Main invisible
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La « main invisible » est un principe énoncé par l'économiste classique Adam Smith dans La richesse des nations. C'est un mécanisme par lequel, dans une économie de marché, le travail effectué par un individu dans son propre intérêt à des fins égoïstes est généralement plus favorable à l'intérêt général que les actions altruistes. Les intérêts individuels, par le jeu de leurs interactions, contribuent à l'intérêt général.
L’expression « main invisible » est employée à trois reprises dans l’oeuvre de Smith : dans History of Astronomy, dans la Théorie des sentiments moraux et dans la Richesse des Nations.
Sommaire |
[modifier] La « main invisible » dans l'oeuvre de Smith
[modifier] La « main invisible de Jupiter » dans History of Astronomy
- « For it may be observed, that in all Polytheistic religions, among savages, as well as in the early ages of heathen antiquity, it is the irregular events of nature only that are ascribed to the agency and power of their gods. Fire burns, and water refreshes; heavy bodies descend, and lighter substances fly upwards, by the necessity of their own nature; nor was the invisible hand of Jupiter ever apprehended to be employed in those matters. But thunder and lighting, storms and sunshine, those more irregular events, were ascribed to his anger. »
- « (Car il peut être observé que dans toutes les religions polythéistes, parmi les sauvages comme dans les âges les plus reculés de l'antiquité, ce sont seulement les événements irréguliers de la nature qui sont attribués au pouvoir de leurs dieux. Les feux brûlent, les corps lourds descendent et les substances les plus légères volent par la nécessité de leur propre nature; on n’envisage jamais de recourir à la « main invisible de Jupiter » dans ces circonstances. Mais le tonnerre et les éclairs, la tempête et le soleil, ces événements plus irréguliers sont attribués à sa colère). »
Adam Smith « History of Astronomy », 1755~, in W.P.D Wightman and J.C Bryce (eds), Adam Smith Essays on Philosophical Subjets, Clarendon Press, 1981, p. 49
[modifier] La « main invisible » dans la Théorie des sentiments moraux
- « Le produit du sol fait vivre presque tous les hommes qu’il est susceptible de faire vivre. Les riches choisissent seulement dans cette quantité produite ce qui est le plus précieux et le plus agréable. Ils ne consomment guère plus que les pauvres et, en dépit de leur égoïsme et de leur rapacité naturelle, quoiqu’ils n’aspirent qu’à leur propre commodité, quoique l’unique fin qu’ils se proposent d’obtenir du labeur des milliers de bras qu’ils emploient soit la seule satisfaction de leurs vains et insatiables désirs, ils partagent tout de même avec les pauvres les produits des améliorations qu’ils réalisent. Ils sont conduits par une main invisible à accomplir presque la même distribution des nécessités de la vie que celle qui aurait eu lieu si la terre avait été divisée en portions égales entre tous ses habitants ; et ainsi, sans le vouloir, ils servent les intérêts de la société et donnent des moyens à la multiplication de l’espèce. »
Adam Smith, 1999 [1759], Théorie des sentiments moraux, Léviathan, PUF, p.257
[modifier] La « main invisible » dans la Richesse des Nation
- « À la vérité, son intention, en général, n'est pas en cela de servir l'intérêt public, et il ne sait même pas jusqu'à quel point il peut être utile à la société. En préférant le succès de l'industrie nationale à celui de l'industrie étrangère, il ne pense qu'à se donner personnellement une plus grande sûreté ; et en dirigeant cette industrie de manière à ce que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu'à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d'autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; et ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus mal pour la société, que cette fin n'entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société, que s'il avait réellement pour but d'y travailler. Je n'ai jamais vu que ceux qui aspiraient, dans leurs entreprises de commerce, à travailler pour le bien général, aient fait beaucoup de bonnes choses. Il est vrai que cette belle passion n'est pas très commune parmi les marchands, et qu'il ne faudrait pas de longs discours pour les en guérir. » Livre IV, ch. 2 (nous soulignons).
- « L'homme est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n'entre nullement dans ses intentions ; tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d'une manière bien plus efficace pour l'intérêt de la société. »
- « Chaque individu s'efforce d'utiliser son capital de telle manière que la valeur de son rendement soit la plus grande possible. Généralement, il n'a pas du tout l'intention de promouvoir l'intérêt public, pas plus qu'il n'a l'idée de la mesure dans laquelle il est en train d'y contribuer. Ses seuls objectifs sont sa propre sécurité et son gain personnel. Et, dans cette affaire, il est conduit par une main invisible à poursuivre une fin, ce dont il n'avait absolument pas l'intention. Il arrive fréquemment, qu'en recherchant son intérêt propre, il favorise beaucoup plus celui de la société que lorsqu'il a réellement l'intention de la promouvoir. »
Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776 ; d'après réédition, éd. Flammarion, 1991.
[modifier] Quelques travaux récents ayant abordé ce thème
Biziou M., 2003, Adam Smith et l’origine du libéralisme, Puf.
Clavé F.U., 2003, « Smith et les systèmes de “check and balance’’: possibilité et conséquences d’une lecture non leibnizienne de la main invisible », in H. Guillemin, H. Jorda, M. Pouchol, Les théories économiques et la politique, L’Harmattan.
Rothschild E., 2001, Economic Sentiments. Adam Smith, Condorcet and the Enlightenment, Harvard University Press,
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien externe
- (fr) Explication libérale du terme sur Wikibéral
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