Galoubet

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Galoubet - Paris, musée de la musique

Sommaire

1 Description
2 Autres flûtets et tambourins
3 Références
- 3.1 Bibliographie
- 3.2 Liens externes

[modifier] Description

Le galoubet fait partie de la famille des flûtes à bec à une main, à trois trous, accompagnées d'une percussion, famille dont on trouve des représentants dans le monde entier. Le « galoubet » se réfère à un instrument apparu en Provence à la fin de l'Ancien Régime, instrument caractérisé par son accord (la gamme diatonique présente une succession de trois tons entiers pour les trois notes les plus graves). Le terme de « galoubet » est toutefois plus ancien : la première itération connue de ce mot est due à Pellas, auteur d'un dictionnaire en 1723 ; il correspond sans doute à un instrument dont l'accord est différent du galoubet actuel (succession d'un ton, un demi-ton, un ton), accord fort prisé à Paris à la même époque. Le galoubet est une flûte à bec (comme le txistu basque) de taille modeste (une trentaine de centimètres environ), jouée de la seule main gauche, et toujours accompagné du tambourin, un tambour très allongé dont le timbre est situé sur la peau de frappe, et qui est « touché » à l'aide d'une masette.

La tessiture du galoubet se situe deux octaves au-dessus de la clef de sol. Son ambitus couvre facilement une douxième grâce au principe des notes harmoniques : avec un même doigté, le musicien (appelé tambourinaire) peut obtenir plusieurs notes en soufflant plus ou moins fort. Par exemple, en bouchant tous les trous à l'aide du pouce (trou du dessous), de l'index et du majeur (pour les trous du dessus) on obtient la note la plus grave possible, le mi bémol sur un galoubet qui monte une gamme de si bémol et qui est appellé communément et faussement dans les groupes folklorique "galoubet en UT". C'est une note fondamentale qui n'est pratiquement jamais utilisée. Le tambourinaire peut ensuite sélectionner les différentes harmoniques : le mi bémol à l'octave de la fondamentale, puis le si bémol, le mi bémol, le sol et enfin, de nouveau, le si bémol. De plus, toutes les notes peuvent s'obtenir en employant éventuellement des demi-trous (par exemple pour le fa dièse) : tous les chromatismes sont accessibles.

Les quatre notes fondamentales mi bémol, fa, sol et la sont très peu sonores et ne sont pas employées en dehors de quelques rares pièces contemporaines (Patrice Conte, Pierre Guis par exemple).

Le galoubet est généralement un instrument transpositeur. Le plus répandu est le galoubet en si (appelé « ton de Saint-Barnabé » par les anciens tambourinaires - ce terme est d'ailleurs souvent confondu actuellement, à tort, avec un instrument accordé légèrement plus grave que le diapason normal) ; il existe également en si bémol (peu répandu aujourd'hui, mais très apprécié des tambourinaires de la fin du XIX^e siècle entre Marseille et Toulon ; il est parfois appelé ton d'Aubagne), en la, ut (pas transpositeur donc), sol, etc.

[modifier] Autres flûtets et tambourins

Au cours de son histoire, le galoubet (encore appelé flûtet ou flûte de tambourin) a évolué dans sa forme, ses dimensions, son doigté.

Du Moyen Âge à la renaissance, un instrument semble prédominant (cf. Virdung, T. Arbeau, etc.) : les quatre notes fondamentales sont espacées d'un ton, un ton et un demi ton (1-1-1/2). Cet « accord » particulier a une conséquence gênante : la gamme chromatique n'est pas entièrement jouable. Plusieurs instruments de ce type ont été retrouvés (épave de la Mary-Rose par exemple, qui a coulée au XVI^e siècle). Les tambourinaires anglais (Morris Pipers) ont conservé également cet accord. Le tambourinaire Poul Oxbro est une référence incontournable de la pratique de cette musique. En Provence, cet instrument a été reconstitué par Maurice Guis dans les années quatre-vingt-dix. Outre le répertoire ancien dans lequel il trouve sa place la plus naturelle, il est également utilisé dans plusieurs pièces contemporaines (Robayats de J.-B. Giai pour flûtet « Renaissance » et violoncelle, etc.) car sa couleur sonore caractéristique le rend très attrayant…

De la fin de la renaissance à la révolution française, une autre flûte de tambourin est jouée, accordée différemment (1-1/2-1), appelée aujourd'hui « flûtet Lemarchant » ou plus généralement « galoubet en dièses ». Cet accord, proche de celui du txistu, ne permet pas non plus de jouer toutes les notes. Des compositeurs de musique baroque champêtre parisiens lui ont offert de belles pages : Marchand, Lemarchant, Lavallière etc. Six exemplaires anciens sont connus, dont plusieurs d'origine parisienne ; ce flûtet a été reconstitué grâce aux travaux de Maurice Guis, Marius Fabre, Gérard Superbe.