îles) etSTE-KAURE.
  • LEUCATE, Leocala, bourg dudép. de l'Aude, entre l'étang de Leucate et la Méditerranée, à 40 kil S. de Narboime; 1275 hab. Jadis ville assez grande et forte: vainement assiégée par les Ligueurs ea 1590; démantelée en 1664.
  • LEUCÉ (c-à-d. Blanche) ,auj. Ile des Serpents, îlot du Pont-Euxin, en face des bouches de l'Mer, était

LEUR

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une lie sainte chez les Grecs, qui en firent le séjour des âmes des héros (Ajax, Achille, Patrocle, etc.).

  • LEUCHTENBERG, bg de Bavière (Ht-Palatinat), à 36 kil. N. E. de Culmbach ; 500 hab. — Il a donné son nom à un landgraviat situé sur les rives du Naab, et qui avait pour ch.-l. Pfreimbt. Ce landgraviat fut en 1817 érigé en duché pour le prince Eugène de Beauharnais, ex-viee-roi d'Italie, et passa après sa mort (1824) a son fils aîné, Auguste, né en 1810, m. à Lisbonne en 1835, deux mois après avoir épousé l'a reine Dona Maria; puis au 2', gendre de l'empereur Nicolas, né en 1817, mort en 1852: ce dernier perdit saqualité de Français en devenant prince russe.
  • LEUCI, peuple de la Gaule (Belgique 1»"), au S. des Mediomatrices, était de race cimbrique. Ils habitaient la partie méridionale de la Lorraine actuelle et avaient pour v. principales Tullum (Toul) etNasium (Naix ou Nancy). Leur territoire comprenait la plus grande partie des dép. de la Meurthe et des Vosges.
  • LEUCIPPE, Leucippus, philosophe grec, natif d'Abdère ou de Milet, florissait vers 500 av. J.-C. 11 admettait pour expliquer l'univers le vide et les ato-mes: ces atomes, en nombre infini et doués d'un mouvement éternel, ont, par leurs combinaisons fortuites, formé tous les corps. Leucippe eut pour disciple Démocrite. On n'a rien conservé de lui.

LEUCOFAOrV. LATOFAO.

  • LEUCOPETRA, c-à-d. la roche blanche, lieud'A-chaïe, près de l'isthme de Corinthe. Les Achéens, commandés par Diaaus, y furent défaits par le consul Mummius en 146 av. J.-C.
  • LEUCO-SYRIE, c-à-d. Syrie Hanche, dénomination vague appliquée par les anciens à. la Cilicie orient, et à la Cappadoce mérid., situées au N. delà Syrie, vient de ce que les habitants de cette contrée avaient le teint plus blanc que les Syriens propres.
  • LEUCTRES, Leuctrum, Leuctra, bourg de la Béo-tie, au S. O. de ïhèbes, au S. de Thespies, à 13 kil. env. de la mer, est célèbre par la victoire qu'Epami-nondas y remporta sur Cléombrote, roi de Sparte, en 371 av. J.-C.— Plusieurs autres localités de la Grèce portaient le nom de Leuctres, une entre autres sur les confins de la Laconie et de la Messénie, près de la mer : c'est auj. le ch.-l. d'un dème de même nom.
  • LEUDES. Ce nom, dérivédumotgermanique lente, qui signifiait gens ou sujets, désignait chez les Germains les compagnons du chef de la bande guerrière, ses fidèles, ceux qu'il avait attachés à sa personne par des présents d'armes, de chevaux, etc., et qui avaient le privilège de s'asseoir à sa table. Après l'établissement des Barbares dans les provinces de l'empire romain, on continua à appeler leudes les compagnons ou fidèles du roi; mais les présents de terres, fiefs ou bénéfices, remplacèrent depuis la conquête les présents d'armes ou de chevaux. Les leudes devinrent ainsi les feudataires ou vassaux. Il faut bien les distinguer des guerriers appelés ahrimans ou hommes libres, qui, lors du partage fait entre les conquérants, obtinrent, par la voie du sort, des alleux, terres franches de toute redevance.

LEUK, bg de Suisse. T. LOUECHE.

