Al-Manar
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Al-Manar est une chaîne de télévision en langue arabe. Elle est l'un des principaux moyens de communication du Hezbollah chiite, diffusée par satellite en France et dans d'autres pays européens. Elle émet depuis 1991 d'un endroit tenu secret à Beyrouth, au Liban. Al-Manar est aujourd'hui une chaîne satellitaire à vocation internationale comme CNN ou Al-Jezira. La langue est l'arabe mais les infos télévisés sont aussi présentées en français et en anglais. Elle reste très controversée car elle n'hésite pas, par exemple, à interrompre ses émissions pour diffuser les attentats-suicides commis en Irak, en Israël ou en Palestine.
Lors du conflit israélo-libanais de 2006 le bâtiment où la chaîne émettait a été détruit par l'armée israélienne dans les premiers jours du conflit. Elle a rapidement transféré son site de diffusion et ses studios sur un relais de secours. Le Mossad est également parvenu à pirater les fréquences d'Al Manar et à envoyer en direct [1] un message accusant Hassan Nasrallah d'être le responsable du conflit.
Elle est diffusé par ArabSat 2B à 30.5 degrés est, Badr 3 à 26 degrés est et NileSat 102 à 7 degrés ouest.
Sommaire |
[modifier] Diffusion en France
[modifier] Le conventionnement
Suite à certaines plaintes relatives à ses émissions considérées comme antisémite, le CSA avait demandé à la chaîne de présenter une demande de conventionnement. La chaîne a fait cette demande le 21 septembre 2004. Présentée par le CSA comme « rigoureuse », la convention soumise à Al-Manar comporte notamment un chapitre d'obligations déontologiques. Elle a été acceptée par la « Lebanese Communication Group SAL », société éditrice d'Al-Manar, le 19 novembre 2004.
Parmi les principes généraux imposés à la chaîne, l'éditeur s'engage notamment à veiller dans l'ensemble de ses programmes à :
- « ne pas porter atteinte à la dignité de la personne »
- « ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité »
- « ne pas présenter de manière favorable des actions violentes à l'encontre de populations civiles »
- « ne pas encourager des attitudes de rejet ou de xénophobie »
La convention précise que la chaîne Al-Manar, diffusée par le satellite Hot-Bird 4 de la société française Eutelsat en Europe, relève, pour sa diffusion dans les États membres de la Communauté européenne (CE), de la compétence de la France.
[modifier] L'interdiction d'émettre
Le 30 novembre 2004, le CSA et certains parlementaires français ont demandé au conseil d'État la suspension de la diffusion de la chaîne en Europe suite à de nombreux "dérapages antisémites" dont la réalité a pu être appréciée dans les extraits diffusés par le site pro-israélien http://www.proche-orient.info disponibles sur le site israélien www.pmw.org.il [2] et sur le site www.memritv.org [3].
Le 7 décembre 2004, le CSA a décidé d'engager une procédure de sanction contre Al-Manar pour avoir tenu des propos « susceptibles de constituer une incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de religion ou de nationalité » suite aux commentaires tenus au cours d'un JT diffusé en français le 2 décembre selon lesquels Israël mènerait une campagne pour empêcher la chaîne libanaise « de révéler aux téléspectateurs européens, aux résidents étrangers en Europe (…) les crimes contre l'humanité perpétrés par Israël ».
Le 13 décembre 2004, le Conseil d'État a rendu une ordonnance de référé qui demande à l'opérateur de satellite Eutelsat de cesser la diffusion d'Al-Manar sous 48 heures sous peine d'astreinte de 5.000 euros par jour de retard. La juridiction administrative relève «en particulier» que «lors de la revue de presse diffusée le 23 novembre 2004 à 16 heures 48, un "expert" a soutenu que des tentatives de transmission volontaire de maladies graves telle que l'infection par le virus du sida avaient été commises par les "sionistes" à l'occasion de l'exportation de produits israéliens vers les pays arabes ; qu'une semblable assertion est contraire à l'article 15 de la loi de 1986 qui prohibe la diffusion de tout programme contenant une incitation à la haine ou à la violence pour des raisons de religion ou de nationalité ; qu'elle est également susceptible de susciter des tensions entre communautés vivant en France et de constituer ainsi un risque pour la sauvegarde de l'ordre public, en violation de l'article 1er de la loi».
Sur l'offre satellitaire de Eutelstat, Al-Manar fait partie d'un multiplexage de neuf chaînes comprenant également la télévision nationale du Qatar, d'Arabie saoudite, de Libye, du Soudan, du Koweit, d'Oman, de Sharjah aux Émirats arabes unis et d'Égypte. Les dirigeants de Eutelsat ont demandés à la société responsable d'Arabsat d'arrêter de diffuser Al-Manar sous peine de devoir couper l'ensemble des chaînes du bouquet numérique.
Le 14 décembre 2004, la chaîne libanaise a décidé d'arrêter « volontairement » sa diffusion via le satellite Hot Bird 4.
Le 17 décembre 2004, le CSA a résilié la convention de la chaîne après audition des représentants de la société, estimant que les propos diffusés le 2 décembre par la chaîne et utilisant l'expression « crimes contre l'humanité perpétrés par Israël » constituent « un manquement grave aux exigences d'honnêteté de l'information ». Ces propos constituent également un manquement à l'obligation de la chaîne de « traiter avec pondération et rigueur les sujets susceptibles d'alimenter ou d'entraîner, en France et en Europe, des tensions et des antagonismes envers certaines communautés ou certains pays ».
Le 17 décembre 2004 également, le département d'État des États-Unis a annoncé avoir placé Al-Manar sur leur liste des organisations terroristes et l'ont, à leur tour, interdite de diffusion. Cela en raison de ses incitations à commettre des activités terroristes. L'opérateur satellitaire GlobeCast, filiale de France Télécom, a retiré Al-Manar de son bouquet de diffusion.
[modifier] Actuellement
A la demande du CSA qui estimait diverses émissions susceptibles d'être qualifiées d'antisémites, le parquet de Paris a ouvert une instruction judiciaire contre Al-Manar, en janvier 2004. Elle a été confiée au juge Emmanuelle Ducos. A ce jour et malgré les nombreuses pièces versées au dossier, l'instruction n'a pas permi d'établir que des programmes contrevenant à la loi française aient été diffusés par la chaîne. L'affaire reste pendante, aucune ordonnance de clôture n'ayant été rendue.
La chaîne reste accessible en Europe via deux satellites de droit non européen Arabsat et Nilesat ou encore via le site internet d'Al-Manar qui reprend certaine de ses émissions.
[modifier] Diffusion aux États-Unis
D'après le Réseau Voltaire[2], deux américains, Iqbal Elahwal et Saleh Elahwal, ont été arrêté pour avoir mis en place des paraboles qui leur permettaient de capter la chaîne Al-Manar. Ils risqueraient 110 années d’emprisonnement.
[modifier] Référence
[modifier] Liens externes
- (ar) (en) Site officiel de la chaîne TV
- (fr) Décision du Conseil d'État (texte officiel).
- Lien vidéo al-Manar en direct
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