Ministerstwo Bezpieczeństwa Publicznego
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Le ministère de la sécurité intérieure polonais (Ministerstwo Bezpieczeństwa Publicznego, MBP) – populairement appelé UB (l'acronyme des bureaux locaux de la sûreté: Urząd Bezpieczeństwa), mis en place le 1er janvier 1945 sur l'ordre et avec les conseils des pouvoirs soviétiques. Ensemble avec l'Intelligence Militaire responsable des répressions de masse sur les citoyens polonais pedant la période stalinienne. Il a été dissous en 1954.
L'organisation de cet appareil débute en avril 1944 quand un groupe de 120 Polonais commence les cours dans le Soviet des affaires intérieures à Samara. Les autres suivront, soit environ 200 futurs fonctionnaires de la sécurité. Le Comité Polonais de la Libération Nationale (PKWN) formé le 21 juillet 1944 par les Soviétiques pour écarter le gouvernement polonais à l'exil (composé des répresentants des formations politiques du parlement d'avant 1939, siégeant à Londres) comporte déjà un département de la sécurité dirigé par Roman Romkowski (vrai nom: Natan Grinszpan-Kikiel), un activiste communiste d'avant la guerre. Le 1er janvier 1945 Staline transforme le PKWN en gouvernement polonais de transition et le département de la sécurité intérieure en ministère avec Stanisław Radkiewicz à la tête, Roman Romkowski et Mieczyslaw Mietkowski (vrai nom: Moisze Bobrowicki) comme adjoints. Les unités opérationnelles sont remises aux agents de NKVD comme: Jacek Różański (vrai nom Józef Goldberg) - département des investigations, Julia Brystigier – culture, jeunesse et cultes, Anatol Fejgin – département spécial.
Quand l'organisation territoriale des Bureaux de la sécurité (UB) a été achevée le nombre des fonctionnaires de la sécurité a fortement augmenté passant de 11 000 en mai à 24 000 en décembre 1945, à la fin de 1948 ces structures comptaient 26 600 agents. En plus le ministère avait sur sa tutelle le Corps de la Sécurité Intérieure, KBW (41 000 soldats), la Milice Citoyenne, MO (57 500 fonctionnaires), les gardes frontières (32 000 soldats), les personnels des pénitenciers (10 000) ainsi que 125 000 membres de l'ORMO, les miliciens volontaires de réserve (mobilisables en cas de besoin).
La première cible de l'UB a été l'opposition interne. Des procès publics des résistants avec des accusations absurdes de la collaboration avec la Gestapo, du sabotage et de l'espionnage se multiplient. Les 16 plus haut dirigeants de l'Etat clandestin polonais (cf. Armia Krajowa) sont enlevés et remis à la NKVD, emprisonnés et jugés en Union Soviétique (Procès des seize).
A la fin des années 1940 et au début des années 1950, suite aux thèses de Staline de l'accentuation de la lutte des classes, la police politique agit de plus en plus en profondeur dans tous les domaines de la vie sociale. En 1948, les restes de l'opposition démocratique ont été pacifiés et les organisations de combat clandestines anéanties, une nouvelle phase dans l'activité de l'UB commence. Suivant l'exemple soviétique, la répression se dirige vers l'intérieur du parti communiste (PZPR) avec les accusations du titisme, des déviations nationalistes. Le colonel Anatol Fejgin se distingua dans cette nouvelle tâche en s'appuyant sur les archives militaires des années 1930. La personne visée est Władysław Gomułka mais l'épuration prend des dimensions considérables. L'opération est surveillée par Bolesław Bierut (président de la RP et premier secrétaire du parti communiste) et Jakub Berman (membre du Bureau Politique responsable de la sécurité)– en 1949 un Group Spécial est nommé par "le quartet", les dirigeants les plus influents du parti (Bierut, Berman, Minc et Radkiewicz) pour surveiller les enquêtes secrètes sur les plus hautes personnalités du partie.
En 1953, la mort de Staline commence le lent processus de la diminution du terreur. Le ministère de la sûreté publique sera dissut le 7 décembre 1954.
Le démantèlement de l'UB sera accéléré par la fuite à l'Ouest, le 5 décembre 1953, de Józef Światło (vrai nom: Izaak Fleichfarb), un haut fonctionnaire des services de sécurité, adjoint de Fejgin. Les révélations de celui-ci sur les ondes de Radio Free Europe (section polonaise) à propos du fonctionnement de l'UB et les coulisses du système de fabrication des inculpations par la police politique vont provoquer des réactions hystériques des communistes au pouvoir en Pologne et à terme ont sans doute accéléré la dissolution du ministère lui-même remplacés par un ministère de l'intérieur plus "classique".
[modifier] Opinion
L'UB a été en Pologne ce que Tcheka fut en l'URSS ou Stasi en Allemagne de l'Est: une police politique stalinienne terrorisant à la fois la société civile que les membres du parti communiste eux-mêmes. Responsable des massacres et des emprisonnements des opposants au système totalitaire après la guerre – l'action visée ici surtout la résistance, particulièrement nombreuse en Pologne durant l'occupation: (l'Armia Krajowa) – et des épurations staliniennes internes.
En Pologne d'après la guerre cette organisation a joué aussi un autre rôle: elle a contribué à la survie d'un antisémitisme larvé très difficile à comprendre pour un observateur extérieur conscient du nombre de victimes polonaises des nazis, juifs et chrétiens. Le corps des hauts officiers des services de sécurité polonais (lesquels représentait de façon la plus tangible la domination soviétique) était composé dans une grosse partie des communistes polonais d'origine juive qui de plus ont souvent polonisé leurs nom de famille. Ce fait a alimenté une hostilité de la population et a sans doute facilité les épurations "antisionistes" des administrations polonaises - déclenchés après la guerre israélo-arabe de 1967 (guerre de six jours) quand l'URSS puis la Pologne Populaire ont rompu les relations diplomatiques avec l'Israël et suite aux manifestations des étudiants en mars 1968.
