Gravures rupestres de la région d'Ain Sefra
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Les Gravures rupestres de la région d'Ain Sefra (Algérie) sont des gravures préhistoriques d'âge néolithique du Sud-oranais. Au long de l'Atlas saharien elles font suite à celles, à l'ouest, de la région de Figuig et précèdent celles, à l'est, des régions d'El-Bayadh, d'Aflou puis de Tiaret. Des gravures comparables ont été décrites, plus à l'est encore, autour de Djelfa et dans le constantinois.
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[modifier] Historique
Moins célèbres que les figurations du Tassili les gravures du Sud-oranais font cependant l'objet d'études dès 1863. Les travaux les plus importants sont notamment dûs à A. Pomel (de 1893 à 1898), Stéphane Gsell (de 1901 à 1927), G. B. M. Flamand (de 1892 à 1921), L. Frobenius et Hugo Obermaier (en 1925), l'Abbé Henri Breuil (de 1931 à 1957), L. Joleaud (de 1918 à 1938), R. Vaufrey (de 1935 à 1955).
En 1955 et 1964 Henri Lhote effectue des séjours de plusieurs mois dans la région qui lui permettent de compléter les recherches précédentes, d'ajouter des centaines de descriptions nouvelles et de publier en 1970 Les gravures rupestres du Sud-oranais dans la série des “Mémoires du Centre de recherches anthropologiques préhistoriques et ethnographiques” (CRAPE) dirigée à Alger par Mouloud Mammeri (Arts et Métiers graphiques, Paris, 210 pages et reproductions photographiques).
[modifier] Localisations et descriptions
Sur les 69 stations recensées et numérotées dans l'ouvrage, 12 appartiennent à la région d'Aïn-Sefra : Oued Dermel (n° 7 et 8), Hadjra m'Guil (9), Oued Lar'ar (10), El Hadj Mimoun (11), Djénein Bou Zreg (12), Hassi Sliman ben Moussa (13), Moghar et-Tahtani nord (14) et sud (15), Hadjra Mahisserat (16), Thyout nord (17) et sud (18). 4 d'entre elles font l'objet de descriptions.
Le site d' Oued Dermel se trouve à 4 km au sud-ouest de la petite gare d'Hajrat-m-Guil. Entre deux petits pitons rocheux passe l'ancienne piste (jadis construite par la Légion menant d'Aïn-Sefra à Colomb-Béchar. Sur le piton situé à l'ouest de cette piste un ensemble de gravures figre quatre personnages longiformes associés à deux quadrupèdes aux pattes effilées, une antilope ou une chèvre et un bélier. Un bœuf de style différent apparaît plus tardif. Le premier personnage, à gauche, qui mesure 50 cm porte une ceinture prolongée par un pagne ou une queue postiche et, à hauteur du coude droit, un objet en forme de haricot qui pourrait être un bouclier. Le deuxième personnage, dans la position des orants, ne manifeste pas ces détails vestimentaires tandis que le troisième (80 cm) est semblable au premier. Un quatrième personnage est de plus petite taille. Selon Henri Lhote (p. 11), l'ensemble “est à rapporter à l' 'école de Tazina'” (du nom de la station de la région d'El Bayadh).
Pour Hadjrat Mahisserat Henri Lhote se borne à noter que la célèbre station (ensemble d'éléphants) s'est trouvée défigurée, toute une partie des traits ayant été recouverte d'une peinture jaune indélébile.
Les gravures de Moghar et-Tahtani, en amont du village de ce nom (au sud de la route allant d'Aïn-Sefra à Colomb-Béchar), se trouvent sur des dalles horizontales. La station est, avec celle de Thyout, l'une des plus anciennement connues dans le Sud-oranais (1847). Moulée et déposée au Musée du Bardo d'Alger, la plus remarquable figure est la “momie”, selon l'identification de Flamand, que Lhote à la suite de Vaufrey interprète plutôt comme un félin. Les autres gravures représentent des bovidés, des autruches (notamment une superpostion de seize d'entre elles limitées à leurs seuls cous), plusieurs personnages dont un orant, vêtu d'un pagne et coiffé de plumes, associé à un bélier. Leur style et leur technique les apparentent à “l'école de Tazina”.
Alors qu'une première station est connue au nord du village de Thyout depuis 1847, la station de Thyout sud n'est découverte qu'en 1967. On y rencontre trois éléphants de 1,80, 1,28 et 1,15 m de hauteur. Les premier apparaissent de réalisation médiocre ou assez raide, le dernier est en revanche de très beau style. Pour Lhote la juxtaposition des animaux est intéressante car “ils présentent trois styles, trois techniques de trait et trois profils différents ainsi que trois formes d'oreilles différentes, alors qu'ils sont incontestablement de la même époque”. D'autres gravures représentent des asiniens.
[modifier] Bibliographie sélective
- Aumassip (Ginette), Trésors de l'Atlas, Alger, Entreprise Nationale du Livre, 1986.
- Lhote (Henri), Les gravures rupestres du Sud-oranais, Arts et Métiers graphiques, Paris, 1970.
[modifier] Liens internes
[modifier] Gravures du Sud-oranais
- Gravures rupestres du Sud-oranais (présentation générale avec un résumé des premières interprétations et de la classification proposée par Henri Lhote)
- Gravures rupestres de la région de Figuig
- Gravures rupestres de la région d'El-Bayadh
- Gravures rupestres de la région d'Aflou
- Gravures rupestres de la région de Tiaret
[modifier] Autres ensembles comparables de gravures
- Gravures rupestres de la région de Djelfa (Algérie)
- Gravures rupestres du Constantinois (Algérie)
- Gravures rupestres de la région de Taghit (Algérie)
- Gravures rupestres du Tassili (Algérie)
- Gravures rupestres du Fezzan (Lybie)
[modifier] Autres liens internes
[modifier] Lien externe
- Algérie et Libye, sanctuaires de l'art rupestre saharien par Yves Gauthier, Directeur de recherche au CNRS.
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