François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier
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François-Marie-Thomas (Chevalier) de Lorimier, fut l'un des grands chefs patriotes Canadiens français durant les révoltes de 1837-1838 au Bas-Canada ainsi qu'un intellectuel politisé, notaire de profession. Il fut pendu dans la prison au Pied-du-Courant de Montréal, le 15 février 1839. (Un film du même nom réalisé par Pierre Falardeau met en scène l'histoire de ses dernières heures dans la prison au Pied-du-Courant).
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[modifier] Origines
Chevalier de Lorimier est né à Saint-Cuthbert, Bas-Canada, le 27 décembre 1803. Son véritable prénom est Marie-Thomas. C'est son oncle qui lui a donné le surnom de Chevalier qui lui est resté. Il descend d'une vieille famille aristocratique française, qui a décidé de rester en Nouvelle-France après la Conquête et qui s'est vite intégrée à la société québécoise de l'époque.
En 1813, il débute ses études classiques au petit séminaire de Montréal qu'il termine en 1820. En 1823, il devient apprenti clerc sous la direction du notaire Pierre Ritchot. Il obtient son diplôme de notaire en 1829 et installe son bureau dans une bâtisse du faubourg Saint-Antoine. En 1832, il épouse Henriette Cadieux et s'établit alors sur la rue Saint-Jacques, dans le quartier des affaires.
[modifier] Premiers pas dans la politique
Dès ses années de jeunesse, Lorimier s'intéresse à la politique. Idéaliste, nationaliste épris de liberté, il prend parti pour Louis-Joseph Papineau et le Parti canadien dans ses luttes autonomistes contre le gouverneur Dalhousie et son Conseil exécutif non élu. En 1822, il participe activement à la campagne contre le projet d'union du Haut et du Bas-Canada. En 1827, il est parmi les signataires d'une pétition demandant à Londres le rappel de Dalhousie et condamnant sa politique arbitraire et despotique.
En 1834, l'Assemblée législative vote les Quatre-vingt-douze Résolutions, demandant à Londres sa complète autonomie, ce qui lui donnerait à peu près les mêmes pouvoirs que la Chambre des Communes britanniques. Lorimier prend une part active à la campagne électorale qui suit, en soutenant les candidats du Parti patriote favorables à ces Résolutions. Celui-ci remporte la victoire avec 77 sièges sur 88.
[modifier] La Rébellion de 1837
En mars 1837, à Londres, les Résolutions Russell sont votées, rejetant non seulement les Quatre-vingt-douze Résolutions mais assurant également la mainmise de l'exécutif sur le Trésor public. Comme plusieurs de ses amis, Lorimier préconise la résistance. Le 15 mai, il est secrétaire de l'assemblée du comté de Montréal au cours de laquelle les participants créent un comité central de résistance. Le Comité central et permanent du district de Montréal - tel est son nom - doit veiller aux intérêts du comté et coordonner le réseau de résistance avec les comités des autres comtés. Lorimier et Georges-Étienne Cartier sont élus co-secrétaires.
Le 6 novembre, Lorimier participe à la manifestation des Fils de la Liberté et est blessé d'une balle à la cuisse au cours de l'échauffourée qui suit avec les membres du Doric Club, partisans du gouverneur et de sa politique. Le nouveau gouverneur Gosford lance alors ses mandats d'arrestation dont l'un contre Lorimier. Celui-ci fuit Montréal le 14 ou le 15 novembre et se réfugie dans le comté des Deux-Montagnes où les chefs du comité de l'endroit le nomment capitaine du bataillon de milice.
Accompagné de ses hommes, il se rend à Saint-Eustache se placer sous les ordres de Jean-Olivier Chénier. Le 14 décembre, il participe à la bataille de Saint-Eustache qui se conclut par une grave défaite pour les Patriotes. Découragé, il conseille en vain à Chénier de déposer les armes. Puis il fuit vers Trois-Rivières, traverse le Saint-Laurent puis les Cantons de l'Est. Il entre aux États-Unis vers la fin décembre y rejoindre les insurgés qui ont réussi à fuir.
