Un pays, deux systèmes
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[modifier] Introduction
Au plus simple, ce slogan a été formulé par Deng Xiaoping à propos du retour de Hong Hong à la Chine pour exprimer un compromis typiquement chinois dans le paradoxe de "ce qui est tout en n’étant pas". Ce compromis dit que Hong Kong soit la Chine sans l’être tout à fait. Ce compromis signifie que Hong Kong puisse garder sa personnalité économique et culturelle singulière dans la pluralité de la Chine.
" Un peuple, un chef, un pays" (Ein Volk, ein Führer, ein Land) était le slogan nazi, emblème de toute idéologie totalitaire et autoritaire et de tout fantasme hégémonique. En contraste, la devise des États-Unis est "E pluribus unum" d’une multitude venue de toutes les mers. La civilisation chinoise a sécrété une seule langue écrite pour une multitude de langues parlées qui se sont répandues sur tout l’Extrême-Orient par le commerce et le peuplement et non par conquête coloniale.
Après le retour de Hong Kong à la Chine, se slogan s’est étendu à d’autres parties de la Chine sous la forme de zone économique spéciale. L’Europe a connu ces enclaves sous forme de villes franches devenues "Villefranche", " Freetown", "Freiburg" et autres "Fribourg" étendues à des principautés et duchés, sur le plan juridique.
Après Hong Kong et les zones économiques spéciales dans cette mise à l’essai, ce slogan est aussi destiné à Taiwan dans un compromis difficle qui dépasse de très loin la raison économique, dans l’histoire des frères ennemis pour recueillir l’héritage de la République de Chine de Sun Yat-sen.
Logés à la même enseigne, du côté de la Porte d’Italie, les trois jeunes étudiants chinois des années 20, Deng Xiaoping, Jean Ho et Zhou Enlai se sont dispersés. Le troisième s’est converti au catholicisme romain et devenu philosophe et les deux autres au Marxisme leniniste. Deng Xiaoping s’est exprimé lui-même en français sur ce compromis
[modifier] Essai de Deng Xiaoping sur "un État, deux systèmes"
La position, les principes et la politique adoptés par le gouvernement chinois en vue de résoudre le problème de Hongkong sont nets et clairs. Nous avons déclaré à plusieurs reprises qu'après le recouvrement par le gouvernement chinois en 1997 de l'exercice de sa souveraineté sur Hong kong, le système socio- économique actuellement en vigueur à Hong Kong et le mode de vie qui y prévaut ne changeront pas, que ses lois actuelles resteront pratiquement les mêmes, que Hong Kong demeurera un port franc et un centre financier et commercial international et entretiendra ses propres relations économiques avec les divers pays et territoires. Nous avons également déclaré à maintes reprises que, si quelques unités de notre armée seront stationnées à Hong Kong, Beijing n'enverra pas de cadres occuper des fonctions dans le gouvernement de cette région administrative spéciale; cet engagement sera également respecté. Le stationnement de troupes à Hong Kong aura seulement pour objet de préserver la sécurité du pays, et non pas d'intervenir dans les affaires intérieures de cette région. Notre politique à l'égard de Hong Kong restera immuable pendant 50 ans. Nous tiendrons parole.
Notre politique consiste à appliquer le principe dit " un État, deux systèmes"; pour parler plus précisément, cela signifie qu'au sein de la République populaire de Chine, le milliard de Chinois habitant la partie continentale vit sous un régime socialiste, tandis que Hong Kong et Taiwan sont régis par un système capitaliste. Ces dernières années, la Chine s'est attachée à redresser les erreurs "de gauche" et a élaboré, dans tous les domaines, une politique qui tienne compte des conditions réelles. Cinq ans et demi d'efforts ont porté des fruits. C'est précisément dans cette conjoncture que nous avons avancé la formule "un État, deux systèmes" pour régler le problème de Hongkong et de Taiwan.