  • LEUNCLAVTUS (J.), en allemand Lœwenklau, savant allemand, né en 1533 à Amelbeuern (Westpha-lie), mort à Vienne en 1593, possédait la jurisprudence , le droit civil, le latin, le grec, le turc etl'his-toire. Il s'occupa principalement du Bas-Empire et de l'empire ottoman, et séjourna longtemps en Turquie, afin de mieux connaître ce pays. On a de lui un très-grand nombre d'éditions et de traductions d'auteurs grecs {l'Économique de Xénophon, Dion Cas-sius, S. Grégoire de Nazianze, Manuel Comnène, Manuel Paléologue, etc.), un abrégé des Basiliques (Synopsis Basilicorum), 1575; les Annales des sultans ottomans, en latin, Francfort, 1596; les Pan-dectes de l'histoire turque (allant jusqu'en 1588), etc.
  • LEURET (le Dr), médecin en chef de Bicêtre, né «n 1797 à Nancy, m. en 1851, s'occupa surtout des maladies mentales et introduisit un nouveau mode de trai- <

tement auquel il dut de nombreuses guérisons. Saa principaux écrits sont : Fragments psychologiques, 1834; Anatomie comparée du système nerveux dans ses rapports avec l'intelligence, 1840, où il combat le système de Gall; Traitement moral de la folie, 1840, ouvrage où il expose les vues qui lui sont propres et qui lui attira de nombreuses attaques.

  • LEUTHEN ou LISSA , v. des Etats prussiens (Silésie), à 7 kil. O. de Breslau: 500 hab. Frédéric II y remporta une vict. signalée sur les Autrichiens en 1757.
  • LEUTOMITCHL, v. des Etats autrichiens (Bohême), à 60 kil. S. E. de Chrudim; 7100 hab. Jadis évêché. Gymnase de Piaristes, haute école de sciences et de lettres. Prise par les' Prussiens en 1758.
  • LEUTSCHAU, Lœcge, v. des Etats autrichiens (Hongrie), dans le cercle de Zips, à 59 kil. N. O. de Kachau; 5650 hab. Ëvêché. Cathédrale. La ville a été bâtie en 1245 par le roi Bêla IV.

LEUYIGILDE. V. LÉOViGiLnE. LEUWARDEN. Y. LEEUV7ARDEN.

  • LEUWENHOECK (Ant.), naturaliste, né à Delft en 1632, mort en 1723, fabriqua des microscopes d'une perfection admirable, s'en servit pour faire des observations curieuses, et reconnut avec leur secours la composition du sang, les animalcules spermati-ques, la continuité des artères et des veines, la disposition des lames qui composent le cristallin, etc. Cependant, il avait moins de sagacité et de critique que de finesse dans l'organe et d'adresse dans l'art de fabriquer les instruments. Il crut quelquefois voir des choses qui n'ont jamais existé et donna souvent ses hypothèses pour des réalités. On a de lui un grand nombre de mémoires, publiés d'abord dans les Transactions philosophiques, puis réunis sous le titre dMr-cana" nalurx détecta, Delft, 1695-99, 4 vol. in-4.
  • LEUZE, v. de Belgique (Hainaut), sur la Dender, à 17 kil. E. deTournay; 6000 h. Ancienne abbaye. Le maréchal de Luxembourg y battit Guillaume d O-range en 1691.
  • LEVAILLANT (François), voyageur et naturaliste français, né en 1753 à'Paramaribo (Guyane), mort en 1824, vint de bonne heure en France. Entraîné par la passion des voyages, il s'embarqua en 1780 au Texel pour le cap de Bonne-Espérance, parcourut de 1781 à 1784 le pays des Cafres et des Hottentote, et tenta, mais en vain, de traverser toute l'Afrique du S.au N. A son retour, il donna des relations de ses courses et de ses observations, qui sont pleines d'intérêt et d'instruction. Onadelui: Voyage dans l'intérieur de l'Afrique par le cap de Bonne-Espérance, dans lés années 1781-83, Paris, 1790; Second voyage^ dans l'intérieur de l'Afrique, 1195; Hist. nat.,des oiseaux d'Afrique, 1797-1812; Hist. nat. des oiseaux nouveaux et rares de l'Amérique et des Indes, 1801-4; Hist. nat. des perroquets, 1801-5; HisC. nat. des oiseaux de paradis, 1803-16. Ce savant modeste fut peu encouragé; on contesta même la fidélité de ses récits; cependant on s'accorde aujourd'hui à reconnaître les services qu'il a rendus à la science. Il a le premier décrit avec exactitude la girafe, et une foule d'oiseaux et d'insectes inconnus jusque-là.
  • LEVANT, nom vague employé pour désigner l'ensemble des pays que baigne la Méditerranée orientale, tels que l'Égypte,la Turquie d'Asie et quelquefois la Turquie d'Europe. Il s'applique plus spécialement à l'Anatolie, dont le nom grec signifie aussi Levant.

