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Utilisateur:82.224.88.52/bilan2005 - Wikipédia

Utilisateur:82.224.88.52/bilan2005

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pour me (re)découvrir. QuoiNonne 11 juillet 2005 à 13:58 (CEST)

Sommaire

[modifier] Bilan annuel

Ah ! Comme j'admire les Users qui parviennent à collationner toutes leurs contributions tout en distinguant les entrées qu'ils ont créées de celles où ils ne sont qu'intervenus ; cela tout en précisant si c'est en détail ou en profondeur. Je préfère me cantonner à un sondage statistique qu'il suffit de multiplier par soixante pour évaluer le nombre réel de mes contributions. QuoiNonne 7 novembre 2005 à 15:18 (CET)

[modifier] sous QuoiNonne

  1. typo mineur 6 novembre 2005 à 11:52 (hist) (diff) Comté de Big Horn (dernière) QuoiNonne
  2. syntaxe mineur 29 octobre 2005 à 19:52 (hist) (diff) Trèfle (homonymie) (Virgule ou point-virgule après la première ou les premières homonymies... et seulement le point après la dernière) (dernière)
  3. typo mineur 29 octobre 2005 à 14:52 (hist) (diff) Léman (homonymie) (dernière)
  4. bando mineur 29 octobre 2005 à 14:52 (hist) (diff) Diagramme d'objets (dernière)
  5. typo mineur 28 octobre 2005 à 22:52 (hist) (diff) UFS (dernière)
  6. création para/lecture optique 26 octobre 2005 à 15:52 (hist) (diff) Supermarché (→Historique)
  7. rectif' date Real Madrid 19 août 2005 à 18:52 (hist) (diff) m Zinedine Zidane (→Carrière - typos)
  8. catégo 13 août 2005 à 21:52 (hist) (diff) Biodiversité (Catégorie:mini-portail)
  9. anecdo vécue mineur 11 août 2005 à 17:52 (hist) (diff) Julien Darui (→Biographie - engagé en 1956 par le cirque Jean Richard, alors encore Pinder, pour lequel il arrête des penalties sur la piste...)
  10. resto 19 juillet 2005 à 22:52 (hist) (diff) Cesare Battisti (restauration de la version de Serged)
  11. création para/principe de précaution 11 juillet 2005 à 22:52 (hist) (diff) Les Dents de la mer (cult) QuoiNonne

[modifier] sous briling

  1. typo mineur 11 novembre 2005 à 16:52 (hist) (diff) Mizo-kuki-chin {dernière) Briling
  2. bando mineur 10 novembre 2005 à 22:52 (hist) (diff) Hans Fischerkoesen (dernière)
  3. capito mineur 10 novembre 2005 à 11:52 (hist) (diff) Root (dernière)
  4. typo mineur 10 novembre 2005 à 10:52 (hist) (diff) Comté de Pickens (dernière)
  5. typo mineur 10 novembre 2005 à 10:52 (hist) (diff) Comté de Phillips (dernière)
  6. bando mineur 9 novembre 2005 à 23:52 (hist) (diff) Kazuyuki K. Null (dernière)
  7. ortho mineur 9 novembre 2005 à 23:52 (hist) (diff) m Harry Callahan (cinéma) (dernière)
  8. catégo 4 novembre 2005 à 15:52 (hist) (diff) Jianwen (Catégorie:fossile 2003) (dernière)
  9. catégo 4 novembre 2005 à 12:52 (hist) (diff) Rocksteady (Catégorie:fossile 2003)
  10. catégo 3 novembre 2005 à 21:52 (hist) (diff) Isthme
  11. typo mineur 2 novembre 2005 à 22:52 (hist) (diff) François III (dernière)
  12. réécriture légende 2 novembre 2005 à 13:52 (hist) (diff) Véronique officinale (dernière) Briling

