Margaret Kelly
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Margaret Kelly LEIBOVICI est la fondatrice des « Bluebell Girls ». D'origine irlandaise, née à Dublin, Margaret Kelly Leibovici, dite Miss Bluebell, est morte le 11 septembre 2004 à Paris à l'âge de 94 ans.
Elle repose au Cimetière du Montmartre à Paris.
== Finaliste, Notice Nécrologique, ASNE Meilleur Article de Presse 2005 Par Margalit Fox Le New York Times ==
Margaret Kelly, veuve Leibovici, une vraie Irlandaise, plus connue sous le nom de Miss Bluebell, qui fonda les Bluebell Girls, la troupe de danseuses de can-can, aux longs pétioles et légèrement vêtues qui est considérée comme la ligne de girls la plus ravissante et la plus élégante de Paris et probablement du monde entier, est morte le 11 septembre chez elle à Paris dans son sommeil. Elle avait 94 ans.
Fondées en 1932, les Bluebell Girls demeurent, 72 ans après, une des dernières compagnies qui dansent le French cancan, avec ses jetés et ses grands écarts éreintants. Elles continuent d’être aujourd’hui, 72 ans après leur création, l’attraction vedette du Lido, sur les Champs Elysées, où elles dansent dans des nuages de paillettes qui lancent des éclairs, dans des plumes d’autruche, sous d’amples couvre-chefs et pas grand-chose d’autres.
Pour des générations de showgirls – il est dit qu’elle en a formé 14,000 – Miss Bluebell fut dénicheur de talents, gestionnaire des tâches, chaperon, mère confesseur et grande distributrice de thé. Jusqu’à sa retraite à l’âge de 79 ans, elle supervisa chaque représentation des Bluebells du Lido (deux spectacles par jour, sept jours sur sept) avec une précision toute militaire, tout en gardant férocement leur vertu des flots de Lotharios de l’entrée des artistes.
La troupe, qui est une franchise globale, fit des tournées internationales et eut des compagnies permanentes à Reno, Nevada, et Las Vegas, où une colonie de Bluebells à la retraite vit toujours.
Les Bluebell Girls sont très belles et très grandes. Comme Miss Kelly l’a dit au Los Angeles Times en 1985, « Elles doivent avoir de longues jambes, au moins un mètre soixante quinze, un derrière bien formé, des seins fermes mais pas trop gros car, depuis la fin du soutien-gorge, de volumineuses poitrines pendillantes paraissent déplaisantes, inesthétiques.
Sa vie fut le sujet d’une mini-série de la BBC « Bluebell », en 1986, mais Miss Bluebell se plaignit que les huit heures du film pouvaient à peine commencer à raconter son histoire. Elle fut abandonnée alors qu’elle était encore une nouveau-née ; grandit dans la pauvreté ; dansa son chemin sur les scènes des plus grands cabarets d’Europe alors qu’elle était adolescente ; travailla avec Maurice Chevalier, Joséphine Baker et Edith Piaf ; fut internée durant la Seconde Guerre Mondiale ; sauva son mari des Nazis ; éleva 4 enfants ; dansait encore le French can-can quand elle avait dépassé la soixantaine ; fuma un paquet de cigarettes pendant chaque journée de sa vie adulte ; et fut décorée de la Croix de la Légion d’Honneur et de l‘Order of the British Empire .
Margaret Kelly est née à Dublin le 24 juin 1910. Peu de temps après, ses parents la confièrent au prêtre de la paroisse et ne revinrent jamais. Elle fut placée chez une femme locale, qui adopta Margaret et alla s’installer avec elle dans la banlieue de Liverpool, où elles vécurent, Miss Kelly devait dire plus tard, une vie réduite au minimum mais heureuse.
Enfant frêle (elle fut surnommée Bluebell - nom de la jacinthe sauvage ou des bois – par un médecin de famille, frappé par son tout petit bout d’ossature et ses yeux bleus perçants), il fut conseillé à Margaret de prendre des leçons de danse pour renforcer ses jambes. A 14 ans, Miss Kelly était danseuse vedette aux Folies-Bergère à Paris, où elle finit par commencer les Bluebell Girls.
En 1939, elle se maria avec Marcel Leibovici, qui écrivait des chansons pour Piaf. Quand les Nazis envahirent Paris l’année suivante, Miss Bluebell, qui était une ressortissante britannique, fut expédiée dans un camp d’internement dans la France de l’Est. Elle fut libérée seulement grâce à l’intervention de l’Ambassadeur d’Irlande au grand soulagement de ses geôliers allemands car elle avait entre-temps organisé la caserne tout entière selon le mode de vie Anglais, avec heure du thé et tout ce que cette vie a d’autre de si bon.
Miss Bluebell rentra à Paris, où son mari, qui était Juif, se cachait. Elle acheta le silence de la concierge de l’immeuble, qui avait trahi d’autres locataires, pour qu’elle garde secrète sa présence.
M. Leibovici mourut dans un accident de voiture en 1961. Miss Kelly laisse derrière elle deux fils, Patrick, de Las Vegas, et Francis, de Palaiseau, France ; une fille, Florence Shapiro, de Las Vegas, et cinq petits-enfants. Un autre fils, Jean-Paul, est décédé en 1996.
Après la guerre, Miss Kelly fit renaître sa compagnie de Bluebell Girls au Lido et se mit à parcourir le globe à la recherche de femmes qui répondaient à ses normes très précises. Si un grand nombre d’entre elles étaient Anglaises (elle pensait que les Françaises étaient trop petites), c’était des danseuses qui sortaient des écoles de danse classique, mais qui avaient trop grandi pour le corps de ballet.
Osées, même selon les critères des nuits parisiennes, les Bluebells Girls étaient très demandées dans le monde entier. En 1960, après une lutte morale intérieure, Miss Bluebell les autorisa à danser les seins nus. Une fois, un cheik arabe, essaya d’acheter la troupe entière, rapporta Newsweek, et un magnat italien monta en vain les enchères jusqu’à 16 Ferraris blanches Mais Miss Bluebell surveillait étroitement tous les aspects de la conduite des Bluebells, sur scène ou dans le civil, et il n’y eut jamais de ventes.
Après tout, ces jeunes femmes, qu’elle appelait affectueusement « my girls » n’étaient pas de simples girls de music-hall. « J’ai créé de la classe avec des chorus girls » a dit Miss Kelly au New York Times en 1988. « Bien que les girls aient les seins nus, elles le font avec goût et élégance. »
Cet article apparut à l’origine dans le NEW YORK TIMES du 19 septembre 2004 et est présentement réimprimé avec sa permission, dans sa forme originelle, ici et dans la collection « Meilleurs Articles de Journaux de l’année 2005 ». http : / www.poynter.org/content/ content—view.asp. id=86030 Copyright @ 1995-2006 The Poynter Institute