LEVANT (ÉCHELLES DU). V. ÉCHELLES. LEVANT (RIVIÈRE DU). V. RIVIÈRE et CENES.

  • LEVANTINE (la), vallée de Suisse, dans le canton duTessin, auN.O., forme un district composé de 10000âmes, qui a pour ch.-l. Faido. PriseauxMilanais par les Suisses au xve siècle, elle appartint d'abord au canton d'Uri; elle est au Tessin depuis 1798.
  • LEVANZO, Buccina ou Phorbantia, île delà Méditerranée, l'une des îles Égades, la plus au N. Elle a 7 k. sur 5; 4500 h.
  • LEVASSOR (Michel), historien, né à Orléans, était de la congrégation de l'Oratoire. Il la quitta en 1675

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et se rôtira en Hollande, puis en Angleterre (1697). Il était lié avec Bayle, Basnâge, Jaquejot et autres chefs du parti protestant Pt finit par embrasser lui-même la Réforme. On a de lui une Histoire générale de l'Eumpe sous le règne de Louis XIII, Amst. 1700-11, 20 vol. in-12, ouvrage diffus, mais savant. LF.VASSOR. amiral. V. LATOUCHE-TREVILLE.

  • LEVAD (Louis),architecte, directeurdes bâtiments de Louis XIV, né à Paris en 1612, mort en 1670, construisit le château de VauxpourFouquet, 1653, celui de Livry (leRaincy), démoli depuis, et plusieurs des plus beaux hôtels de Paris : l'hôtel Lambert, que Le-sueur et Lebrun décorèrent de leurs peintures, ainsi que les hôtels de Pons, de Colbert, de Lyonne; ajouta aux Tu ileries les pavillons de Flore et de Marsan, 1664, augmenta d'un attiquele pavillon du centre, le couvrit du dôme carré que l'on y voit encore, et fournit les dessin.-s du collège de Quatre-nations (auj. palais de l'Institut). Cet artiste a de là grandeur dans ses conceptions; mais il est généralement lourd etman-que parfois d'élégance. .
  • LE VA YER (Franc, DE LA MOTHE-) , écrivain et philosophe, né à Paris en 1588, mort en 1672, était fils d'un magistrat distingué, qu'il remplaça en 1625 comme substitut du procureur général au parlement ; mais il renonça de bonne heure à ses fonctions pour se livrer tout"entier aux lettres. Il fut reçu à l'Académie en 1639, devint en 16i9 précepteur du duc d'Orléans, frère de Louis XIV, et fut chargé en 1651 de terminer l'éducation du roi lui-même. Il se fit remarquer dans ses écrits comme dans sa conduite par sa sagesse, et mérita d'être appelé par Naudé le Plu-tarque de la France. Ses principaux ouvrages sont : Considérations sur l'éloquence française, 1638; De la vertu des païens, 1642; Jugement sur les historiens grecs et latins, 1646; Discours pour montrer que les doutes de la philosophie sceptique sont d'un grand usage dans les sciences, 1668; Du peu de certitude qu'il y a dans l'histoire, 1668. On a aussi de lui des Dialogues à l'imitation des anciens, sous le nom à'Orasius Tubero. La meilleure édition de ses OEuvres est celle de Dresde, 1756-59, 14 V. in-8. Cet écrivain professait un scepticisme modéré, qui était fondé principalement surVétude de l'histoire et sur l'observation des contradictions qu'offrent les opinions et les coutumes. On doit à M. Etienne un remarquable Essai sur La Mothe Le Vayer, 1849.— Ilavaiteuun fils,l'abbé L., quimourutà35ans: c'est à ce fils, qu'est adressée la 4° satire de Boileau.
  • LÈVE (Ant. de) ou DE LEYVA, capitaine espagnol, né en Kavarre, s'éleva du rang de simple soldat aux plus hautes-dignités militaires sous Charles-Quint; repoussa Bonnivet de devant Milan en 1523, se signala à Rebec, 1524, défendit Pavie contre le roi François I, fut nommé gouverneur du Milanais et y consolida la puissance des Espagnols (1529). Il soutint sa réputation en Autriche, où. il eut à combattre Soliman qui assiégeait Vienne (1529), et en Afrique, où il suivit l'empereur Charles-Quint à Tunis en 1535. Il l'accompagna également en Provence (1536) ; mais, cette expédition n'ayant pas réussi, l'empereur s'en prit à Lève, qui, dit-ôn,en mourut de chagrin.
  • LEVÉE (Jér. Balthazar), professeur au Havre, puis à Bruges et à Caen, né au Havre en 1769, mort vers 1835, a donné dans le Théâtre des Latins (1820 et ann. suiv.) la traduction de Plante eîd&Sénèque le Tragique. Il est le principal éditeur du Cicéron de Fournier (1816, etc.), qui fut éclipsé par l'édition donnée à la môme époque par J. V. Le Clerc On lui doit une Biographie des hommes célèbres du Hévre, 1828.
  • LEVEN, vge d'Ecosse (Fife, à 12 kil. S. de Cupar, il'emb. du Leven dans le golfe de Forth; 2000 h. Port petit, mais sûr. — La petite riv. de Leven.sort du lac Leven [Loch-Leven), dans le comté de Kinross. On trouve dans une lie du lac le château de Loch-Leven. V. ce nom.
  • LËVESQUE (P. Ch.), historien et traducteur, né à Paris en 1736, mort en 1812, fut appelé en Russie