[modifier] sous Alencon

  1. ôté faux-ami anglo-canadien 12 novembre 2005 à 12:52 (hist) (diff) m Règlement 17 Alencon
  2. création 8 novembre 2005 à 10:52 (hist) (diff) Wandarine (red) (dernière)
  3. decamillo 25 octobre 2005 à 16:52 (hist) (diff) Tomate cerise (""la nèfle est un fruit"" ... 50 000 ---> 190 000 ... la tomate cerise est un fruit)
  4. externo link 25 octobre 2005 à 15:52 (hist) (diff) Îles de Lérins (Îles de la Méditerranée, elles sont situées face à la commune française de Cannes dont elles font parties administrativement dans les Alpes-Maritimes) (dernière)
  5. sniffo 23 octobre 2005 à 11:52 (hist) (diff) m Of course (red) (dernière)
  6. anglo lien 10 octobre 2005 à 06:52 (hist) (diff) m Abbey Road (Abbey Road (album))
  7. (C)omo ils disent 9 juillet 2005 à 13:52 (hist) (diff) Fascisme clérical (blanchiment une seule référence dans Google http://www.google.fr/search?sourceid=navclient&hl=fr&ie=UTF-8&rls=GGLD,GGLD:2005-22,GGLD:fr&q=Cl%C3%A9rical%2Dfascisme)
  8. resto 24 juin 2005 à 18:52 (hist) (diff) Église catholique romaine (restauration de la version d'Orthodoxe)
  9. création 13 juin 2005 à 11:52 (hist) (diff) m Sorcier (Jeteur de sort remis à la mode par Halloween et Harry Potter)
  10. resto 7 juin 2005 à 21:52 (hist) (diff) m Fabien Barthez (restauration suite à un troll moins drôle que le précédent que je cite : Champion inter départementale de badminton en salle 1997, 1998)
  11. shado moonlight 3 juin 2005 à 11:52 (hist) (diff) Direct 8 (→Anecdote - c'est Vincent Bolloré, plus tard dans la soirée, qui aura lancé le premier interlude qui remplace les pubs inexistantes pendant les premiers mois de la chaîne)
  12. création suivie d'un bon piranha 3 juin 2005 à 11:52 (hist) (diff) Vincent Bolloré (Grand patron, il s'est fait connaître dans le monde des médias en lançant en 2005 la chaîne Direct 8.)
  13. création sans aucun piranha 26 mai 2005 à 13:52 (hist) (diff) Rocky Volcano (Lancé la même année que Daniele Danaé, Rocky Volcano est un chanteur de rock qui avait commencé à se faire connaître par une version personnelle des 24 mille baisers de Johnny Hallyday)
  14. création 26 mai 2005 à 10:52 (hist) (diff) Metrix (redir.) (dernière)
  15. refo...rmulation 24 mai 2005 à 15:52 (hist) (diff) Agnita (typos et neutralisation)
  16. création suivie d'un bon piranha 23 mai 2005 à 15:52 (hist) (diff) Yéyé (traduction des standards de rock d'outre-Atlantique)
  17. création 21 mai 2005 à 19:52 (hist) (diff) Offertoire (partie de la messe encore pratiquée dans le rite ambrosien)
  18. vaine resto... la diffamation était pourtant évidente 20 mai 2005 à 08:52 (hist) (diff) Paul Martin (restauration version Medbot)
  19. catégo 14 mai 2005 à 21:52 (hist) (diff) Direct 8 (Télé en direct sur ADSL)

[modifier] best of bibi

J'ai remué ciel (limbes) et terre sans réussir à trouver un wiki où mettre ce texte, à la fois libre de droits et le meilleur que j'ai jamais rédigé ; je le laisse donc ici, sur ma page utilisateur... Qui sait ? ...Un jour... Il finira par être incorporé dans un wikireader littéraire. 82.224.88.52 7 novembre 2005 à 11:47 (CET)


Voyage au bout du coït

conte télépatho-phonique


Cette étrange histoire est à la fois indéfinissable et périlleuse à raconter. De la bouche de Delphine, je n'en ai jamais su que le minimum, mais lui s'est souvent confié à moi. Plus il me parlait, plus ce qu'ils avaient fait ensemble coulait de source. Il avait vécu une véritable histoire d'amour. La beauté et la classe de Delphine la glorifiaient encore plus.

Pour moi, c'est plus difficile. Le parcours est semé de pièges. Il suffit d'un mot mal choisi, d'une insistance inutile, d'une simple erreur d'expression, pour gâter le sens des choses. Il faudrait se tenir sur les hauteurs, mais, en même temps, on ne peut oublier certaines rebutantes réalités, somme toute bien naturelles.

