Gouvernement Jean Lesage
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le mandat du gouvernement de Jean Lesage, devenu premier ministre du Québec suite à sa victoire aux élections générales du 22 juin 1960, s'étendit du 5 juillet 1960 au 16 juin 1966.
Sommaire |
[modifier] Composition en 1960
- Jean Lesage: premier ministre, ministre des Finances.
- Lionel Bertrand: secrétaire provincial.
- Paul Gérin-Lajoie: ministre de la Jeunesse.
- Alphonse Couturier: ministre de la Santé.
- Émilien Lafrance: ministre du Bien-Être social.
- Georges-Émile Lapalme: procureur général.
- René Lévesque: ministre des Travaux publics, ministre des Ressources hydrauliques.
- Bona Arseneault: ministre des Terres et Forêts.
- Paul Earl: ministre des Mines.
- Bernard Pinard: ministre de la Voierie.
- Gérard D. Lévesque: ministre de la Chasse et des Pêcheries.
- René Hamel: ministre du Travail, ministre des Affaires municipales.
- Gérard Cournoyer: ministre des Transports et des Communications.
- Alcide Courcy: ministre de l'Agriculture et de la Colonisation.
Remaniement en mars 1961:
- Jean Lesage: premier ministre, ministre des Finances, ministre des Affaires fédérales-provinciales.
- Georges-Émile Lapalme: procureur général, ministre des Affaires culturelles.
- René Lévesque: ministre des Richesses naturelles.
- René Saint-Pierre: ministre des Travaux publics.
- Paul Earl: ministre du Revenu.
Remaniement en décembre 1961:
- René Hamel: ministre du Travail.
- Lucien Cliche; ministre des Affaires municipales.
[modifier] Composition en 1962
- Jean Lesage: premier ministre, ministre des Finances, ministre des Affaires fédérales-provinciales.
- Lione Bertrand: secrétaire provincial.
- Paul Gérin-Lajoie: ministre de la Jeunesse.
- Émilien Lafrance: ministre du Bien-Être social et de la famille.
- Georges-Émile Lapalme: procureur général, ministre des Affaires municipales.
- René Saint-Pierre: ministre des Travaux publics.
- René Lévesque: ministre des Richesses naturelles.
- Lucien Cliche: ministre des Terres et Forêts.
- Alphonse Couturier: ministre de la Santé.
- Bernard Pinard: ministre de la Voierie.
- Bona Arseneault: ministre de la Chasse et des Pêcheries.
- René Hamel: ministre du Travail.
- Pierre Laporte: ministre des Affaires municipales.
- Gérard Cournoyer: ministre des Transports et des Communications.
- Alcide Courcy: ministre de l'Agriculture et de la Colonisation.
- Paul Earl: ministre du Revenu.
- Gérard D. Lévesque: ministre de l'Industrie et du Commerce.
Remaniement en avril 1963:
- Bona Arseneault: secrétaire provincial.
- Lionel Bertrand: ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Remaniement en août 1963:
- René Hamel: procureur général.
- Carrier Fortin: ministre du Travail.
- Eric Kierans: ministre du Revenu.
Remaniement en mai 1964:
- Paul Gérin-Lajoie: ministre de l'Éducation.
Remaniement en août 1964:
- Claude Wagner: solliciteur général.
Remaniement en novembre 1964:
- Pierre Laporte: ministre des Affaires municipales, ministre des Affaires culturelles.
- Claire Kirkland-Casgrain: ministre des Transports et des Communications.
- Gérard Cournoyer: ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
Remaniement en octobre 1965:
- Eric Kierans: ministre de la Santé.
- Alphonse Couturier: ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
- René Lévesque: ministre des Richesses naturelles, ministre de la Famille et du Bien-Être social.
- Richard Hyde: ministre du Revenu.
[modifier] Chronologie
- 10 septembre 1960: un regroupement comprenant André D'Allemagne et Marcel Chaput fondent le Rassemblement pour l'indépendance nationale (R.I.N.), un mouvement dont le but est de promouvoir l'indépendance du Québec.
