Eugène (empereur romain)
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Eugène, Flavius[1] Eugenius (mort le 6 septembre 394), rhéteur et grammairien, proclamé empereur en 392 contre Théodose Ier.
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[modifier] Biographie
[modifier] Ses origines
Eugène professait la rhétorique à Vienne (Dauphiné). Sa compétence fut remarquée par le franc Richomer. Celui-ci le recommanda à son neveu, le général Arbogast, qui le nomma secrétaire dans l’administration de Valentinien II. Lorsque le jeune Valentinien II est trouvé mort dans sa chambre en mai 392, Arbogast craint d’être accusé de ce décès ; L’usurpation du pouvoir est sa seule issue, mais ses origines franques lui interdisent l’accès au titre impérial. Il proclame donc Eugène au titre d’Auguste, en août 392, à Vienne (Dauphiné) ou à Lugdunum (|Lyon).
[modifier] Son règne
Dans un premier temps, Eugène cherche l’entente avec Théodose Ier, qui règne à Constantinople, comme en témoigne ses premières frappes monétaires et son envoi d’une ambassade. Mais Théodose refuse ces propositions, probablement influencé par son épouse Galla, soeur de Valentinien II, et par le préfet du prétoire Rufin, qui déteste Arbogast.
En Italie même, l’évêque Ambroise de Milan, autorité morale de l’époque, lui refuse son soutien. En revanche le comte Gildon qui gère l‘Afrique romaine, précédemment révolté contre Valentinien reprend ses livraisons de ravitaillements à Rome, ne le reconnaît pas comme empereur. Quand en novembre 392[2]ou en janvier 393[1], Théodose élève son fils Honorius au rang d’Auguste d’Occident, l’affrontement est inévitable.
Eugène et Arbogast assurent d’abord leurs arrières sur le limes du Rhin par des accords de paix avec les Francs et les Alamans. Début 293, ils marchent sur l’Italie avec une armée de fédérés francs et alamans. A Milan, Ambroise persiste dans son attitude de refus ; mais l'aristocratie sénatoriale de Rome, dirigée par Symmaque et Nicomaque Flavien, leur fait bon accueil, dans le contexte de « réaction païenne » face à l’interdiction du paganisme promulguée fin 392 par Théodose Ier. Eugène, chrétien modéré, rend aux sénateurs païens les biens qu’on leur avait confisqués, tout en laissant aux églises les biens pris aux temples. L’autel de la Victoire que Gratien avait fait enlevé en 382 est replacé dans la Curie, tandis que se multiplient les cérémonies aux cultes anciens, un sénateur chrétien apostasie et des pamphlets circulent (Carmen contra Flavianum) [3]
En Orient, Théodose prépare longuement son expédition, et quitte Constantinople en mai 394, avec une armée commandée par Stilicon et Gaïnas, constituée en majorité de Wisigoths, renforcée de contingents de Huns. La rencontre a lieu le 6 septembre 394, à la bataille de la Rivière Froide (Frigidus) près d'Aquilée. Malgré un succès initial, Arbogast et Eugène sont trahis par la défection d’une unité franque et vaincus. Eugène est décapité, ou se suicide. Arbogast se donne la mort, ainsi que Nicomaque Flavien.
Cette bataille marque la fin des tentatives pour rétablir le paganisme dans l'empire romain, qui se voit réunifié pour quelque mois sous le pouvoir de Théodose, qui décède peu après en janvier 395 à Milan. Elle est aussi symptomatique du délabrement de la puissance militaire romaine, dont témoignent la « barbarisation » des armées romaines, et la lenteur à mobiliser de puissantes armées de manœuvre.
[modifier] Sa titulature
Selon la monnaie dont l'image est ci-dessus, il porte les titres classiques suivants : D(ominus) N(obilissimus) EVGENIVS P(ius) F(elix) AVG(ustus)
[modifier] Ses monnaies
Les revers de ses premières monnaies suggèrent un règne collégial des deux empereurs :
- GLORIA ROMANORVM (Gloire des Romains), avec les allégories de Rome et de Constantinople assises cote à cote
- VOTA PVBLICA (Le Souhait populaire), avec deux empereurs, VICTORIA AVGG (Victoire des Augustes), avec deux Empereurs assis, encadrant une Victoire, ou VICTORIA AVGVSTORVM
Ensuite les slogans des revers ne portent plus que sur le thème de la Victoire, la personnification de Rome seule, et Eugène en armes :
- SALVS REIPVBLICAE (Le Salut de la République), ou SPES ROMANORVM (L’Espoire des Romains) avec une Victoire, SALVS ROMANORVM, avec Rome
- VIRTVS EXERCITVS (Le courage de l’armée), ou GLORIA ROMANORVM, avec Eugène debout appuyé sur un bouclier et tenant un étendard
[modifier] Notes
[modifier] Sources
- Henry Cohen, Description historique des monnaies frappées sous l'Empire Romain, Paris, 1892, p 172 à 175
- François Zosso et Christian Zingg, Les Empereurs romains, édition Errance, 1995, (ISBN 2877722260)
- Paul Petit, Histoire générale de l’Empire romain, Seuil, 1974, (ISBN 2020026775)
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