Le leitmotiv de ces confidences était l’évocation du rite du petit déjeuner : deux couverts, et, surtout, une jeune femme à peine sortie des bras de Morphée, avec cette sorte d'animalité fascinante qu'exhale une beauté fraîchement éveillée.

Ses contemporains ont porté aux nues la chanteuse Delphine ; commençons plutôt par parler de Céline, son amant.

Mon ami Céline était un as du cunnilingus.

Au début, j'en étais vraiment gêné, mais, peu à peu, je sentais combien cela lui faisait du bien de s'étendre sur toutes ces descriptions. Après tout, n'était-il déjà pas un cas particulier ? De toutes mes relations, il était le seul que je n'ai jamais vu saoul ; habituellement, il ne fumait pas non plus. Puisque chaque être a droit à son exutoire, pourquoi le sien ne pouvait-il pas être de "faire faire des acrobaties" à Delphine, sa partenaire amoureuse ?

Le plus intéressant dans mon histoire concerne plutôt leur rencontre initiale. Je vais y revenir. Mais finissons-en d'abord avec la gymnastique:-)

Tous les aveugles ne sont pas pianistes. De même, tous les ermites ne sont pas champions du sexe ; cependant, une certaine abstinence d'un côté entraîne souvent, par un phénomène de compensation, de meilleurs résultats par ailleurs. Chez les nombreuses femmes qui demeurent des années sans la moindre relation sexuelle, on observe, paraît-il, une augmentation de la taille, de l'excitabilité du clitoris.

Dès le temps de notre jeunesse, et donc bien avant de rencontrer Delphine, Céline était réputé en "langues fourrées". Au début, je lui avais parfois "refilé" des partenaires ; par la suite, le bouche à oreille (si l'on peut dire) lui avait évité de multiplier ses recherches.

La loi de l'offre et de la demande avait même fini par pencher largement en sa faveur. Il refusait souvent du monde. Comme le héros ****** d'Heinlein, Céline était particulièrement concentré quand il s'appliquait à bien faire quelque chose.

Il faut dire par ailleurs que la famille de Céline avait de fâcheuses prédispositions aux problèmes circulatoires. Cela commençait pendant leur jeunesse par des phénomènes de "fourmis dans les jambes" ; en vieillissant, lors des périodes de sommeil, cela devenait plus grave : des zones de plus en plus étendues du corps n'étaient plus irriguées, et, si le réveil - souvent issu d'un violent cauchemar - ne se faisait pas rapidement, le cœur s'usait prématurément... sans parler des risques de gangrène.

Ainsi, au milieu du XX° siècle, deux de ses oncles avaient été frustrés de demeurer "rampants" dans l'aviation de combat. Comment supporter des accélérations de trois g ***** et plus lorsqu'une légère compression bloque déjà la circulation ? Inconsciemment peut-être, Céline faisait durer l'apéritif - mais cela plaisait à ces dames! - pour pouvoir mieux, dans la phase suivante, conclure rapidement.

Ses confidences érotiques ne portaient pas que sur le sens du toucher : Céline me disait qu'il trouvait un goût de miel à certaines filles, mais, avec d'autres, voire avec les mêmes lorsqu'elles lui présentaient une autre face de leur anatomie, que leur texture évoquait celles de pétales de rose, encore toutes perlées de la rosée du matin.

Par la suite, Céline réfréna volontairement ses transports amoureux : chaque hiver, il faisait carrément ceinture. Sa grande intelligence lui permettait de meubler ces quelques mois par de nombreux dérivatifs, pas seulement intellectuels, puisqu'il se remettait à fumer. Lorsque le printemps revenait, son corps était rouillé, pas uniquement au niveau du sexe, par cette hibernation.

Ainsi, l'année de sa rencontre avec Delphine, Céline débutait le quinzième printemps, non pas de sa vie, mais de ce cycle d'abstinence. Avec l'une de ses anciennes conquêtes, cette remise en train s'était fort mal passée.

