Politique de la Colombie
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[modifier] La situation politique actuelle
Colombie
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La situation politique actuelle de la Colombie n’est pas simple, les guérillas sont dispersées dans tout le pays et le gouvernement est dans l’incapacité d’éradiquer le terrorisme, donc les possibilités de paix et de stabilité à court terme sont minces. Les rebelles des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et de l'ELN (Armée de libération nationale) ont peu de soutien parmi la population générale mais leur présence dans les villes tend à se renforcer. La guerre a forcé plus de deux millions de personnes à fuir depuis 1985, formant la plus forte population déplacée à l'intérieur de son propre pays, après celles du Soudan et de l’Angola. Plusieurs processus de paix ont échoué ces dernières années. Le plus récent, enclenché par le président Pastrana fin 1998, s'est effondré en février 2002, après une série d'abus commis par les guérilleros qui ont trahi les promesses qu'ils avaient faites à la table de négociation. Cet accord avait permis de créer une zone démilitarisée de 42 000 kilomètres carrés.
Aucune négociation n’a eu lieu depuis entre le gouvernement et les guérillas. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et la guerre lancée par les américains contre le terrorisme, le gouvernement jouit de leur soutien dans cette lutte.
Outre les guérillas, des paramilitaires sont présents en Colombie, ce sont les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), des milices qui luttent contre les guérillas et dès qu’il soupçonnent quelqu’un de sympathie pour les guérillas, ils le tuent lui et sa famille. Ainsi des meurtres sont commis contre des opposants politiques et des villages entiers sont déplacés suite à des attaques paramilitaires. Les groupes paramilitaires ont été créés directement par le gouvernement colombien. La fonction de ces groupes terroristes est l'élimination systématique de toute opposition politique. Ces groupes agissent sous la direction d'un commandement unifié, ce qui renforce la thèse que ces groupes sont dans les faits dirigés par le gouvernement ou l'armée.
Bien que les groupes paramilitaires soient en principe illégaux en Colombie, aucune instance gouvernementale n'est intervenue suite aux attaques paramilitaires contre des civils. Les groupes paramilitaires et l'armée se sont fréquemment croisés sans qu'il n'y ait eu d'action entreprise par l’armée. De plus, 75% des militaires sont favorables aux groupes paramilitaires.
Le président Álvaro Uribe Vélez a remporté en Colombie l'élection présidentielle du 27 mai 2002 avec 53% des suffrages, et 54% d'abstention. Il a entamé des négociations avec les AUC qui auraient débouché sur la démobilisation, en 2004, de plus de 2500 combattants, en échange d'une amnistie pour tous leurs crimes. Le processus engagé suscite donc un certain nombre de préoccupations sérieuses concernant les questions de l’impunité, des violations du cessez-le-feu par les AUC et des atteintes aux droits humains graves et nombreuses dont continuaient de se rendre responsables les paramilitaires. Depuis 1999 au plus tard, les AUC ont effectué de fréquentes incursions dans le territoire vénézuelien afin de traquer et d'exécuter les combattants d'extrême gauche ou leurs sympatisants. Ils sont en outre accusés par les autorités vénézuéliennes de vouloir déstabiliser le gouvernement d'Hugo Chávez, créant des différends diplomatiques avec le pays.
Les forces paramilitaires d'extrême-droite, tout comme la guérilla marxiste se financent en grande partie grâce aux revenus du trafic de drogue contre lequel luttent activement les États-Unis. Cela met en lumière un double-jeu du gouvernement colombien, qui reçoit une aide financière conséquente consacrée à la lutte contre les narcotrafiquants mais garde une position ambigüe envers les AUC.
On estime que 1600 personnes sont retenues en otage, dont Ingrid Betancourt retenue depuis février 2002. Plus de 400 de ces enlèvements ont été perpétrés par des groupes d’opposition armés, 120 au moins par des paramilitaires et environ 350 par des bandes criminelles. Dans plus de 300 cas, les auteurs n’ont pas pu être identifiés.
Le gouvernement colombien s’est dit prêt à ouvrir des négociations avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), par la voix de son Haut commissaire pour la paix, Luis Carlos Restrepo. Un échange entre les 500 guérilleros emprisonnés et les otages pourrait alors être organisé « le plus rapidement possible » et sans « aucune condition » avec la guérilla marxiste. A moins d’un an de l’élection présidentielle, il semble que le président Alvaro Uribe cherche à regagner l’estime des électeurs colombiens, en frappant fort, quelques heures après la promulgation controversée d’une loi d’amnistie partielle, pour les milices paramilitaires, baptisée « Justice et paix ».
Aux éléctions du 28 mai 2006 Avaro Uribé est de nouveau élu au premier tour avec plus de 60% des voix à 98% des depouillements, mais toujours avec une abstention supèrieure à 50%.