- 5 octobre 1960: la Commission Salvas est nommée pour enquêter sur l'administration de l'Union nationale.
- 10 novembre 1960-10 juin 1961: deuxième session de la 26ème Législature, qui met en marche la première phase de la Révolution tranquille. Le discours du Trône annonce la mise en place de l'assurance-hospitalisation et de la gratuité scolaire jusqu'à la fin de l'école secondaire. On crée les ministères des Affaires culturelles, des Affaires fédérales-provinciales, des Richesses naturelles et de la Famille et du Bien-Être social.
- 24 avril 1961: une commission, présidée par Mgr Alphonse-Marie Parent, est chargée d'enquêter sur l'éducation.
- 23 septembre 1961: Daniel Johnson devient le nouveau chef de l'Union nationale.
- 5 octobre 1961: inauguration de la Maison du Québec à Paris. Jean Lesage est reçu par le président français Charles de Gaulle.
- 14 décembre 1961: les libéraux Pierre Laporte et Claire Kirkland-Casgrain remportent les élections partielles de Chambly et Jacques-Cartier. Claire Kirkland-Casgrain est la première femme à siéger à l'Assemblée législative.
- 9 janvier-19 septembre 1962: troisième session de la 26ème égislature. Adoption d'une loi mettant les hôpitaux sous le contrôle de l'État. Création de la Société générale de financement (S.G.F.).
- 1er août 1962: la Commission Salvas dépose son rapport, condamnant les politiciens et les fonctionnaires qui ont trempé dans le scandale du gaz naturel et recommandant l'adoption d'une loi empêchant de tels abus.
- 4 septembre 1962: réunion du caucus libéral au lac-à-l'Épaule. On y discute d'une possible nationalisation de l'électricité.
- 13 septembre 1962: Jacques Parizeau est membre du premier conseil d'administration de la S.G.F.
- 19 septembre 1962: Jean Lesage annonce des élections générales pour le 14 novembre. Il veut obtenir le mandat d'unifier le réseau électrique du Québec et de le nationaliser.
- 14 novembre 1962: les libéraux remportent une victoire plus décisive qu'en 1960 avec 63 candidats d'élus contre 31 unionistes et 1 indépendant. 56% de la population a voté pour le Parti libéral et 42% pour l'Union nationale.
- 11 décembre 1962: une manifestation d'étudiants de l'Université de Montréal tourne en violence. Les participants voulaient protester contre les propos de Donald Gordon, président du Canadien National, qui avait déclaré que les Canadiens-français n'avaient pas les compétences requises pour siéger au conseil d'administration.
- 15 janvier-10 juillet 1963: première session de la 27ème Législature. La nationalisation de l'électricité coûte $604 millions. Création d'un nouveau Code du Travail.
- 8 avril 1963: le libéral Lester B. Pearson remporte l'élection fédérale et devient premier ministre du Canada.
- 22 juillet 1963: Pearson annonce l'établissement d'une commission d'enquête, présidée par André Laurendeau et Davidson Dunton, dont le but sera de faire un rapport sur l'état du bilinguisme et du biculturalisme au pays.
- 14 janvier 1964: début de la quatrième session de la 27ème Législature. Le discours du Trône annonce l'intention du gouvernement d'établir un régime de retraite permanent proprement québécois et l'institution d'un comité parlementaire chargé d'examiner les conditions de travail des fonctionnaires, des enseignants et des employés d'hôpitaux.
- 26 février 1964: la loi 60, créant un ministère de l'Éducation, est adoptée.
- 31 mai 1964: Pierre Bourgault devient le nouveau chef du Rassemblement pour l'indépendance nationale.
- 10 juillet 1964: Jean Lesage reconnaît le droit de grève aux employés du secteur public.
- 10 octobre 1964: Samedi de la matraque à Québec.
- 15 octobre 1964: lors d'une conférence fédérale-provinciale, Ottawa et les provinces parviennent à s'entendre sur la formule Fulton-Favreau: les changements fondamentaux à la Constitution devront obtenir l'appui unanime des gouvernements, les changements régionaux celui des provinces concernées et tout autre changement celui de 7 des 10 provinces représentant la moitié de la population canadienne.
