Frédéric Guillaume II de Prusse

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Frédéric Guillaume II (25 septembre 1744 à Berlin - 16 novembre 1797), fut un roi de Prusse

Fils d'Auguste Guillaume (le deuxième fils du roi Frédéric-Guillaume I^er et de Louise Amalie of Brunswick-Lüneburg, belle-sœur de Frédéric II il devient l'héritier du trône à la mort de père en 1758. Facile à vivre et hédoniste il épouse Elisabeth Christine, fille du duc of Duke Charles de Brunswick en 1765. Il divorce en 1769 et prend rapidement comme épouse Frederika Louisa, fille du land-grave Louis IX of Hesse-Darmstadt. Bien qu'il ait une large famille avec elle il était sous l'influence de sa maitresse, Wilhelmine Enke, ensuite faite comtesse Lichtenau, une femme avec un grand intellect et beaucoup d'ambition.

Il était beau, non dépourvu de qualités mentales, et très interessé par les arts - Beethoven et Mozart eurent son mécénat et son orchestre privé avait une réputation européenne. Maisd avec le déclenchement prochain de la révolution française ce n'était pas des qualités que l'on demandait d'un monarque et le roi exprima ses inquiétudes.

À son accession au trône le 17 août 1786 il prend une série de mesures pour alléger le fardeau fiscal, réduire les droits de douane et améliorer l'infrastructure (routes et canaux). Il devint populaire tandis que les classes éduquées appréciaient l'utilisation de la langue allemande y compris l'admission de ces écrivains à l'académie.

Mais en 1781 Frédéric, qui comme beaucoup de nature sensuelle inclinait au mysticisme avait joint les Rosicruciens, et était tombé sous l'influence de Johann Christof Wöllner (1732 - 1800), et qui lui dictait sa politique. Wöllner, que Frédéric II avait décrit comme un prêtre traitre et intrigant avait commencé sa vie comme un pauvre tuteur dans la famille du général von Itzenplitz, un noble du Brandenburg, avait, après la mort du général et au scandale de la noblesse, épousé sa fille avec laquelle il s'était installé sur une petite propriété. Par ses expériences pratiques et ses écrits il gagna une réputation considérable comme un économiste; mais son ambition n'était pas satisfaite et il chercha à étendre son influence en adhérant à la franc-maçonerie puis aux rosicrucians. Wöllner, avec sa personnalité impressionante et éloquence facile mais superficielle était exactement l'homme pour mener un tel mouvement. Et rapidement il en devint le guide suprême (Oberhauptdirektor) de divers cercles y avaient dans leurs rangs des princes, des officiers et des personnes de pouvoir. Comme un rosicrucien il touchait à l'alchimie et autres arts mystiques, mais il affectait aussi d'etre zélé dans la religion chrétienne menacée par les lumières de Frédéric II.

Tel était l'homme qui fut appelé au conseil de Frédéric Guillaume II. Le 26 août 1786 Wöllner fut nommé conseillé privé aux finances (Geheimer Oberfinanzrath), et le 2 octobre suivant fut annobli. Bien que non officiellement il était le premier ministre et appliquait ses théories. Bischoffswerder, aussi, encore un simple major fut appelé pour sièger au conseil et rapidement devint adjudant-général. C'était les deux hommes qui tenait le roi dans les filets du mystère et l'intrigue rosicrucienne, empéchant un développement harmonieux possible et menant finalement au désastre. L'opposition à Wöllner fut suffisante pour ne pas lui permettre d'obtenir le département de la religion mais cela fut surmonté et le 3 juillet 1788 il fut nommé conseillé d'état et à la tête du département spirituel pour les départements luthérien et catholique.

