Marie Say
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Vous avez de 
Marie Charlotte Say, par son mariage princesse Amédée de Broglie, est née à Verrières-le-Buisson le 25 août 1857 et morte à Paris le 15 juillet 1943.
Riche héritière d'un industriel du sucre, Constant Say, petite-fille de Louis Say, elle épouse, le 7 juin 1875, le prince Henri Amédée de Broglie (1849-1917). Ils ont cinq enfants :
- Eugène Marie Albert (1876-1922) ;
- Antoinette (1877-1877) ;
- Jean Victor Amédée Marie Jacques (1878-1974) ;
- François Marie Constant Amédée Robert (1880-1956) ;
- Stéphanie Pauline Marie Amédée Marguerite (1883-1973) (Madame Guy de Lubersac, puis Madame André Pariente).
Pour la somme de 1.706.500 francs-or, payée sur ses économies de jeune fille, elle achète le 17 mars 1875, peu avant son mariage, le château de Chaumont-sur-Loire. Avec son mari, elle y fait réaliser de luxueux aménagements par l'architecte Ernest Sanson : restitution de nombreux éléments de décors extérieurs et intérieurs dans l'esprit néo-Renaissance, construction d'importantes écuries bénéficiant d'aménagements modernes (eau courante et électricité notamment), etc. A partir de 1884, le parc est recréé à l'anglaise par le paysagiste Henri Duchêne. Pour ce faire, des maisons vétustes, encombrant les abords du château, sont détruites et leurs habitants relogés sur les bords de la Loire tandis que la vieille église et le cimetière sont déplacés. Le coût des travaux s'élève à 560.000 francs-or.
Les Broglie constituent également, par des acquisitions successives, un vaste domaine de 2.500 hectares, sur lequel ils peuvent chasser à courre avec leurs invités, et font également construire un golf privé. Pendant quarante ans, le château est le théâtre de fêtes somptueuses et d'un train de maison véritablement princier.
« La princesse, raconte André de Fouquières, éprise de splendeurs orientales, aimait à recevoir les grands seigneurs des Indes, les maharajahs de Kapurthala, de Baroda, de Patiala. » Le maharajah de Kapurthala lui fit d'ailleurs présent d'une éléphante. « Sans doute à cause d'une fortune qui lui permettait toutes les fantaisies, ajoute André de Fouquières, [elle] se montrait quelque peu despotique. A l'hôtel, craignant d'être incommodée par le bruit qu'auraient pu faire ses voisins, elle exigeait une chambre isolée, c'est-à-dire qu'aucun appartemet, ni à gauche, ni à droite, ni au-dessus, ni au-dessous ne devait être occupé – ce qui augmentait singulièrement ses notes de séjour... Mais ce n'était là pour elle qu'un futile détail. »
Le krach Crosnier (1905) – au cours duquel le directeur de la raffinerie Say se suicida – écornèrent sérieusement la fortune Say. On dit qu'après une première chute de la bourse où elle avait perdu plusieurs millions, elle dit d'un ton léger à son mari : « Nous allons devoir réduire notre train de maison... J'ai décidé de supprimer les sandwiches au foie gras avec le thé. » Mais de nouveaux revers contraignirent à des mesures plus drastiques. L'éléphant fut donné au Jardin d'acclimatation, où il dépérit et mourut.
Veuve en 1917, la princesse se remaria en 1930 avec SAR Luis Fernando, Prince d'Orléans-Bourbon, Infant d'Espagne (1888-1945). Cet époux volage et peu scrupuleux acheva de dilapider la fortune de sa femme. Il fallut vendre l'hôtel particulier de la rue de Solférino puis, en 1938, le château de Chaumont fut cédé à l'État pour 1.800.000 francs. La princesse mourut à un âge avancé dans un modeste appartement de la rue de Grenelle.