Ce jour-là, il avait pris son parti de ne pas pouvoir aller au bout de son plaisir, mais sa partenaire avait cru bien faire de l'attendre... Ce jeu de cache-cache avait duré vingt minutes, vingt minutes d'ébats où il avait énormément souffert.

Si la "panne des sens" est un phénomène très courant pour le commun des mortels, pour Céline, ce qui aurait dû n’être qu'une anecdote vite oubliée allait lui faire prendre une décision qu'il regretta tellement qu'il refusa de s'alimenter pendant les jours qui suivirent son accomplissement. J'ai même fini par comprendre qu'il avait envisagé sérieusement de se supprimer lorsqu'il réalisa qu'aucune maîtresse ne souhaiterait le revoir.

Tout commença par un médecin.

- Un charlatan, me confia-t-il.

Il le persuada que son cœur étant un muscle comme un autre :

- Les patients que j'ai opérés sont à nouveau capables de supporter et de faire durer plus longtemps l'acte amoureux. En effet, l'opération permet de ménager ce muscle, votre cœur, en lui donnant moins de travail, puisqu'il aura moins de masse corporelle à irriguer!

Céline avait vu graviter autour de sa famille tant de "spécialistes" qu’il avait toutes les raisons de refuser cette opération qui ne pouvait se dérouler qu'en Province. Si ce charlatan finit par obtenir son accord, c'est qu'il fit jouer la corde sensible de Céline en le convainquant que de futures “amours” ne pourraient plus le faire souffrir en s'appuyant sur les zones à amputer.

... / ...

Grâce des filières que l'on subodorera, Delphine connaissait l'existence de Céline, mais ne l'avait jamais rencontré. Pour Céline, elle était une parfaite inconnue. Elle fit d'abord conduire le malheureux, encore vêtu de ses hardes d'hôpital, au plus chic hôtel de Marseille, l'hôtel de Noailles, sur la Canebière.

Delphine poussa la petite voiture d'infirme de Céline dans l'ascenseur. La porte de la chambre refermée, elle enleva les lunettes noires et apparut telle qu'elle était, l'une des plus jolies femmes de France. Mais le comportement érémitique de Céline explique qu'il ne sut pas alors qu'elle était la chanteuse ô combien célèbre!

Delphine avait choisi une robuste femme de chambre, toute ringarde avec sa jupe noire de soubrette et son tablier blanc. Toutes les deux, elles firent la toilette de cette moitié d'homme, avant de le baigner comme un monstrueux bébé. Delphine le rasa, le coiffa en prenant soin de tracer dans ses cheveux noirs la raie sur le côté droit que les filles de salle avaient négligée, coupa et nettoya les ongles de son unique main, passa sur les joues et sur sa poitrine l'eau de vétiver. Enfin, elles l'habillèrent d'une chemise d'un blanc immaculé, nouèrent autour de son cou une cravate verte, boutonnèrent les boutons d'acier d'une tunique neuve d'officier à cinq galons dont une manche claire pendait. Elles se mirent encore à deux pour envelopper le bas du torse de Céline dans une couverture kaki atténuant l'horreur du raccourcissement ; puis, roulant le fauteuil devant le miroir de la coiffeuse, Delphine parla enfin :

- Regardez-vous, "colonel". Vous êtes beau. Je vais me changer, nous dînerons ensuite.

Et c'est vrai qu'il était beau. La cruauté de sa condition semblait (me raconta ensuite Delphine) l'avoir étrangement rajeuni. Il avait la pureté de visage d'un jeune moine. Alors qu'il n'avait pas encore prononcé un mot, Céline fixa, par le truchement d'un miroir, son regard dans celui de Delphine qui se tenait debout derrière lui.

- Je n'en ai pas pour longtemps, dit-elle. Je sais que vous aimez le champagne, demandez et l'on vous servira. Le champagne millésimé, frappé, attendait dans un seau à glace sur une table. Il y avait des flûtes en baccarat. Céline avait hésité. Il avait de la peine à émerger de l'univers où il s'était enfermé. Le léger tintement du cristal agit comme un signal. Il saisit le verre qu'un maître d’hôtel lui tendait et le vida d'un trait non sans avoir porté un toast muet. Une lueur de gaieté s'alluma brièvement dans l’œil sombre du "colonel". Puis, le même miroir renvoya à cet œil redevenu impassible l'image de la porte de la salle de bains qui s'ouvrait, livrant passage à une jeune femme aux longs cheveux blonds, à peine maquillée, vêtue d'une robe de soie rouge **** largement décolletée, le dos nu jusqu'à la ceinture, le globe des seins dégagé presque jusques aux pointes, sans autre bijou qu'une émeraude solitaire en pendentif autour d'un cou mince et orgueilleux.