La guerre fut immédiatement déclarée sur ce que l'on intitule les modernistes. Le roi, autant que Wöllner était content d'approuver son immoralité (à laquelle Bischoffswerder, pour lui faire justice, condamnait), était enthousiaste d'aider la croisade orthodoxe. Le 9 juillet 1788 fut proclamé un édit religieux célèbre, qui interdisait les ministres évangéliques d'enseigner autrechose que ce qui était dans leurs livres officiels, proclamant la nécessité de protéger la religion chrétienne contre les lumières, et plaçait les établissements d'enseignement sous la supervision du clergé officiel. Le 18 décembre 1788 une autre loi de censure et finalement en 1791 une sorte d'inquisition protestante fut établie à Berlin (Immediat-Examinationscommission).

Dans son zèle pour cette rigueur le roi dépassait même ses ministres dont il blamait le manque de vigueur et la vanité allant jusqu'à lui retirer une fonction pour qu'il puisse avoir plus de temps pour les choses de dieu.

Les effets de cette politique d'obscurantisme aveugle dépassèrent largement ses efforts économiques et financiers; et même si cette réforme fut spasmodique et partielle elle provoqua le mécontenement.

Mais bien plus à conséquence pour la Prusse fut l'attitude du roi envers l'armée et la politique extérieure. L'armée était la fondation même de l'état à laquelle les souverains précédents avaient apportés beaucoup de soin. Frédéric Guillaume n'avait pas le goût pour le militaire et il mit son autorité comme seigneur de la guerre dans une commission sous le collège suprême de la guerre (Oberkriegs-Collegium) des Ducs de Brunswick et général von Möllendorf. Ce fut le début du processus qui se terminerait en 1806 à la bataille d'Iéna.

Dans ces circonstances l'intervention de Frédéric Guillaume dans les conflits européens avait peu de chance de bénéficier à la Prusse. La campagne des Pays-Bas en 1787, commencée pour des raisons purement familiales fut réussie; mais la Prusse ne reçut même pas le coût de son intervention. Une tentative d'intervenir dans la guerre de la Russie et l'Autriche contre l'Empire Ottoman rata son objectif; la Prusse n'obtint aucun territoire de ses alliés et la démission de Hertzberg le 5 juillet 1791 marque l'abandonnement définitif de la tradition anti-autrichienne de Frédéric le grand.

Cependant la révolution française s'était radicalisée et en août 1791 Frédéric Guillaume à la rencontre à Pillnitz, mis au point avec l'empereur germanique Léopold de supporter Louis XVI. Mais ni le caractère du roi ni la confusion des finances prussiennes due à son extravagance ne fit une action effective. Une alliance formelle fut en fait signée le 7 février 1792, et Frédéric Guillaume prit part personnellement dans les campagnes de 1792 et 1793. Il fut limité cependant par un manque de trésorerie, et ses conseillés distraits par la Pologne, qui présentait un butin plus interessant qu'une croisade contre la France révolutionnaire. Un traité subsidiaire avec les puissances maritimes (19 avril 1794) remplit ses coffres; mais l'insurrection en Pologne qui suivit la seconde partitition de 1793 et la menace d'une intervention isolée de la Russie le précipita dans le traité séparé de Bâle avec la république française le 16 Germinal an III (5 avril 1795), qui fut considéré par les grandes monarchies comme une trahison, et laissa la Prusse moralement isolée en Europe à l'aube de la lutte titanesque entre le principe monarchique et le credo de la révolution.

La Prusse avait payé un prix élevé pour les territoires obtenus de la Pologne en 1793 et l'an III (1795), et quand, le 26 Brumaire an V (16 novembre 1797) Frédéric Guillaume mourrut il laissait l'état en banqueroute et confusion, l'armée affaiblie et la monarchie discréditée.

Frédéric Guillaume se maria deux fois :

en 1765 avec Elizabeth de Brunswick (d. 1841), avec laquelle il eut une fille Frédérika.
en 1769 avec Frederika Louisa de Hesse-Darmstadt, avec laquelle il eut quatre garçons.

En plus de ses relations avec sa maitresse en titre le roi - franchement polygame - contracta deux mariages de la main gauche avec Fräulein von Voss and la comtesse Donhoff.