Urbanisme à Toulouse
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La ville de Toulouse est organisée en différentes zones à peu près concentriques :
- la ville romaine, caractérisée par ses rues étroites et tortueuses, qui ont très peu évolué jusqu'au Moyen Âge ;
- la ville médiévale retranchée dans ses remparts ;
- les faubourgs du XVIIIe au XIXe siècle ;
- la banlieue récente, construite autour de noyaux urbains basés sur des villages proches ;
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[modifier] Organisation générale
Le cœur de ville s'est d'abord développé autour de la berge droite de la Garonne, au niveau du gué du Bazacle, seul moyen de franchissement naturel du fleuve. Cette berge est également celle qui est la plus élevée par rapport au fleuve, offrant ainsi une meilleure protection contre ses inondations. La position privilégiée de ce point d'inflexion du fleuve (qui vient du sud et part vers le nord-ouest) au contact de la vallée de l'Hers qui constitue un prolongement de voie naturelle de communication vers la mer Méditerranée au sud-est a fait de Toulouse un carrefour commercial.
Aux voies de communication que constituent les cours d'eaux naturels se sont ajoutées les voies radiales construites par l'homme reliant la ville aux marchés voisins dans toutes les directions : voie romaine de la Méditerranée aux Pyrénées à l'Aquitaine, Canal du Midi, liaisons routières et ferroviaires vers le nord (route de Montauban), vers le sud (route de Foix, aussi appelée route d'Espagne) et le sud-est (route de Muret), l'ouest (route d'Auch), l'est (routes d'Albi, de Castres).
Au centre-ville, globalement délimité par les grands boulevards qui ont pris la succession des anciens remparts, deux axes majeurs rectilignes ont été percés du nord au sud et de l'est à l'ouest au XIXe siècle : ce sont les rues haussmanniennes (rue d'Alsace-Lorraine et rue de Metz, complétées par la rue Ozenne). Ces nouveaux axes furent créés pour faciliter la circulation des hommes et des marchandises à Toulouse, ville qui jusqu’alors présentait un centre ville encore ancré dans le moyen âge avec ses petites rues tortueuses et étroites.
Plus tard, avec la croissance des faubourgs au sud-est et à l'est, de nouveaux axes larges structurent la ville, et sont associés à la réalisation de trois parcs publics d'envergure (le Jardin des Plantes, à vocation botanique, le Jardin Royal et le Grand Rond). Les nouvelles voies sont les allées Jean Jaurès vers l'est, les allées Paul Sabatier, Paul Feuga et Saint-Michel au sud-est, qui ouvrent la ville vers l'extérieur et structurent des quartiers nouveaux à trame en quadrillage.
[modifier] Etat actuel
L'étalement urbain de Toulouse a souvent été qualifié d'extrême, avec une densité de population très faible pour une ville de sa taille (à titre de comparaison, Toulouse est deux fois plus étendue que Lyon pour une population sensiblement équivalente). Conscients du potentiel de la ville, les politiques souhaitent aujourd'hui la densifier et de nombreux chantiers pharaoniques ont vu le jour. Cependant, ce phénomène s'est beaucoup atténué : la ville est devenue un vaste chantier au point qu'on assiste à une dégradation de la qualité de vie qui donnait probablement aux toulousains le meilleur de leur santé paradoxale.
Le territoire de la commune étant particulièrement étendu, les trajets moyens sont longs, ce qui, combiné à une politique d'équipements routiers et autoroutiers tous azimuts, a contribué à rendre les déplacements en automobile majoritaires et à disqualifier les autres modes de transport. La construction de nombreux parcs de stationnement en centre-ville dans la décennie 1980-1990 a renforcé cette tendance, mais la construction de la ligne A du métro amorce un mouvement inverse. Toutefois, le projet d'un grand contournement autoroutier reste d'actualité.
