Jean François Cornu de La Poype
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Jean François Cornu de La Poype, né en 1758, dans le Dauphiné, d'une famille noble, militaire français.
Il embrassa fort jeune le parti des armes, était maréchal de camp avant 1789, et général de division le 15 mai 1793.
Partisan des idées nouvelles, il épousa la fille du fameux conventionnel Fréron.
Sa conduite au siège de Toulon mérita les plus grands éloges. Il contribua puissamment à la reprise de cette place ; il dirigea ensuite l'attaque du fort Pharon, et fut chargé par le Comité de salut public de contenir Marseille et le midi de la France sous le régime de la Terreur.
Le général Lapoype ne s'associa pas à la réaction thermidorienne, dont son beau-frère fut un des plus ardents provocateurs. Il resta sans emploi sous le Directoire et servit en Italie après le 18 brumaire.
Envoyé à Saint-Domingue en 1802, il y déploya autant de capacité que de courage, fit un traité avec Dessalines et s'embarqua pour la France en 1803, mais il tomba dans les mains des Anglais, qui le conduisirent à Porthmouth. Le gouvernement impérial s'occupa de son échange et le laissa néanmoins sans emploi jusqu'en 1813. Il fut nommé à cette époque au commandement de Wittemberg sur l'Elbe. Le général Lapoype montra dans cette circonstance un courage et une fermeté d'âme indomptables. Il eut à lutter, avec une poignée d'hommes d'élite, contre des forces décuplés à l'extérieur et contre l'esprit de révolte des habitants, poussé au plus haut point. Il avait pris ses mesures pour faire sauter la ville plutôt que de céder aux menaces dont on l'accablait. Il ne sortit de Wittemberg que les armes à la main et après la cessation des hostilités. En 1814, il eut la croix de Saint-Louis et le commandement d'Agen.
En 1815, Napoléon Ier le nomma commandant de la place de Lille. Il y fit respecter le pouvoir impérial, malgré l'exaspération des habitants, qui s'étaient fortement prononcés en faveur des Bourbons. Pour répondre aux menaces des exaltés, il fit placer à la porte de l'intendance, où il logeait, deux pièces de canon chargées à mitraille ; mais c'était le quartier général qu'il voulait protéger, et non sa propre personne; et pour le prouver, on le vit se promener sans la moindre escorte et les mains sur le dos par les rues de Lille.
A la seconde Restauration, il fut mis à la retraite.
Nommé membre de la Chambre des Députés en 1822, il vota constamment avec l'extrême gauche. En 1824, il fut condamné à plusieurs mois de prison pour une brochure politique.
[modifier] Source
« Jean François Cornu de La Poype », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)