François Dufour

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en 2004 lors d'une action des faucheurs volontaires

Paysan né en 1953, originaire du département de la Manche, François Dufour est père de cinq enfants. Il est producteur biologique de lait et de cidre dans la presqu'île du Cotentin. Il a été le quatrième porte-parole de la Confédération paysanne de 1996 à 2000 après Yves Manguy, Guy Lefur et Gaby Dewalle.

C'est en entendant la plaidoirie d'un célèbre avocat parisien venu défendre un fermier, au milieu des années 1960, alors qu'il était enfant, que François Dufour s'est rendu compte que les paysans pouvaient relever la tête et ne devaient pas être intimidés par les notables. Cette volonté de changer le monde l'a mené à s'impliquer très jeune dans le syndicalisme agricole, participant notamment à la Jeunesse agricole chrétienne.

À peine installé, il s'engage aux côtés de Bernard Lambert, le député paysan de Loire-Atlantique, dans Travail-Paysan, un syndicat se fixant pour but de tisser des liens avec les autres laissés pour compte, les ouvriers. En 1987, la Confédération paysanne sort de terre, et François Dufour devient un des leaders pour le département de la Manche.

Son activité syndicale ne lui fait pas oublier sa première raison de vivre, la terre et la nature. La critique de l'agriculture industrielle et du productivisme ne doit pas rester dans le domaine des idées. Il modifie peu à peu sa manière de travailler et cherche à se tourner vers l'agriculture biologique. Tandis que tous ses voisins éleveurs utilisent les cultures de maïs ensilage, forts polluants, pour nourrir leurs vaches holsteins, Dufour expérimente une production à base d'herbe. Il passe alors pour un doux rêveur dans son canton. Il mène une activité de jus de pomme et se diversifie en lançant un élevage de poulets élevés en plein air. Les résultats économiques sont là, probants, et François Dufour valorise mieux le lait de ses vaches que ses collègues qui suivent les conseils des techniciens de l'agro-industrie. Cette réussite économique contribue à renforcer sa notoriété qui dépasse de loin les limites du canton d'Avranches dans la Manche.

Sous son impulsion, la Confédération paysanne s'est résolument engagée dans le mouvement social en menant des actions de revendications avec des associations telle que « Droits devant » ou « Droit au logement ! ».

Porte-parole de la Confédération paysanne en août 1999, lorsque des paysans et militants de l'Aveyron ont démantelé le restaurant Mac Donald de Millau pour protester contre une décision de l'OMC, il a su gérer avec beaucoup d'intelligence l'incarcération de José Bové, ce qui a contribué à faire connaître la Confédération paysanne au grand public.

Conscient des dangers que la globalisation libérale fait peser sur le monde paysan européen, François Dufour a participé à toutes les grandes manifestations contre l'Organisation mondiale du commerce. Il était présent à Genève, à Seattle, à Doha et à Cancun au Mexique en 2003.

François Dufour est impliqué dans de nombreux mouvements de désobéissance civique. Il a participé à des actions de destructions de maïs et de colza transgéniques avec son compagnon de lutte José Bové. Il s'est engagé aux côtés des paysans affectés par le passage de ligne électrique à haute tension sur leurs terres. Il est également un opposant déclaré à la politique énergétique nucléaire de l'État français.

François Dufour est actuellement un des Vice-Présidents d'ATTAC France dans le mouvement altermondialiste.

Il a écrit avec José Bové et Gilles Luneau, l'ouvrage Le monde n'est pas une marchandise qui dénonce les méfaits de l'industrialisation de l'agriculture et de la libéralisation des échanges de produits agricoles et alimentaires sur la planète.