[modifier] Expansion récente
Face à l'afflux de nouveaux résidents (entre 15 000 et 20 000 habitants par an, actuellement), la ville fait face depuis quelques années à une phase nouvelle de construction et donc de travaux, comme une deuxième ligne de métro qui sera en service en 2007, la ZAC AéroConstellation pour la conception de l'A380 et bientôt la futur ZAC Andromède (3 700 nouveaux logements pour 10 000 habitants), le quartier Marengo (110 000 m² de surfaces dont 700 logements) et la nouvelle médiathèque José Cabanis, le Zénith (2e de France par sa taille), le Théâtre national de Toulouse (TNT), la rénovation du Muséum d'histoire naturelle, le Palais des sports, la technopole de Labège Innopole.
On trouve de nouveaux quartiers en construction tout autour de Toulouse comme la Zac Borderouge (3500 logements pour 10 à 12000 habitants), la ZAC Cartoucherie (2750 logements), le quartier Moulis-Croix bénite (2600 logements en cours), la ZAC Montaudran (1500 logements), à Colomiers, la ZAC Ramassiers (1450 logements), la ZAC Gramont en projet (275 000 m2 de surfaces de bureaux), la ZFU Bordelongue (130 000 m2 de surfaces de bureaux), ZAC EDF Sébastopol (80 000 m2 de surfaces).
Le site Aérospace Campus (sur 40 hectares soit 120 000 m² de surface, on y trouvera la plus grande concentration européenne en recherche aéronautique et spatiale ainsi qu'un centre de conférences international et une « innopole » pour héberger les futures entreprises qui viendront rechercher des débouchés commerciaux dont le siège social du futur système européen de localisation par satellite Galileo ), le jardin urbain de la place occitane avec son réaménagement complet en sous-sol (centre commercial Saint-Georges) mais surtout le futur cancéropôle sur 265 000 m² de surface (futur site de la lutte anti-cancer à dimension européenne) sur l'ancien emplacement de l'usine AZF.
Aujourd'hui, l'agglomération de Toulouse pose des problèmes de gestion des transports (saturation autoroutière aux heures de pointe), de par sa faible densité et son étendue. En effet, selon l'INSEE (1999), l'agglomération s'étend sur environ 40 kilomètres du nord au sud (de Saint-Jory à Muret) et sur 30 kilomètres d'est en ouest, de Léguevin à Castelmaurou.
Sept ans après le recencement de 1999, avec probablement 100/120 000 habitants supplémentaires (concernant l'agglomération), il est probable que la péri-urbanisation ait encore gagné du terrain sur la campagne environnante, surtout que la topographie assez plate de la cuvette toulousaine ne présente guère d'obstacles à la croissance urbaine. Cependant, depuis quelques années, divers organismes d'urbanisme qui gèrent l'agglomération et l'aire urbaine ont bien compris le problème.
En 2008, l'hypothétique vote des quatre SCOT ((schéma de cohérence territoriale)) de l'aire urbaine, réunis dans un schéma de coordination territoriale encore plus global, appellé Inter-Scot, devrait permettre de confirmer une politique encore récente de frein à la multiplication des lotissements pavillonaires. Cette forme urbaine très demandeuse d'espace empêche toute venue de transport en commun, tel le métro, les TCSP (transports en commun en site propre) ou le tramway car la rentabilité économique en est trop faible, laissant comme seul recours la voiture.
La ville est donc devenue une véritable métropole française qui ne cesse de croître démographiquement et économiquement, en pleine mutation en termes d'infrastructures, de logements et d'industries (capitale européenne de l'aéronautique et des industries spatiales), mais aussi en pleine diversification industrielle avec le futur cancéropôle.
[modifier] Caractéristiques de l'habitat toulousain
Un élément caractéristique de l'habitat, autrefois réservé aux maraîchers en bordure de ville, est représenté par les petites "toulousaines" : maisonnettes avec jardin, sans étage ni sous sol, mais pourvues d'un galetas et comportant une structure très définie. Elles disparaissent pour la plupart au profit d'immeubles de grande taille, sources de tensions psychosociales.