Guerre civile grecque
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La guerre civile grecque commença en 1942 et s'acheva en 1949. Elle est le premier exemple d'une insurrection communiste après la guerre, reprimée par des élements conservateurs ou royalistes.
Sommaire |
[modifier] La Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale
Un puissant mouvement de résistance anti-nazi, le Front National de Liberation (EAM), fut fondé le 27 septembre 1941. L'EAM organisa une armée de partisans antifascistes, qui prit le nom d'ELAS (Armée populaire de libération nationale, Εθνικός Λαϊκός Απελευθερωτικός Στρατός, ΕΛΑΣ en grec). Des membres du Parti Communiste de Grèce, le KKE en furent à l'origine, mais ceux-ci furent vite rejoints par des militants socialistes, syndicalistes ainsi que le parti de la démocratie populaire.
L'ELAS administra certains maquis, procéda à des réformes sociales et mena sans relâche le combat contre les troupes nazies et les gouvernements collaborationnistes grecs.
Un Conseil National des régions libérées a été élu le 30 avril 1944 à Korischades, par 1.800.000 électeurs. Les femmes et les jeunes de plus de 18 ans ont pu voter pour la première fois.
D'autres mouvements de résistance, minoritaires, étaient animés par des officiers et des conservateurs (EKKA, EDES).
Ils ne présentèrent jamais un front uni contre l'occupation, l'EAM les inquiétant fortement avec ses projets de réforme sociale et l'influence des communistes.
En Égypte, la majorité de l'armée régulière grecque en exil au Caire avec le gouvernement royaliste, était en opposition avec son état-major soutenu par les Alliés qui aspirait à restaurer le régime royaliste, alors qu'elle souhaitait mettre en place un régime démocratique d'union nationale. Cette tendance fut réprimée par les Britanniques qui procédèrent à une épuration de tout le corps militaire grec en avril 1944.
L'accord du Liban fut signé en mai 1944, le poids de l'EAM étant devenu primordial dans la résistance, et il prévoyait un gouvernement d'union nationale. Lorsque les troupes allemandes évacuèrent la Grèce, une brigade britannique sous le commandement du général Scobie exigea le désarmement de l'ELAS et sa dissolution.
[modifier] Le conflit armé
Le KKE, première force politique du pays à la libération, ne prit pas le pouvoir en décembre 1944. L'EAM-ELAS refusa de se dissoudre, et s'insurgea contre les troupes royalistes revenues du Caire. L'accord de Varkiza (février 1945) proclama un cessez-le-feu et des élections, ainsi que la promesse d'un référendum sur la nature politique du régime. Ces élections se tinrent dans un climat de terreur mené par les milices d'extrême droite collaborationnistes. Les partis démocrates boycottèrent cette consultation.
Acculés dans la montagne par ces groupes extrêmistes, une Armée démocratique de la Grèce fut créée par les anciens résistants de l'EAM, ainsi qu'un gouvernement provisoire (décembre 1947). La guerre civile fit rage et le gouvernement "légal" maintient l'appareil d'État collaborateur. C'est à ce moment là que Truman marque sa volonté d'« aider la Grèce à sauvegarder son régime démocratique », en prenant le relais des Britanniques.
[modifier] Bilan
La guerre civile se termine en 1949. Une diaspora s'implanta en RDA, en Yougoslavie et dans d'autres pays d'Europe de l'Est. Tito (jusqu'en 1948) et les partis communiste bulgare et albanais offrirent une aide militaire à la guérilla, à la différence de l'URSS.
En 1949, la Grèce est en piteux état : on estime qu'elle aurait perdu environ 8 % de ses habitants à cause de la Seconde guerre mondiale et de la guerre civile. Les destructions furent importantes : 1,2 millions de sans-abris, la majeure partie de la flotte marchande détruite, les infrastructures réduites à néant, tout comme les capacités agricoles et industrielles.
La guerre civile elle-même aurait fait 150 000 morts et des dizaines de milliers de réfugiés dans les pays communistes (de 80 à 100 000 selon les estimations), et de nombreuses exactions de par et d'autres. Les gouvernements "légaux" qui se succédèrent furent dominés par l'extrême droite en attendant la prise de pouvoir par la junte militaire. Le pays en ressortit traumatisé et exsangue.
[modifier] Bibliographie
- Mark Mazower, Dans la Grèce d'Hitler 1941-1944, Les Belles lettres, 2002
- Christophe Chiclet, Les Communistes grecs dans la guerre, L'Harmattan, 1987
- D. G. Kousoulas, Revolution and Defeat: The Story of the Greek Communist Party, London 1965
- W. Byford-Jones, The Greek Trilogy: Resistance-Liberation-Revolution, London 1945
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