Trompette marine
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« il y faudra aussi une trompette marine ! » Monsieur Jourdain, Le bourgeois Gentilhomme, Molière
« et l'unique cordeau des trompettes marines ... » Alcools, Guillaume Apollinaire.
[modifier] Origines
Contrairement à ce que laisse penser son nom, l'instrument n'a aucun rapport avec la marine ni avec la famille des cuivres. Il semble que l'épithète provienne, par déformation, d'une origine mariale, associée aux couvents de religieuses. Cela est d'autant plus probable, que la plupart des instruments conservés proviennent de couvents et qu'en allemand l'instrument est nommé « Nonnengeige ».
Officiellement membre de la musique de l'Ecurie, elle n'est plus que rarement utilisée sous Louis XVI.
[modifier] Facture, jeu et timbre
Dérivée du monocorde médiéval, la trompette marine ne possède qu'une seule corde. Cependant, d'après Praetorius, cet instrument aurait pu posséder jusqu'à 4 cordes. Selon les cas, plusieurs cordes de sympathie peuvent être ajoutées à l'intérieur de la caisse de résonance. La hauteur de l'instrument atteint les deux mètres. Sa caisse est comparable à celle d'une harpe, avec un manche dans le prolongement de la table.
L'unique corde, frottée par un archet solide, repose sur un chevalet. Ce dernier a ceci de particulier, qu'il ne possède qu'un seul pied en pression sur la table. L'autre pied, légèrement détaché vient percuter la table au gré des vibrations. Cet effet de percussion est appelé trompette, par assimilation avec le son de cet instument. L'analogie ne s'arrête pas qu'au timbre. La trompette marine est jouée sur les harmoniques naturelles de la corde, reprenant ainsi la gamme incomplète, parfois naturellement fausse, des trompettes de l'époque, trompettes naturelles dépourvues de pistons. La ressemblance est saisissante.
[modifier] Répertoire
Outre un répertoire original et plutôt rare, la trompette marine a été utilisée occasionnellement, comme coloration dans les airs d'opéras. Citons, à titre d'exemple, le ballet de Xéxes de Jean Baptiste Lully.
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