(Ce n'était pas la première fois que sa technique amoureuse - que Delphine ne connaissait alors que par ouï-dire - valait à Céline une telle considération. Il l'avait relaté dans l'un de ses carnets *** intimes)

- J'ai soif et j'ai faim, avait dit Delphine en s'asseyant auprès de Céline. Grâce à votre ami Jacques, j'ai étudié vos goûts, mais j'ai également quelques talents comme diététicienne! Le menu que j'ai commandé tiendra compte de cet équilibre : caviar sévruga, sole meunière, salade verte, sorbet, champagne...

Scène muette animée par le ballet des serveurs. Les couverts sont dressés sur une nappe damassée parsemée de fleurs et d'objets de cristal. Il y a d'énormes couvercles d'argent sur les plats que le maître d'hôtel soulève avec des gestes d'alchimiste en annonçant : "Le caviar... La sole de Bretagne... Les feuilles vertes... Les sorbets aux fruits de saison... " D'un seau à pied recouvert d'une serviette blanche émergent les cols dorés de bouteilles jumelles. Le maître d'hôtel apprécie l'ensemble, fait un geste : les serveurs se retirent.

- Je reste à la disposition de Madame, dit-il.

Céline contempla un instant le caviar dans son assiette, la flûte de champagne devant lui, la batterie des fourchettes et cuillers d'argent, la main de Delphine élégamment posée sur l'accoudoir de son fauteuil, puis son bras nu nacré à la saignée du coude, un sein qui se soulevait dans une sorte de soupir d'aise tandis qu'elle portait son verre à ses lèvres, enfin ses yeux calmes étirés sur les tempes exprimant cette forme très rare d'un regard du dedans où il plongea une seconde fois le sien en disant :

- Qui êtes-vous ? D'où venez-vous ? Où m'emmenez-vous ?

- A la bonne heure, "colonel"! Je savais que vous parliez. Je m'appelle Delphine. Je vous en raconterai plus en dînant. Auparavant, une question : désirez-vous retrouver la compagnie des hommes ?

- Non.

- Vous suicider ? Nous avons aidé certains d'entre vous à le faire. Céline avait hésité. Peut-on renier tout le genre humain parce que l’on n’aime pas son époque ; malgré tant de faillites retentissantes, comme celles de Barraltar et de France Gazelec, la société occidentale conservait la même désorganisation, mélange d'anarchie dans les choses importantes et de tracasseries administratives dans les petites.

- Non plus. Pas encore.

- Parfait. Demain soir, vous serez accueilli parmi vos pairs, et vous y serez bien. Ils ne se comptent que seize. Toute autre compagnie, la vue de tout autre être humain vous sera épargnée, à l'exception du personnel et de quelques jeunes femmes qui me ressemblent. Le petit cloître ** du Val-de-Grâce.

Céline l'écouta sans l'interrompre, mangeant peu mais avec plaisir, savourant chaque bouchée, chaque gorgée, chaque regard de Delphine qui, par le goût retrouvé, le spectacle de la beauté, le ramenait peu à peu à la vie avec cette certitude, qui en annulait l'angoisse, de ne plus jamais la partager avec le commun des mortels.

Après qu'elle eut fini de parler et qu'ils eurent achevé leur dessert, une nouvelle bouteille fut sabrée par le maître d'hôtel, à la fois présent et discret. Céline demanda :

- Les quinze autres ? Officiers ?

- Oui, mais pas tous. D'autres, comme vous-même, avaient simplement un père officier. L'essentiel, comme vous l'avez remarqué, est que chacun ait un uniforme qui lui seye.

- Leurs visages sont-ils marqués ?

Il n'avait pas hésité à poser la question. Delphine n'hésita pas non plus à lui répondre.

