Louise d'Orléans (1812-1850)

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Louise-Marie d'Orléans

Louise d'Orléans

Louise-Marie, Thérèse, Charlotte, Isabelle d'Orléans (Palerme, 3 avril 1812 – Ostende, 11 octobre 1850), elle est fille aînée du roi des Français Louis-Philippe I^er et de la reine Marie-Amélie de Bourbon. Sa mère et sa tante, Mme Adélaïde, lui donnèrent une éducation pieuse et bourgeoise. L'abbé Guillon lui enseigna la religion, Michelet l'initia à l'histoire et Redouté lui apprit l'art de peindre des fleurs et des paysages. Sans être aussi douée que sa soeur Marie, sculpteur de talent, elle a laissé quelques dessins qu'appréciait Horace Vernet.

Quand se précipitèrent les négociations en vue de son mariage avec Léopold I^er, elle ne cacha pas sa répugnance devant ce qu'elle appelait "un sacrifice de raison, un sacrifice pour l'avenir très pénible". Le roi des Belges était veuf et plus âgé qu'elle de vingt-deux ans; enfant, elle l'avait vu dîner à Twickenham ou à Neuilly, et elle avait gardé le souvenir d'un homme froid et morose. Comme elle l'écrivit à son amie Antonine de Celles, son fiancé lui "était aussi indifférent que l'homme qui passe dans la rue". Le mariage fut célébré à Compiègne, le 9 août 1832. Monseigneur Gallard, évêque de Maux, bénit le couple royal selon le rite catholique, puis le pasteur Goepp, de la confession d'Augsbourg, renouvela la bénédiction selon le rite luthérien. Il avait été entendu que les enfants à naître seraient élevés dans la religion de leur mère.

Louise-Marie fut très vite séduite par la délicatesse de coeur de son mari. Elle avait cru épouser un homme dur pour lui-même et pour les autres; elle découvrit un romantique qui pleurait quand elle avait du chagrin..."Tout ce que je puis dire de lui, confia-t-elle à Antonine de Celles, c'est que le roi me rend parfaitement heureuse, il est d'une bonté pour moi qui me touche vivement. Je l'estime profondément et j'ai trouvé en lui les qualités solides et attachantes qui pouvaient seules satisfaire mon coeur."

La jeune reine eut beaucoup plus de peine à s'habituer à la mentalité des Belges; elles les observait avec une piquante ironie et elle communiquait volontiers ses impressions à ses nombreuses correspondantes. Cela provoqua quelques incidents qui obligèrent Louis-Philippe à inviter sa fille à plus de prudence; "Je ne dénigre pas les Belges ni la Belgique, répliqua Louise-Marie; je ne me moque jamais d'eux, publiquement du moins. S'ils n'étaient pas si susceptibles et si vaniteux, je les aimerais vraiment beaucoup, car se sont très bonnes gens".

Le Roi passait régulièrement la soirée dans les salons de la Reine, au château de Laeken; Louise-Marie lisait à haute voix les ouvrages récents. Dans la journée, elle s'occupait de ses enfants: Louis-Philippe-Léopold qu'elle eut la douleur de perdre à l'âge de neuf mois, Léopold, Philippe et Charlotte. En outre, chaque matin, la comtesse de Merode lui signalait la détresse de quelques familles nécessiteuses. Elle se rendait alors personnellement au domicile de ces malheureux pour leur apporter le réconfort de son aide pécuniaire et de sa bonté. Sa cassette privée ne suffisait pas à la charité; souvent, elle empruntait sans oser l'avouer à son mari.

En quelques années, par sa séduction et sa générosité, Louise-Marie conquit le coeur des Belges. Ils la surnommèrent la "bien-aimée" et ne lui cachèrent pas leur respectueuse sympathie, lors des événement de février 1848. Les angoisses de ces journées révolutionnaires portèrent un coup terrible à la santé de la Reine. Au mois d'août, lors du service célébré à Sainte-Gudule, à la mémoire du roi Louis-Philippe qui venait de mourir en exil à Clermont, Louise-Marie chancela en faisant le tour du catafalque. Léopold I^er dut la soutenir. Un mois plus tard, se sentant de plus en plus faible, elle s'installa à Ostende, au palais de la rue Longue. Entourée de sa mère, du roi et de ses enfants, elle s'y éteignit le 11 octobre 1850. "Sa mort est sainte comme sa vie", murmura Léopold I^er qui n'avait jamais oublié Charlotte, mais considérait sa seconde femme comme une amie très chère. Conformément aux voeux de la défunte, les funérailles eurent lieu en l'église du village de Laeken.

Enfants issus du mariage de Léopold I^er et de la Reine Louise-Marie: