Estocade
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L’estocade est le coup d'épée (« estoc ») par lequel, à la corrida, le matador met à mort le taureau.
[modifier] Présentation
Elle fut longtemps l'acte principal de la corrida, celui par lequel le matador (tueur en espagnol) montrait son adresse et sa bravoure. Même si le taureau est blessé et fatigué, c'est un moment des plus dangereux car, selon les canons de la corrida, le matador doit porter l'estocade de face, se présentant ainsi dans le berceau des cornes du taureau.
Avec les évolutions de la corrida, notables notamment depuis Manolete, la faena de muleta a pris une importance accrue. L’estocade reste cependant le point culminant d'une corrida et le moment qui détermine, du moins dans les arènes de qualité, l’attribution ou non de trophées au matador.
Il existe plusieurs manières de porter l'estocade. Les trois principales manières sont les suivantes.
- La plus fréquente : « al volapié ». Le taureau est immobilisé, le matador se « jette » sur le taureau pour l’estoquer.
- La plus difficile, la plus méritoire et… la moins employée : « a recibir ». Le matador reste immobile, il déclenche la charge du taureau et l’estoque. « Paquirri » et Paco Camino estoquaient souvent de cette manière ; aujourd’hui, le français « Juan Bautista » le fait régulièrement.
- L’intermédiaire : « al encuentro ». Chacun des deux fait la moitié du chemin.
L’estocade doit se faire dans la « croix » (espagnol : cruz), zone de quelques centimètres carrés située à hauteur du garrot, entre la colonne vertébrale et l’omoplate droite. Le matador peut cependant, en s’engageant davantage, placer son épée sur le côté gauche de la colonne vertébrale ; l’estocade est alors dite « contraire ». On ne peut toutefois juger de la valeur de l’estocade en se référant à son seul emplacement ; la qualité d’une estocade dépend avant tout de manière dont celle-ci a été portée : le matador a-t-il cité (« appelé ») le taureau de près, est-il allé droit au taureau, en corto y por derecho (« court et droit »), a-t-il décomposé ses gestes, a-t-il basculé au ralenti par-dessus la corne droite pour sortir le long du côté du taureau ? Si oui, il a réalisé une grande estocade. Est-il passé très vite en cachant la tête du taureau à l’aide de sa muleta ? Même si l’épée est bien placée, il s’agit là d’une estocade plus habile que bien portée.
Il arrive parfois que le taureau soit gracié (indultado). Dans ce cas, l'estocade est simulée, le matador posant le plat de la main sur le dos du taureau, à l’emplacement où en principe, l’épée devrait pénétrer.