Première guerre de Tchétchénie
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Entre 1991-1994, les nationalistes tchétchènes chassent plusieurs dizaines de milliers de Russes, Arméniens, Juifs et autres minorités non-musulmanes de Tchétchénie, notamment de Grozny où les deux tiers de la population était russophone. Plusieurs furent pris en otages ou même assassinés.[1]. L'industrie et la vie économique de la Tchetchenie se criminalisèrent progressivement avec comme phénomène de fond le détournement des ressources monétaires fédérales et pétrolières. Le kidnapping massif d'hommes contre rançon se développa rapidement.
L’attaque surprise de l’armée russe en 1994 sous le commandement de Boris Eltsine, le premier président de la Russie post-soviétique, devint, avec plus de 20 000 soldats, la plus grande opération militaire organisée par Moscou depuis son intervention en Afghanistan en 1979. Les batailles entre les troupes russes et les Tchétchènes furent particulièrement cruelles : exactions massives par les troupes fédérales d'un côté et exécutions d’otages russes ou occidentaux par les Tchétchènes, de l'autre. Grozny est tantôt sous le contrôle des Russes tantôt sous celui des indépendantistes tchétchènes.
Eltsine avait besoin d'une guerre fulgurante et victorieuse pour prouver à son peuple que la Russie était encore une superpuissance et asseoir ainsi son autorité comme commandant en vue des élections présidentielles. Mais au lieu d’une blitzkrieg spectaculaire, la guerre s'avéra un échec militaire et humanitaire pour la Russie qui rencontra une résistance féroce de combattants de nationalités différentes, armés jusqu'aux dents avec des munitions lourdes dernier cri. Malgré un arsenal spectaculaire et une parfaite connaissance du terrain (car il s'agissait de son propre pays cartographié en détail), la guerre s'embourba vite, provoquant d’énormes pertes humaines et matérielles.
N'étant plus capable de continuer des opérations militaires d'une telle complexité, la Russie accepta de jeter l'éponge. Un accord de paix fut signé le 31 août 1996 à Khassa-Vyourt. Cet accord conduisit à un statu quo laissant à la Tchétchénie (rebaptisée "République Islamique d’Itchkérie") une autonomie gouvernementale de facto en échange d'une promesse du report des pourparlers sur l'indépendance (les négociations furent repoussées jusqu'en 2001) et de l’arrêt des opérations d'enlèvements d'hommes. La charia fut également décrétée. La nouvelle situation permit par la suite à une minorité de prendre les rênes de l’économie, mais changea à peine le quotidien des habitants.
[modifier] Liens internes
- Seconde guerre de Tchétchénie
- Tchétchénie (des éclairages supplémentaires sur les guerres y sont disponibles)
[modifier] Liens externes
- Résumé du conflit russo-tchétchéne
- Article plus complet par l'Express
- (fr) La première guerre de Tchétchénie, par Paul Labarique
- (en) Leçons des opérations militaires russes
- (en) Guerre aérienne durant ce conflit
- (en) Art of War
[modifier] Notes et références
- ↑ Source : (ru) http://www.izvestia.ru/russia/article1092129 Izvestia du 31-I-2005
Portail de l'histoire militaire – Accédez aux articles de Wikipédia concernant l'histoire militaire. |