- Aucunement. Nous n'invitons au petit cloître que des faces intactes et des intelligences préservées.

- C'est cruel pour les autres.

- Non. Ce serait cruel pour vous. Et vous n'imaginez pas comme tous ces visages sont beaux... Toute la beauté y est concentrée... La beauté des dieux...

- Des dieux ?

- Je le pense parfois, au sens grec du terme.

Céline ajouta, l'expression chargée de sous-entendus :

- D'autres blessures... particulières ?

La réponse de Delphine avait été nette :

- Non! Céline était alors devenu très pâle. Il but gravement. Comme s’il communiait. En fait, c’était à peu près ça.

On avait frappé à la porte. Une autre femme de chambre que celle ayant aidé à la toilette s’adressa à Delphine. Le maître d'hôtel en profita pour saluer le colonel en s'éclipsant avec la desserte, ne laissant que le reste du champagne.

Comme dans une pièce de théâtre, la soubrette avait demandé :

- Puis-je préparer les lits, Madame ?

C'étaient d'immenses lits jumeaux et accolés dont la femme de chambre plia et rangea les dessus de satin, disposa les oreillers et ouvrit les draps blancs en biais selon les bonnes manières hôtelières.

Elle avait ajouté :

- Je ne vois pas les vêtements de nuit de madame.

- Je n'en porte pas, avait dit Delphine.

- Je peux disposer ?

- Un instant, je vous prie.

Céline, pendant toute cette scène, était resté pétrifié, tandis que Delphine, au contraire, se conduisait avec le plus parfait naturel. Elle était elle-même. Elle n'était pas sur scène. Elle ne jouait pas de rôle... Céline avança sa main vers le bras de Delphine, puis, fermant les yeux, interrompit son geste.

- Osez! avait seulement dit Delphine.

Et la main unique de Céline se referma sur un poignet mince et blanc où, quand il l'eut lâché, fut imprimé quelques instants comme un bracelet de sang.

Delphine s'était tournée vers la chambrière, impassible derrière le fauteuil de l'officier.

- Vous aiderez le colonel à se coucher, avait dit Delphine. Savez-vous si l'ambulance sera bien là demain matin ?

- Elle vous attendra à neuf heures, Madame.

Delphine se dirigea vers la salle de bains en disant :

- Une fois le colonel installé, vous pourrez disposer. Eteignez seulement la lumière en sortant.

- Très bien, Madame.

En se réveillant au petit matin, Céline avait conscience de n'avoir jamais aimé quelqu'un comme il avait aimé Delphine. Il me raconta qu'il avait pourtant bâclé ses exploits amoureux habituels, sans par exemple aller jusqu'à l'anilingus. Au petit matin, ils gisaient nus, côte à côte sur l'un des deux lits, elle dans toute sa beauté, et lui dans toute sa misère * un instant oubliée et redécouverte avec horreur.

L'uniforme et la cravate verte avaient beau être des caractéristiques de la Légion Etrangère, Céline n'avait compris qu'une fois bien installé dans le petit cloître du Val-de-Grâce la valeur ô combien symbolique de son habillement actuel... et définitif : jusqu'à la fin de ses jours, il acceptait donc de vivre dans cette prison dorée, sorte de harem pour hommes.

... / ...

Depuis plusieurs années, Céline était “cloîtré” à l’hôpital du Val-de-Grâce.

Etait-ce le chant du cygne ? Cet amour, qui semblait le faire revivre, le minait de l'intérieur. Il se plaignait à moi de ne pas voir assez souvent Delphine. Parfois même, il composait des quatrains :

Delphine

Divine

Câlins

Lointains

Céline se comparait à Marcel Cerdan qui, à son époque, avait vécu un supplice comparable : voir diverger si souvent les chemins d’avec sa bien-aimée, en raison de leurs obligations réciproques.

Depuis six mois, les représentations de Delphine ne lui permettaient plus de passer qu’un week-end sur quatre avec Céline. Je n'attachais aucun crédit à ses plaintes, me réjouissant au contraire de son bon état physique général. Fin mars, je pris juste pour un caprice qu'il m'ait demandé de quérir dans son barda, à un endroit précis, deux téléphones cellulaires avec leurs chargeurs. Toute manipulation étant délicate avec un seul membre, il me demanda d’en supprimer la présentation du numéro... et les appels sortants.