- 20 novembre 1964: le rapport de la Commission Parent remet en cause la conception de l'éducation au Québec et préconise une réforme en profondeur.
- 21 janvier-6 août 1965: cinquième session de la 27ème Législature qui voit la création de la Régie des rentes du Québec, de la Caisse de dépôt et placement et de la Société québécoise d'Exploitation minière (SOQUEM).
- 25 février 1965: un rapport préliminaire de la commission Laurendeau-Dunton constate que le Canada traverse une crise majeure mais que les Canadiens-français n'en sont pas conscients.
- Printemps 1965: première grève dans la fonction publique.
- 24 novembre: 1965: une entente de coopération culturelle est signée avec la France.
- 27 janvier 1966: Lesage abandonne la formule Fulton-Favreau, maintenant jugée dangereuse pour les intérêts du Québec.
- 18 avril 1966: c'est dans une atmosphère de grève générale dans la fonction publique que Jean Lesage déclenche des élections générales pour le 5 juin.
- 5 juin 1966: l'Union nationale remporte les élections avec 56 candidats élus contre 50 libéraux. Le pourcentage du vote est de 40.9% pour l'UN, 47.6% pour le PLQ, 8% pour le RIN et 3.2% pour le Rassemblement national (RN), un parti indépendantiste de droite.
[modifier] Caractéristiques
Le gouvernement Lesage, parfois appelé l'équipe du tonnerre, a inauguré une nouvelle façon de gouverner qui est sans précédent dans l'histoire du Québec. Composé de plusieurs membre dynamiques (René Lévesque, Paul Gérin-Lajoie, Georges-Émile Lapalme et, plus tard, Pierre Laporte et Eric Kierans), il s'est distingué par un mouvement de réformes spectaculaires, appelé la Révolution tranquille, qui influence toujours les gouvernements actuels. C'est le début de l'État interventionniste, de l'État-providence.
Ses relations avec Ottawa deviennent beaucoup plus revendicatives. L'autonomie provinciale se transforme petit à petit en un véritable nationalisme québécois. Des mouvements plus à gauche, le RIN et le RN, commencent même à promouvoir l'indépendance du Québec. Lesage ne va pas jusque là mais réussit tout de même à négocier avec le fédéral un opting out, c'est-à-dire un droit de retrait avec compensation. Les négociations pour amender la Constitution sont cependant dans l'impasse lorsque Lesage refuse d'adhérer à la formule Fulton-Favreau.
La fonction publique s'agrandit en conséquence, ses effectifs passant de 29,000 à 43,000 employés entre 1960 et 1966. Désormais, ce n'est plus l'allégeance politique mais la compétence qui est le critère d'embauche. En 1965, les fonctionnaires obtiennent le droit de se syndiquer (en 1966, 75% d'entre eux sont membres de la C.S.N.).
L'Éta québécois commence également à rayonner ailleurs dans le monde. Des délégations du Québec sont inaugurées à Paris et à Londres, et une entente de coopération culturelle est signée avec la France.
Ces réformes indisposent cependant plusieurs personnes. Elles coûtent chères, les déficits atteignent des niveaux assez élevés et les taxes augmentent en conséquence. Plusieurs de ceux qui avaient voté pour le changement en 1960 et 1962 se tournent donc vers l'Union nationale. Le Parti libéral perd également le vote de ceux qui trouvent que les changements ne sont pas assez rapides et qui décident de donner leurs votes au R.I.N. de Pierre Bourgault.
[modifier] Sources
- Louis La Rochelle. En flagrant délit de pouvoir. Boréal Express. 1982.
- Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard. Histoire du Québec contemporain, tome 2. Boréal Express. 1986.
- Pierre Godin. Daniel Johnson, tome 1. Boréal Express. 1980.
Gouvernement précédent: Gouvernement Antonio Barrette
Gouvernement suivant: Gouvernement Daniel Johnson (père)