Bataille de Halhin Gol
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de  |
Il a été demandé de vérifier cet article, à cause d'un problème lié soit à la forme de l'article (style, orthographe…), soit au fond de l'article (validité des informations, neutralité…). Vous êtes invité à venir en discuter et l'améliorer. Si vous venez d'apposer le bandeau, veuillez cliquer sur ce lien pour créer la discussion.Si le bandeau a été apposé sous l'ancien système, vous pouvez discuter sur cette page. |
 Une voiture blindée russe BA-10 détruite pendant la bataille de Halhin Gol. |
|
| Informations générales | |
| Date | Du 11 mai au 16 septembre 1939 |
|---|---|
| Lieu | Mongolie |
| Issue | Victoire soviétique décisive |
| Belligérants | |
 URSS Mongolie |
 Japon Mandchoukouo |
| Commandants | |
| Georgi Joukov | Michitaro Komatsubara |
| Forces en présence | |
| 80 000 hommes | 61 000 hommes |
| Pertes | |
| 9 831 tués 15 952 blessés |
22 440 tués 8 766 blessés |
| Batailles de frontières URSS-Japon | |
La Bataille de Halhin Gol, quelquefois orthographiée Khalkhin Gol, appelé incident de Nomonhan, par les Japonais, est l'un des incidents de frontière, qui opposa les Soviétiques aux Japonais à la fin des années 1930. Au départ, simple accrochage entre troupes frontalières, l'incident pris bientôt l'allure d'une guerre non déclarée entre les deux pays. L'issue défavorable de cet bataille eut une influence déterminante sur la stratégie japonaise, puisqu'elle les incita, en désavouant les partisans d'une attaque vers le nord, à tourner leurs ambitions et leurs moyens, vers les îles du Pacifique et l'Asie du Sud-Est. Cet engagement est aussi la première victoire d'un jeune général soviétique, qui est promis à un brillant avenir, Georgi Konstantinovich Joukov.
Sommaire |
[modifier] Contexte
Après l'occupation de la Mandchourie, en 1931, et l'établissement d'un état client, le Mandchoukouo, les ambitions japonaises se tournent vers les provinces d'extrème-orient de l'Union soviétique. Forte de la victoire japonaise en 1905 et de l'intervention en Sibérie lors de la guerre civile russe, une partie influente de l'armée japonaise cherche à influencer son gouvernement en vue d'ouvrir les hostilités contre l'Union soviétique. La majeure partie de ces officiers, connue comme le groupe d'attaque vers le nord, sont regroupés au sein de l'armée du Kwangtun, stationnée en Mandchourie, et vont multiplier les initiatives pour provoquer les Soviétiques, de façon à déclencher un conflit ouvert contre une nation qu'ils considèrent comme faible et vulnérable, pour ensuite s'emparer de la Sibérie, au moins jusqu'au lac Baïkal. De leur côté, les Soviétiques cherchent aussi la confrontation, d'une part pour laver l'affront subi en 1905, mais aussi pour assurer définitivement leur emprise sur la Sibérie. Les deux protagonistes s'affrontent une première fois en 1938 lors de la bataille du lac Khasan, qui se traduit par un match nul sanglant, donc aucun des deux adversaires s'estime satisfait. Néanmoins, une autre zone de frontière contestée, cette fois-ci entre le Mandchoukouo et la Mongolie, va bientôt servir de prétexte pour un nouveau bras de fer.
[modifier] L'incident
En effet, dans l'ouest de la Mandchourie, le Mandchoukouo revendique sa frontière sur la rivière Halha (Halhin Gol pour les Russes), qui coule vers le lac Buir Nor, plus au sud. Les Mongols, eux, soutiennent que la frontière passe seize kilomètres plus à l'est, juste après le village Nomonhan. C'est cette zone contestée qui va voir s'affronter de nouveau Japonais et Soviétiques. Cet affrontement va commencer comme une guerre tribale des siècles précédents, quand une unité de cavalerie mongole, comprenant entre 70 et 90 cavaliers, à la recherche de pâturages, va entrer dans la zone, le 11 mai 1939. Surprise par une patrouille plus importante de la cavalerie du Manchoukouo, elle est mise en déroute et doit regagner la Mongolie, mais deux jours plus tard les Mongols reviennent en force, obligeant l'armée du Kwangtun à intervenir pour les repousser. Les forces japonaises interviennent donc le 14 mai en envoyant un détachement de reconnaissance mené par le lieutenant-colonel Yaozo Azuma, qui reconduit les cavaliers mongols au delà de la rivière en leur infligeant quelques pertes.