Il faut dire, dans cette seconde décennie du XXI° siècle, que la politique de commercialisation des multiples opérateurs téléphoniques était tellement agressive qu'il était devenu bien plus difficile de faire résilier sa ligne téléphonique que de la garder. A cette époque, les opérateurs avaient enfin compris que chaque numéro en réception était une source potentielle de profit. Cette politique ayant été celle des sémaphones (Tam-Tam... ) de la fin du millénaire précédent, il était logique qu'elle s'étende aux autres formes de réseaux ; aucun ne faisait plus payer d'abonnement car le chiffre d’affaires des communications leur suffisait.

Les fauteuils d'infirme sont équipés d'un plateau amovible, bien pratique pour les collations, qui s'ajuste sur les accoudoirs.

Plus rien n'exista pour Céline une fois que j'y eus posé les deux combinés à quelque cinquante centimètres de ses yeux. Il les regardait intensément de toute la force de sa volonté. Cela durait de longues minutes. Céline ne cillait pas. Son regard avait pris une fixité effrayante. Des gouttes de sueur ruisselaient sur son front. Le reste de son corps était agité de tremblements.

Céline ne voulait rien me dire. Je ressassais dans ma mémoire les multiples rencontres qu'il avait eues avant de posséder exclusivement Delphine. Laquelle cherchait-il ainsi à joindre ?

Les premiers jours, il ne parvint à se concentrer que par périodes d'une dizaine de minutes d'affilée espacées à travers la journée. Peu à peu, les phases de cette lutte se rapprochèrent et durèrent plus longtemps. Il fut bientôt capable de fixer alternativement les deux objets des heures entières sans que son esprit s'échappât un seul instant.

Parfois, l'un des deux téléphones sonnait : la ritournelle qui distinguait les deux cellulaires s'arrêtait rapidement comme si Céline lui ordonnait de se taire.

Cette comédie dura jusqu'à ce que Delphine revienne passer un week-end complet avec Céline. Alertée par moi, la chanteuse lui demanda d'arrêter ces exercices télépatho-phoniques.

- Je t'en supplie, avait dit Delphine, je t'aime. Ne va pas trop loin.

- Tu ne m'aimes pas assez, avait dit Céline.

Ce soir-là, suivant mes conseils, elle s’était habillée avec la robe de soie rouge ornée du solitaire qu'elle portait la première fois. Alors, elle s'était retournée, et, lui présentant son dos où s'amorçait à la naissance des reins une discrète fermeture-éclair, elle lui avait dit :

- Aide-moi, s'il te plaît.

Ce fut leur dernier acte d'amour.

Au matin, comme elle le faisait souvent, elle partit subrepticement pour le laisser dormir. Je prenais alors le relais de la garde aux côtés de Céline. Le lundi, jour de retour des permissions, il était plus difficile que les autres jours de lui trouver un légionnaire en charge des amputés.

Mais Céline ne faisait cette fois que semblant de dormir et, pour démarrer cette ultime journée, il se concentra bien plus tôt que d'habitude sur les deux téléphones.

C'était le 25 avril. Vous souvenez-vous ? Les journaux en ont parlé ensuite. Au début de l'après-midi, des nuages d'un noir absolu s'étaient précipités furieusement à l'assaut du ciel, traversés d'éclairs fulgurants qui s'accompagnaient à la seconde d'éclatements en salves.

Malgré un fort pressentiment, j'avais bravé l’orage pour rejoindre dans une aile éloignée trois officiers bridgeurs en convalescence. Leurs commentaires sur l'épineux problème de la gestion de l'eau en Afrique s'achevaient en même temps que leurs tasses de café. Nous avions ensuite coutume de jouer trois robres.

Du dehors, l'on percevait toute la gamme des martèlements du tonnerre. Les vitres tremblaient, comme sous un bombardement. Le lendemain, les journaux m'apprirent que, non loin du Val-de-Grâce, une grue métallique de chantier s'embrasa de la base à la flèche pour s'abattre sur le boulevard du Port-Royal où elle écrabouilla une dizaine d'automobilistes, faisant quelques morts et plusieurs blessés.

