Bibliothèque de la Pléiade
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La Bibliothèque de la Pléiade est une des collections majeures de l'édition française, publiée par Gallimard. Elle constitue une référence en matière de prestige et de qualité rédactionnelle. Sa reliure en cuir pleine peau luxueuse et confortable, alliée à son format réduit et facile à manier, en font non seulement une édition de livre de luxe, mais également de livre pratique, car solide et facile à faire voyager. En conséquence, les prix vont de l'abordable au réellement onéreux.
Aujourd'hui, elle publie non seulement les œuvres majeures de la littérature française, mais également de la littérature mondiale. Dernièrement, les deux premiers volumes des Œuvres de Robert Louis Stevenson ont été publiées.
Il convient toutefois de ne pas confondre la Bibliothèque de la Pléiade, dont cet article traite, avec les autres publications estampillées "La Pléiade", telles que l'Album, l'Agenda, l'Encyclopédie, ce que l'usage quotidien fait sans cesse : on parle par abus de langage ainsi d'une "Pléiade" pour désigner un ouvrage issu de la collection de la Bibliothèque de la Pléiade.
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[modifier] Histoire
1931, un jeune éditeur indépendant, Jacques Schiffrin des éditions La Pléiade/J. Schiffrin & Cie, crée une collection innovante : la Bibliothèque de la Pléiade. Il souhaite offrir au public des œuvres complètes d'auteurs classiques en format poche. André Gide et Jean Schlumberger, créateurs de la Nouvelle Revue française (NRF), s'intéressent au travail de ce nouvel éditeur et intègrent cette collection aux éditions Gallimard en 1934.
Rapidement, la Bibliothèque de la Pléiade développe l'appareil critique qui entoure le texte et offre une approche scientifique qui en fait une collection de référence. La parution, en 1953, des Œuvres d'Antoine de Saint-Exupéry fait entrer la Pléiade dans la cour des éditions à succès.
Au cours des années 1960, la collection s'étend à la littérature étrangère et explore des corpus nouveaux : textes sacrés, classiques asiatiques, textes philosophiques, etc.
C'est aujourd'hui une collection à caractère encyclopédique, véritable référence dans le monde universitaire. Caractérisée par la richesse de son contenu et la rigueur de sa forme, elle est parfois considérée comme la « Rolls-Royce de l'édition ».
[modifier] Les directeurs littéraires
- Jean Ducourneau (1959-1966)
- Pierre Buge (1966-1987)
- Jacques Cotin (1988-1996)
- Hugues Pradier (1997-
[modifier] La Pléiade en chiffres
[modifier] Le palmarès des titres les plus vendus
- Antoine de Saint-Exupéry, Œuvres, (1953) : 340 000 ex.
- Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome I, (1954) : 250 000 ex.
- Albert Camus, Théâtre – Récits et Nouvelles, (1962) : 218 000 ex.
- Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, tome II, (1954) : 208 000 ex.
- Paul Verlaine, Œuvres poétiques complètes, (1938) : 207 000 ex.
[modifier] Les domaines d'exploration
- 20 domaines linguistiques explorés (dont 22 auteurs anglais et 14 auteurs russes)
- Une prédominance d'auteurs du XXe siècle (62 auteurs du XXe siècle pour 58 du XIXe siècle et 17 pour l'Antiquité et le XVIe siècle)
- Plus de 30 anthologies, dont certaines bilingues
- Plus de 500 titres disponibles
- 11 nouveaux titres par an en moyenne
- 16 volumes pour l'ensemble de l'œuvre de Voltaire, médaille d'or en nombre de tomes. Il est suivi de Balzac (15 volumes), Saint-Simon et Dickens (9 volumes chacun)
[modifier] Esthétique de la collection
Depuis sa création, la collection obéit à une charte de fabrication rigoureuse et extrêmement précise. Les dimensions de l'ouvrage sont de 10,5 x 17 cm. Les livres sont imprimés sur papier bible (36 g), cousus-collés, reliés sous couverture pleine peau souple et dorés à l'or fin (23 carats). Si plusieurs imprimeurs se partagent les parutions, surtout Normandie Roto et Aubin, traditionnellement, la reliure est effectuée par un unique prestataire : Babouot, à Lagny.
[modifier] La charte intérieure
Les livres de La Pléiade sont imprimés en caractère Garamond, une référence classique en matière de typographie. La recherche de l'élégance esthétique est illustrée par les nombreuses ligatures qu'on retrouve au fil des pages. La finesse du papier impose un parfait calibrage de la mise en page et de l'impression : le moindre décalage de lignes entre un recto et un verso, mais aussi entre deux pages proches apparaît par transparence et pourrait gêner la lecture. Dans cette même optique de confort de lecture, le papier est d'ailleurs opacifié chimiquement.
Par ailleurs, l'utilisation du nombre d'or dans le calcul des blancs (dans les pages de titre, avant et après les titres et intertitres) permet de définir un parfait équilibre dans les pages de chaque ouvrage.
[modifier] Aspect extérieur des livres
Depuis l'origine, les livres extérieurement sont entièrement vierges de toute inscription, sauf sur la tranche.
[modifier] Les couleurs de référence
Depuis les tout débuts de la collection, la couleur de la reliure d'un volume dépend du siècle où a vécu son auteur. Le code des couleurs n'a jamais varié :
- Havane pour la littérature du XXe siècle
- Vert émeraude pour la littérature du XIXe siècle
- Bleu pour la littérature du XVIIIe siècle
- Rouge vénitien pour la littérature du XVIIe siècle
- Corinthe pour la littérature du XVIe siècle
- Violet pour la littérature du Moyen Âge
- Vert antique pour la littérature antique
Deux exceptions à ce code, qui concernent des ouvrages d'un type particulier :
- Gris pour les textes de référence des principales religions monothéistes
- Rouge Churchill pour les anthologies
On retrouve cette couleur sur la tranche supérieure des livres.
[modifier] Le dos
Le dos des livres de la Bibliothèque est décoré par des filets dorés horizontaux (l'encyclopédie se différenciant par un dos décorée d'étoiles). La pièce de titre est écrasée pour améliorer sa visibilité. Particularité pour les œuvres du XXe siècle : la couleur havane étant trop proche de l'or, la pièce de titre est de couleur verte.