[modifier] La Rébellion de 1838
Le 2 janvier 1838, Lorimier se retrouve à Montpelier, dans le Vermont, avec Papineau, Robert Nelson et d'autres afin de discuter de la possibilité de créer une nouvelle insurrection. L'atttitude hésitante de Papineau le déçoit quelque peu. Le 9 janvier, une nouvelle assemblée a lieu à Swanton où Lorimier se rallie aux vues de Robert Nelson et Lucien Gagnon qui proposent un plan d'invasion du Bas-Canada.
Le 28 février, c'est comme capitaine de milice qu'il franchit la frontière, accompagné de Nelson qui lit sa fameuse déclaration d'indépendance le même jour, à Moore's Corner (aujourd'hui Noyan). L'expédition est cependant un échec, l'arrivée de miliciens britanniques les obligeant à repasser les frontières. Lorimier est alors arrêté par les autorités américaines qui l'accusent d'avoir violé la neutralité de leur pays. Un jury visiblement sympathique à ses vues l'acquitte rapidement.
Lorimier habite alors Plattsburgh où sa femme vient vite le rejoindre. Au printemps, il aide Nelson à mettre sur pied l'Association des Frères Chasseurs, qui doit recruter des volontaires pour soutenir l'armée patriote lors du prochain soulèvement dans le Bas-Canada. Pendant l'été, il se rend secrètement au Canada y faire du recrutement avec ses compagnons, parvenant à faire lever une troupe de 10,000 hommes.
En novembre 1838, Lorimier est l'un des principaux meneurs de la seconde insurrection. Le 7, il prend la direction de Sainte-Martine avec 200 Frères Chasseurs en rejoindre 300 autres commandés par le docteur James Perrigo. Ils parviennent à repousser les miliciens britanniques mais cette victoire est assombrie par la défaite de Nelson à Odelltown. Le 10 novembre, les Patriotes se dispersent. Lorimier tente de rejoindre la frontière américaine mais il s'égare dans les bois et est appréhendé par les troupes britanniques le 12 novembre au matin. Le 22 ou le 23, il est transféré à la prison de Montréal.
[modifier] Procès et exécution
Le 11 janvier 1839, Lorimier et onze de ses compagnons comparaissent devant le conseil de guerre. On lui refuse le procès devant un tribunal civil qu'il réclamait. Il se défend tout de même très bien, contestant toutes les preuves que la Couronne dresse contre lui. Cependant, l'un de ses co-accusés, Jean-Baptiste-Henri Brien, qui a une peur panique de l'échafaud, signe des aveux l'incriminant au plus haut point. Les autorités britanniques, faute d'avoir pû s'emparer des grands chefs de la Rébellion, ont décidé de s'acharner sur lui et de faire un exemple. Le 21 janvier, lui et ses compagnons sont trouvés coupables de haute trahison et condamnés à être pendus. Le 15 février, il monte sur l'échafaud avec Charles Hinderlang, Amable Daunais, François Nicolas et Pierre-Rémi Narbonne.
La veille, il avait écrit son testament politique: Quant à vous, mes compatriotes! Puisse mon exécution et celle de mes compagnons d'échafaud vous être utiles. Puissent-elles vous démontrer ce que vous devez attendre du gouvernement anglais. Je n'ai plus que quelques heures à vivre mais j'ai voulu partager ce temps précieux entre mes droits religieux et ceux (dûs) à mes compatriotes. Pour eux, je meurs sur le gibet de la mort infâme du meurtrier, pour eux, je me sépare de mes jeunes enfants, de mon épouse sans autre appui que mon industrie et pour eux, je meurs en m'écriant - Vive la liberté! Vive l'indépendance!
[modifier] Notoriété
Le film 15 février 1839, réalisé par Pierre Falardeau, raconte les derniers instants de Chevalier de Lorimier, magnifiquement interprété par Luc Picard.
[modifier] Sources
- (fr) Biographie du Dictionnaire biographique du Canada en ligne