C'est à ce moment-là que, sans pouvoir me contrôler, je retournai dans la chambre de Céline : il était inanimé.

Les deux mobiles n'étaient plus de chaque côté du plateau amovible, mais, proches l'un de l'autre, ils se parlaient!!!

Pris de panique, je sortis précipitamment. La tempête avait privé de courant plusieurs services du Val-de-Grâce, malgré les groupes électrogènes. Impossible de faire venir par les ascenseurs l'équipe de réanimation.

Hélas! il était vraiment trop tard lorsque je parvins avec d'autres personnes, dont certaines ignoraient jusqu'à l'existence du petit cloître, dans la chambre du colonel.

Je ne remarquai d'abord rien puisque les deux téléphones étaient encore tête-bêche. Mais la batterie du Nokia était maintenant totalement déchargée. L'autre correspondant avait dû raccrocher.

Je n’ai pas pu joindre directement Delphine. J’ai même cru que mon émotion m’avait fait composer un faux numéro. En fait, elle venait de changer son répondeur. Les premières notes du « jingle » d’intro évoquaient à présent une chanson d’Edith Piaf.


- ****** ce héros, mi-Martien, mi-Terrien, sidère par sa concentration pendant l'amour ses partenaires terriennes, pourtant très expérimentées, dans le roman de science-fiction en terre étrangère de Robert Heinlein.

- ***** unité de mesure utilisée aussi pour les spationautes ; subir trois g correspond à peser trois fois son propre poids.

- **** même si l'action de cette nouvelle se déroule vers l'an 2020, on a préféré s'en tenir à une conception classique de l'habillement féminin. Sans mettre donc dans le corps même du texte un accoutrement plus futuriste : ni celui de Lara Croft dans le jeu vidéo tomb raider, ni celui du film de Luc Besson dans le cinquième élément, ni même ce texte où l'héroïne, caricaturalement "libérée", exhibe un ceinturon d'où pendent différents modèles de préservatifs.

- *** à usage scolaire (?), Folio a réédité le fameux voyage au bout de la nuit où Céline - le vrai, pas celui que j’ai romancé - se défendant d'agir en gigolo, reçoit d'importantes sommes d'argent d'une prostituée de Detroit, ce qui lui permet de refaire sa vie (édition de 1997, page 228).

- ** Jean Raspail est le principal inspirateur de cette nouvelle, même si son titre, voyage au bout du coït, fait plutôt penser à Louis-Ferdinand Céline ; voilà comment Raspail décrit ce cloître dans hurrah Zara! : "Ses médecins, ses infirmières, tous les volontaires, sont liés tacitement par un engagement de silence non formulé. Topographiquement parlant, ce service est presque introuvable à l'intérieur de l'hôpital du Val-de-Grâce pour les non-initiés. La partie ancienne du Val-de-Grâce fut une importante abbaye construite sous Louis XIII et Louis XIV. Son cloître est l'un des plus beaux de Paris. Ce que l'on ignore, c'est qu'il en existe un second de dimensions beaucoup plus réduites mais parfaitement clos autour d'un petit jardin ravissant semé de roses et d'arbres fruitiers. Ce cloître et ce jardin sont disposés de telle sorte qu'aucun regard n'y peut plonger" (Albin Michel, 1998, page 82). A cette description, il faut ajouter - s'il est vrai, au deuxième tiers du XX° siècle, que seuls des mutilés de guerre parvenaient alors dans ce service - que l’on continua à y recueillir postérieurement des officiers ou assimilés, mais plutôt victimes d'accidents de la route.

- * je comprends que le lecteur, alléché par tout ce qu'il vient de lire, souhaite avoir des détails sur la première étreinte entre Céline et Delphine. J'ai dit tout au début de mon texte à quel point il est délicat pour moi de mettre par écrit leurs confidences. C'est pourquoi je me contente de le renvoyer au passage qui m'avait fort marqué du roman où Maurice Rheims, de l'Académie Française, met en scène un général tétraplégique, au XIX° siècle, véritablement violé par sa garde-malade.

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