Cette intervention entraîne l'intervention des troupes soviétiques, basées en Mongolie. Joseph Staline fait désigner par la Stavka un jeune officier de talent Joukov pour mener les opérations de représailles, et alloue à celui-ci des ressources importantes. Lors d'une nouvelle patrouille, les 28 et 29 mai suivants, la force d'Azuma est attaquée par de nombreuses unités d'infanterie et de blindés soviétiques et mongole, et taillée en pièce, perdant 63% de son effectif, avec 8 officiers et 95 hommes tués et 34 blessés. Tout le mois de juin voit ainsi un importante activité soviéto-mongole de part et d'autre de la rivière Halha, si bien qu'à la fin du mois le commandant local de l'armée du Kwangtun, le lieutenant-général Michitaro Komatsubara, reçoit l'ordre de rejetter l'envahisseur.
[modifier] Offensive japonaise
Pour ce faire, Komatsubara engage deux régiments, les 71e et 72e, de sa division, la 23e, qui se déploient le 1er juillet sur les hauteurs surplombant la Halha au nord, au niveau du confluent avec la rivière Holsten, pour attaquer les hauteurs de Baintsagan, et franchissant la rivière le lendemain. Pendant ce temps, plus au sud, un groupement comprenant les 3e et 4e régiments blindés, avec 73 chars, et le 64e régiment d'infanterie, appuyé par le 2e bataillon du 28e régiment de la 7e division, attaque lui aussi les positions soviétiques à l'est de la rivière. Les chars japonais vont se révéler incapables de bousculer les défenses soviétiques, qui se maintiennent donc sur la rive est, par contre au nord l'attaque est plus fructueuse, car l'infanterie japonaise investit les hauteurs de la rive ouest, et menace l'artillerie de Joukov. Celui-ci réagit promptement, le 3 juillet, en envoyant sa 11e brigade de chars, la 7e brigade blindée et le 24{e}} régiment d'infanterie motorisée, totalisant 186 chars et 266 auto-mitrailleuses, contre attaquer les deux régiments japonais, avant qu'ils n'aient le temps de s'établir solidement de l'autre coté de la rivière. Il décide de ne pas attendre d'infanterie de support, décision qui va se révéler coûteuse pour les équipages de blindés soviétiques car les Japonais vont ainsi détruire 120 blindés à l'aide de leurs canons antichars de 37 mm et de cocktail molotov. Néanmoins, l'offensive nippone est enrayée, et deux jours plus tard les japonais doivent se retirer sur la rive ouest, car leur ravitaillement dépendant d'un seul ponton est insuffisant.
[modifier] Réaction soviétique
Finalement, à la mi-août Joukov décida qu'il était temps de briser l'impasse. Il déploya environ 50 000 soldats russes et mongols du 57e Corps spécial, un groupement d'artillerie, une brigade de chars moyen et les meilleurs avions de la force aérienne de l'armée rouge pour défendre la rive est de la rivière Halhin Gol. Le 20 août, il traversa la rivière pour attaquer l'armée japonaise du Kwantung, composée de trois divisions d'infanterie (70 000 hommes au total).
La victoire de Joukov fut rapide et complète, en grande partie parce que les Japonais n'étaient pas avertis de la présence d'une brigade de chars et parce que l'équipement et les tactiques étaient adaptés à des opérations contre la Chine qui avait surtout de l'infanterie légère et des chars légers. Par exemple les chars japonais étaient peu blindés car ils privilégiaient la vitesse. Quant à la tactique, lorsqu'ils étaient soumis à une attaque, les Japonais se retranchaient pour attendre les renforts. Cela était efficace contre l'infanterie chinoise mais désastreux contre les chars et l'artillerie motorisée soviétique.
Les Soviétiques encerclèrent deux divisions japonaises et mirent en déroute le reste en prenant les bases de ravitaillement. Le 27 août les Japonais tentèrent de briser l'encerclement mais échouèrent. Quand leurs chefs refusèrent de capituler, Joukov infligea à leur armée des barrages d'artillerie et d'avions. La bataille finit le 31 août avec la destruction complète des forces japonaises.
[modifier] Retour au statu quo ante bellum
À la suite de la bataille, l'Armée rouge attaqua ce qui restait des forces japonaises et les reconduisit au Mandchoukouo. Le 15 septembre, les Japonais demandèrent un cessez-le-feu et plus tard signèrent un traité dans lequel ils acceptèrent la frontière de fait.
Selon les Soviétiques, ces derniers perdirent environ 10 000 hommes et subirent 16 000 blessés. Les Japonais perdirent 61 000 hommes, presque uniquement des morts, leurs propres source faisant état de 20 000 "disparus".
[modifier] Ordres de bataille
- soviétique
- 57e Corps spécial
- 36e division motorisée
- 6e brigade de cavalerie
- 11e brigade blindée
- 7e brigade d'automitrailleuse
- 8e brigade d'automitrailleuse
- 9 e brigade d'automitrailleuse
- japonais
