Apnée (sport)
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L’apnée désigne l'arrêt de la respiration (du grec ancien πνέω / pnéô, respirer, avec le préfixe privatif a-). Dans le cadre des sports sous-marins, le terme apnée désigne la plongée sans bouteille. Pour l'aspect médical, voir l'article Apnée.
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[modifier] Historique
Les Amas, populations vivant en Corée et au Japon, vivent depuis plusieurs millénaires des ressources sous-marines, perles et coquillages. Les Suku Laut d'Indonésie peuvent passer jusqu'à dix heures par jour dans la mer. L'apnée fut longtemps utilisée par les pêcheurs et cueilleurs sous-marins.
[modifier] Types d'apnée
L'apnée regroupe plusieurs catégories :
- L'apnée statique qui consiste à rester immobile dans une piscine.
- L'apnée dynamique avec ou sans palmes qui consiste à parcourir la plus longue distance horizontalement.
- L'apnée en immersion où il faut atteindre la profondeur la plus importante en tirant sur un cable à la seule force des bras, à la descente comme à la remontée.
- L'apnée à poids constant avec ou sans palmes pendant laquelle l'apnéiste descend le plus profond possible à la seule force des muscles des jambes.
- L'apnée à poids variable où il faut atteindre la profondeur la plus importante à l'aide d'un poids lesté (une gueuse) d'une trentaine de kilos. La remontée s'effectue à la palme ou bien en se tirant à la corde du poids qui a aidé à la descente.
- L'apnée No Limit : l'apnéiste descend avec un poids et remonte rapidement à l'aide d'un ballon gonflé d'air, aussi appelé parachute.
[modifier] Phénomènes physiques
[modifier] Dus à la pression
[modifier] Bloodshift
À cinquante mètres sous l’eau, les poumons atteignent un volume de 1,5 litres contre 7 ou 8 litres en surface. De plus, la majeure partie de l’air est dissoute dans le sang. Or la cage thoracique ne peut pas se rétracter énormément. Il en résulte une dépression entre la cage thoracique et les poumons, qui est comblée par l’afflux de sang provenant ou de la région abdominale ou des jambes. Ce phénomène appelé bloodshift permet d’augmenter la résistance de la cage thoracique à la pression extérieure et évite les déchirements des muscles ou des tissus.
[modifier] Rendez-vous syncopal des sept mètres
Lors de la descente, la pression ambiante est communiquée à tous le corps. Ainsi, et en vertu de la loi de Henry, l’oxygène de l’air des poumons va se dissoudre dans le sang et se répandre plus rapidement dans l’organisme, donnant une impression de bien-être au plongeur. Or pendant la remontée, le taux d’oxygène dans le sang va brusquement chuter car celui-ci reprend sa forme gazeuse tandis que le corps continue à consommer de l’oxygène. Entre 10 et 5 mètres sous la surface, le phénomène s’accélère car la pression diminue d’autant plus vite qu’on se rapproche de la surface. Le corps, en fin de plongée et d’autant plus que le plongeur bouge, a un intense besoin d’oxygène alors que celui-ci se fait rare. Le premier organe à réagir est le cerveau : le manque d’oxygène provoque une syncope.
[modifier] Dus à la durée
Un plongeur en mouvement en apnée consomme de l’oxygène. Cette consommation d’oxygène peut être accentuée par la température de l’eau : dans un milieu froid, le corps consomme plus d’oxygène pour produire de l’énergie et se réchauffer ; ou par les courants marins qui obligent le plongeur à maintenir son équilibre.
[modifier] Réflexes
[modifier] Respiratoires
Le besoin réflexe de respirer dépend du taux de dioxyde de carbone (CO2) dans le sang. Si celui-ci est trop élevé, le corps réagit en provoquant une inspiration involontaire. Dans l’eau, en cas d’absence de réponse à ces réflexes si le plongeur est incapable de respirer, il peut être victime de syncope.
Une hyperventilation consiste en une augmentation du rythme et de l’amplitude des mouvements respiratoires pendant plusieurs minutes. Elle permet d’augmenter la durée de l’apnée de 60 % en surface et de 30 % chez un sujet nageant intensément. Elle augmente peu la quantité d’oxygène dans le sang. En revanche le taux de dioxyde de carbone est fortement abaissé. Si le plongeur pratique trop l’hyperventilation, il ne sera pas alerté suffisamment tôt par ses réflexes. Il risque donc d’être surpris par la syncope.
[modifier] Vasoconstriction périphérique
La vasoconstriction périphérique est liée à l’immersion et à la température de l’eau. Plus la différence de température est importante entre l'eau et l'air, plus le réflexe est important. Tous les vertébrés connaissent ce réflexe. Les vaisseaux sanguins périphériques diminuent de diamètre, ainsi le sang est refoulé vers les organes vitaux comme le cœur, le cerveau et les reins. Ces organes sont en effet primordiaux, et sans oxygène, le cœur et le cerveau sont lésés de manière irréversible.
[modifier] Cardiovasculaires
La bradycardie est un ralentissement cardiaque dû à un phénomène réflexe. Le rythme cardiaque est commandé par le nerf vagal. Le nerf trijumeau qui innerve tout le visage transmettrait ce réflexe. Dès l’immersion celui-ci ralentit le rythme de 20 % sans entraînement. L’entraînement amplifie cette réponse qui est sans rapport avec la profondeur.