Nous avons exposé maintes fois la politique dite "un État, deux systèmes". Celle-ci a été approuvée par l'Assemblée populaire nationale. Certains craignent que cette politique ne vienne à changer. Je peux affirmer qu'il n'en sera rien. La clé du problème, le facteur décisif, réside dans la justesse de cette politique. Il n'y a pas lieu de l'abandonner si elle est juste. Dans le cas contraire, il pourrait sans doute y avoir changement. Par ailleurs, la Chine applique, à l'heure actuelle, une politique d'ouverture sur l'extérieur et de réactivation de l'économie à l'intérieur, comment imaginer qu'on désavoue cette orientation? Si on renonçait à cette politique, 80 pour cent des Chinois verraient baisser leur niveau de vie et nous perdrions alors le soutien de la population. Nous suivons une voie correcte que le peuple approuve; il n'y a donc pas de raison de changer d'orientation.
Nous maintiendrons pendant longtemps notre politique à l'égard de Hongkong, mais cela n'aura aucune incidence sur le système socialiste de la partie continentale. Le système fondamental de la Chine, c'est le socialisme. Pourtant, nous admettons aussi que certaines régions du pays- par exemple Hongkong ou Taiwan- soient régies par un système capitaliste. L'ouverture d'un certain nombre de villes de la partie continentale et l'autorisation d'y introduire des capitaux étrangers tendent à faire de ceux-ci un appoint à l'économie socialiste, ce qui favorisera la croissance des forces productives de la société socialiste. Ainsi, l'apport d'investissements étrangers à Shanghai ne signifie nullement que tout Shanghai pratique un système capitaliste. Il en va de même pour Shenzhen qui est toujours régi par le système socialiste. Le système fondamental de la Chine, c'est le socialisme.
Le concept dit "un État, deux systèmes" est né d'un examen approfondi des réalités chinoises; ce concept attire l'attention internationale. La Chine a son problème: Hongkong et Taiwan. Comment le régler? Est-ce le socialisme qui absorbera Taiwan? Ou la doctrine dite des trois principes du peuple prônée par Taiwan qui absorbera la partie continentale? Ni l'un ni l'autre. Si l'on ne trouvait aucune solution pacifique, il faudrait recourir à la force, ce qui serait préjudiciable aux deux parties concernées. L'ensemble de la nation aspire à la réunification du pays. Si elle ne s'accomplit pas avant la fin de ce siècle, elle finira bien par se réaliser dans les siècles futurs. Comment résoudre ce problème? A mon sens, on ne peut qu'appliquer la formule "un État, deux systèmes". Deux possibilités se présentent dans la solution de la plupart des problèmes du monde: user de moyens pacifiques ou prendre une voie non pacifique. Il faut, de toute manière, trouver une solution. A problèmes nouveaux, solutions nouvelles. Cette réussite que constitue le règlement du problème de Hong Kong peut fournir des références utiles pour la solution de beaucoup de problèmes internationaux. Si nous jetons un regard rétrospectif sur l'histoire mondiale, quel gouvernement a-t-il jamais élaboré une politique aussi pondérée que la nôtre? Si l'on considère l'histoire du capitalisme, si l'on regarde les pays occidentaux, quel pays a-t-il jamais tenté une expérience pareille? La formule "un État, deux systèmes" pour résoudre le problème de Hongkong n'a pas été lancée dans un moment d'exaltation; elle ne cache pas, non plus, d'autres intentions; il s'agit tout simplement d'une démarche inspirée par les conditions spécifiques de la Chine qui tient pleinement compte du passé historique et de la situation actuelle de Hong Kong.
