Charles XII de Suède
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Charles XII de Suède (Karl XII), (17 juin 1682, Stockholm - 30 novembre 1718 à Fredrikshald actuelle Halden en Norvège), fut roi de Suède de 1697 à 1718.
Il était fils de Charles XI (1655-1697), roi de Suède (1660-1697), et d'Ulrique de Danemark (1656-1697).
Il fut prince royal de Suède (kronprins utav Sverige) de sa naissance au 5 avril 1697, date à laquelle il accéda au trône à la mort de son père, à l'âge de 15 ans.
L'empire dont il hérita était vaste, couvrant la Suède, la Finlande, les pays Baltes, et une partie de l'Allemagne
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[modifier] La Guerre du Nord
Frédéric IV de Danemark, roi de Danemark, Auguste II de Pologne, roi de Pologne, Pierre Ier de Russie, tsar de Moscovie, se coalisèrent contre ce jeune prince. Une fois devenu roi, Charles XII décida d'attaquer la coalition anti-suédoise formée en 1700, comprenant le Danemark, la Pologne et la Russie. La « Guerre du Nord » dura jusqu'en 1721 et se conclut par le déclin progressif de la Suède.
Charles attaqua d'abord les Danois, fit le siège de Copenhague et força Frédéric à signer la paix à Travendahl (août 1700). Puis, après avoir balayé les Polonais à Rīga, il se retourna contre la Russie qui, au nombre de 38 000 hommes, assiégeait Narva en Estonie, et la battit complètement par une éclatante et écrasante victoire avec 8 000 Suédois (30 novembre 1700), soit plus de 1 contre 4. Il y eut plus de 15 000 morts russes contre seulement 667 morts suédois. Après cette bataille, il courut attaquer Auguste, roi de Pologne, remporta une victoire signalée sur les bords de la Duna (1701). Il décida d'en finir avec la coalition en achevant la Pologne à Klissow, en juillet 1702. Il se rendit maître de toute la Pologne, détrôna Auguste, à la place duquel il mit Stanislas Leszczyński, poursuivit son ennemi jusque dans ses États de Saxe, et le força à signer la paix d'Altranstâdt en 1706 par laquelle il renonçait à la couronne de Pologne : le roi polonais Auguste II dut céder son royaume à Stanislas Leszczyński, un des candidats de Charles XII.
Il n'en avait cependant pas terminé avec la Russie. De la Saxe, Charles XII, à la tête d'une armée de 43 000 hommes, se dirigea sur Moscou. Il vainquit à nouveau le tsar à Holovczin en juillet 1708. À ce moment-là, Charles XII était sans aucun doute l’un des rois les plus puissants d’Europe.
[modifier] La poursuite de la guerre avec la Russie
Le tsar Pierre le Grand s'était emparé de l'Ingrieet y avait fait construire en 1703 une nouvelle capitale, Saint-Pétersbourg. Charles XII entama alors une campagne, ayant pour but de s'emparer de Moscou et de forcer Pierre le Grand à céder d'immenses territoires à la Suède, ainsi que de signer un pacte d'alliance suédo-russe qui assurerait pour très longtemps la domination suédoise sur l'Europe du Nord.
Mais l'armée du roi de Suède n'avait plus la même puissance qu'à Narva ou à Holovczin : privé d'un important convoi de ravitaillement sur lequel il comptait, Charles détourna son offensive vers le sud, à travers l'Ukraine. Mais, malgré l'aide de certina cosaques révoltés contre le tsar (Mazeppa), les Suédois subirent les rigueurs de l'hiver de 1709, qui fut particulièrement rude, outre les embuscades russes, combinées à la politique de la terre brûlée. L'artillerie suédoise, pourtant bien supérieure à celle des Russes, avait été en quasi-totalité abandonnée à cause du froid intense. Le moral de troupes suédoises était sapé par les conditions climatiques horribles.
Le 8 juillet 1709, les troupes suédoises parvinrent, épuisées, devant Poltava, une ville dont ils entreprirent le siège.
Lorsque Pierre le Grand fondit sur les flancs de l'armée suédoise avec une armée fraîche, bien équipée et bien plus nombreuse, à Poltava, le 8 juillet 1709, la bataille tourna à la déroute pour Charles XII qui, blessé peu auparavant par la balle d'un tirailleur russe, avait dû déléguer son commandement. Les Suédois furent écrasés et Charles XII fut contraint à la fuite vers l'empire ottoman, où il resta cinq ans.
[modifier] Les conséquences des guerres de Charles XII
La bataille fut un tournant dans l'histoire de la Suède, car, dès que les autres puissances européennes eurent vent de la défaite suédoise, une nouvelle coalition se forma, comprenant cette fois le Danemark, la Pologne, la Russie, la Saxe, la Prusse (ex-Brandebourg), l’Angleterre et les Provinces-Unies. Chacun voulait une part de l'empire suédois.
Pendant son absence, Auguste remonta sur le trône de Pologne, Pierre entra en Livonie, et Frédéric, roi de Danemark, envahit la Scanie. Cependant Charles, en quelque sorte prisonnier des Turcs, suscitait la Porte contre le tsar. La paix ayant été conclue entre les deux puissances, on voulut le forcer à quitter sa retraite : il se retrancha dans sa maison, s'y défendit (1713) avec quelques domestiques contre un corps d'armée, et ne se rendit que quand la maison fut en feu.
Il partit enfin, et, prenant le costume d'un simple officier allemand, il traversa à cheval les États de l'empereur, et arriva après seize jours et seize nuits de marche à Stralsund (1714). Pris pour un Prussien, on lui demanda pourquoi il se trouvait en territoire suédois. Il avait été menacé d'être remis à Pierre le Grand. Assiégé dans cette ville par une armée combinée de Danois, de Saxons, de Prussiens et de Russes, il y fit des prodiges de valeur; mais, la place ne pouvant plus tenir, il se retira à Lund en Scanie.
Revenu en Suède même, aidé des conseils du baron de Goertz, il était parvenu à rétablir ses affaires. Il décida, pour contrecarrer la coalition, d'attaquer la Norvège danoise et de s'en servir comme rempart contre ses multiples adversaires. Lors du siège du premier fort norvégien, Fredrikshald qui allait le rendre maître du reste du pays, Charles XII perdit la vie à la suite d'un bombardement de riposte norvégien, en 1718. On croit que la balle qui le frappa partit d'une main suédoise.
La fermeté, la valeur, l'amour de la justice, dominaient dans le caractère de ce prince; mais il outra ces belles qualités et les rendit souvent funestes à ses peuples et à lui-même. A sa mort, le baron de Gœrtz, son principal ministre, fut décapité. Après lui, son pays disparut du nombre des grandes puissances. Le Dr Göran Anders Nordberg a écrit en suédois une histoire de Charles XII qui a été trad. en français par Carl Gustav Warmholtz. L' Histoire de Charles XII par Voltaire, bien que moins complète, n'est pas moins exacte et offre plus d'intérêt ; c'est l'un des livres les mieux écrits de notre langue.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
Précédé de : Charles XI |
Roi de Suède 1697–1718 |
Suivi de : Ulrique Éléonore |
[modifier] Source partielle
« Charles XII de Suède », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)