Grenier de savoirs
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Martin Heidegger, en cherchant la racine du mot logos trouve l’origine agricole du verbe grec ancien legein : cueillir, récolter. Le sens de trier et compter lui est second, logos étant une dérivation tierce.
Lorsque l’on parle du « champ » de la connaissance, de la culture et d’une personne cultivée c’est la même métaphore qui est à l’œuvre.
Selon Peter Sloterdijk, dans le « champ de culture de la vérité », se fait la « collecte de la connaissance ». « Dans le grenier, on collecte ce qui fait ses preuves. […] Est vrai ce que l’on conserve pour le réutiliser ».
Lakoff et Johnson soulignent qu’il n’y a pas de vérité de la vérité « au dessus ». Si une vérité est bien installée dans une métaphore et qu’elle est utilisée cela suffit à en montrer la validité d’usage pour le groupe humain qui l’emploie.
Le grenier de savoirs est donc cet espace où sont stockés les discours positifs que l’on vient chercher pour les utiliser. Lorsqu’un modèle de représentation du monde n’est plus adapté, il sera mis « à la décharge » selon l’expression de Peter Sloterdijk et remplacé par un autre.
Typiquement, une encyclopédie en ligne est la version hypermoderne du grenier de savoirs.