Il est certain que les Chinois de Hong Kong sauront gérer leur ville comme il faut. Avoir des doutes là-dessus reviendrait à témoigner d'une mentalité héritée du colonialisme de la vieille école. Pendant plus d'un siècle à partir de la Guerre de l'Opium, les étrangers ont méprisé et humilié les Chinois. La fondation de la République populaire de Chine a transformé la physionomie de la Chine. L'image de la Chine d'aujourd'hui n'est pas l'œuvre du gouvernement de la dynastie décadente des Qing, ni des seigneurs de guerre du Beiyang, ni de Jiang Jieshi ou de son fils. C'est la République populaire qui a transformé la Chine. Tous les enfants de la nation chinoise, quels que soient leurs costumes ou leurs positions, ont au moins en commun un sentiment de fierté nationale. Les habitants de Hong Kong ne font naturellement pas exception à la règle. Ils sont capables de bien administrer Hong Kong; nous devons avoir confiance en eux. La prospérité que ce territoire a connue jusqu'à présent est le fruit du labeur de sa population constituée essentiellement de Chinois. Les capacités intellectuelles de ceux- ci ne le cèdent en rien à celles des étrangers; sous ce rapport, les Chinois ne se situent pas au-dessous de la moyenne; il ne faut pas imaginer que seuls les étrangers sont capables de diriger les affaires comme il faut. Nous, Chinois, nous devons avoir confiance en notre propre capacité de faire du bon travail. Prétendre que les habitants de Hong Kong manquent de confiance dans l'avenir, c'est une affirmation qui ne traduit pas leur véritable opinion. Le contenu des négociations sino-britanniques n'a pas encore été rendu public; beaucoup d'habitants de Hong Kong ne connaissent pas la politique du gouvernement central, mais une fois qu'elle aura été portée à leur connaissance, ils feront entièrement crédit au futur. La politique que nous adoptons pour régler le problème de Hong Kong a été annoncée par le premier ministre du Conseil des Affaires d'État dans son rapport sur les activités du gouvernement, présenté à la deuxième session de la VIème Assemblée populaire nationale, et elle a été solennellement approuvée séance tenante. Si certains parlent aujourd'hui encore d'un problème de confiance, s'ils ne font pas crédit à la République populaire de Chine et au gouvernement chinois, c'est qu'ils ne veulent rien entendre. Nous sommes convaincus que les habitants de Hong Kong sont capables de bien gérer cette ville; la laisser sous domination étrangère serait inadmissible; la population de Hong Kong ne l'accepterait pas.
Pour la gestion de Hong Kong par ses habitants, la limite et le critère, c'est que Hong Kong devra être géré par sa population avec les patriotes comme groupe principal. Le gouvernement de la future région spéciale de Hong Kong sera surtout constitué de patriotes; naturellement, il admettra aussi d'autres éléments en son sein; il pourra même engager des étrangers à titre de conseillers. Qu'entendons-nous par patriotes? Ceux qui respectent leur propre nation, qui sont sincèrement partisans du recouvrement par la Chine de l'exercice de sa souveraineté sur Hong Kong et qui ne portent pas atteinte à la prospérité et à la stabilité de Hong Kong. Ceux-là sont des patriotes même s'ils croient au capitalisme ou au féodalisme, voire même à l'esclavagisme. Nous ne leur demandons pas d'approuver le système socialiste de la Chine, mais seulement d'aimer la patrie et d'aimer Hong Kong.
D'ici à 1997 s'écouleront encore treize années. Il nous faut, dès maintenant, régler graduellement et comme il faut les modalités de cette période de transition. Durant celle-ci, il faut en premier lieu éviter toute agitation et tout remous sérieux afin de maintenir la prospérité et la stabilité de Hong Kong; il faut en second lieu créer les conditions permettant aux habitants de Hong Kong de prendre en charge l'administration sans à-coup. Les personnalités des divers milieux de Hong Kong doivent faire des efforts à cette fin".
[modifier] Références bibliographiques
- Thanh H. Vuong, "Stratégies technico-commerciales asiatiques", dans Études Internationales, Vol. XXII, No.3, pp. 551-575, septembre 1991.
- Thanh H. Vuong & Jorge Virchez, "Communauté Économique de l’Asie Pacifique. Essai d’anthropolgie économique et de géographie politique", Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, Québec, QC, 2004.
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