Salaire minimum interprofessionnel de croissance
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Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance, plus connu sous l'acronyme smic, est, en France, le salaire minimum en dessous duquel aucun salarié ne devrait être payé. Il est réévalué au minimum tous les ans au 1er juillet, et davantage en cas d'inflation importante.
Au 1er juillet 2006, la valeur du smic brut est de 8,27 euros par heure. Soit, pour 151,67 heures (semaine de 35 heures), 1 254.28 euros mensuel bruts. Il y avait alors 2,5 millions de smicards en France soit 12 % de la population active. (17% dans le seul secteur privé).
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[modifier] Exceptions au SMIC
Dans certains cas, il existe une réduction :
- Les mineurs ayant moins de six mois d'expérience dans un secteur d'activité peuvent percevoir une rémunération inférieure de 20% au smic pour les mineurs de 16 à 17 ans et de 10% pour les mineurs de plus de 17 ans. Cet abattement est supprimé si le rendement du jeune est égal à celui des adultes de sa catégorie (principe « à travail égal, salaire égal »).
- les jeunes en contrat d'apprentissage perçoivent une rémunération allant de 25% à 78% du SMIC (ou du minimum conventionnel) en fonction de leur âge et de leur ancienneté dans le contrat d'apprentissage. Ils étaient 340 000 en 1997.
- Les jeunes en contrat de qualification perçoivent une rémunération allant de 30% à 75% du smic selon les mêmes critères
- Les jeunes en contrat d'orientation perçoivent une rémunération de 30% à 65% du smic selon leur âge.
- les jeunes en stages ne recoivent aucune rémunération mais peuvent recevoir une indémnité. Une loi récente incite les syndicats à négocier au niveau des branches des indeminités minimales pour les stages de durée supérieure à trois mois.
- les travailleurs handicapés peuvent se voir attribuer une rémunération inférieure au SMIC. L'abattement diffère selon que le travailleur exerce en milieu traditionnel ou protégé. Dans ce cas un complément de rémunération leur est accordé pour atteindre le minimum conventionnel ou le SMIC.
- Les travailleurs à temps partiel ne perçoivent pas en principe une rémunération inférieure aux SMIC horaire.
Les notes de frais, heures supplémentaires et primes sont exclues du calcul.
[modifier] Historique
Le SMIC a succédé, par le décret de Jacques Chaban-Delmas du 2 Janvier 1970, au SMIG « salaire minimum interprofessionnel garanti », instauré le 11 février 1950. Le SMIG n'était indexé que sur les prix, qui grimpent moins vite que la moyenne des salaires lorsque la productivité augmente (ce qu'elle a fait d'environ 5% par an pendant les trente glorieuses et un peu moins de 2% par an en moyenne ensuite). Les smigards avaient donc un pouvoir d'achat qui ne bougeait pas, bien qu'il y ait en raison de ce gain de productivité de moins en moins de smigards. Les smicards ont un pouvoir d'achat qui croit au fil du temps, avec pour effet néanmoins que le nombre de bas salaires « rattrapés » par la croissance du SMIC est cette fois-ci en augmentation
[modifier] Positionnement
- Les salaires agricoles minima dépendent d'un autre barème.
- Problèmes d'interprétation du SMIC lors du passage de 39h à 35h (donnant lieu temporairement à quatre SMICs effectifs distincts, réunifiées par les hausses du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin)
[modifier] Évolution du smic horaire brut en euros
Date parution au JO |
Montant horaire |
Évolution | Inflation | Différence | Couleur politique |
---|---|---|---|---|---|
30 juin 1995 | 5,64 € | + 3,99 % | . | . | Droite |
28 avril 1996 28 juin 1996 |
5,75 € 5,78 € |
+ 0,56 % + 2,00 % |
. | . | Droite |
27 juin 1997 | 6,01 € | + 4,00 % | . | . | Gauche |
26 juin 1998 | 6,13 € | + 2,00 % | . | . | Gauche |
2 juillet 1999 | 6,21 € | + 1,30 % | . | . | Gauche |
30 juin 2000 | 6,41 € | + 3,22 % | . | . | Gauche |
29 juin 2001 | 6,67 € | + 4,06 % | + 1,50 % | + 2,56 % | Gauche |
28 juin 2002 | 6,83 € | + 2,40 % | + 1,60 % | + 0,80 % | Droite |
28 juin 2003 | 7,19 € | + 5,27 % | + 1,90 % | + 3,37 % | Droite |
2 juillet 2004 | 7,61 € | + 5,80 % | . | . | Droite |
30 juin 2005 | 8,03 € | + 5,50 % | + 1,60 % | + 3,90 % | Droite |
1 juillet 2006 | 8,27 € | + 3.05 % | Droite |
- NB 1 : le taux d'inflation annuel est celui du mois de juillet.
- NB 2 : avant 2001, le montant était en franc français (soit 1€ = 6,55957 FRF).
[modifier] Contestation de l'utilité
Pour avoir une vision plus précise des justifications théoriques d'un salaire minimum; voir article sur le salaire minimum.
Les libéraux soutiennent :
- D'une part que le SMIC crée du chômage : Un travailleur dont la productivité est inférieure au salaire minimum doublé des charges sociales ne trouvera pas d'emploi.
- D'autre part qu'un salaire minimum empêche l'ajustement par les prix du marché du travail ce qui pousse les forces du marché à s'ajuster par les quantités (donc à créer du chomage).
La réponse des keynésiens est :
- La garantie d'un salaire minimum est un plus pour la consommation, une garantie contre une exploitation excessive des salariés les moins qualifiés et un instrument de justice sociale patent.
- Le salaire minimum au même titre que la politique fiscale est un instrument de politique des revenus.
- Même dans les pays plus libéraux économiquement (Grande Bretagne, USA) un salaire minimum existe afin d'inciter la population la moins qualifiée à chercher du travail au lieu de se contenter de l'aide sociale.
- Dans les pays européens où il n'existe pas de salaire minimum imposé par l'État ce sont les minima garantis par les conventions collectives qui s'appliquent.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
- (fr) Montant du SMIC depuis 1980 mesuré par l'Insee
- (fr) Le SMIC en France : pouvoir d'achat et coût du travail sur longue période
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