[modifier] Techniques d'entraînement
Pour augmenter la durée de l'apnée, le travail aérobie augmente les capacités de stockage et de transport de l’oxygène. Les séances de natation à intensité moyenne sur longue durée sont appropriées au développement de cette capacité aérobie. Le travail en anaérobie (sans oxygène) permet de mieux résister à l’acidose subie pendant l’apnée, par exemple de la natation en effort maximal. Le travail de contrôle du rythme cardiaque et du souffle permet encore une diminution de la consommation en oxygène, de même qu'il permet un meilleur contrôle du réflexe respiratoire. C’est pourquoi certains plongeurs pratiquent le yoga. Enfin un entraînement régulier permet encore d’augmenter la capacité de la cage thoracique. A la pression atmosphérique, les meilleurs plongeurs emportent jusqu’à 8 litres d’air contre 5 litres pour un individu non entraîné.
L'entraînement est la seule manière d'amélioration. Les populations semi-aquatiques ne sont pas dotées de capacités supérieures à celles des apnéistes professionnels ou amateurs.
[modifier] Apnéistes célèbres
- Yasemin Dalkilic
- Pipin Ferreras
- Loïc Leferme
- Enzo Maiorca
- Jacques Mayol
- Audrey Mestre
- Umberto Pelizzari
- Yorgos Haggi Statti
- Martin Stepanek
- Carlos Coste
- Herbert Nitsch
- Guillaume Nery
- Patrick Musimu
- Stéphane Mifsud
- Tom Sietas
- Natalia Molchanova
- Tanya Streeter
[modifier] Records
Les records homologués par l'AIDA (Association internationales des plongeurs apnéistes) sont disponibles sur le site de AIDA international.
En séparant les catégories hommes/femmes, les différents records sont détenus par les sportifs suivants :
- Apnée statique
- l'Allemand Tom Sietas le 30/08/06 avec 9'00"
- la Russe Natalia Molchanova le 22 avril 2006 avec 7'30".
- Apnée dynamique avec palmes
- l'Allemand Tom Sietas le 28 août 2006 avec 223m.
- la Russe Natalia Molchanova le 23 avril 2006 avec 200 m.
- Apnée dynamique sans palmes
- l'Allemand Tom Sietas depuis le 27 août 2006 avec 183 m.
- la Russe Natalia Molchanova le 20 décembre 2005 avec 131 m.
- Immersion libre
- le Tchèque Martin Štìpánek depuis le 3 avril 2006 avec 106 m
- la Russe Natalia Molchanova le 3 juin 2006 avec 80 m
- Apnée en poids constant avec palmes
- le Français Guillaume Nery le 6 août 2006 avec 109 m
- la Russe Natalia Molchanova le 3 septembre 2005 avec 86 m
- Apnée en poids constant sans palmes
- le Tchèque Martin Štìpánek avec 80 m pour les hommes
- la russe Natalia Molchanova avec 55 m pour les femmes.
- Apnée en poids variable
- le Vénézuelien Carlos Coste depuis le 9 mai 2006 avec 140 m
- l'Américaine Tanya Streeter le 19 juillet 2003 avec 122 m
- Apnée No Limit
- 183 mètres par Herbert Nitsch, le 28 août 2006.
- l'Américaine Tanya Streeter a atteint 160 m le 17 août 2002
- Non classé
A noter la plongée du Belge Patrick Musimu à 209,6 m réalisée pendant 3'28" le 20 mai 2005 au large de l'Égypte en mer Rouge, en dehors des structures officielles usuellement reconnues par les apnéistes, comme l'AIDA ou FREE, mais suivi par la fédération Underwater World. Patrick Musimu a pu atteindre cette limite en partie grâce à une technique d'égalisation de la pression au niveau des tympans ; à partir de 50 mètres, il laisse l’eau entrer dans ses sinus et dans l'oreille moyenne afin d'égaliser la pression externe et interne. Bien qu'il ne soit pas le seul à avoir développé cette technique, il est le premier à l'avoir utilisée à cette profondeur.
[modifier] Cinéma
- L'apnée fut popularisée par le film de Luc Besson, Le Grand Bleu.
- James Cameron prépare un film intitulé The Dive sur l'histoire de Francisco "Pipin" Ferreras et Audrey Mestre. La sortie est prévue en 2008.[1]
[modifier] Notes et références
- ↑ The Dive sur l'Internet Movie Database
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens internes
- Plongée libre, appelée aussi snorkeling, la plongée en apnée de loisir.
- Plongée sous-marine
- Rendez-vous syncopal des 7 mètres
[modifier] Liens externes
- Fédération sportive d'apnée
- (fr) AIDA Association internationale pour le développement de l'apnée
- (en) FREE Freediving Regulation and Education Entity
- (fr) Apnée en Belgique AIDA Belgique ASBL.
- (fr) Commission Apnée Lifras Développement de l'apnée en Belgique.
- (fr) Apnée Québec - Freedive Quebec Association Québécoise pour le Développement de l'Apnée
- Media
- (fr) Apnea Magazine français sur l'apnée
- Clubs d'apnée
- (fr) Club d'Apnée Sportive de Montréal Club d'apnée du Canada.
- Site et forum sur l'apnée
- (fr) Esprit Apnée Apnée sportive en France
- (fr) Forum apnée sportive Forum français d'apnée, vulgarisation et perfectionnement
- (en) Deeperblue.net Site généraliste
- (en) Freedivecentral.com Site généraliste
- (en) Apneamania.com Site généraliste
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