en 1773 par Catherine II, à la recommandation de Diderot, pour enseigner les belles-lettres à l'ésole des cadets-nobles; revint en France en 1780, fut nommé professeur au Collège de France, puis élu membre de l'Académie des inscriptions. On a de lui : Histoire de Russie, Yverdun, 1782, 8 vol. in-12; La France sous les cinq premiers Valois, 1788; Histoire critique de la république romaine, 1807 (il y professe le scepticisme le plushardi, principalement au sujet des rois de Rome); Etudes dé l'histoire ancienne et de l'histoire grecque, 18ll,-l'un de ses meilleurs ouvrages. Il a aussi donné plusieurs traductions estimées, entre autres celle de Thucydide, 1795-97.

  • LËVESQOS DE POUILLY (L. J.), né à Reims en 1691, mort en 1750, cultiva d'abord les sciences avec succès, puis se livra à la littérature, et devint en 1722 membre de l'Académie des inscriptions. Épuisé, par l'excès de l'étude, il se mit à voyager, alla en Angleterre où il se lia avec Bolingbroke, puis revint se fixer dans sa ville natale. Nommé lieutenant général du roi à. Reims, il créadans cette ville d'utiles établissements. On a de lui une Théorie des sentiments agréables, Genève, 1747, où il prouve que le bonheur est dans la vertu. — Son fils, Jean-Simon L,, 1734-1820, fut aussi membre de l'Académie des.inscrip-tions. On lui doitune fie de L'Hôpital, 1764, et une Théorie de l'imagination, 1803. * LEVESQUE DE BUWONT(J.), frère de L. de Pouilly, né à Rei ms en 1692, mort en 1785, étudia longtemps avec son frère et acquit une prodigieuse érudition. Il passa quelques années en Hollande où il travailla.avec St-Hyacinthe à l'Europe savante (1718-20), puis; vint à Paris. Il fut reçu en 1756 à l'Académie des inscriptions, et employa sa longue vie à la composition de nombreux ouvrages, qui brillent plutôt par l'érudition que par le style. Les principaux sont : De l'autorité du pape, 1720: Histoire de la philosophie païenne, 1724; —de laSicile, 1745; —de Çonstan-linople, 1750. On a aussi de lui : fies de (Irotius, 1750;—d'Érasme, 1757; —deBossuet, 1761;— de Du Perron, 1768; et Une Notice sitr Procîus (dans les Mém. de l'Acad. desinscr.). On lui attribue l'Examen critique des apologistes de la religion chrétienne, ouvrage anti-chrétien, publié sous le pseudonyme de Fréret, et quelques autres écrits philosophiques. Il a traduit en français le traité de Porphyre De l'abstinence des viandes et sa Vie de Plotin.
  • LEVET, ch.-l. dec (Cher), à 18 kil. S. de Bourges; 418 hab,
  • LÉVI, 3e fils de Jacob et de Lia, né enJMésopo-tamie, vécut de 211711980 av.-J.-C, selon l'Art de vérifier les dates, ou de 1748 à 16,11, selon la chronologie vulgaire. Il fut un des principaux auteurs du massacre des Sichémites (V. 'SICHEM). Sa postérité, connue sous le nom de Lévites, forma une tribu qui fut consacrée au culte; elle n'eut point comme les autres un territoire à part, mais on lui donna, outre la dîme des biens de la terre, 48 villes, dispersées dans toute l'étendue de la Palestine. Ces villes étaient dites lévitiques. Les plus importantes étaient Cadès, Sichem, Gabaa, Hébron, Ramoth-Galaad. Six de ces villes servaient de lieu de refuge.— Moïse et Aaron étaient àrrière-petits-fils de Lêvi.
