Blind Willie McTell
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Vous avez de Willie Samuel Mc Tear, dit Mc Tell ( Blind Willie ). Chanteur et guitariste de blues américain ( Mc Duffie, Géorgie, probablement 5 mai 1898 - Almon, Géorgie, 19 août 1959 ).
[modifier] Biographie
Roi de Decatur Street à Atlanta, Blind Willie Mc Tell est un musicien de rues eclectique : blues, ragtimes, spirituals, airs de danses, vaudeville, hillbilly. Chanter dans les rues développe une grande puissance vocale et Blind Willie clame d'une voix haute ses chansons, souvent à la demande du public. Parallèlement il met au point un style de guitare à douze cordes d'une virtuosité éblouissante. Son fingerpicking, très complexe, irrégulier, est aujourd'hui l'un des plus étudiés par les apprentis-guitaristes du monde entier. Quant à son jeu de bottleneck, cristallin à souhait, il rivalise avec les meilleurs guitaristes hawaïens. Sa prodigieuse aisance instrumentale lui assure une place au sommet de l'histoire de la guitare folk.
Mc Tell enregistre abondamment à partir de 1927 et jusqu'en...1956. Il émarge à toutes les compagnies discographiques qui sillonnent le Sud à la recherche d'artistes noirs. Dans les rues ou sur les parkings de la capitale de la Géorgie, Mc Tell est très facilement trouvable, toujours disponible et prêt à graver n'importe quel genre de musique sudiste. C'est ainsi qu'il figure dans les catalogues de multiples labels sous son nom et divers sobriquets ( Blind Samie, Georgia Bill, Pig'n Whistle Red ), seul ou en compagnie d'autres guitariste : Curley Weaver et Fred Mc Mullen, ses compagnes Ruth Willis ou Kate Mc Tell. En 1940, les Lomax l'interviewent et l'enregistrent abondamment pour la Bibliothèque du Congrès. Après la guerre, alors que son type de musique n'est plus guère en vogue, il participe à de notables séances pour Atlantic, Regal, Savoy, Bluesville. C'est alors qu'il disparaît.
La réédition de certains de ses meilleurs 78t sur diverses anthologies engendrent l'enthousiasme des artistes et du public folk dans le monde entier. Plusieurs rumeurs le signalent encore vivant, ici et là, jusqu'à la fin des années 60, prêt à enregistrer, plus alerte que jamais. Mais l'opiniâtreté du chercheur David Evans - qui retrouve et interviewe Kate Mc Tell - tord hélas le cou à toutes ces allégations. Aveugle, il avait vécu de la mendicité publique, avant d'être roué de coups par une bande de voyous qui lui avaient volé sa guitare, et ce grand artiste était mort dans une grande misère alors que certains de ses 78t atteignaient des sommes astronomiques dans certaines ventes aux enchères.
Bob Dylan lui a consacré une magnifique chanson parue dans ses "bootlegs series".
[modifier] Son œuvre
Il a enregistré une masse de chefs-d'œuvres, interterprétés et arrangés par des centaines de musiciens :Travelin' blues, Southern can is mine, Broke down engine, Georgia rag, Love changing blues, Statesboro blues qui deviendra un « tube » des années 60 grâce à Taj Mahal. Sa formidable production d'avant guerre est intégralement rééditée sur Blind Willie Mc Tell vol. 1 à 3 ( Document ). Si on ne veut qu'une sélection, The early years, 1927-33 ( Yazoo ) est particulièrement recommandable. Blind Willie Mc Tell, 1940 ( Document ) contient la totalité de ses interviews et de ses enregistrements pour la Bibliothéque du Congrès : un document fascinant. Pig'n Whistle Red ( Biograph ) et Last session ( OBC ) sont ses derniers disques et présentent un Blind Willie Mc Tell encore capable de grands moments.
- Source de documentation : La Grande Encyclopédie du BLUES, par et de Gérard Herzhaft.