  • LÉVIATHAN , animal mystérieux dont il. est fait mention dans la Bible, notamment dans le livre de Job (ch. XL et XLI). C'est un monstre marin1, un serpent tortueux, qui paraît n'être autre que Je crocodile; selon quelques-uns, ce serait la baleine. On prend aussi ce nom dans un sens moral pour le démon , serpent hostile au genre humain. — Les rabbins donnent le nom de Léviathan à un esprit qui, selon eux, préside à. l'une des quatre parties dij monde, au Midi. — Hobhes a donné le titre de Léviathan a un de ses ouvrages ; il y désigne par ce nonl le pouvoir populaire, l'assimilant au serpent de .la Bible, monstre dont le prince doit écraser la tête..
  • LEVEE, ch.-l. de c (Corse), à20 kil. N. E, de Sar-tène; 1652 hab

LEW1 . — 1689 — LEZÂ.

  • LEVIER, ch.-I. de c (Doubs), â 21 kil. de Pontar-lier; 1215 hab.
  • LÉVIS, maison noble et ancienne de France, que quelques chronologistes ont eu l'idée de faire descendre de Lévi, fils de Jacob. Elle tire son nom de la terre de Lévis, près de Chevreuse, dans l'ancien Hurepoix, et figure dans l'histoire dès le xi° siècle. Elle a formé plusieurs branches importantes, celles de Mirepoix, de Montbrun, de Pennes, de Lautrec, de Ventadour, deQuélus, etc. (V. ces noms), et a fourni à la France un grand nombre d'officiers et de magistrats distingués. — Dans la ligne principale de cette famille, celle des Mirepoix, l'aîné portait le titre de maréchal de la Foi, parce que Guy de Lévis, 1er du nom, fut un des premiers à se croiser contre les Albigeois avec le comte de Montfort, et fut fait maréchal de l'armée des Croisés. - Cette famille s'est surtout signalée dans ces derniers temps par son attachement pour les Bourbons de la branche aînée.
  • LEVIS (François, duc de), né en 1720 au château d'Ajac (Languedoc), m. en 1787, tut envoyé au Canada pour remplacer Montcalm, tué devant Québec, mais ne put, malgré les plus louables efforts, reprendre aux Anglais les possessions dont ils s'étaient emparés. Il se signala par sa bravoure à Johannisberg (1762), devint maréchal de France en 1783, duc en 1784, et gouverneur de l'Artois.
  • LEVIS (Gaston, duc de), né en 1755, m. en 1830, fut membre de l'Assemblée constituante , soutint quelque temps les idées nouvelles, émigra en 1792, fut blessé à Quiberon, rentra en France après le 18 brumaire, ne s'occupa sous l'Empire que de littérature et d'économie politique; fut appelé au conseil privé par Louis XVIII et nommé pair. On a de lui, outre des écrits estimés sur les finances, des Maximes, 1808 et 1825, et des Souvenirs et portraits, 1813 et 1815. Il avait été nommé par ordonnance en 1816 membre de l'Académie française.

LÉVITES, descendants de Lévi. T. LEVI.

  • LÉVITIQUE, un des livres du Pentateuque, traite du culte, qui était confié aux Lévites.

LÉVITIQUES (Villes). V. LEVI.

  • LÉVIZAC (l'abbé de), d'une famille noble d'Alby, émigra en Angleterre, y enseigna le français avec un grand succès et mourut à Londres en 1813. Il publia de bons ouvrages élémentaires : Grammaire à l'usage des étrangers, Londres, 1797; Bibliothèque portative des écrivains français; Dictionnaire français et anglais, 1808; Dict.'des synonymes, 1809.
  • LEVROUX, Gàbatum chez les anciens, Leprosum au moyen âge, ch.-l. de c (Indre), à 20 kil. N. O. de Châteauroux; 3509 hab. Murs flanqués de tours, ancien château. Grains, vins, laines fines.
  • LEWENHACPT (Adam Louis, comte de), général suédois, fut nommé par Charles XII gouverneur de Riga (1706), livra aux Russes en 1708 la bataille indécise de Lesna, en Ukraine, fit des prodiges de valeur à Pultawa, se mit après cette funeste journée à la tête des débris de l'armée, mais se vit forcé de signer la capitulation du Borysthène (1709) et fut fait prisonnier. II mourut en Russie, après dix ans de captivité , laissant d'intéressants Mémoires, imprimés à Stockholm, 1757. — Emile, comte de L., de la même famille, né en 1692, fut élu maréchal de la diète de Suède en 1734 et 1740, fit déclarer la guerre à la Russie et fut placé en 1742 à la tête de l'armée envoyée en Finlande; vaincu malgré sa bravoure, il fut mis en jugement et décapité en 1743.
  • LEWES, v. d'Angleterre (Sussex), à 63 kil. E. de Chichester, sur l'Ouse; 9500 hab. Fonderie de canons, usines à fer, papeteries. Commerce de grains, drèche; bestiaux. Ruines romaines. Henri III fut battu à Lewes par Simon de Montfort en 1264.
  • LEWIS (île), lie d'Ecosse, la plus grande et la plus septentrionale des Hébrides, est coupée en 2 parties réunies par un isthme et dites Lewis et Harris : 100 kil. sur 40; 18 000 hab. Lieu principal, Stornaway. Yestiges druidiques.

LEWIS (Matt. Grégoire), littérateur anglais, né en 1773, mort en 1818, était fils d'un sous-secrétaire d'État au département de la guerre. Envoyé fort jeune en Allemagne, il y prit un goût excessif pour les romans et les pièces de théâtre, et consacra sa vie à ce genre d'ouvrages. Le plus connu de ses romans est le Moine, 1795, roman monstrueux, qui n'offre que des scènes d'horreur et de libertinage, et qui attira sur l'auteur de justes poursuites.

  • LEXINGTON, v. des États-Unis (Kentueky), ch.-l. du comté de La Fayette, à 35 kil. E. de Francfort; 15 000 hab.; bien bâtie; édifices remarquables; université (dite de Transylvanie); nombreuses fabriques ; commerce considérable.
  • LEXINGTON, bg des États-rUnis (Massachussets), à 15 kil. N. O. de Boston ; 2900 hab. C'est là qu'eut lieu, le 19 avril 1775, le i" engagement' entre les Américains et les Anglais commandés par le. général Gage. Un monument en consacre le souvenir. '— Un autre Lexington, dans le Missouri, sur la r. dr. du fleuve de ce nom, à 150 kil. O. de Jefferson-City, a été le théâtre d'un combat livré en sept. 1861 entre les Fédéraux (États du Nord) et les Confédérés (États du Sud). La ville resta au pouvoir des Confédérés.
  • LEXOVII, peuple de la Gaule (Lyonnaise 2e), sur la côte de la Normandi'e (Calvados); ch.-l., Novio-magus, dit aussi Lexovii (Lisieux).
  • LEYDE, Lugdunum Batavorum, v. du roy. des Pays-Bas (Hollande mérid.), sur le Rhin et 4 autres rivières, dans le Rhinland, qu'on regarde comme le jardin de la Hollande, à,27 kil. N. de Rotterdam ; 40 000 hab. Divers monuments, parmi lesquels l'église de St-Pierre (la plus belle de la Hollande). Université célèbre, fondée en 1575, et où ont professé Juste-Leipse, Scaliger, Saumaise, S'Gravesande, Boërhaave, Ruhnkenius, Hemsterhuys; nombre de sociétés de sciences ou d'arts. Fabriques de.drap et autres lainages, jadis renommées, mais presque anéanties auj. parla concurrence. Patrie des peintres Lucas de Xeyde, Rembrandt, Gérard Dow; d'Isaac Vossius, Heinsius, Musschenbrœck, l'inventeur de la bouteille de Leyde, du médecin Van S wieten; de l'anabaptiste Jean de Leyde. —Leyde n'était encore qu'un village en 1083; son importance date du xiir» siècle. Elle soutint en 1574 un siège célèbre contre les'Espa-gnols; elle fut ravagée par la peste en 1655. L'explosion d'un bateau à poudre en 1807 en a détruit presque entièrement le plus beau quartier. ? LEYEN, principauté d'Allemagne. V. LAÏEN.

LEYVA (Antoine, duc de). V. LEVE.

  • LÉZARDIÈRE (Marie Pauline de), née en 1754au château de Verci en Vendée, morte en 1835, était fille du baron de Lézardière, ami de Malesherbes. Elle reçut une éducation sérieuse, prit un goût vif pour les"études historiques, et entreprit un immense travail sur la législation politique de la monarchie française. L'ouvrage était en grande partie imprimé en 1792, mais les malheurs de laRévolution firent anéantir presque toute l'édition, et forcèrent l'auteur à émi-grer. Reotrée en 1801, Mlle de Lézardière, tout entière à d'autres soins, ne put reprendre cette publication, qui ne fut exécutée qu'après sa mort, parles soins du vicomte de Lézardière, son/rère, et qui parut en 1844 sous le titre de Théorie des lois politiques de la monarchie française, 4 vol. in-8. Cet ouvrage, d'unesolidité étonnante pourunefemme, s'appuie sur les meilleures autorités".'
  • LÉZARDRIEUX, ch.-l. de c. (Côtesrdu-Nord), sur le Trieux, à 23 k. N. E. de Lannion; 2200.h.
  • LEZAY, ch.-l. de c. (Deux-Sèvres), sur la Dive, k 15 k. N. E. de Melle; 605 h.
  • LEZAY-MARNÉSIA (Adrien, marquis de),, né à Metz en 1735, mort en 1800, fut député aux États généraux, voyagea en Amérique et revint dans sa patrie où il cultiva les lettres. On a de lui : Plan de lecture pour une jeune dame, 1784; un poëme suria Nature champêtre, 1787; Lettres écrites de l'Ohio, 1792, etc. — Son fils, Adrien, comte de Lezay-Mar-

H. 69

L'HOP — 1090 — JLIA.N

nésia, 1770-1814, fut préfet sous l'Empire et la Restauration, et périt de la manière la plus malheureuse, d'une chute de voiture, en allant au-devant du duc de Berry. 11 publia quelques écrits politiques et littéraires: Les Ruines, ou Voyage en-France, 1794; Pensées du cardinal de Retz, 1797.

  • LÊZIGNAN, ch.-l. de c (Aude), à 25k.0.deNar-bonne; 2569 hab. Eaux-de-vie.
  • LEZOUX, ch.-l. de c (Puy-de-Dôme), sur la r. dr. de l'Allier, à 16 k. S. O. de Thiers; 3788 h.
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